NARILIS cherche à stimuler les interactions bidirectionnelles entre les chercheurs fondamentaux et les médecins, et à établir des passerelles entre le laboratoire et le chevet du patient. NARILIS vise donc à faciliter la transposition des résultats de la recherche fondamentale en applications cliniques. Sa mission est de promouvoir la recherche multidisciplinaire afin d'améliorer la santé humaine et animale et la qualité de vie.
Un pont entre la science fondamentale et la médecine
NARILIS est fondé sur un partenariat entre l'UNamur et le complexe hospitalier CHU UCL Namur.
Grâce à ce partenariat, NARILIS favorise les interactions bidirectionnelles entre les chercheurs orientés vers la recherche fondamentale et ceux orientés vers la recherche clinique, et permet d'établir des passerelles entre le laboratoire et le chevet du patient. NARILIS offre ainsi aux scientifiques l'opportunité de mener des recherches qui ont un impact sur la santé, et finalement de participer au transfert des découvertes scientifiques fondamentales vers des applications cliniques.
Recherche multidisciplinaire et collaborative
NARILIS rassemble des scientifiques de diverses disciplines, notamment des biologistes, des physiciens, des chimistes, des géographes, des pharmaciens et des vétérinaires de l'UNamur, ainsi que des professionnels de la santé humaine du CHU UCL Namur. NARILIS encourage les groupes de recherche à passer du cloisonnement à la synergie et à travailler ensemble pour développer des projets innovants.
Six entités de recherche multidisciplinaires ont été créées au sein de NARILIS :
- Namur Thrombosis & Hemostasis Center (NTHC)
- Centre de Médecine et d'Innovation Médicamenteuse de Namur (NAMEDIC)
- Centre de Nanosécurité de Namur (NNC)
- Pôle de recherche en cancérologie de Namur
- Pôle de recherche en infectiologie de Namur (NaRePI)
- Omnibus Animalibus Studia Sanitatis (OASIS)
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Charlotte Beaudart, Namuroise de l’année : une récompense pour ses recherches sur le vieillissement
Charlotte Beaudart, Namuroise de l’année : une récompense pour ses recherches sur le vieillissement
Nous aider à vieillir en bonne santé et de manière autonome. Tel est l’objectif que mène Charlotte Beaudart, à travers sa recherche consacrée à la sarcopénie, une maladie liée au vieillissement qui peut survenir dès l’âge de 50 ans. Le travail de la chercheuse de l’UNamur membre de l’Institut Narilis est une nouvelle fois récompensé, puisqu’elle vient d’obtenir le titre de « Namuroise de l’année », pour la catégorie Sciences !
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Chargée de cours au Département des sciences biomédicales de la Faculté de médecine depuis le 1er septembre 2023, et membre de l’Institut NARILIS, Charlotte Beaudart s’occupe plus particulièrement du master sciences biomédicales, spécialisé en recherche clinique. Elle est également impliquée dans le master EMOTION - Erasmus Mundus.
Depuis près de quinze ans, Charlotte Beaudart mène des recherches portant sur les aspects physiologiques du vieillissement, et explorant des domaines tels que la sarcopénie, la fragilité et les capacités intrinsèques.
Dès 50 ans, la masse et la force musculaires diminuent de manière significative. Au-delà d'un certain seuil, ce phénomène est appelé sarcopénie. Il a un impact sur les performances physiques, favorise les troubles de la marche et constitue un facteur de fragilité chez les personnes âgées.
Avec plus de 200 publications scientifiques à son actif et un H-index de 56, Charlotte Beaudart a su se distinguer dans le domaine des recherches sur le vieillissement. L'une de ses réalisations les plus marquantes est la création de la cohorte SarcoPhAge, rassemblant plus de 530 participants de plus de 65 ans à Liège. Cette étude prospective s'étend sur près d'une décennie, offrant des informations précieuses sur la dynamique du vieillissement. De plus, le Dr. Beaudart s’est distinguée pour avoir développé le SarQoL, le premier questionnaire validé de qualité de vie spécifique à la sarcopénie.
Traduit dans 35 langues, il est désormais utilisé au quotidien par les cliniciens : « Sur le plan médical, explique Charlotte Beaudart, il est formidable de pouvoir accroître la force musculaire dans les deux bras, par exemple. Mais pour le patient, quel est l'intérêt ?
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Pour lui, il sera certainement plus important d'être capable de faire ses courses, de jardiner, de ne pas avoir à demander d'aide. Grâce à ce questionnaire, le clinicien peut prendre en compte tous les aspects qui définissent la qualité de vie du patient.
Au cours de sa carrière de chercheuse, Charlotte Beaudart a également développé plusieurs expertises méthodologiques, des compétences en biostatistiques et en méta-synthèse de la littérature scientifique, qui sont transposables à de nombreuses thématiques. Cela permet des collaborations interdépartementales mais aussi interfacultaires. Elle effectue également des recherches en économie de la santé. Dans ce cadre, elle s’intéresse principalement aux études de préférences de patients, études qui entrent dans la dynamique de l’évolution des politiques de santé publique et des modèles de santé plus centrés sur le patient.
En décembre 2023, Charlotte Beaudart était récompensée pour ses travaux par un Prix de la Fondation AstraZeneca en partenariat avec le FNRS et le FWO.
Depuis ce 15 décembre, elle porte aussi le titre de « namuroise de l’année ».
Bien qu’elle ait obtenu son Master en sciences de la santé publique à l’Université de Liège, poursuivi ses recherches doctorales au sein de la même institution, puis réalisé un post-doctorat à l’Université de Maastricht, Charlotte Beaudart est d’origine namuroise. Elle a grandi dans la commune d’Assesse et réside aujourd’hui à Ohey.
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Profondément attachée à ses racines, elle se réjouit d’avoir rejoint l’Université de Namur en tant qu’enseignante-chercheuse, une opportunité qui lui permet de revenir travailler dans le bassin namurois. Recevoir le prix de la « Namuroise de l’année » après seulement un an de retour dans sa province constitue une reconnaissance particulièrement précieuse. Après avoir consacré ses recherches au vieillissement des résidents de la province de Liège, elle souhaite désormais mettre toute son énergie au service des seniors de la province de Namur.
Découvrez son portrait réalisé par le FNRS dans le cadre de la campagne « Visages de la recherche » réalisée en collaboration avec Le Soir et Canal Z.
CV express
Charlotte Beaudart a obtenu son master en sciences de la santé publique, finalité Epidémiologie et Economie de la santé à l’Université de Liège en 2012. Elle obtient son Doctorat en sciences de la santé publique 4 ans plus tard, en décembre 2016, sous mandat d’Aspirante FNRS. Elle travaille ensuite près de 3 ans comme chercheuse post-doc au sein de l’Unité de Recherche en Epidémiologie et Economie de la santé de l’Université de Liège avant de commencer un post-doctorat, dès 2020, à l’Université de Maastricht dans le Département « Health Service Research ».
Les lauréats des Namurois de l’année
Découvrez grâce au reportage réalisé par la télévision Boukè Média, les lauréats des Namurois de l’année 2025.
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
Une nouvelle unité d'enseignement à l'UNamur : « One Health »
Une nouvelle unité d'enseignement à l'UNamur : « One Health »
Dans un monde en perpétuel changement, où les crises sanitaires, environnementales et sociétales s'entrelacent, il devient impératif de repenser la santé dans une approche globale et interconnectée. C'est dans ce contexte que la Faculté de médecine de l'Université de Namur a inauguré sa nouvelle unité d'enseignement (UE) « One Health » ce jeudi 06 février 2025, en présence du Ministre Yves Coppieters. Cette initiative, proposée à tous les bacheliers de l’UNamur, ambitionne de former les professionnels de la santé de demain à une vision systémique, où la santé humaine, animale et environnementale sont envisagées comme une seule et même réalité.
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Développée en accord avec les Objectifs de Développement Durable (ODD) de l'ONU, l'UE « One Health » illustre l'engagement de l'UNamur à promouvoir un enseignement actif et interdisciplinaire. Comme l'a souligné Annick Castiaux, Rectrice de l'université, « la santé doit être considérée comme un enjeu du développement durable. La question cruciale à poser est : Que doit devenir la formation en santé pour répondre à ces enjeux ? »
Cette nouvelle unité vise par ailleurs à renforcer les trois missions fondamentales de l'université : l'enseignement, la recherche et le service à la société. En effet, l’UE « One Health » s'inscrit dans la volonté de mieux former pour innover, en favorisant l'interdisciplinarité et les partenariats, indispensables pour avoir un impact réel sur les défis de santé publique actuels. La Rectrice appuie aussi l’excellence en recherche en santé à l’UNamur, via l’Institut de recherche Narilis, qui met tout en œuvre pour mener une recherche fondamentale de qualité via des recherches innovantes, collaboratives et pluridisciplinaires en santé. Enfin, la philosophie du « One Health » entend aussi considérer la santé comme bien commun et ainsi, agir au service de la société via des politiques durables et soutenables.
