L'institut naXys s'est spécialisé dans l'analyse des systèmes complexes, qu'il s'agisse d'astronomie et de cosmologie dynamique, de biologie mathématique, d'optimisation en optique, de complexité économique ou encore de l'étude de la stabilité et de la robustesse de ces systèmes.
Quel est le point commun entre le cerveau humain, les réseaux sociaux, les systèmes financiers, l'univers, les systèmes optiques, le métabolisme ou le génome ?
Ce sont des exemples classiques de systèmes complexes, c'est-à-dire des systèmes composés d'un grand nombre d'éléments simples en interaction et présentant des phénomènes émergents. L'objectif principal de l'Institut de recherche naXys est l'étude de ces systèmes complexes, à travers l'analyse de données réelles, leur modélisation par les mathématiques et les simulations numériques, leur contrôle et leur optimisation.
Notre conviction est qu'une bonne compréhension des systèmes nécessite une étape de modélisation, qui permet d'identifier les relations de cause à effet entre les différents paramètres et d'identifier les mécanismes par lesquels ils opèrent. Cette abstraction doit être basée sur une validation empirique, mais l'exploitation des données seules n'est ni suffisante ni satisfaisante. C'est pourquoi une connaissance du domaine spécifique et l'utilisation d'outils adéquats de modélisation, d'analyse et de simulation sont indispensables.
Les axes de recherche
- Astronomie dynamique, cosmologie et astrobiologie (SPACE)
- Biologie mathématique (BIO)
- Ingénierie optique et optique quantique (OPTICS)
- Algorithmes d'optimisation, intelligence artificielle et robotique (AI)
- Complexité socio-économique (ECO)
- Stabilité et robustesse (ROBUST)
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Des chercheurs de l’UNamur publiés dans Nature Physics
Des chercheurs de l’UNamur publiés dans Nature Physics
Le Professeur Timoteo Carletti de l’Université de Namur vient de publier dans la prestigieuse revue Nature Physics en collaboration avec la Professeure Ginestra Bianconi de l’Université Queen Mary de Londres et huit autres chercheurs internationaux. Cette étude révolutionnaire pourrait conduire au développement de nouveaux algorithmes d’IA, à de nouvelles façons d’étudier le fonctionnement du cerveau ou encore à des percées dans des disciplines telles que la physique, la science du climat, la finance et bien d’autres.

L’étude, intitulée « Topology shapes dynamics of higher-order networks » propose un cadre théorique spécialement conçu pour comprendre les réseaux complexes d’ordre supérieur où plusieurs agents interagissent au même temps et donc qui généralisent les réseaux avec leurs interactions en couples. Plus précisément, l’étude montre la manière dont la topologie façonne la dynamique, la manière dont la dynamique apprend la topologie et de la manière dont la topologie évolue de manière dynamique.
L’objectif de ce travail est d’initier les physiciens, les mathématiciens, les informaticiens et les chercheurs en science des réseaux à ce domaine de recherche émergeant, ainsi que de définir les futurs défis de la recherche où la topologie discrète et la dynamique non linéaire se mélangent.
Avec les des données en leur possession, les chercheurs montrent que des systèmes complexes réels tels que le cerveau, les réactions chimiques et les réseaux neuronaux peuvent être facilement modélisés comme des réseaux d’ordre supérieur, caractérisés par des connexions multi-corps indiquant le fait que plusieurs éléments du système interagissent simultanément.
Cette équipe internationale est convaincue que la visibilité de leur travail au travers de cette publication dans Nature Physics permettra d’ouvrir la porte à des nouvelles collaborations avec d’autres disciplines qui s’appuient sur l’analyse des réseaux pour étudier des systèmes complexes réels.
Bravo à l’équipe pour cette publication !
Timoteo Carletti - Mini CV
Après une maîtrise en physique (université de Florence, juin 1995), Timoteo Carletti a poursuivi ses études doctorales à Florence (Italie) et à Paris (France) à l'IMCCE, et a finalement soutenu sa thèse de doctorat en mathématiques en février 2000.
Il s’installe en Belgique en 2005, et est engagé à l'Université de Namur comme chargé de cours, puis comme professeur (2008), et enfin comme professeur titulaire (2011) au Département de mathématique de la Faculté des sciences. En 2010, il a fait partie des créateurs du Namur Center for Complex Systems (devenu l’Institut Namur Institute for Complex Systems – naXys) dont il a assumé la direction jusqu'en décembre 2014.

Appels FNRS 2024 : Focus sur l’Institut naXys
Appels FNRS 2024 : Focus sur l’Institut naXys
Le professeur Elio Tuci vient d'obtenir un financement Crédit de Recherche du FNRS. L'institut naXys s'est spécialisé dans l'analyse des systèmes complexes, qu'il s'agisse d'astronomie et de cosmologie dynamique, de biologie mathématique, d'optimisation en optique, de complexité économique ou encore de l'étude de la stabilité et de la robustesse de ces systèmes. L’institut est structuré en 6 axes de recherche : Space, Bio, Optics, Eco, Robust et Robotics.

Elio Tuci est professeur à la Faculté d’informatique et membre de l’Institut naXys (axe Robotics) de l’UNamur. Il vient d’obtenir un financement Crédit de Recherche (CDR) du F.R.S – FNRS à la suite des appels dont les résultats ont été publiés en décembre 2024.
Ses recherches s'inscrivent dans le domaine interdisciplinaire de la robotique bio-inspirée et de l'intelligence informatique. Dans son activité de recherche, il s’inspire de la nature pour concevoir des mécanismes de contrôle permettant à des agents artificiels d'opérer dans un environnement complexe et d'apprendre de leur expérience de manière autonome.
L'objectif de ses travaux est double. D'une part, il cherche à concevoir des systèmes adaptatifs autonomes en élaborant des mécanismes de contrôle qui sous-tendent des capacités comportementales, sociales, cognitives et de communication complexes. D'autre part, il conçoit des modèles informatiques et robotiques pour générer des hypothèses nouvelles et alternatives concernant les principes opérationnels de la cognition et de l'apprentissage dans les organismes naturels : des modèles macroscopiques (c'est-à-dire mathématiques) et microscopiques (c'est-à-dire computationnels basés sur des agents simulés avec un ordinateur).
Ces modèles sont utilisés pour étudier les principes opérationnels des comportements collectifs, comme par exemple, l'agrégation, l'essaimage, la chimiotaxie ou les processus simples de prise de décision collective, dans les populations naturelles et transgéniques de Caenorhabditis elegans (C. elegans), un ver d’1 mm de long, parasite des végétaux et des animaux.

Le financement FNRS sera utilisé pour étendre les ressources informatiques disponibles pour notre équipe travaillant déjà sur le projet coopératif BABots, avec une unité de serveur puissante qui permettra d'exploiter les avantages du calcul parallèle pour effectuer des recherches et des analyses avancées.
A propos de BABots
Le consortium BABots, financé par le Conseil européen de l'innovation (EIC) est composé d'une équipe internationale d'experts en neurobiologie, en biologie synthétique, en comportement collectif, en robotique et en éthique, ainsi que d'une entreprise agro-technologique de pointe. Coordonné par Elio Tuci, l’objectif est de développer et de promouvoir la technologie BABots et de démontrer son utilité et sa sécurité dans un cadre éthique et réglementaire rigoureux.

