La plateforme de microscopie électronique de l’Université de Namur est ouverte à tous les chercheurs souhaitant utiliser ces techniques pour observer ou analyser des échantillons, dans le cadre de la recherche ou de l’enseignement. Elle met également ses équipements et son expertise au service d’autres institutions académiques, d’entreprises et d’industries pour les analyses de leurs échantillons.
Depuis plus de 50 ans, la microscopie électronique est au cœur de la recherche à l’UNamur. Cette technologie utilise un faisceau d’électrons au lieu de la lumière pour illuminer l’échantillon. Les électrons ont une longueur d’onde beaucoup plus courte que celle de la lumière visible, ce qui permet d’atteindre des résolutions nanométriques, voire atomiques.
Au-delà de l’imagerie, la microscopie électronique s’est enrichie de techniques analytiques complémentaires qui permettent d’obtenir des informations chimiques, structurales et spectroscopiques sur les échantillons étudiés. Parmi celles-ci, on retrouve la spectroscopie dispersive en énergie des rayons X (EDS) fournissant des informations complémentaires sur la composition élémentaire de l’échantillon, ou la diffraction d’électrons rétrodiffusés (EBSD), méthode cristallographique utilisée pour déterminer l’orientation des grains, la structure cristalline, et les phases présentes dans un matériau.
Aujourd’hui, la plateforme est équipée de trois microscopes électroniques à transmission et de deux microscopes électroniques à balayage possédant différentes sondes analytiques, ainsi que du matériel nécessaire à la préparation des échantillons. Ces outils font de la microscopie électronique un instrument polyvalent, indispensable dans des domaines aussi variés que la science des matériaux, la biologie cellulaire, la nanotechnologie, ou encore la géologie. Ils permettent non seulement de visualiser les structures mais aussi de comprendre leur composition, leur organisation et leurs propriétés fonctionnelles.
Equipements
L'équipe de la plateforme de microscopie électronique
L'équipe de la plateforme de microscopie électronique est constituée d'experts dans les différentes technologies utilisées. Elle comprend un ingénieur, encadrant les analyses réalisées sur les microscopes, et une technicienne chargée de la préparation des échantillons.
Réservations
Les conditions d'accès et d'utilisation des microscopes et autres appareillages du service par les membres de l'Université sont régis par un règlement. Toute personne souhaitant faire des analyses dans le service est invitée à prendre connaissance de ce règlement.
Pour les membres internes de l'Université de Namur, les procédures, informations et guides d'utilisation sont disponibles sur l'intranet (accès réservé).
Pour les utilisateurs externes (demandes d'analyses), merci de contacter le responsable de service :
Jean-François Colomer - jean-francois.colomer@unamur.be - Tel: +32 (0)81 72 47 08
À la une
Actualités
50 ans de microscopie électronique à l’UNamur
50 ans de microscopie électronique à l’UNamur
Dans le hall de la Faculté de médecine trône encore le premier microscope électronique à transmission, un Philips EM300 utilisé aux Facultés Notre-Dame de la Paix dans les années 70. L’histoire de la microscopie électronique à l’UNamur a commencé, mais le véritable départ est donné en 1975 avec l’acquisition de trois autres microscopes : deux à transmission et un à balayage. En février 2018, à la création des plateformes technologiques, ce service est rattaché à la plateforme MORPH-IM et devient, en avril 2024, la plateforme indépendante « Microscopie Électronique », la 11e plateforme technologique de l’UNamur
La microscopie électronique est devenue une technique indispensable dans de nombreux domaines de recherche aussi variés que les sciences des matériaux (métallurgie, cristallographie, etc.) ou les sciences du vivant (biologie cellulaire, médecine, etc.). Le principe est d’utiliser des électrons accélérés, au lieu d’un faisceau de lumière comme dans un microscope photonique conventionnel, pour rendre observables des structures bien plus petites, jusqu’à atteindre la résolution atomique.
Cette technique permet donc d’obtenir des informations structurales par imagerie, mais pas uniquement. Grâce à l’interaction des électrons avec les atomes de la matière, d’autres signaux émis peuvent aussi être analysés afin d’obtenir des informations complémentaires, par exemple, sur la composition élémentaire (analyseur de rayons X) ou la cristallographie (détecteur pour la diffraction d’électrons rétrodiffusés) de l’échantillon.
Des humains et l’équipement de pointe au service de la recherche
Depuis 1975 et les trois microscopes électroniques initiaux, deux à transmission - Philips EM301 et EM201- et un à balayage - JEOL JSM-35 – équipé en 1980 d’un analyseur de rayons X, la microscopie électronique à l’UNamur a évolué au gré des microscopes acquis. Ainsi, un nouveau microscope à balayage – un Philips XL20 équipé d’un analyseur X – est venu, en 1991, remplacer l’ancien. Puis, en 1999, un nouveau microscope à transmission a été acquis – un Tecnai10 (FEI)- qui a fait l’objet d’un article dans le journal « Le Soir ».