Lors de l'inauguration, Yves Coppieters, Ministre de la Santé, de l'Environnement, des Solidarités, de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes, a mis en avant l'importance d'une approche globale et connectée. « Il faut considérer la santé comme un orchestre avec différents instruments qui, au final, ne font qu’un. La crise sanitaire du Covid-19 nous a rappelé que tout interagit, tout est connecté. Or, nous manquons aujourd’hui d’une vision globale. Il faut l’opérationnaliser et je remercie l’Université de Namur d’être parvenue à la mise en place d’une telle unité d’enseignement », partage le Ministre.
Yves Coppieters a également insisté sur la nécessité d'actions concrètes pour repenser la prévention. « Pour mieux prévenir, il ne faut pas croire en un simple changement du comportement des individus. Il faut plutôt transformer les environnements dans lesquels ils évoluent et ainsi, véritablement promouvoir la santé ». Le Ministre a aussi évoqué les grands défis auxquels nous sommes confrontés et pour lesquels il s’engage à mettre en place des initiatives concrètes : « Nous avons été confrontés à bon nombres de cas qui ont engendré des conséquences à grande échelle. Prenons le problème d’antibiorésistance qui cause des risques pour la santé humaine et animale. Ou encore, les PFAS, qui ont aussi des conséquences importantes sur les écosystèmes. D’où à nouveau, l’intérêt de n’agir que pour une seule santé », explique Yves Coppieters.
De cette inauguration, nous retiendrons que pour faire du « One Health » une réalité, il fallait intégrer trois principes fondamentaux :
- L’interdisciplinarité : réunir des experts de différentes disciplines pour une approche complète.
- L’opérationnalisation : traduire les concepts en actions concrètes.
- Une vision systémique et globale : ne pas limiter la santé à un cadre restreint, mais l'inscrire dans une dynamique mondiale.
Un enjeu transversal pour la formation des soignants
Grégoire Wiëers, Directeur du Département de médecine, a insisté sur la nécessité d'intégrer le lien entre environnement et santé dès la formation universitaire.
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L’objectif de cette nouvelle unité d’enseignement est de développer une littératie en médecine pour agir en vue de l’amélioration d’un environnement commun.
L’unité d’enseignement s’appuiera sur l’expertise de nombreux enseignants-chercheurs issus de différentes disciplines, notamment Frédéric Silvestre, Nathalie Kirschvink ou aussi, Caroline Canon. Elle encouragera également les étudiants à travailler ensemble sur des problématiques liées à la santé environnementale, en produisant des supports concrets (posters, vidéos, articles) pour sensibiliser à ces enjeux. Par ailleurs, l’UE « One Health » tend à répondre aux différents objectifs du développement durable en faisant constamment des liens entre les différents événements climatiques et environnementaux et les thématiques abordées au sein des différents ODD.
L’instauration d’une telle UE n’est pas sans défi. Amélie Lachapelle, professeure à la Faculté de droit, a mis en lumière les difficultés liées au cadre juridique belge. « Décloisonner les disciplines et relier leurs dimensions n'est pas simple dans un État fédéral comme la Belgique, où les compétences sont réparties entre différents niveaux de pouvoir. Mais il faut trouver des solutions pour progresser vers une évolution significative », explique la professeure.
Jean-Michel Dogné, Doyen de la Faculté de médecine, a d’ailleurs rappelé l'importance de la collaboration interdisciplinaire post-Covid. « Depuis la crise sanitaire, nous parlons d’un « monde d’après » ». Ce monde doit être celui de la coopération entre disciplines. C’est l’essence même du « One Health » et de cette nouvelle unité d’enseignement », conclut le Doyen.
Les enjeux liés à la santé globale, l'environnement et le développement durable sont aujourd’hui au cœur des préoccupations sociétales. L’UE « One Health » constitue une réponse concrète à ces défis. Son objectif final est clair : permettre aux étudiants de développer des compétences transversales pour identifier les causes et conséquences des altérations environnementales sur la santé et être en mesure d’agir concrètement pour une meilleure prévention.
Avec cette initiative, l’UNamur s’inscrit pleinement dans une dynamique d’innovation pédagogique et sociétale, contribuant à façonner les acteurs de la santé de demain, capables d’inscrire leur pratique dans une vision interconnectée et durable du monde.
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Femmes en sciences : portraits de femmes en astronomie
Femmes en sciences : portraits de femmes en astronomie
À l’occasion de la journée internationale des femmes et des filles de science proclamée le 11 février par l’Assemblée générale des Nations Unies et dans le cadre de l’alliance européenne European Space University for Earth and Humanity (UNIVERSEH) axée sur la thématique de l’espace, découvrez le témoignage de quatre femmes scientifiques de l’UNamur qui travaillent sur des thématiques d’astronomie.

Une journée internationale dédiée aux Femmes et aux Filles de Sciences
Dans le monde entier, il existe depuis des années un écart important entre les genres dans les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques (STEM). Bien que les femmes aient réalisé d’immenses progrès quant à leur participation dans l’éducation supérieure, elles restent sous-représentées dans ces catégories scientifiques.
Afin de promouvoir l'émancipation des femmes et des filles dans les STEM et de sensibiliser à la nécessité d'inclure les femmes dans les sciences et les technologies, l'Assemblée générale des Nations unies a proclamé en 2015 le 11 février « Journée internationale des femmes et des filles de science ».
13 février 2025 | 5ème édition de Women & Girls in science @ UNamur
Cet événement annuel vise à promouvoir l'accès des femmes et des jeunes filles à la science et à la technologie, ainsi que leur participation pleine et entière. Il rappelle le rôle important des femmes dans la communauté scientifique et constitue une excellente occasion d'encourager les filles et les jeunes femmes à participer aux développements scientifiques.
Anne-Catherine Heuskin, Professeure au Département de physique
Quel est votre domaine scientifique et sur quoi portent vos études/recherches ?
Je suis physicienne et le sujet de mon travail de mémoire était un mélange entre la physique et la biologie : la radiobiologie. L’idée est d’utiliser des radiations ionisantes pour endommager des cellules, notamment des cellules cancéreuses.
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Au Laboratoire d’Analyses par Réactions Nucléaires de l’UNamur (LARN) nous possédons un accélérateur de particules qui permet notamment de produire des protons et des particules alpha. Ces particules peuvent être utilisées pour irradier des cultures de cellules cancéreuses afin de détruire leur matériel génétique et de les empêcher de proliférer. En clinique, on utilise habituellement des rayons X, qui sont plus faciles à produire, avec un appareillage moins encombrant et moins coûteux. Mais en termes d’efficacité, on espère avoir de meilleurs résultats avec des particules chargées, comme ce qu’on utilise ici. C’est la base de la protonthérapie.
Quelle est votre implication dans l’alliance universitaire européenne UNIVERSEH axée sur la thématique de l’espace ?
Les rayonnements ionisants, on les rencontre aussi dans l’espace. Les astronautes qui sont dans la station spatiale internationale sont exposés à des doses beaucoup plus intenses que ce que l’on reçoit à la surface de la Terre. Ces rayonnements ont des effets sur les organismes vivants.
Dans ce cadre, je travaille sur le projet RISE (Rotifer in Space), lancé en 2013 avec Boris Hespeels et Karin Van Doninck, en partenariat avec l’Unité de Recherche en Biologie Environnementale et évolutive (URBE) de l’UNamur, l’ULB et le SCK-CEN. Ce projet s’intéresse aux rotifères, des organismes extrêmement résistants à diverses conditions : froid, variations de température, dessiccation, un dosage de radiation très élevé… Notre objectif est de comprendre comment ils réagiraient dans un environnement tel que l’ISS et s’ils développent des stratégies particulières pour protéger leur intégrité génomique, qui pourraient servir à protéger l’humain dans l’espace.
Pensez-vous que le fait que vous soyez une femme influence votre carrière de scientifique ?
Avant tout, qu’ils soient hommes ou femmes, les scientifiques sont des animaux un peu particuliers : ils mangent, dorment et pensent sciences en permanence. Mais encore faut-il en avoir la possibilité. Lorsque l’on est une femme, dans la société actuelle, cela peut être plus compliqué, notamment à cause des nombreux clichés qui persistent.
Je me souviens d’un lundi de Pentecôte où j’étais en train de vider ma machine à laver lorsque j’ai reçu un message d’un collègue « Je suis en train de lire une super review ! » Et là, je me suis dit « Super, moi, je nettoie des slips ». On ne vit pas tous la même réalité. Il y a ceux qui ont une famille, une maison, avec toute la charge mentale qui va avec. Et puis, il y a ceux qui n’ont pas (encore) d’enfants et qui ont moins de choses auxquelles penser en dehors de leur métier. Parfois, je me dis que je dois continuellement rattraper le train de personnes qui sont beaucoup plus compétitives, mais qui ont aussi beaucoup plus de temps à consacrer à la recherche.