Les chercheurs mettent en œuvre le premier système BABot dans C. elegans. Les BABots du ver seront programmés pour agir comme un collectif qui détectera, localisera et attaquera les agents pathogènes envahissants dans un environnement agricole confiné.
Le projet BABots a reçu un financement du programme de travail du Conseil européen de l'innovation Horizon Europe - EIC PathFinder dans le cadre de la convention Project 101098722.
Les autres projets supervisés au sein de l’axe Robotics de naXys
Le projet Action de Recherche Concertée (ARC) AUTOMATic
Ce projet vise à développer et à tester, dans un environnement de simulation, un système de gestion du trafic urbain tenant compte du contenu et reposant sur un essaim de véhicules aériens sans pilote (UAV).
Plus d’infos sur le site des projets ARC.
Le Fellowship EU-C2W - On the study of firefly synchronisation using robots
« Connect with Wallonia - Come 2 Wallonia » (C2W) est un programme postdoctoral européen (action Marie Skłodowska Curie COFUND) ouvert aux chercheurs postdoctoraux dans tous les domaines de recherche. Le projet, mené par le Dr Marcelo Avida et Cinzia Tomaselli consiste à mettre en œuvre ce que l'on appelle la réponse à la synchronisation dans une population de robots e-puck. Il s'inspire d'un comportement observé chez certaines espèces de lucioles dans le cadre de la parade nuptiale.
Plus d’infos sur le site C2W.
Le projet Win4Doc du SPW recherche Monaster - Système de surveillance des défaillances avec une stratégie de maintenance préventive et autonome basée sur la robotique et l’intelligence artificielle pour des applications spatiales.
Ce projet mené par Antoine Hubermont vise à créer une plateforme permettant de visualiser et de prévoir les informations relatives à l'état des actifs terrestres, d'évaluer le niveau de risque de leur défaillance, d'identifier les anomalies et de lancer un processus de rétablissement de leurs fonctions. La plateforme intègre et combine les capacités de détection et de prédiction des solutions basées sur l'intelligence artificielle avec les capacités techniques des solutions robotiques. Ce projet est mené en collaboration avec la société Telespazio Belgium.
Le fellowship BEWARE du SPW recherche ILabBot - Intelligent Laboratory Autonomous Mobile Robot for Pharmaceutical Industry
L'objectif de ce projet mené par le Dr Muhanad Alkilabi est d'équiper le robot mobile HelMO de tous les mécanismes de contrôle nécessaires et éventuellement de capteurs supplémentaires pour permettre au robot de fonctionner de manière autonome dans un environnement de laboratoire pharmaceutique afin d'automatiser les processus de production actuellement réalisés par des opérateurs humains. Ce projet est mené en collaboration avec la société CISEO.
Pour aller plus loin
- BABots | Un projet européen de biorobotique
- Chœurs synthétiques | Une chorale de robots créée à l’UNamur
FNRS, la liberté de chercher
Chaque année, le F.R.S.-FNRS lance des appels pour financer la recherche fondamentale. Il a mis en place une gamme d'outils permettant d’offrir à des chercheurs, porteurs d’un projet d’excellence, du personnel scientifique et technique, de l’équipement et des moyens de fonctionnement.

Pour en savoir plus

Femmes en sciences : portraits de femmes en astronomie
Femmes en sciences : portraits de femmes en astronomie
À l’occasion de la journée internationale des femmes et des filles de science proclamée le 11 février par l’Assemblée générale des Nations Unies et dans le cadre de l’alliance européenne European Space University for Earth and Humanity (UNIVERSEH) axée sur la thématique de l’espace, découvrez le témoignage de quatre femmes scientifiques de l’UNamur qui travaillent sur des thématiques d’astronomie.

Une journée internationale dédiée aux Femmes et aux Filles de Sciences
Dans le monde entier, il existe depuis des années un écart important entre les genres dans les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques (STEM). Bien que les femmes aient réalisé d’immenses progrès quant à leur participation dans l’éducation supérieure, elles restent sous-représentées dans ces catégories scientifiques.
Afin de promouvoir l'émancipation des femmes et des filles dans les STEM et de sensibiliser à la nécessité d'inclure les femmes dans les sciences et les technologies, l'Assemblée générale des Nations unies a proclamé en 2015 le 11 février « Journée internationale des femmes et des filles de science ».
13 février 2025 | 5ème édition de Women & Girls in science @ UNamur
Cet événement annuel vise à promouvoir l'accès des femmes et des jeunes filles à la science et à la technologie, ainsi que leur participation pleine et entière. Il rappelle le rôle important des femmes dans la communauté scientifique et constitue une excellente occasion d'encourager les filles et les jeunes femmes à participer aux développements scientifiques.
Anne-Catherine Heuskin, Professeure au Département de physique
Quel est votre domaine scientifique et sur quoi portent vos études/recherches ?
Je suis physicienne et le sujet de mon travail de mémoire était un mélange entre la physique et la biologie : la radiobiologie. L’idée est d’utiliser des radiations ionisantes pour endommager des cellules, notamment des cellules cancéreuses.

Au Laboratoire d’Analyses par Réactions Nucléaires de l’UNamur (LARN) nous possédons un accélérateur de particules qui permet notamment de produire des protons et des particules alpha. Ces particules peuvent être utilisées pour irradier des cultures de cellules cancéreuses afin de détruire leur matériel génétique et de les empêcher de proliférer. En clinique, on utilise habituellement des rayons X, qui sont plus faciles à produire, avec un appareillage moins encombrant et moins coûteux. Mais en termes d’efficacité, on espère avoir de meilleurs résultats avec des particules chargées, comme ce qu’on utilise ici. C’est la base de la protonthérapie.
Quelle est votre implication dans l’alliance universitaire européenne UNIVERSEH axée sur la thématique de l’espace ?
Les rayonnements ionisants, on les rencontre aussi dans l’espace. Les astronautes qui sont dans la station spatiale internationale sont exposés à des doses beaucoup plus intenses que ce que l’on reçoit à la surface de la Terre. Ces rayonnements ont des effets sur les organismes vivants.
Dans ce cadre, je travaille sur le projet RISE (Rotifer in Space), lancé en 2013 avec Boris Hespeels et Karin Van Doninck, en partenariat avec l’Unité de Recherche en Biologie Environnementale et évolutive (URBE) de l’UNamur, l’ULB et le SCK-CEN. Ce projet s’intéresse aux rotifères, des organismes extrêmement résistants à diverses conditions : froid, variations de température, dessiccation, un dosage de radiation très élevé… Notre objectif est de comprendre comment ils réagiraient dans un environnement tel que l’ISS et s’ils développent des stratégies particulières pour protéger leur intégrité génomique, qui pourraient servir à protéger l’humain dans l’espace.
Pensez-vous que le fait que vous soyez une femme influence votre carrière de scientifique ?
Avant tout, qu’ils soient hommes ou femmes, les scientifiques sont des animaux un peu particuliers : ils mangent, dorment et pensent sciences en permanence. Mais encore faut-il en avoir la possibilité. Lorsque l’on est une femme, dans la société actuelle, cela peut être plus compliqué, notamment à cause des nombreux clichés qui persistent.
Je me souviens d’un lundi de Pentecôte où j’étais en train de vider ma machine à laver lorsque j’ai reçu un message d’un collègue « Je suis en train de lire une super review ! » Et là, je me suis dit « Super, moi, je nettoie des slips ». On ne vit pas tous la même réalité. Il y a ceux qui ont une famille, une maison, avec toute la charge mentale qui va avec. Et puis, il y a ceux qui n’ont pas (encore) d’enfants et qui ont moins de choses auxquelles penser en dehors de leur métier. Parfois, je me dis que je dois continuellement rattraper le train de personnes qui sont beaucoup plus compétitives, mais qui ont aussi beaucoup plus de temps à consacrer à la recherche.
Qu’est-ce qui selon vous pourrait faciliter et encourager la carrière des femmes scientifiques ?
J’enseigne à tous les étudiants de première année en sciences et je constate qu’il y a beaucoup de filles dans les filières des sciences de la vie comme en biologie ou en médecine vétérinaire, mais beaucoup moins en mathématiques ou en physique. C’est assez déséquilibré. Alors, comment encourager davantage de femmes à se lancer dans ces disciplines ? Je pense que ça commence très tôt.
L’intérêt pour les sciences se construit dès l’enfance, à travers l’éducation et l’image du monde que leur transmet leur famille. Ce n’est pas à 18 ans qu’il faut se poser la question. Il faut leur montrer l’horizon des possibles et qu’ils comprennent que les sciences ne sont ni « pour les filles » ni « pour les garçons ».