L’article « Des images de l’infiniment petit montrées en direct live » stipule : « Ce n’est pas tous les jours que l’institution s’équipe d’un nouveau microscope électronique à transmission, qui plus est, le premier de sa génération en Belgique. (…) Le grand pas de ce microscope d’un genre nouveau ? Son procédé qu’acquisition des images. Alors qu’on fixait précédemment les images observées sur une pellicule par procédé photographique, c’est désormais une caméra numérique couplée à un puissant ordinateur qui opère ».
Le professeur Yves Poumay, interviewé à l’époque, explique : « Certains chercheurs d’autres universités viennent chez nous, pas parce qu’ils ne disposent pas d’un matériel équivalent chez eux, mais parce qu’il est moins accessible ou moins bien " ». À l’UNamur, on « met en effet à disposition des chercheurs un microscope, mais aussi une équipe de laborantins-techniciens et un ingénieur accompagnateur, ce qui constitue un encadrement humain assez inhabituel et aussi précieux que le nouveau microscope lui-même. »
La philosophie de la plateforme n’a pas changé, des chercheurs de tous horizons, mais aussi des entreprises font encore et toujours appel à son expertise.
La modernisation des équipements se poursuit dans les années suivantes avec l’acquisition de plusieurs microscopes à balayage un JEOL JSM 7500F équipé d’un analyseur de rayons X en 2007 et un JEOL JSM 6010LV en 2012. Ce dernier a été modifié très récemment en 2023 avec l’acquisition d’un analyseur de rayons X (SDD QUANTAX, Bruker) et d’un détecteur pour la diffraction d’électrons rétrodiffusés (eFlash QUANTAX, Bruker) dans le cadre de la plateforme interuniversitaire de recherche pour la transition énergétique (RRF).
En 2016, un Tecnai20 (FEI), équipé d’un analyseur de rayons X (SDD QUANTAX, Bruker) monté en 2021, vient compléter le Tecnai10 pour les analyses en microscopie en transmission.
De nouvelles technologies pour les analyses de demain
En intégrant la plateforme technologique d’excellence BIOGREEN en 2024, l’acquisition d’un microscope à transmission cryogénique JEOL JEM F200 vient apporter une valeur ajoutée au parc d’instruments déjà en place. Ce nouveau microscope permet l’analyse de matériaux sensibles en réduisant les dommages du faisceau électronique. Grâce à des méthodes de préparation spécifiques comme la vitrification des échantillons (congélateur à immersion automatique Leica EM GP2) couplée à la cryo-microscopie, il est ainsi possible d’obtenir des informations sur la structure d’objets biologiques (protéines, ribosomes, etc.).
Pour être complet, notons enfin que le développement de la microscopie électronique s’est accompagné de l’acquisition de tous les équipements nécessaires à la préparation des échantillons. Certains équipements, comme le matériel de microtomisation, sont d’origine (1975), mais sont en voie de remplacement, d’autres sont plus récents comme l’appareil de pulvérisation cathodique (QUORUM QT 150T/ES en 2015).
Les membres de la microscopie au fil du temps
En 1975, le professeur Robert Leloup crée l’Unité Interfacultaire de Microscopie Électronique, grâce à un budget conséquent alloué par l’institution. Comme aujourd’hui, elle est située à l’angle de la rue Grafé et de la Place du Palais de justice en Faculté de médecine. En 1998, le professeur Yves Poumay le remplace jusqu’en 2010, date à laquelle le Docteur Jean-François Colomer devient le responsable du Service de microscopie et avec lui une nouvelle équipe se met en place. En 2011, l’ingénieur de la plateforme, Corry Charlier, est engagé. En 2017, Caroline De Bona y entre comme technicienne. En 2025, la structure intègre la plateforme technologique d’excellence BIOGREEN de la FWB et un logisticien de recherche, Emir Topagolu rejoint l’équipe.
L’équipe : Jean-François Colomer, Caroline De Bona, Corry Charlier et Emir Topaloglu
La plateforme « microscopie électronique » possède des équipements de pointe et une expertise remarquable, qu’elle partage depuis 50 ans avec tous les membres de l'UNamur qui souhaitent utiliser ces techniques microscopiques dans un but d'observation ou d'analyse, tant du point de vue de la recherche que de l’enseignement, que ce soit en science des matériaux ou en science du vivant. Elle met aussi son expertise au service d'organismes de recherche d'autres établissements universitaires et d'entreprises ou industries pour l'analyse de leurs échantillons.
Un peu de technique
Il existe deux grandes classes de microscope électroniques :
- le microscope électronique en transmission, dont le faisceau d'électrons traverse l'échantillon. Celui-ci doit donc être très mince. Ce sont les électrons transmis et/ou diffusés qui sont détectés pour former une image en coupe de celui-ci ;
- le microscope électronique à balayage, dont le faisceau d'électrons balaye la surface de l'échantillon. Celui-ci est donc massif. Ce sont les électrons éjectés par l'échantillon qui sont détectés pour former une image de sa surface.
Pour aller plus loin
Cet article est tiré de la rubrique "Le jour où" du magazine Omalius #35 (Juillet 2025).