Qu’est-ce qui selon vous pourrait faciliter et encourager la carrière des femmes scientifiques ?
J’enseigne à tous les étudiants de première année en sciences et je constate qu’il y a beaucoup de filles dans les filières des sciences de la vie comme en biologie ou en médecine vétérinaire, mais beaucoup moins en mathématiques ou en physique. C’est assez déséquilibré. Alors, comment encourager davantage de femmes à se lancer dans ces disciplines ? Je pense que ça commence très tôt.
L’intérêt pour les sciences se construit dès l’enfance, à travers l’éducation et l’image du monde que leur transmet leur famille. Ce n’est pas à 18 ans qu’il faut se poser la question. Il faut leur montrer l’horizon des possibles et qu’ils comprennent que les sciences ne sont ni « pour les filles » ni « pour les garçons ».
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L’intérêt pour les sciences se construit dès l’enfance, à travers l’éducation et l’image du monde que leur transmet leur famille.
Le bon moment pour éveiller cette curiosité, c’est lorsque les enfants commencent à raisonner, à se poser des questions : pourquoi le soleil se lève-t-il toujours au même endroit ? Que devient un glaçon qui fond ? Pourquoi y a-t-il de la buée quand on souffle sur un verre froid ? C’est à ce moment-là qu’on peut les accompagner, leur donner des explications et les encourager à chercher des réponses. Il faut donner aux enfants le goût d’expliquer et de questionner le monde.
Quel message souhaiteriez-vous faire passer à une femme qui hésiterait à se lancer dans les sciences ?
Je pense que le message est valable pour tous les étudiants, qu’ils soient garçons ou filles : pourquoi avez-vous envie de faire telle ou telle étude ? Quelle est votre motivation ? Si c’est parce que vos parents vous l’ont conseillé, ce n’est pas une bonne raison. Si c’est parce que vous êtes fort dans une matière donc vous allez l’étudier, ce n’est peut-être pas une bonne justification non plus. Ce qui compte avant tout, c’est l’envie. L’envie de comprendre, de découvrir, de se questionner sur le monde qui nous entoure.
Justine Bodart, Doctorante au Département de mathématique.
Quel est votre domaine scientifique et sur quoi portent vos études/recherches ?
Je travaille avec la Professeure Anne-Sophie Libert au sein de l'Institut naXys sur l'étude de la stabilité des systèmes extra solaires et sur la dynamique céleste. Je fais également partie du conseil étudiant de l’alliance UNIVERSEH en tant que représentant étudiante doctorante.
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Les femmes en science transforment le monde par leur curiosité, leur persévérance et leur intelligence.
Pensez-vous que le fait que vous soyez une femme influence votre carrière de scientifique ?
Je pense qu’être une femme peut influencer une carrière scientifique en raison des stéréotypes encore existants, mais cela doit renforcer notre volonté de faire évoluer les mentalités et inspirer d’autres femmes.
Qu’est-ce qui selon vous pourrait faciliter et encourager la carrière des femmes scientifiques ?
Il faudrait donner une meilleure visibilité aux contributions des femmes dans le monde scientifique, encourager leur apport et valoriser leur rôle historique souvent sous-estimé. Je trouve qu’il est également important de lutter contre les biais de genre et de créer un environnement de travail plus inclusif.
Eve-Aline Dubois, chercheuse au Département de sciences, philosophies et sociétés
Quel est votre domaine scientifique et sur quoi portent vos études/recherches ?
Je travaille en histoire et en philosophie des sciences. Je me penche plus particulièrement sur les développements historiques et philosophiques de la cosmologie. Après avoir étudié la théorie concurrente à celle du Big Bang et son histoire au XXe siècle, je travaille maintenant sur l'émergence de la conception d'un univers infini.
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Pensez-vous que le fait que vous soyez une femme influence votre carrière de scientifique ?
Je pense que toutes les facettes de mon identité influencent et influenceront ma carrière : mon genre, mon âge, ma nationalité, etc. Que ce soit dans ma manière d'aborder ma carrière ou dans le regard que porte sur moi mes collègues.
Les femmes en sciences ne représentent pas une nouveauté ou une rareté mais ce sont des noms oubliés et effacés.
Qu’est-ce qui selon vous pourrait faciliter et encourager la carrière des femmes scientifiques ?
Tous les projets de carrières sont à encourager et à soutenir, tous genres confondus. Tout le monde cite Marie Curie comme exemple, mais ce n'est que l'arbre qui cache la forêt. Parlons plutôt de Verra Rubin, de Margaret Burbidge, de Henrietta Leavitt et de toutes leurs collègues. Les femmes en sciences ne représentent pas une nouveauté ou une rareté mais ce sont des noms oubliés et effacés.
Quel message souhaiteriez-vous faire passer à une femme qui hésiterait à se lancer dans l’astronomie ?
Pourquoi hésites-tu ? Cette carrière est prenante, passionnante, éprouvante, écrasante et enrichissante. Il faut être motivé et être prêt à se donner à fond. Ton genre n'impacte pas tes compétences, alors, si cela te tente, FONCE !
Un message inspirant à partager ?
J'aime à partager la citation de Fred Hoyle : "You must understand that, cosmically speaking, the room you are now sitting in is made of the wrong stuff. You, yourself, are odd. You are a rarity, a cosmic collector’s piece." Étudier l'astronomie, ou la cosmologie, c'est se confronter à l'immensité et parfois se demander quelle est notre place. Je trouve ça assez réconfortant de se rappeler que notre unicité fait de nous un petit trésor.
Emelyne Berger, étudiante en sciences physiques et membre du kot-à-projet « Kap to UNIVERSEH »
Quel est votre domaine scientifique et sur quoi portent vos études ?
J’étudie la physique… mais pas seulement ! La formation proposée en bachelier nous offre des bases solides et générales qui nous permettront de choisir un master plus spécialisé. Nous développons un panel de connaissances allant de la chimie à la programmation en passant par les sciences humaines, sans oublier les mathématiques qui constituent le support indispensable à l’élaboration des théories.
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Nous sommes aussi amenés à pratiquer l’expérimentation et à découvrir la recherche scientifique.
En 2024 j’ai rejoint, avec un petit groupe d’étudiants, l’alliance UNIVERSEH en tant que membre du Local Student Club de Namur qui s’inscrit également comme nouveau kot-à-projet sur le campus de l’université. Nous avons pu prendre part à l’organisation du General Meeting de novembre dernier lors d’une activité destinée aux étudiants européens. J’ai également participé à la Spring School organisée en 2024 par l’UNamur sur le site de l’Euro Space Center et je me prépare pour un voyage en Suède début mars dans le cadre de l’Arctic Winter School.
Pensez-vous que le fait que vous soyez une femme influence votre carrière de scientifique ?
J’ai toujours été encouragée à faire ce que j’aimais, les idées sociétales catégorisant les filières de « masculines » ou « féminines » n’ont donc pas réellement influencé mon choix d’étude. Le manque d’accompagnement et de confiance en soi peut être un frein lorsqu’on s’engage dans un monde qui paraît ne pas être le nôtre. Certes, il faudra peut-être batailler avec certains mais on peut faire sa place, comme n’importe qui, en tant que femme.
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De nos jours, les figures féminines qui marquent et qui ont marqué la science sont de plus en plus reconnues, c’est une bonne chose et cela donne à la future génération de scientifiques une diversité à laquelle pouvoir s’identifier.
Qu’est-ce qui selon vous pourrait faciliter et encourager une femme à faire des études scientifiques et, in fine, une carrière scientifique ?
Il suffit de faire un peu d’histoire des sciences pour comprendre que tout être humain est capable de grandes choses si on le lui permet. De nos jours, les figures féminines qui marquent et ont marqué la science sont de plus en plus reconnues, c’est une bonne chose et cela donne à la future génération de scientifiques une diversité à laquelle pouvoir s’identifier. Elles, comme eux, nous ont ouvert le chemin vers la liberté de choisir ce que nous voulons faire de notre vie.
Je trouve malheureux qu’il faille encore des journées comme celles-ci pour souligner le fait que nous sommes tous égaux. Je pense simplement que toute personne devrait être poussée à poursuivre ce qui l’attire et valorisée à la hauteur de ses capacités.
Quel message souhaiteriez-vous faire passer à une femme qui hésiterait à se lancer dans les études en astronomie ?
Lorsqu’on trouve sa voie, il faut la suivre. Je lui dirais de ne pas hésiter et que s’il s’avère finalement que le chemin ne lui correspond pas, cela n’est en aucun cas signe d’infériorité ou d’incapacité.
Un message inspirant à partager ?