L’intérêt pour les sciences se construit dès l’enfance, à travers l’éducation et l’image du monde que leur transmet leur famille.
Le bon moment pour éveiller cette curiosité, c’est lorsque les enfants commencent à raisonner, à se poser des questions : pourquoi le soleil se lève-t-il toujours au même endroit ? Que devient un glaçon qui fond ? Pourquoi y a-t-il de la buée quand on souffle sur un verre froid ? C’est à ce moment-là qu’on peut les accompagner, leur donner des explications et les encourager à chercher des réponses. Il faut donner aux enfants le goût d’expliquer et de questionner le monde.
Quel message souhaiteriez-vous faire passer à une femme qui hésiterait à se lancer dans les sciences ?
Je pense que le message est valable pour tous les étudiants, qu’ils soient garçons ou filles : pourquoi avez-vous envie de faire telle ou telle étude ? Quelle est votre motivation ? Si c’est parce que vos parents vous l’ont conseillé, ce n’est pas une bonne raison. Si c’est parce que vous êtes fort dans une matière donc vous allez l’étudier, ce n’est peut-être pas une bonne justification non plus. Ce qui compte avant tout, c’est l’envie. L’envie de comprendre, de découvrir, de se questionner sur le monde qui nous entoure.
Justine Bodart, Doctorante au Département de mathématique.
Quel est votre domaine scientifique et sur quoi portent vos études/recherches ?
Je travaille avec la Professeure Anne-Sophie Libert au sein de l'Institut naXys sur l'étude de la stabilité des systèmes extra solaires et sur la dynamique céleste. Je fais également partie du conseil étudiant de l’alliance UNIVERSEH en tant que représentant étudiante doctorante.


Les femmes en science transforment le monde par leur curiosité, leur persévérance et leur intelligence.
Pensez-vous que le fait que vous soyez une femme influence votre carrière de scientifique ?
Je pense qu’être une femme peut influencer une carrière scientifique en raison des stéréotypes encore existants, mais cela doit renforcer notre volonté de faire évoluer les mentalités et inspirer d’autres femmes.
Qu’est-ce qui selon vous pourrait faciliter et encourager la carrière des femmes scientifiques ?
Il faudrait donner une meilleure visibilité aux contributions des femmes dans le monde scientifique, encourager leur apport et valoriser leur rôle historique souvent sous-estimé. Je trouve qu’il est également important de lutter contre les biais de genre et de créer un environnement de travail plus inclusif.
Eve-Aline Dubois, chercheuse au Département de sciences, philosophies et sociétés
Quel est votre domaine scientifique et sur quoi portent vos études/recherches ?
Je travaille en histoire et en philosophie des sciences. Je me penche plus particulièrement sur les développements historiques et philosophiques de la cosmologie. Après avoir étudié la théorie concurrente à celle du Big Bang et son histoire au XXe siècle, je travaille maintenant sur l'émergence de la conception d'un univers infini.

Pensez-vous que le fait que vous soyez une femme influence votre carrière de scientifique ?
Je pense que toutes les facettes de mon identité influencent et influenceront ma carrière : mon genre, mon âge, ma nationalité, etc. Que ce soit dans ma manière d'aborder ma carrière ou dans le regard que porte sur moi mes collègues.
Les femmes en sciences ne représentent pas une nouveauté ou une rareté mais ce sont des noms oubliés et effacés.
Qu’est-ce qui selon vous pourrait faciliter et encourager la carrière des femmes scientifiques ?
Tous les projets de carrières sont à encourager et à soutenir, tous genres confondus. Tout le monde cite Marie Curie comme exemple, mais ce n'est que l'arbre qui cache la forêt. Parlons plutôt de Verra Rubin, de Margaret Burbidge, de Henrietta Leavitt et de toutes leurs collègues. Les femmes en sciences ne représentent pas une nouveauté ou une rareté mais ce sont des noms oubliés et effacés.
Quel message souhaiteriez-vous faire passer à une femme qui hésiterait à se lancer dans l’astronomie ?
Pourquoi hésites-tu ? Cette carrière est prenante, passionnante, éprouvante, écrasante et enrichissante. Il faut être motivé et être prêt à se donner à fond. Ton genre n'impacte pas tes compétences, alors, si cela te tente, FONCE !
Un message inspirant à partager ?
J'aime à partager la citation de Fred Hoyle : "You must understand that, cosmically speaking, the room you are now sitting in is made of the wrong stuff. You, yourself, are odd. You are a rarity, a cosmic collector’s piece." Étudier l'astronomie, ou la cosmologie, c'est se confronter à l'immensité et parfois se demander quelle est notre place. Je trouve ça assez réconfortant de se rappeler que notre unicité fait de nous un petit trésor.
Emelyne Berger, étudiante en sciences physiques et membre du kot-à-projet « Kap to UNIVERSEH »
Quel est votre domaine scientifique et sur quoi portent vos études ?
J’étudie la physique… mais pas seulement ! La formation proposée en bachelier nous offre des bases solides et générales qui nous permettront de choisir un master plus spécialisé. Nous développons un panel de connaissances allant de la chimie à la programmation en passant par les sciences humaines, sans oublier les mathématiques qui constituent le support indispensable à l’élaboration des théories.