Le message que j’aimerais partager est une courte phrase que je tente de garder à l’esprit depuis qu’elle m’a été transmise : N’essaye pas, fais-le.
Carine Michiels, vice-rectrice à la recherche
Dans le cadre du 60ème anniversaire de la Fédération européenne des sociétés de biochimie (FEBS), explorez les récits captivants des parcours scientifiques de 35 femmes scientifiques. Parmi ceux-ci découvrez le récit de Carine Michiels, Vice-rectrice à la recherche et aux bibliothèques.
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« La recherche m'a toujours fascinée. J'ai étudié la biologie dans le but d'étudier la biotechnologie végétale, mais je me suis finalement retrouvée dans un laboratoire de biologie cellulaire humaine. Je n'ai jamais regretté ce choix. Plus de 40 ans plus tard, je suis toujours passionnée par la complexité du comportement cellulaire, et plus particulièrement par la plasticité des cellules cancéreuses. Enseigner la méthodologie scientifique à des étudiants et encadrer de jeunes chercheurs est quelque chose que j'apprécie particulièrement. »
Genre et diversité à l’UNamur
La prise en compte de la dimension de genre est une priorité à l’Université de Namur pour garantir à toutes et tous les mêmes chances de réussite. L’université met l’accent sur la promotion de l’accès des femmes aux sciences et technologies (STEM) et encourage activement leur participation dans les développements scientifiques.
UNIVERSEH | Des opportunités autour du domaine du spatial
L’UNamur est membre de l’alliance européenne European Space University for Earth and Humanity (UNIVERSEH) axée sur la thématique de l’espace. Une réelle reconnaissance de l’expertise de l’UNamur dans le domaine du spatial et une porte d’entrée à de nouvelles collaborations internationales tant en matière d’enseignement que de recherche, autour d’un domaine porteur d’emploi et de développement socio-économique.
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Faciliter l'autorisation des médicaments pédiatriques et orphelins
Faciliter l'autorisation des médicaments pédiatriques et orphelins
La mise sur le marché d’un nouveau médicament, en particulier lorsqu’il est destiné à traiter une maladie pédiatrique ou orpheline, est un parcours semé d’embûches. Le projet ERAMET, coordonné par la professeure Flora Musuamba Tshinanu, ambitionne d’en revoir les procédures d’évaluation, afin que les agences de régulation puissent prendre en compte des technologies innovantes et ainsi opérer des choix plus éclairés.
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Ataxie, bêta-thalassémie, drépanocytose… Une maladie rare est déclarée comme telle lorsqu’elle affecte une personne sur 2 000. Ce chiffre peut sembler faible, et pourtant 30 millions d'Européens sont touchés par l’une d’elles, dont 700 000 Belges. Pourtant, la grande majorité de ces infections sont dites orphelines, car il n’existe pas de traitement adéquat, et peu de recherches y sont consacrées. Une situation aggravée par la difficulté de validation de nouveaux traitements.
« Lorsqu’une agence de régulation des médicaments évalue la pertinence d’un nouveau médicament, elle se base notamment sur des données obtenues à partir d’études cliniques contrôlées, c’est-à-dire faites sur un relativement grand nombre de patients », observe Flora Musuamba Tshinanu, professeure au Département de pharmacie.
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« Or, dans le cas des maladies rares ou pédiatriques, ce type d’études est très difficile à réaliser, parce que peu de patients sont disponibles, ou parce qu’il s’agit de populations fragiles à qui on ne peut demander de suivre un protocole lourd. Il en résulte des données cliniques difficiles à interpréter avec les méthodes standards, ce qui peut entraîner des incohérences et disparités dans les prises de décision. »
Pour y remédier, la Commission européenne a financé en 2024 le projet ERAMET visant à faciliter l’adoption de méthodes de modélisation et de simulation informatique, que l'on nomme aussi in silico, pour le développement et l’évaluation des médicaments orphelins et pédiatriques. Méthodes dont Flora Musuamba Tshinanu, professeure à l'unité de recherche en pharmacologie et toxicologie clinique, est une spécialiste : « Il existe de plus en plus d’outils permettant de simuler in silico l’action des médicaments au niveau cellulaire, d’un organe, d’un patient, ou encore d’une population, et d’anticiper les réponses au traitement », dévoile-t-elle. « En utilisant des données produites pour des maladies plus communes ou des populations adultes, il est possible de faire des prédictions quant à l’action des médicaments destinés à des maladies rares ou pédiatriques. »
Mais pour l'heure, le plein potentiel de ce type d’approche n’est pas encore exploité au sein des agences de régulation des médicaments. « Il n’existe pas encore de protocole clair permettant de prendre en compte les données obtenues in silico, note la chercheuse. Notre projet vise donc à aider les agences en mettant en place un système de standards. »
Intégrer les données in silico
Doté de 6 millions d’euros, coordonné par l’UNamur et impliquant également quatre autres universités européennes, mais aussi les agences réglementaires de quatre pays dont la Belgique, et des PME, le consortium ERAMET vise donc à mettre en place une plateforme d’analyse, ainsi que des études pilotes basées sur un certain nombre de maladies pédiatriques et rares, telle que l’ataxie, et plusieurs maladies respiratoires et hématologiques. « La force de ce projet est d'intégrer à la fois les universités et les agences de régulations, afin que tous ensemble nous travaillions à améliorer le système », juge la scientifique. « Notre objectif est d'intégrer les nouveaux types d’analyses in silico de façon routinière dans les processus d‘évaluation. »
À ce titre, le projet ERAMET vise donc à tester la crédibilité des différentes méthodes. « Il n’est pas question d’en forcer l’acceptation à tout prix, mais de mettre en place des critères et standards permettant de les considérer comme des alternatives, et ainsi comprendre leur valeur, leurs avantages et inconvénients », insiste Flora Musuamba Tshinanu.
Un challenge d’autant plus important que ERAMET a la particularité d’intégrer l'intelligence artificielle (IA) dans ces nouveaux outils. « Nous comptons utiliser l'IA à deux niveaux », énumère la chercheuse. « Tout d'abord comme une méthode alternative supplémentaire, au côté des approches plus pharmacologiques de modélisation et de simulation. Mais l'IA sera aussi intégrée dans une plateforme dédiée au traitement de ces questions et au développement des standards, afin de les automatiser et ainsi assurer leur pérennité. »
« Ces approches in silico ont l’avantage de pouvoir intégrer, d’une manière originale et différente des pratiques actuelles, des données in vitro, in vivo et cliniques, mais aussi dites « de vie réelle », ajoute la scientifique. « Ces dernières, provenant des registres médicaux des patients, comportent cependant beaucoup d’incertitudes et leur intégration représente donc un vrai challenge. »
Un projet centré sur les patients
Bien que ERAMET ait pour but d’aider les agences de réglementation, c’est aussi et surtout aux patients qu’il bénéficiera. « À l’heure actuelle, le système réglementaire est assez compartimenté », estime la Pr Flora Musuamba Tshinanu. « Chaque domaine, depuis les études in vitro jusqu’aux études cliniques, se concentre sur ce qui lui importe. Et in fine, on perd parfois de vue le vrai impact pour le patient. »
La chercheuse souhaite donc proposer un changement de culture. « Plutôt que d'évaluer chaque donnée séparément, nous proposons de les observer de façon intégrée, en se concentrant sur les questions importantes dans la prise de décision réglementaire en faveur du patient », explique-t-elle. « Cela permettra, par exemple, de voir si certaines faiblesses au niveau de données de qualité ne peuvent pas être compensées par d’excellentes données cliniques, et vice-versa. Au final, la question centrale est celle de la balance bénéfice-risque, qui doit être favorable pour le patient, et c'est elle qui doit guider toutes les autres. »
Le projet à l’international
En 2024, le projet ERAMET a été présenté à plusieurs congrès et réunions internationales :
- Le PAGE-meeting à Rome
- ASCPT 2024 Annual Meeting à Colorado Springs
- L’OSP conference en octobre 2024 à Bale
- L’ HMA/EMA Workshop on AI en Octobre 2024 à Amsterdam
- EFGCP Paediatric Conference à Bruxelles en octobre 2024
- PKUK à Bracknell en novembre 2024
ERAMET a établi des fortes connections avec plusieurs communautés scientifiques et plusieurs projets ayant un focus sur les maladies rares et pédiatriques ainsi que les sciences réglementaires.
Le projet ERAMET
Ce projet a reçu un financement du programme de recherche et d'innovation Horizon Europe de l'Union européenne dans le cadre de la convention de subvention n°101137141.
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Charlotte Beaudart, Namuroise de l’année : une récompense pour ses recherches sur le vieillissement
Charlotte Beaudart, Namuroise de l’année : une récompense pour ses recherches sur le vieillissement
Nous aider à vieillir en bonne santé et de manière autonome. Tel est l’objectif que mène Charlotte Beaudart, à travers sa recherche consacrée à la sarcopénie, une maladie liée au vieillissement qui peut survenir dès l’âge de 50 ans. Le travail de la chercheuse de l’UNamur membre de l’Institut Narilis est une nouvelle fois récompensé, puisqu’elle vient d’obtenir le titre de « Namuroise de l’année », pour la catégorie Sciences !