Nous sommes aussi amenés à pratiquer l’expérimentation et à découvrir la recherche scientifique.
En 2024 j’ai rejoint, avec un petit groupe d’étudiants, l’alliance UNIVERSEH en tant que membre du Local Student Club de Namur qui s’inscrit également comme nouveau kot-à-projet sur le campus de l’université. Nous avons pu prendre part à l’organisation du General Meeting de novembre dernier lors d’une activité destinée aux étudiants européens. J’ai également participé à la Spring School organisée en 2024 par l’UNamur sur le site de l’Euro Space Center et je me prépare pour un voyage en Suède début mars dans le cadre de l’Arctic Winter School.
Pensez-vous que le fait que vous soyez une femme influence votre carrière de scientifique ?
J’ai toujours été encouragée à faire ce que j’aimais, les idées sociétales catégorisant les filières de « masculines » ou « féminines » n’ont donc pas réellement influencé mon choix d’étude. Le manque d’accompagnement et de confiance en soi peut être un frein lorsqu’on s’engage dans un monde qui paraît ne pas être le nôtre. Certes, il faudra peut-être batailler avec certains mais on peut faire sa place, comme n’importe qui, en tant que femme.

De nos jours, les figures féminines qui marquent et qui ont marqué la science sont de plus en plus reconnues, c’est une bonne chose et cela donne à la future génération de scientifiques une diversité à laquelle pouvoir s’identifier.
Qu’est-ce qui selon vous pourrait faciliter et encourager une femme à faire des études scientifiques et, in fine, une carrière scientifique ?
Il suffit de faire un peu d’histoire des sciences pour comprendre que tout être humain est capable de grandes choses si on le lui permet. De nos jours, les figures féminines qui marquent et ont marqué la science sont de plus en plus reconnues, c’est une bonne chose et cela donne à la future génération de scientifiques une diversité à laquelle pouvoir s’identifier. Elles, comme eux, nous ont ouvert le chemin vers la liberté de choisir ce que nous voulons faire de notre vie.
Je trouve malheureux qu’il faille encore des journées comme celles-ci pour souligner le fait que nous sommes tous égaux. Je pense simplement que toute personne devrait être poussée à poursuivre ce qui l’attire et valorisée à la hauteur de ses capacités.
Quel message souhaiteriez-vous faire passer à une femme qui hésiterait à se lancer dans les études en astronomie ?
Lorsqu’on trouve sa voie, il faut la suivre. Je lui dirais de ne pas hésiter et que s’il s’avère finalement que le chemin ne lui correspond pas, cela n’est en aucun cas signe d’infériorité ou d’incapacité.
Un message inspirant à partager ?
Le message que j’aimerais partager est une courte phrase que je tente de garder à l’esprit depuis qu’elle m’a été transmise : N’essaye pas, fais-le.
Carine Michiels, vice-rectrice à la recherche
Dans le cadre du 60ème anniversaire de la Fédération européenne des sociétés de biochimie (FEBS), explorez les récits captivants des parcours scientifiques de 35 femmes scientifiques. Parmi ceux-ci découvrez le récit de Carine Michiels, Vice-rectrice à la recherche et aux bibliothèques.

« La recherche m'a toujours fascinée. J'ai étudié la biologie dans le but d'étudier la biotechnologie végétale, mais je me suis finalement retrouvée dans un laboratoire de biologie cellulaire humaine. Je n'ai jamais regretté ce choix. Plus de 40 ans plus tard, je suis toujours passionnée par la complexité du comportement cellulaire, et plus particulièrement par la plasticité des cellules cancéreuses. Enseigner la méthodologie scientifique à des étudiants et encadrer de jeunes chercheurs est quelque chose que j'apprécie particulièrement. »
Genre et diversité à l’UNamur
La prise en compte de la dimension de genre est une priorité à l’Université de Namur pour garantir à toutes et tous les mêmes chances de réussite. L’université met l’accent sur la promotion de l’accès des femmes aux sciences et technologies (STEM) et encourage activement leur participation dans les développements scientifiques.
UNIVERSEH | Des opportunités autour du domaine du spatial
L’UNamur est membre de l’alliance européenne European Space University for Earth and Humanity (UNIVERSEH) axée sur la thématique de l’espace. Une réelle reconnaissance de l’expertise de l’UNamur dans le domaine du spatial et une porte d’entrée à de nouvelles collaborations internationales tant en matière d’enseignement que de recherche, autour d’un domaine porteur d’emploi et de développement socio-économique.
Funded by the European Union. Views and opinions expressed are however those of the author(s) only and do not necessarily reflect those of the European Union or European Education and Culture Executive Agency (EACEA). Neither the European Union nor the granting authority can be held responsible for them.


L’intelligence artificielle au service de l’imaginaire éducatif : le pari innovant d’André Fűzfa et Fabrice Rasir
L’intelligence artificielle au service de l’imaginaire éducatif : le pari innovant d’André Fűzfa et Fabrice Rasir
Expert en astrophysique, le Professeur André Fűzfa (Faculté des sciences, Institut Naxys) exploite aussi ses connaissances scientifiques pour faire voyager chacune et chacun dans le monde de l’imaginaire, grâce à la littérature. Retrouver Ganymède est son nouveau roman, cocréé avec l’illustrateur Fabrice Rasir, alumni du Département de mathématique. Un livre qui intègre des images générées par l’intelligence artificielle (IA). Le roman est donc un savant mélange d’IA graphique, de physique et de fiction qui permet de stimuler l’imaginaire tout en apportant une dimension instructive.

Divertir et éduquer
Pour André Fűzfa, écrire ne résulte pas d’une quête de notoriété, c’est une nécessité de partager des idées qui lui tiennent profondément à cœur. En effet, la fiction lui permet d’aborder des thèmes complexes – ou délicats - par l’action et les choix des personnages. L’imaginaire permet donc de faire réfléchir aux enjeux actuels de notre société comme l’antagonisme entre exploration et exploitation de l’espace. Au-delà du simple divertissement, ses romans visent aussi à éduquer et offrir une réflexion sur notre monde. André Fűzfa a choisi la science-fiction pour son pouvoir d’évasion, mais aussi pour sa capacité à aborder des sujets scientifiques complexes – comme les voyages interstellaires – d’une manière accessible et ludique.
L’IA comme support de l’histoire
Retrouver Ganymède s’inscrit dans le même univers que le premier roman d’André Fűzfa, « À l’appel des étoiles », tout en se lisant indépendamment. Compte tenu de la richesse imaginative de ses fictions, l’auteur a choisi d’intégrer des évocations graphiques dans le roman. L’originalité ? Ces images ont été générées à l’aide d’IA, savamment pilotée par Fabrice Rasir.