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Chargée de cours au Département des sciences biomédicales de la Faculté de médecine depuis le 1er septembre 2023, et membre de l’Institut NARILIS, Charlotte Beaudart s’occupe plus particulièrement du master sciences biomédicales, spécialisé en recherche clinique. Elle est également impliquée dans le master EMOTION - Erasmus Mundus.
Depuis près de quinze ans, Charlotte Beaudart mène des recherches portant sur les aspects physiologiques du vieillissement, et explorant des domaines tels que la sarcopénie, la fragilité et les capacités intrinsèques.
Dès 50 ans, la masse et la force musculaires diminuent de manière significative. Au-delà d'un certain seuil, ce phénomène est appelé sarcopénie. Il a un impact sur les performances physiques, favorise les troubles de la marche et constitue un facteur de fragilité chez les personnes âgées.
Avec plus de 200 publications scientifiques à son actif et un H-index de 56, Charlotte Beaudart a su se distinguer dans le domaine des recherches sur le vieillissement. L'une de ses réalisations les plus marquantes est la création de la cohorte SarcoPhAge, rassemblant plus de 530 participants de plus de 65 ans à Liège. Cette étude prospective s'étend sur près d'une décennie, offrant des informations précieuses sur la dynamique du vieillissement. De plus, le Dr. Beaudart s’est distinguée pour avoir développé le SarQoL, le premier questionnaire validé de qualité de vie spécifique à la sarcopénie.
Traduit dans 35 langues, il est désormais utilisé au quotidien par les cliniciens : « Sur le plan médical, explique Charlotte Beaudart, il est formidable de pouvoir accroître la force musculaire dans les deux bras, par exemple. Mais pour le patient, quel est l'intérêt ?
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Pour lui, il sera certainement plus important d'être capable de faire ses courses, de jardiner, de ne pas avoir à demander d'aide. Grâce à ce questionnaire, le clinicien peut prendre en compte tous les aspects qui définissent la qualité de vie du patient.
Au cours de sa carrière de chercheuse, Charlotte Beaudart a également développé plusieurs expertises méthodologiques, des compétences en biostatistiques et en méta-synthèse de la littérature scientifique, qui sont transposables à de nombreuses thématiques. Cela permet des collaborations interdépartementales mais aussi interfacultaires. Elle effectue également des recherches en économie de la santé. Dans ce cadre, elle s’intéresse principalement aux études de préférences de patients, études qui entrent dans la dynamique de l’évolution des politiques de santé publique et des modèles de santé plus centrés sur le patient.
En décembre 2023, Charlotte Beaudart était récompensée pour ses travaux par un Prix de la Fondation AstraZeneca en partenariat avec le FNRS et le FWO.
Depuis ce 15 décembre, elle porte aussi le titre de « namuroise de l’année ».
Bien qu’elle ait obtenu son Master en sciences de la santé publique à l’Université de Liège, poursuivi ses recherches doctorales au sein de la même institution, puis réalisé un post-doctorat à l’Université de Maastricht, Charlotte Beaudart est d’origine namuroise. Elle a grandi dans la commune d’Assesse et réside aujourd’hui à Ohey.
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Profondément attachée à ses racines, elle se réjouit d’avoir rejoint l’Université de Namur en tant qu’enseignante-chercheuse, une opportunité qui lui permet de revenir travailler dans le bassin namurois. Recevoir le prix de la « Namuroise de l’année » après seulement un an de retour dans sa province constitue une reconnaissance particulièrement précieuse. Après avoir consacré ses recherches au vieillissement des résidents de la province de Liège, elle souhaite désormais mettre toute son énergie au service des seniors de la province de Namur.
Découvrez son portrait réalisé par le FNRS dans le cadre de la campagne « Visages de la recherche » réalisée en collaboration avec Le Soir et Canal Z.
CV express
Charlotte Beaudart a obtenu son master en sciences de la santé publique, finalité Epidémiologie et Economie de la santé à l’Université de Liège en 2012. Elle obtient son Doctorat en sciences de la santé publique 4 ans plus tard, en décembre 2016, sous mandat d’Aspirante FNRS. Elle travaille ensuite près de 3 ans comme chercheuse post-doc au sein de l’Unité de Recherche en Epidémiologie et Economie de la santé de l’Université de Liège avant de commencer un post-doctorat, dès 2020, à l’Université de Maastricht dans le Département « Health Service Research ».
Les lauréats des Namurois de l’année
Découvrez grâce au reportage réalisé par la télévision Boukè Média, les lauréats des Namurois de l’année 2025.
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Une nouvelle unité d'enseignement à l'UNamur : « One Health »
Une nouvelle unité d'enseignement à l'UNamur : « One Health »
Dans un monde en perpétuel changement, où les crises sanitaires, environnementales et sociétales s'entrelacent, il devient impératif de repenser la santé dans une approche globale et interconnectée. C'est dans ce contexte que la Faculté de médecine de l'Université de Namur a inauguré sa nouvelle unité d'enseignement (UE) « One Health » ce jeudi 06 février 2025, en présence du Ministre Yves Coppieters. Cette initiative, proposée à tous les bacheliers de l’UNamur, ambitionne de former les professionnels de la santé de demain à une vision systémique, où la santé humaine, animale et environnementale sont envisagées comme une seule et même réalité.
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Développée en accord avec les Objectifs de Développement Durable (ODD) de l'ONU, l'UE « One Health » illustre l'engagement de l'UNamur à promouvoir un enseignement actif et interdisciplinaire. Comme l'a souligné Annick Castiaux, Rectrice de l'université, « la santé doit être considérée comme un enjeu du développement durable. La question cruciale à poser est : Que doit devenir la formation en santé pour répondre à ces enjeux ? »
Cette nouvelle unité vise par ailleurs à renforcer les trois missions fondamentales de l'université : l'enseignement, la recherche et le service à la société. En effet, l’UE « One Health » s'inscrit dans la volonté de mieux former pour innover, en favorisant l'interdisciplinarité et les partenariats, indispensables pour avoir un impact réel sur les défis de santé publique actuels. La Rectrice appuie aussi l’excellence en recherche en santé à l’UNamur, via l’Institut de recherche Narilis, qui met tout en œuvre pour mener une recherche fondamentale de qualité via des recherches innovantes, collaboratives et pluridisciplinaires en santé. Enfin, la philosophie du « One Health » entend aussi considérer la santé comme bien commun et ainsi, agir au service de la société via des politiques durables et soutenables.
Lors de l'inauguration, Yves Coppieters, Ministre de la Santé, de l'Environnement, des Solidarités, de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes, a mis en avant l'importance d'une approche globale et connectée. « Il faut considérer la santé comme un orchestre avec différents instruments qui, au final, ne font qu’un. La crise sanitaire du Covid-19 nous a rappelé que tout interagit, tout est connecté. Or, nous manquons aujourd’hui d’une vision globale. Il faut l’opérationnaliser et je remercie l’Université de Namur d’être parvenue à la mise en place d’une telle unité d’enseignement », partage le Ministre.
Yves Coppieters a également insisté sur la nécessité d'actions concrètes pour repenser la prévention. « Pour mieux prévenir, il ne faut pas croire en un simple changement du comportement des individus. Il faut plutôt transformer les environnements dans lesquels ils évoluent et ainsi, véritablement promouvoir la santé ». Le Ministre a aussi évoqué les grands défis auxquels nous sommes confrontés et pour lesquels il s’engage à mettre en place des initiatives concrètes : « Nous avons été confrontés à bon nombres de cas qui ont engendré des conséquences à grande échelle. Prenons le problème d’antibiorésistance qui cause des risques pour la santé humaine et animale. Ou encore, les PFAS, qui ont aussi des conséquences importantes sur les écosystèmes. D’où à nouveau, l’intérêt de n’agir que pour une seule santé », explique Yves Coppieters.
De cette inauguration, nous retiendrons que pour faire du « One Health » une réalité, il fallait intégrer trois principes fondamentaux :
- L’interdisciplinarité : réunir des experts de différentes disciplines pour une approche complète.
- L’opérationnalisation : traduire les concepts en actions concrètes.
- Une vision systémique et globale : ne pas limiter la santé à un cadre restreint, mais l'inscrire dans une dynamique mondiale.
Un enjeu transversal pour la formation des soignants
Grégoire Wiëers, Directeur du Département de médecine, a insisté sur la nécessité d'intégrer le lien entre environnement et santé dès la formation universitaire.
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L’objectif de cette nouvelle unité d’enseignement est de développer une littératie en médecine pour agir en vue de l’amélioration d’un environnement commun.
L’unité d’enseignement s’appuiera sur l’expertise de nombreux enseignants-chercheurs issus de différentes disciplines, notamment Frédéric Silvestre, Nathalie Kirschvink ou aussi, Caroline Canon. Elle encouragera également les étudiants à travailler ensemble sur des problématiques liées à la santé environnementale, en produisant des supports concrets (posters, vidéos, articles) pour sensibiliser à ces enjeux. Par ailleurs, l’UE « One Health » tend à répondre aux différents objectifs du développement durable en faisant constamment des liens entre les différents événements climatiques et environnementaux et les thématiques abordées au sein des différents ODD.
L’instauration d’une telle UE n’est pas sans défi. Amélie Lachapelle, professeure à la Faculté de droit, a mis en lumière les difficultés liées au cadre juridique belge. « Décloisonner les disciplines et relier leurs dimensions n'est pas simple dans un État fédéral comme la Belgique, où les compétences sont réparties entre différents niveaux de pouvoir. Mais il faut trouver des solutions pour progresser vers une évolution significative », explique la professeure.
Jean-Michel Dogné, Doyen de la Faculté de médecine, a d’ailleurs rappelé l'importance de la collaboration interdisciplinaire post-Covid. « Depuis la crise sanitaire, nous parlons d’un « monde d’après » ». Ce monde doit être celui de la coopération entre disciplines. C’est l’essence même du « One Health » et de cette nouvelle unité d’enseignement », conclut le Doyen.
Les enjeux liés à la santé globale, l'environnement et le développement durable sont aujourd’hui au cœur des préoccupations sociétales. L’UE « One Health » constitue une réponse concrète à ces défis. Son objectif final est clair : permettre aux étudiants de développer des compétences transversales pour identifier les causes et conséquences des altérations environnementales sur la santé et être en mesure d’agir concrètement pour une meilleure prévention.
Avec cette initiative, l’UNamur s’inscrit pleinement dans une dynamique d’innovation pédagogique et sociétale, contribuant à façonner les acteurs de la santé de demain, capables d’inscrire leur pratique dans une vision interconnectée et durable du monde.
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Femmes en sciences : portraits de femmes en astronomie
Femmes en sciences : portraits de femmes en astronomie
À l’occasion de la journée internationale des femmes et des filles de science proclamée le 11 février par l’Assemblée générale des Nations Unies et dans le cadre de l’alliance européenne European Space University for Earth and Humanity (UNIVERSEH) axée sur la thématique de l’espace, découvrez le témoignage de quatre femmes scientifiques de l’UNamur qui travaillent sur des thématiques d’astronomie.
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Une journée internationale dédiée aux Femmes et aux Filles de Sciences
Dans le monde entier, il existe depuis des années un écart important entre les genres dans les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques (STEM). Bien que les femmes aient réalisé d’immenses progrès quant à leur participation dans l’éducation supérieure, elles restent sous-représentées dans ces catégories scientifiques.
Afin de promouvoir l'émancipation des femmes et des filles dans les STEM et de sensibiliser à la nécessité d'inclure les femmes dans les sciences et les technologies, l'Assemblée générale des Nations unies a proclamé en 2015 le 11 février « Journée internationale des femmes et des filles de science ».
13 février 2025 | 5ème édition de Women & Girls in science @ UNamur
Cet événement annuel vise à promouvoir l'accès des femmes et des jeunes filles à la science et à la technologie, ainsi que leur participation pleine et entière. Il rappelle le rôle important des femmes dans la communauté scientifique et constitue une excellente occasion d'encourager les filles et les jeunes femmes à participer aux développements scientifiques.
Anne-Catherine Heuskin, Professeure au Département de physique
Quel est votre domaine scientifique et sur quoi portent vos études/recherches ?
Je suis physicienne et le sujet de mon travail de mémoire était un mélange entre la physique et la biologie : la radiobiologie. L’idée est d’utiliser des radiations ionisantes pour endommager des cellules, notamment des cellules cancéreuses.
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Au Laboratoire d’Analyses par Réactions Nucléaires de l’UNamur (LARN) nous possédons un accélérateur de particules qui permet notamment de produire des protons et des particules alpha. Ces particules peuvent être utilisées pour irradier des cultures de cellules cancéreuses afin de détruire leur matériel génétique et de les empêcher de proliférer. En clinique, on utilise habituellement des rayons X, qui sont plus faciles à produire, avec un appareillage moins encombrant et moins coûteux. Mais en termes d’efficacité, on espère avoir de meilleurs résultats avec des particules chargées, comme ce qu’on utilise ici. C’est la base de la protonthérapie.
Quelle est votre implication dans l’alliance universitaire européenne UNIVERSEH axée sur la thématique de l’espace ?
Les rayonnements ionisants, on les rencontre aussi dans l’espace. Les astronautes qui sont dans la station spatiale internationale sont exposés à des doses beaucoup plus intenses que ce que l’on reçoit à la surface de la Terre. Ces rayonnements ont des effets sur les organismes vivants.
Dans ce cadre, je travaille sur le projet RISE (Rotifer in Space), lancé en 2013 avec Boris Hespeels et Karin Van Doninck, en partenariat avec l’Unité de Recherche en Biologie Environnementale et évolutive (URBE) de l’UNamur, l’ULB et le SCK-CEN. Ce projet s’intéresse aux rotifères, des organismes extrêmement résistants à diverses conditions : froid, variations de température, dessiccation, un dosage de radiation très élevé… Notre objectif est de comprendre comment ils réagiraient dans un environnement tel que l’ISS et s’ils développent des stratégies particulières pour protéger leur intégrité génomique, qui pourraient servir à protéger l’humain dans l’espace.
Pensez-vous que le fait que vous soyez une femme influence votre carrière de scientifique ?
Avant tout, qu’ils soient hommes ou femmes, les scientifiques sont des animaux un peu particuliers : ils mangent, dorment et pensent sciences en permanence. Mais encore faut-il en avoir la possibilité. Lorsque l’on est une femme, dans la société actuelle, cela peut être plus compliqué, notamment à cause des nombreux clichés qui persistent.
Je me souviens d’un lundi de Pentecôte où j’étais en train de vider ma machine à laver lorsque j’ai reçu un message d’un collègue « Je suis en train de lire une super review ! » Et là, je me suis dit « Super, moi, je nettoie des slips ». On ne vit pas tous la même réalité. Il y a ceux qui ont une famille, une maison, avec toute la charge mentale qui va avec. Et puis, il y a ceux qui n’ont pas (encore) d’enfants et qui ont moins de choses auxquelles penser en dehors de leur métier. Parfois, je me dis que je dois continuellement rattraper le train de personnes qui sont beaucoup plus compétitives, mais qui ont aussi beaucoup plus de temps à consacrer à la recherche.
Qu’est-ce qui selon vous pourrait faciliter et encourager la carrière des femmes scientifiques ?
J’enseigne à tous les étudiants de première année en sciences et je constate qu’il y a beaucoup de filles dans les filières des sciences de la vie comme en biologie ou en médecine vétérinaire, mais beaucoup moins en mathématiques ou en physique. C’est assez déséquilibré. Alors, comment encourager davantage de femmes à se lancer dans ces disciplines ? Je pense que ça commence très tôt.
L’intérêt pour les sciences se construit dès l’enfance, à travers l’éducation et l’image du monde que leur transmet leur famille. Ce n’est pas à 18 ans qu’il faut se poser la question. Il faut leur montrer l’horizon des possibles et qu’ils comprennent que les sciences ne sont ni « pour les filles » ni « pour les garçons ».
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L’intérêt pour les sciences se construit dès l’enfance, à travers l’éducation et l’image du monde que leur transmet leur famille.
Le bon moment pour éveiller cette curiosité, c’est lorsque les enfants commencent à raisonner, à se poser des questions : pourquoi le soleil se lève-t-il toujours au même endroit ? Que devient un glaçon qui fond ? Pourquoi y a-t-il de la buée quand on souffle sur un verre froid ? C’est à ce moment-là qu’on peut les accompagner, leur donner des explications et les encourager à chercher des réponses. Il faut donner aux enfants le goût d’expliquer et de questionner le monde.
Quel message souhaiteriez-vous faire passer à une femme qui hésiterait à se lancer dans les sciences ?
Je pense que le message est valable pour tous les étudiants, qu’ils soient garçons ou filles : pourquoi avez-vous envie de faire telle ou telle étude ? Quelle est votre motivation ? Si c’est parce que vos parents vous l’ont conseillé, ce n’est pas une bonne raison. Si c’est parce que vous êtes fort dans une matière donc vous allez l’étudier, ce n’est peut-être pas une bonne justification non plus. Ce qui compte avant tout, c’est l’envie. L’envie de comprendre, de découvrir, de se questionner sur le monde qui nous entoure.
Justine Bodart, Doctorante au Département de mathématique.