Fabrice Rasir, ancien de l’Université de Namur (titulaire d’une licence en mathématiques obtenue en 1996), est consultant informatique pour une grande entreprise belge le jour. Mais la nuit, c’est un IA-rtiste qui repousse les limites de ces nouveaux outils dont tout le monde parle. Les productions incroyables de Fabrice aka Bibheist servent d’ailleurs de référence dans ce milieu émergent.
La volonté de cocréation a permis d’impliquer pleinement Fabrice Rasir dans le processus de création de la fiction. En effet, l’illustration devient ici bien plus qu’un simple supplément : elle fait partie intégrante du récit, avec des images créées en interaction avec l’histoire. Certaines descriptions du texte ont même été ajustées en fonction des images, créant un dialogue enrichissant entre l’écrit et l’illustration. « En procédant de la sorte, nous réalisons que nous avons influencé l’imagination du lectorat mais d’un autre côté nous accentuons l’immersion car certaines images sont vraiment frappantes. »
André Fűzfa ajoute, « Ce ne sont pas des illustrations, ce sont des évocations. Il ne faut pas prendre les illustrations comme un « canon » iconographique mais comme une vision. Ça donne certains éléments au lectorat et ça lui permet de faire une pause dans la lecture et de s’évader dans la cocréation artistique. »

En effet, les images de cet ouvrage font partie intégrante de l'expérience de lecture. Ce n’est pas une tentative de biaiser la vision du lecteur, mais au contraire de l’enrichir. L’illustration peut offrir un support qui stimule l’imagination, qui ouvre des possibilités.
Créer avec l’IA
« Nous avons sélectionné une douzaine de thèmes du roman à explorer visuellement. Puis, chaque illustration est travaillée séparément. Fabrice apporte des explorations graphiques puis il génère plusieurs dizaines d’images. Nous choisissons ensemble. Ensuite, il y a tout un travail complexe de post-traitement durant lequel Fabrice affine l’illustration. » nous explique André Fűzfa.

Pour les auteurs, le processus de création des images a été à la fois un challenge et une expérience fascinante. En effet, le travail d’illustration n’a pas seulement consisté à créer des images, mais bien à produire une exploration graphique des personnages, des décors et des ambiances.
L’un des principaux obstacles rencontrés lors de l’utilisation de l’IA réside dans sa difficulté à restituer avec précision des éléments spécifiques, comme certains traits physiques des personnages ou des ornements symboliques. En effet, la technologie ne permet pas le détail qu’offre le trait d’un dessinateur. Les vêtements et apparats produits par IA sont souvent remarquablement originaux, mais à condition de rester dans un même style, que l’IA peut identifier.

En plaçant l’intelligence artificielle au service de l’imaginaire des lecteurs et lectrices, André Fűzfa et Fabrice Rasir signent une œuvre qui offre au lectorat une expérience narrative moderne et inédite.
Retrouver Ganymède – le pitch
Deux Ganymède s’opposent. La première, c’est une utopie forgée par des exilés fuyant la Terre et sa domination patriarcale, une société égalitaire rêvant d’un monde neuf – avant de disparaître, noyée dans la glace qui a formé le Palimpseste d’Anat. La seconde, la Ganymède de la Louve, a perverti cet héritage pour instaurer un règne de cruauté et d’oppression.
Aspera, orpheline de la débâcle devenue guerrière indomptable, ira au-delà de sa vengeance pour abattre la tyrannie et libérer les siennes. Pendant ce temps, Sarah et sa famille, réfugiés sur une Terre moribonde après un naufrage interstellaire, sont à nouveau forcés de fuir pour leur survie, et celle de l’humanité.
Mais la plus grande menace n’est pas cette guerre interplanétaire qui approche. Elle ne fait que préparer l’avènement de la Gangrène du vide, un cataclysme que l’Univers subit depuis la naissance des Ombres…
Entre rêve et ruine, qu’est-il advenu de l’utopie de Ganymède ?
Et vous, jusqu’où iriez-vous pour la retrouver ?

Des chercheurs de l’UNamur publiés dans Nature Physics
Des chercheurs de l’UNamur publiés dans Nature Physics
Le Professeur Timoteo Carletti de l’Université de Namur vient de publier dans la prestigieuse revue Nature Physics en collaboration avec la Professeure Ginestra Bianconi de l’Université Queen Mary de Londres et huit autres chercheurs internationaux. Cette étude révolutionnaire pourrait conduire au développement de nouveaux algorithmes d’IA, à de nouvelles façons d’étudier le fonctionnement du cerveau ou encore à des percées dans des disciplines telles que la physique, la science du climat, la finance et bien d’autres.

L’étude, intitulée « Topology shapes dynamics of higher-order networks » propose un cadre théorique spécialement conçu pour comprendre les réseaux complexes d’ordre supérieur où plusieurs agents interagissent au même temps et donc qui généralisent les réseaux avec leurs interactions en couples. Plus précisément, l’étude montre la manière dont la topologie façonne la dynamique, la manière dont la dynamique apprend la topologie et de la manière dont la topologie évolue de manière dynamique.
L’objectif de ce travail est d’initier les physiciens, les mathématiciens, les informaticiens et les chercheurs en science des réseaux à ce domaine de recherche émergeant, ainsi que de définir les futurs défis de la recherche où la topologie discrète et la dynamique non linéaire se mélangent.
Avec les des données en leur possession, les chercheurs montrent que des systèmes complexes réels tels que le cerveau, les réactions chimiques et les réseaux neuronaux peuvent être facilement modélisés comme des réseaux d’ordre supérieur, caractérisés par des connexions multi-corps indiquant le fait que plusieurs éléments du système interagissent simultanément.
Cette équipe internationale est convaincue que la visibilité de leur travail au travers de cette publication dans Nature Physics permettra d’ouvrir la porte à des nouvelles collaborations avec d’autres disciplines qui s’appuient sur l’analyse des réseaux pour étudier des systèmes complexes réels.
Bravo à l’équipe pour cette publication !
Timoteo Carletti - Mini CV
Après une maîtrise en physique (université de Florence, juin 1995), Timoteo Carletti a poursuivi ses études doctorales à Florence (Italie) et à Paris (France) à l'IMCCE, et a finalement soutenu sa thèse de doctorat en mathématiques en février 2000.
Il s’installe en Belgique en 2005, et est engagé à l'Université de Namur comme chargé de cours, puis comme professeur (2008), et enfin comme professeur titulaire (2011) au Département de mathématique de la Faculté des sciences. En 2010, il a fait partie des créateurs du Namur Center for Complex Systems (devenu l’Institut Namur Institute for Complex Systems – naXys) dont il a assumé la direction jusqu'en décembre 2014.

Appels FNRS 2024 : Focus sur l’Institut naXys
Appels FNRS 2024 : Focus sur l’Institut naXys
Le professeur Elio Tuci vient d'obtenir un financement Crédit de Recherche du FNRS. L'institut naXys s'est spécialisé dans l'analyse des systèmes complexes, qu'il s'agisse d'astronomie et de cosmologie dynamique, de biologie mathématique, d'optimisation en optique, de complexité économique ou encore de l'étude de la stabilité et de la robustesse de ces systèmes. L’institut est structuré en 6 axes de recherche : Space, Bio, Optics, Eco, Robust et Robotics.