Quel est votre domaine scientifique et sur quoi portent vos études/recherches ?
Je travaille avec la Professeure Anne-Sophie Libert au sein de l'Institut naXys sur l'étude de la stabilité des systèmes extra solaires et sur la dynamique céleste. Je fais également partie du conseil étudiant de l’alliance UNIVERSEH en tant que représentant étudiante doctorante.
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Les femmes en science transforment le monde par leur curiosité, leur persévérance et leur intelligence.
Pensez-vous que le fait que vous soyez une femme influence votre carrière de scientifique ?
Je pense qu’être une femme peut influencer une carrière scientifique en raison des stéréotypes encore existants, mais cela doit renforcer notre volonté de faire évoluer les mentalités et inspirer d’autres femmes.
Qu’est-ce qui selon vous pourrait faciliter et encourager la carrière des femmes scientifiques ?
Il faudrait donner une meilleure visibilité aux contributions des femmes dans le monde scientifique, encourager leur apport et valoriser leur rôle historique souvent sous-estimé. Je trouve qu’il est également important de lutter contre les biais de genre et de créer un environnement de travail plus inclusif.
Eve-Aline Dubois, chercheuse au Département de sciences, philosophies et sociétés
Quel est votre domaine scientifique et sur quoi portent vos études/recherches ?
Je travaille en histoire et en philosophie des sciences. Je me penche plus particulièrement sur les développements historiques et philosophiques de la cosmologie. Après avoir étudié la théorie concurrente à celle du Big Bang et son histoire au XXe siècle, je travaille maintenant sur l'émergence de la conception d'un univers infini.
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Pensez-vous que le fait que vous soyez une femme influence votre carrière de scientifique ?
Je pense que toutes les facettes de mon identité influencent et influenceront ma carrière : mon genre, mon âge, ma nationalité, etc. Que ce soit dans ma manière d'aborder ma carrière ou dans le regard que porte sur moi mes collègues.
Les femmes en sciences ne représentent pas une nouveauté ou une rareté mais ce sont des noms oubliés et effacés.
Qu’est-ce qui selon vous pourrait faciliter et encourager la carrière des femmes scientifiques ?
Tous les projets de carrières sont à encourager et à soutenir, tous genres confondus. Tout le monde cite Marie Curie comme exemple, mais ce n'est que l'arbre qui cache la forêt. Parlons plutôt de Verra Rubin, de Margaret Burbidge, de Henrietta Leavitt et de toutes leurs collègues. Les femmes en sciences ne représentent pas une nouveauté ou une rareté mais ce sont des noms oubliés et effacés.
Quel message souhaiteriez-vous faire passer à une femme qui hésiterait à se lancer dans l’astronomie ?
Pourquoi hésites-tu ? Cette carrière est prenante, passionnante, éprouvante, écrasante et enrichissante. Il faut être motivé et être prêt à se donner à fond. Ton genre n'impacte pas tes compétences, alors, si cela te tente, FONCE !
Un message inspirant à partager ?
J'aime à partager la citation de Fred Hoyle : "You must understand that, cosmically speaking, the room you are now sitting in is made of the wrong stuff. You, yourself, are odd. You are a rarity, a cosmic collector’s piece." Étudier l'astronomie, ou la cosmologie, c'est se confronter à l'immensité et parfois se demander quelle est notre place. Je trouve ça assez réconfortant de se rappeler que notre unicité fait de nous un petit trésor.
Emelyne Berger, étudiante en sciences physiques et membre du kot-à-projet « Kap to UNIVERSEH »
Quel est votre domaine scientifique et sur quoi portent vos études ?
J’étudie la physique… mais pas seulement ! La formation proposée en bachelier nous offre des bases solides et générales qui nous permettront de choisir un master plus spécialisé. Nous développons un panel de connaissances allant de la chimie à la programmation en passant par les sciences humaines, sans oublier les mathématiques qui constituent le support indispensable à l’élaboration des théories.
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Nous sommes aussi amenés à pratiquer l’expérimentation et à découvrir la recherche scientifique.
En 2024 j’ai rejoint, avec un petit groupe d’étudiants, l’alliance UNIVERSEH en tant que membre du Local Student Club de Namur qui s’inscrit également comme nouveau kot-à-projet sur le campus de l’université. Nous avons pu prendre part à l’organisation du General Meeting de novembre dernier lors d’une activité destinée aux étudiants européens. J’ai également participé à la Spring School organisée en 2024 par l’UNamur sur le site de l’Euro Space Center et je me prépare pour un voyage en Suède début mars dans le cadre de l’Arctic Winter School.
Pensez-vous que le fait que vous soyez une femme influence votre carrière de scientifique ?
J’ai toujours été encouragée à faire ce que j’aimais, les idées sociétales catégorisant les filières de « masculines » ou « féminines » n’ont donc pas réellement influencé mon choix d’étude. Le manque d’accompagnement et de confiance en soi peut être un frein lorsqu’on s’engage dans un monde qui paraît ne pas être le nôtre. Certes, il faudra peut-être batailler avec certains mais on peut faire sa place, comme n’importe qui, en tant que femme.
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De nos jours, les figures féminines qui marquent et qui ont marqué la science sont de plus en plus reconnues, c’est une bonne chose et cela donne à la future génération de scientifiques une diversité à laquelle pouvoir s’identifier.
Qu’est-ce qui selon vous pourrait faciliter et encourager une femme à faire des études scientifiques et, in fine, une carrière scientifique ?
Il suffit de faire un peu d’histoire des sciences pour comprendre que tout être humain est capable de grandes choses si on le lui permet. De nos jours, les figures féminines qui marquent et ont marqué la science sont de plus en plus reconnues, c’est une bonne chose et cela donne à la future génération de scientifiques une diversité à laquelle pouvoir s’identifier. Elles, comme eux, nous ont ouvert le chemin vers la liberté de choisir ce que nous voulons faire de notre vie.
Je trouve malheureux qu’il faille encore des journées comme celles-ci pour souligner le fait que nous sommes tous égaux. Je pense simplement que toute personne devrait être poussée à poursuivre ce qui l’attire et valorisée à la hauteur de ses capacités.
Quel message souhaiteriez-vous faire passer à une femme qui hésiterait à se lancer dans les études en astronomie ?
Lorsqu’on trouve sa voie, il faut la suivre. Je lui dirais de ne pas hésiter et que s’il s’avère finalement que le chemin ne lui correspond pas, cela n’est en aucun cas signe d’infériorité ou d’incapacité.
Un message inspirant à partager ?
Le message que j’aimerais partager est une courte phrase que je tente de garder à l’esprit depuis qu’elle m’a été transmise : N’essaye pas, fais-le.
Carine Michiels, vice-rectrice à la recherche
Dans le cadre du 60ème anniversaire de la Fédération européenne des sociétés de biochimie (FEBS), explorez les récits captivants des parcours scientifiques de 35 femmes scientifiques. Parmi ceux-ci découvrez le récit de Carine Michiels, Vice-rectrice à la recherche et aux bibliothèques.
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« La recherche m'a toujours fascinée. J'ai étudié la biologie dans le but d'étudier la biotechnologie végétale, mais je me suis finalement retrouvée dans un laboratoire de biologie cellulaire humaine. Je n'ai jamais regretté ce choix. Plus de 40 ans plus tard, je suis toujours passionnée par la complexité du comportement cellulaire, et plus particulièrement par la plasticité des cellules cancéreuses. Enseigner la méthodologie scientifique à des étudiants et encadrer de jeunes chercheurs est quelque chose que j'apprécie particulièrement. »
Genre et diversité à l’UNamur
La prise en compte de la dimension de genre est une priorité à l’Université de Namur pour garantir à toutes et tous les mêmes chances de réussite. L’université met l’accent sur la promotion de l’accès des femmes aux sciences et technologies (STEM) et encourage activement leur participation dans les développements scientifiques.
UNIVERSEH | Des opportunités autour du domaine du spatial
L’UNamur est membre de l’alliance européenne European Space University for Earth and Humanity (UNIVERSEH) axée sur la thématique de l’espace. Une réelle reconnaissance de l’expertise de l’UNamur dans le domaine du spatial et une porte d’entrée à de nouvelles collaborations internationales tant en matière d’enseignement que de recherche, autour d’un domaine porteur d’emploi et de développement socio-économique.
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Faciliter l'autorisation des médicaments pédiatriques et orphelins
Faciliter l'autorisation des médicaments pédiatriques et orphelins
La mise sur le marché d’un nouveau médicament, en particulier lorsqu’il est destiné à traiter une maladie pédiatrique ou orpheline, est un parcours semé d’embûches. Le projet ERAMET, coordonné par la professeure Flora Musuamba Tshinanu, ambitionne d’en revoir les procédures d’évaluation, afin que les agences de régulation puissent prendre en compte des technologies innovantes et ainsi opérer des choix plus éclairés.