Elio Tuci est professeur à la Faculté d’informatique et membre de l’Institut naXys (axe Robotics) de l’UNamur. Il vient d’obtenir un financement Crédit de Recherche (CDR) du F.R.S – FNRS à la suite des appels dont les résultats ont été publiés en décembre 2024.
Ses recherches s'inscrivent dans le domaine interdisciplinaire de la robotique bio-inspirée et de l'intelligence informatique. Dans son activité de recherche, il s’inspire de la nature pour concevoir des mécanismes de contrôle permettant à des agents artificiels d'opérer dans un environnement complexe et d'apprendre de leur expérience de manière autonome.
L'objectif de ses travaux est double. D'une part, il cherche à concevoir des systèmes adaptatifs autonomes en élaborant des mécanismes de contrôle qui sous-tendent des capacités comportementales, sociales, cognitives et de communication complexes. D'autre part, il conçoit des modèles informatiques et robotiques pour générer des hypothèses nouvelles et alternatives concernant les principes opérationnels de la cognition et de l'apprentissage dans les organismes naturels : des modèles macroscopiques (c'est-à-dire mathématiques) et microscopiques (c'est-à-dire computationnels basés sur des agents simulés avec un ordinateur).
Ces modèles sont utilisés pour étudier les principes opérationnels des comportements collectifs, comme par exemple, l'agrégation, l'essaimage, la chimiotaxie ou les processus simples de prise de décision collective, dans les populations naturelles et transgéniques de Caenorhabditis elegans (C. elegans), un ver d’1 mm de long, parasite des végétaux et des animaux.

Le financement FNRS sera utilisé pour étendre les ressources informatiques disponibles pour notre équipe travaillant déjà sur le projet coopératif BABots, avec une unité de serveur puissante qui permettra d'exploiter les avantages du calcul parallèle pour effectuer des recherches et des analyses avancées.
A propos de BABots
Le consortium BABots, financé par le Conseil européen de l'innovation (EIC) est composé d'une équipe internationale d'experts en neurobiologie, en biologie synthétique, en comportement collectif, en robotique et en éthique, ainsi que d'une entreprise agro-technologique de pointe. Coordonné par Elio Tuci, l’objectif est de développer et de promouvoir la technologie BABots et de démontrer son utilité et sa sécurité dans un cadre éthique et réglementaire rigoureux.

Les chercheurs mettent en œuvre le premier système BABot dans C. elegans. Les BABots du ver seront programmés pour agir comme un collectif qui détectera, localisera et attaquera les agents pathogènes envahissants dans un environnement agricole confiné.
Le projet BABots a reçu un financement du programme de travail du Conseil européen de l'innovation Horizon Europe - EIC PathFinder dans le cadre de la convention Project 101098722.
Les autres projets supervisés au sein de l’axe Robotics de naXys
Le projet Action de Recherche Concertée (ARC) AUTOMATic
Ce projet vise à développer et à tester, dans un environnement de simulation, un système de gestion du trafic urbain tenant compte du contenu et reposant sur un essaim de véhicules aériens sans pilote (UAV).
Plus d’infos sur le site des projets ARC.
Le Fellowship EU-C2W - On the study of firefly synchronisation using robots
« Connect with Wallonia - Come 2 Wallonia » (C2W) est un programme postdoctoral européen (action Marie Skłodowska Curie COFUND) ouvert aux chercheurs postdoctoraux dans tous les domaines de recherche. Le projet, mené par le Dr Marcelo Avida et Cinzia Tomaselli consiste à mettre en œuvre ce que l'on appelle la réponse à la synchronisation dans une population de robots e-puck. Il s'inspire d'un comportement observé chez certaines espèces de lucioles dans le cadre de la parade nuptiale.
Plus d’infos sur le site C2W.
Le projet Win4Doc du SPW recherche Monaster - Système de surveillance des défaillances avec une stratégie de maintenance préventive et autonome basée sur la robotique et l’intelligence artificielle pour des applications spatiales.
Ce projet mené par Antoine Hubermont vise à créer une plateforme permettant de visualiser et de prévoir les informations relatives à l'état des actifs terrestres, d'évaluer le niveau de risque de leur défaillance, d'identifier les anomalies et de lancer un processus de rétablissement de leurs fonctions. La plateforme intègre et combine les capacités de détection et de prédiction des solutions basées sur l'intelligence artificielle avec les capacités techniques des solutions robotiques. Ce projet est mené en collaboration avec la société Telespazio Belgium.
Le fellowship BEWARE du SPW recherche ILabBot - Intelligent Laboratory Autonomous Mobile Robot for Pharmaceutical Industry
L'objectif de ce projet mené par le Dr Muhanad Alkilabi est d'équiper le robot mobile HelMO de tous les mécanismes de contrôle nécessaires et éventuellement de capteurs supplémentaires pour permettre au robot de fonctionner de manière autonome dans un environnement de laboratoire pharmaceutique afin d'automatiser les processus de production actuellement réalisés par des opérateurs humains. Ce projet est mené en collaboration avec la société CISEO.
Pour aller plus loin
- BABots | Un projet européen de biorobotique
- Chœurs synthétiques | Une chorale de robots créée à l’UNamur
FNRS, la liberté de chercher
Chaque année, le F.R.S.-FNRS lance des appels pour financer la recherche fondamentale. Il a mis en place une gamme d'outils permettant d’offrir à des chercheurs, porteurs d’un projet d’excellence, du personnel scientifique et technique, de l’équipement et des moyens de fonctionnement.

Pour en savoir plus

Femmes en sciences : portraits de femmes en astronomie
Femmes en sciences : portraits de femmes en astronomie
À l’occasion de la journée internationale des femmes et des filles de science proclamée le 11 février par l’Assemblée générale des Nations Unies et dans le cadre de l’alliance européenne European Space University for Earth and Humanity (UNIVERSEH) axée sur la thématique de l’espace, découvrez le témoignage de quatre femmes scientifiques de l’UNamur qui travaillent sur des thématiques d’astronomie.

Une journée internationale dédiée aux Femmes et aux Filles de Sciences
Dans le monde entier, il existe depuis des années un écart important entre les genres dans les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques (STEM). Bien que les femmes aient réalisé d’immenses progrès quant à leur participation dans l’éducation supérieure, elles restent sous-représentées dans ces catégories scientifiques.
Afin de promouvoir l'émancipation des femmes et des filles dans les STEM et de sensibiliser à la nécessité d'inclure les femmes dans les sciences et les technologies, l'Assemblée générale des Nations unies a proclamé en 2015 le 11 février « Journée internationale des femmes et des filles de science ».
13 février 2025 | 5ème édition de Women & Girls in science @ UNamur
Cet événement annuel vise à promouvoir l'accès des femmes et des jeunes filles à la science et à la technologie, ainsi que leur participation pleine et entière. Il rappelle le rôle important des femmes dans la communauté scientifique et constitue une excellente occasion d'encourager les filles et les jeunes femmes à participer aux développements scientifiques.
Anne-Catherine Heuskin, Professeure au Département de physique
Quel est votre domaine scientifique et sur quoi portent vos études/recherches ?
Je suis physicienne et le sujet de mon travail de mémoire était un mélange entre la physique et la biologie : la radiobiologie. L’idée est d’utiliser des radiations ionisantes pour endommager des cellules, notamment des cellules cancéreuses.

Au Laboratoire d’Analyses par Réactions Nucléaires de l’UNamur (LARN) nous possédons un accélérateur de particules qui permet notamment de produire des protons et des particules alpha. Ces particules peuvent être utilisées pour irradier des cultures de cellules cancéreuses afin de détruire leur matériel génétique et de les empêcher de proliférer. En clinique, on utilise habituellement des rayons X, qui sont plus faciles à produire, avec un appareillage moins encombrant et moins coûteux. Mais en termes d’efficacité, on espère avoir de meilleurs résultats avec des particules chargées, comme ce qu’on utilise ici. C’est la base de la protonthérapie.
Quelle est votre implication dans l’alliance universitaire européenne UNIVERSEH axée sur la thématique de l’espace ?
Les rayonnements ionisants, on les rencontre aussi dans l’espace. Les astronautes qui sont dans la station spatiale internationale sont exposés à des doses beaucoup plus intenses que ce que l’on reçoit à la surface de la Terre. Ces rayonnements ont des effets sur les organismes vivants.
Dans ce cadre, je travaille sur le projet RISE (Rotifer in Space), lancé en 2013 avec Boris Hespeels et Karin Van Doninck, en partenariat avec l’Unité de Recherche en Biologie Environnementale et évolutive (URBE) de l’UNamur, l’ULB et le SCK-CEN. Ce projet s’intéresse aux rotifères, des organismes extrêmement résistants à diverses conditions : froid, variations de température, dessiccation, un dosage de radiation très élevé… Notre objectif est de comprendre comment ils réagiraient dans un environnement tel que l’ISS et s’ils développent des stratégies particulières pour protéger leur intégrité génomique, qui pourraient servir à protéger l’humain dans l’espace.
Pensez-vous que le fait que vous soyez une femme influence votre carrière de scientifique ?
Avant tout, qu’ils soient hommes ou femmes, les scientifiques sont des animaux un peu particuliers : ils mangent, dorment et pensent sciences en permanence. Mais encore faut-il en avoir la possibilité. Lorsque l’on est une femme, dans la société actuelle, cela peut être plus compliqué, notamment à cause des nombreux clichés qui persistent.
Je me souviens d’un lundi de Pentecôte où j’étais en train de vider ma machine à laver lorsque j’ai reçu un message d’un collègue « Je suis en train de lire une super review ! » Et là, je me suis dit « Super, moi, je nettoie des slips ». On ne vit pas tous la même réalité. Il y a ceux qui ont une famille, une maison, avec toute la charge mentale qui va avec. Et puis, il y a ceux qui n’ont pas (encore) d’enfants et qui ont moins de choses auxquelles penser en dehors de leur métier. Parfois, je me dis que je dois continuellement rattraper le train de personnes qui sont beaucoup plus compétitives, mais qui ont aussi beaucoup plus de temps à consacrer à la recherche.
Qu’est-ce qui selon vous pourrait faciliter et encourager la carrière des femmes scientifiques ?
J’enseigne à tous les étudiants de première année en sciences et je constate qu’il y a beaucoup de filles dans les filières des sciences de la vie comme en biologie ou en médecine vétérinaire, mais beaucoup moins en mathématiques ou en physique. C’est assez déséquilibré. Alors, comment encourager davantage de femmes à se lancer dans ces disciplines ? Je pense que ça commence très tôt.
L’intérêt pour les sciences se construit dès l’enfance, à travers l’éducation et l’image du monde que leur transmet leur famille. Ce n’est pas à 18 ans qu’il faut se poser la question. Il faut leur montrer l’horizon des possibles et qu’ils comprennent que les sciences ne sont ni « pour les filles » ni « pour les garçons ».

L’intérêt pour les sciences se construit dès l’enfance, à travers l’éducation et l’image du monde que leur transmet leur famille.
Le bon moment pour éveiller cette curiosité, c’est lorsque les enfants commencent à raisonner, à se poser des questions : pourquoi le soleil se lève-t-il toujours au même endroit ? Que devient un glaçon qui fond ? Pourquoi y a-t-il de la buée quand on souffle sur un verre froid ? C’est à ce moment-là qu’on peut les accompagner, leur donner des explications et les encourager à chercher des réponses. Il faut donner aux enfants le goût d’expliquer et de questionner le monde.
Quel message souhaiteriez-vous faire passer à une femme qui hésiterait à se lancer dans les sciences ?
Je pense que le message est valable pour tous les étudiants, qu’ils soient garçons ou filles : pourquoi avez-vous envie de faire telle ou telle étude ? Quelle est votre motivation ? Si c’est parce que vos parents vous l’ont conseillé, ce n’est pas une bonne raison. Si c’est parce que vous êtes fort dans une matière donc vous allez l’étudier, ce n’est peut-être pas une bonne justification non plus. Ce qui compte avant tout, c’est l’envie. L’envie de comprendre, de découvrir, de se questionner sur le monde qui nous entoure.
Justine Bodart, Doctorante au Département de mathématique.
Quel est votre domaine scientifique et sur quoi portent vos études/recherches ?
Je travaille avec la Professeure Anne-Sophie Libert au sein de l'Institut naXys sur l'étude de la stabilité des systèmes extra solaires et sur la dynamique céleste. Je fais également partie du conseil étudiant de l’alliance UNIVERSEH en tant que représentant étudiante doctorante.


Les femmes en science transforment le monde par leur curiosité, leur persévérance et leur intelligence.
Pensez-vous que le fait que vous soyez une femme influence votre carrière de scientifique ?
Je pense qu’être une femme peut influencer une carrière scientifique en raison des stéréotypes encore existants, mais cela doit renforcer notre volonté de faire évoluer les mentalités et inspirer d’autres femmes.
Qu’est-ce qui selon vous pourrait faciliter et encourager la carrière des femmes scientifiques ?
Il faudrait donner une meilleure visibilité aux contributions des femmes dans le monde scientifique, encourager leur apport et valoriser leur rôle historique souvent sous-estimé. Je trouve qu’il est également important de lutter contre les biais de genre et de créer un environnement de travail plus inclusif.
Eve-Aline Dubois, chercheuse au Département de sciences, philosophies et sociétés
Quel est votre domaine scientifique et sur quoi portent vos études/recherches ?
Je travaille en histoire et en philosophie des sciences. Je me penche plus particulièrement sur les développements historiques et philosophiques de la cosmologie. Après avoir étudié la théorie concurrente à celle du Big Bang et son histoire au XXe siècle, je travaille maintenant sur l'émergence de la conception d'un univers infini.