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Ataxie, bêta-thalassémie, drépanocytose… Une maladie rare est déclarée comme telle lorsqu’elle affecte une personne sur 2 000. Ce chiffre peut sembler faible, et pourtant 30 millions d'Européens sont touchés par l’une d’elles, dont 700 000 Belges. Pourtant, la grande majorité de ces infections sont dites orphelines, car il n’existe pas de traitement adéquat, et peu de recherches y sont consacrées. Une situation aggravée par la difficulté de validation de nouveaux traitements.
« Lorsqu’une agence de régulation des médicaments évalue la pertinence d’un nouveau médicament, elle se base notamment sur des données obtenues à partir d’études cliniques contrôlées, c’est-à-dire faites sur un relativement grand nombre de patients », observe Flora Musuamba Tshinanu, professeure au Département de pharmacie.
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« Or, dans le cas des maladies rares ou pédiatriques, ce type d’études est très difficile à réaliser, parce que peu de patients sont disponibles, ou parce qu’il s’agit de populations fragiles à qui on ne peut demander de suivre un protocole lourd. Il en résulte des données cliniques difficiles à interpréter avec les méthodes standards, ce qui peut entraîner des incohérences et disparités dans les prises de décision. »
Pour y remédier, la Commission européenne a financé en 2024 le projet ERAMET visant à faciliter l’adoption de méthodes de modélisation et de simulation informatique, que l'on nomme aussi in silico, pour le développement et l’évaluation des médicaments orphelins et pédiatriques. Méthodes dont Flora Musuamba Tshinanu, professeure à l'unité de recherche en pharmacologie et toxicologie clinique, est une spécialiste : « Il existe de plus en plus d’outils permettant de simuler in silico l’action des médicaments au niveau cellulaire, d’un organe, d’un patient, ou encore d’une population, et d’anticiper les réponses au traitement », dévoile-t-elle. « En utilisant des données produites pour des maladies plus communes ou des populations adultes, il est possible de faire des prédictions quant à l’action des médicaments destinés à des maladies rares ou pédiatriques. »
Mais pour l'heure, le plein potentiel de ce type d’approche n’est pas encore exploité au sein des agences de régulation des médicaments. « Il n’existe pas encore de protocole clair permettant de prendre en compte les données obtenues in silico, note la chercheuse. Notre projet vise donc à aider les agences en mettant en place un système de standards. »
Intégrer les données in silico
Doté de 6 millions d’euros, coordonné par l’UNamur et impliquant également quatre autres universités européennes, mais aussi les agences réglementaires de quatre pays dont la Belgique, et des PME, le consortium ERAMET vise donc à mettre en place une plateforme d’analyse, ainsi que des études pilotes basées sur un certain nombre de maladies pédiatriques et rares, telle que l’ataxie, et plusieurs maladies respiratoires et hématologiques. « La force de ce projet est d'intégrer à la fois les universités et les agences de régulations, afin que tous ensemble nous travaillions à améliorer le système », juge la scientifique. « Notre objectif est d'intégrer les nouveaux types d’analyses in silico de façon routinière dans les processus d‘évaluation. »
À ce titre, le projet ERAMET vise donc à tester la crédibilité des différentes méthodes. « Il n’est pas question d’en forcer l’acceptation à tout prix, mais de mettre en place des critères et standards permettant de les considérer comme des alternatives, et ainsi comprendre leur valeur, leurs avantages et inconvénients », insiste Flora Musuamba Tshinanu.
Un challenge d’autant plus important que ERAMET a la particularité d’intégrer l'intelligence artificielle (IA) dans ces nouveaux outils. « Nous comptons utiliser l'IA à deux niveaux », énumère la chercheuse. « Tout d'abord comme une méthode alternative supplémentaire, au côté des approches plus pharmacologiques de modélisation et de simulation. Mais l'IA sera aussi intégrée dans une plateforme dédiée au traitement de ces questions et au développement des standards, afin de les automatiser et ainsi assurer leur pérennité. »
« Ces approches in silico ont l’avantage de pouvoir intégrer, d’une manière originale et différente des pratiques actuelles, des données in vitro, in vivo et cliniques, mais aussi dites « de vie réelle », ajoute la scientifique. « Ces dernières, provenant des registres médicaux des patients, comportent cependant beaucoup d’incertitudes et leur intégration représente donc un vrai challenge. »
Un projet centré sur les patients
Bien que ERAMET ait pour but d’aider les agences de réglementation, c’est aussi et surtout aux patients qu’il bénéficiera. « À l’heure actuelle, le système réglementaire est assez compartimenté », estime la Pr Flora Musuamba Tshinanu. « Chaque domaine, depuis les études in vitro jusqu’aux études cliniques, se concentre sur ce qui lui importe. Et in fine, on perd parfois de vue le vrai impact pour le patient. »
La chercheuse souhaite donc proposer un changement de culture. « Plutôt que d'évaluer chaque donnée séparément, nous proposons de les observer de façon intégrée, en se concentrant sur les questions importantes dans la prise de décision réglementaire en faveur du patient », explique-t-elle. « Cela permettra, par exemple, de voir si certaines faiblesses au niveau de données de qualité ne peuvent pas être compensées par d’excellentes données cliniques, et vice-versa. Au final, la question centrale est celle de la balance bénéfice-risque, qui doit être favorable pour le patient, et c'est elle qui doit guider toutes les autres. »
Le projet à l’international
En 2024, le projet ERAMET a été présenté à plusieurs congrès et réunions internationales :
- Le PAGE-meeting à Rome
- ASCPT 2024 Annual Meeting à Colorado Springs
- L’OSP conference en octobre 2024 à Bale
- L’ HMA/EMA Workshop on AI en Octobre 2024 à Amsterdam
- EFGCP Paediatric Conference à Bruxelles en octobre 2024
- PKUK à Bracknell en novembre 2024
ERAMET a établi des fortes connections avec plusieurs communautés scientifiques et plusieurs projets ayant un focus sur les maladies rares et pédiatriques ainsi que les sciences réglementaires.
Le projet ERAMET
Ce projet a reçu un financement du programme de recherche et d'innovation Horizon Europe de l'Union européenne dans le cadre de la convention de subvention n°101137141.
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Événements
50 ans de microscopie électronique à l’UNamur
Cet évènement célèbre le 50eme anniversaire de la création de la microscopie électronique de l’Université de Namur. À cette occasion, le nouveau microscope électronique à transmission cryogénique, arrivé depuis peu, sera inauguré.
Au programme
16h00 | Accueil des participants dans le hall de la Faculté de médecine
16h30 | Séance anniversaire et inaugurale
17h30 | Drink et visite (en groupe) des laboratoires
Participation externe sur invitation.
Une question ? Contacter Jean-François Colomer : jean-francois.colomer@unamur.be
Séminaire du Prof. Nicolas Rouhier, lauréat de la Chaire internationale Francqui 2025
Le professeur Nicolas Rouhier (Université de Lorraine, France), lauréat de la Chaire internationale Francqui 2025, est l'invité de l'Institut Narilis. Il présentera un séminaire intitulé « Redox processes in plant mitochondria » et sera disponible pour des discussions avec les chercheurs l'après-midi. Plus d'infos à venir.
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Annual meeting of the Namur Cancer Research Pole
The Namur Cancer Research Pole is pleased to invite you to its Annual Meeting.
This event will bring together leading researchers to discuss the latest advancements in cancer research and foster collaborations in the field. Save the date and join us for a day of insightful presentations and networking opportunities!
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Thematic sessions
The day will be organized in two thematic sessions:
- Cancer metabolism
- New advances in cancer therapy
Invited speakers
- Prof. Rebecca FITZGERALD, Early Cancer Institute, University of Cambridge, UK
- Dr. Sébastien DUTERTRE, IBMM, University of Montpellier, France
- Prof. Sarah-Maria FENDT, Laboratory of Cellular Metabolism and Metabolic Regulation, VIB-KU Leuven, Belgium
- Dr. Arnaud BLOMME, Laboratory of Metabolic Regulation, GIGA Institute, University of Liège, Belgium
Call for communications
Young researchers are invited to submit abstracts for oral communications and posters. All topics related to the field of cancer research are welcome. The deadline for abstract submission is April 1, 2025.
Organizing committee
Prof. Jean-Pierre Gillet - UNamur, NARILIS, Laboratory of Molecular Cancer Biology
Prof. Marc Hennequart - UNamur, NARILIS, Laboratory of Cancer metabolism
Prof. Marielle Boonen - UNamur, NARILIS, Laboratory of Intracellular Trafficking Biology
Prof. Benjamin Beck - ULB, IRIBHM
Prof. Lionel D'Hondt - CHU UCL Namur, Department of Oncology
Ce contenu est en cours de migration. Retrouvez toutes les informations utiles sur le site web externe de l'Institut Narilis.
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