Pensez-vous que le fait que vous soyez une femme influence votre carrière de scientifique ?
Je pense que toutes les facettes de mon identité influencent et influenceront ma carrière : mon genre, mon âge, ma nationalité, etc. Que ce soit dans ma manière d'aborder ma carrière ou dans le regard que porte sur moi mes collègues.
Les femmes en sciences ne représentent pas une nouveauté ou une rareté mais ce sont des noms oubliés et effacés.
Qu’est-ce qui selon vous pourrait faciliter et encourager la carrière des femmes scientifiques ?
Tous les projets de carrières sont à encourager et à soutenir, tous genres confondus. Tout le monde cite Marie Curie comme exemple, mais ce n'est que l'arbre qui cache la forêt. Parlons plutôt de Verra Rubin, de Margaret Burbidge, de Henrietta Leavitt et de toutes leurs collègues. Les femmes en sciences ne représentent pas une nouveauté ou une rareté mais ce sont des noms oubliés et effacés.
Quel message souhaiteriez-vous faire passer à une femme qui hésiterait à se lancer dans l’astronomie ?
Pourquoi hésites-tu ? Cette carrière est prenante, passionnante, éprouvante, écrasante et enrichissante. Il faut être motivé et être prêt à se donner à fond. Ton genre n'impacte pas tes compétences, alors, si cela te tente, FONCE !
Un message inspirant à partager ?
J'aime à partager la citation de Fred Hoyle : "You must understand that, cosmically speaking, the room you are now sitting in is made of the wrong stuff. You, yourself, are odd. You are a rarity, a cosmic collector’s piece." Étudier l'astronomie, ou la cosmologie, c'est se confronter à l'immensité et parfois se demander quelle est notre place. Je trouve ça assez réconfortant de se rappeler que notre unicité fait de nous un petit trésor.
Emelyne Berger, étudiante en sciences physiques et membre du kot-à-projet « Kap to UNIVERSEH »
Quel est votre domaine scientifique et sur quoi portent vos études ?
J’étudie la physique… mais pas seulement ! La formation proposée en bachelier nous offre des bases solides et générales qui nous permettront de choisir un master plus spécialisé. Nous développons un panel de connaissances allant de la chimie à la programmation en passant par les sciences humaines, sans oublier les mathématiques qui constituent le support indispensable à l’élaboration des théories.

Nous sommes aussi amenés à pratiquer l’expérimentation et à découvrir la recherche scientifique.
En 2024 j’ai rejoint, avec un petit groupe d’étudiants, l’alliance UNIVERSEH en tant que membre du Local Student Club de Namur qui s’inscrit également comme nouveau kot-à-projet sur le campus de l’université. Nous avons pu prendre part à l’organisation du General Meeting de novembre dernier lors d’une activité destinée aux étudiants européens. J’ai également participé à la Spring School organisée en 2024 par l’UNamur sur le site de l’Euro Space Center et je me prépare pour un voyage en Suède début mars dans le cadre de l’Arctic Winter School.
Pensez-vous que le fait que vous soyez une femme influence votre carrière de scientifique ?
J’ai toujours été encouragée à faire ce que j’aimais, les idées sociétales catégorisant les filières de « masculines » ou « féminines » n’ont donc pas réellement influencé mon choix d’étude. Le manque d’accompagnement et de confiance en soi peut être un frein lorsqu’on s’engage dans un monde qui paraît ne pas être le nôtre. Certes, il faudra peut-être batailler avec certains mais on peut faire sa place, comme n’importe qui, en tant que femme.

De nos jours, les figures féminines qui marquent et qui ont marqué la science sont de plus en plus reconnues, c’est une bonne chose et cela donne à la future génération de scientifiques une diversité à laquelle pouvoir s’identifier.
Qu’est-ce qui selon vous pourrait faciliter et encourager une femme à faire des études scientifiques et, in fine, une carrière scientifique ?
Il suffit de faire un peu d’histoire des sciences pour comprendre que tout être humain est capable de grandes choses si on le lui permet. De nos jours, les figures féminines qui marquent et ont marqué la science sont de plus en plus reconnues, c’est une bonne chose et cela donne à la future génération de scientifiques une diversité à laquelle pouvoir s’identifier. Elles, comme eux, nous ont ouvert le chemin vers la liberté de choisir ce que nous voulons faire de notre vie.
Je trouve malheureux qu’il faille encore des journées comme celles-ci pour souligner le fait que nous sommes tous égaux. Je pense simplement que toute personne devrait être poussée à poursuivre ce qui l’attire et valorisée à la hauteur de ses capacités.
Quel message souhaiteriez-vous faire passer à une femme qui hésiterait à se lancer dans les études en astronomie ?
Lorsqu’on trouve sa voie, il faut la suivre. Je lui dirais de ne pas hésiter et que s’il s’avère finalement que le chemin ne lui correspond pas, cela n’est en aucun cas signe d’infériorité ou d’incapacité.
Un message inspirant à partager ?
Le message que j’aimerais partager est une courte phrase que je tente de garder à l’esprit depuis qu’elle m’a été transmise : N’essaye pas, fais-le.
Carine Michiels, vice-rectrice à la recherche
Dans le cadre du 60ème anniversaire de la Fédération européenne des sociétés de biochimie (FEBS), explorez les récits captivants des parcours scientifiques de 35 femmes scientifiques. Parmi ceux-ci découvrez le récit de Carine Michiels, Vice-rectrice à la recherche et aux bibliothèques.

« La recherche m'a toujours fascinée. J'ai étudié la biologie dans le but d'étudier la biotechnologie végétale, mais je me suis finalement retrouvée dans un laboratoire de biologie cellulaire humaine. Je n'ai jamais regretté ce choix. Plus de 40 ans plus tard, je suis toujours passionnée par la complexité du comportement cellulaire, et plus particulièrement par la plasticité des cellules cancéreuses. Enseigner la méthodologie scientifique à des étudiants et encadrer de jeunes chercheurs est quelque chose que j'apprécie particulièrement. »
Genre et diversité à l’UNamur
La prise en compte de la dimension de genre est une priorité à l’Université de Namur pour garantir à toutes et tous les mêmes chances de réussite. L’université met l’accent sur la promotion de l’accès des femmes aux sciences et technologies (STEM) et encourage activement leur participation dans les développements scientifiques.
UNIVERSEH | Des opportunités autour du domaine du spatial
L’UNamur est membre de l’alliance européenne European Space University for Earth and Humanity (UNIVERSEH) axée sur la thématique de l’espace. Une réelle reconnaissance de l’expertise de l’UNamur dans le domaine du spatial et une porte d’entrée à de nouvelles collaborations internationales tant en matière d’enseignement que de recherche, autour d’un domaine porteur d’emploi et de développement socio-économique.
Funded by the European Union. Views and opinions expressed are however those of the author(s) only and do not necessarily reflect those of the European Union or European Education and Culture Executive Agency (EACEA). Neither the European Union nor the granting authority can be held responsible for them.


L’intelligence artificielle au service de l’imaginaire éducatif : le pari innovant d’André Fűzfa et Fabrice Rasir
L’intelligence artificielle au service de l’imaginaire éducatif : le pari innovant d’André Fűzfa et Fabrice Rasir
Expert en astrophysique, le Professeur André Fűzfa (Faculté des sciences, Institut Naxys) exploite aussi ses connaissances scientifiques pour faire voyager chacune et chacun dans le monde de l’imaginaire, grâce à la littérature. Retrouver Ganymède est son nouveau roman, cocréé avec l’illustrateur Fabrice Rasir, alumni du Département de mathématique. Un livre qui intègre des images générées par l’intelligence artificielle (IA). Le roman est donc un savant mélange d’IA graphique, de physique et de fiction qui permet de stimuler l’imaginaire tout en apportant une dimension instructive.

Divertir et éduquer
Pour André Fűzfa, écrire ne résulte pas d’une quête de notoriété, c’est une nécessité de partager des idées qui lui tiennent profondément à cœur. En effet, la fiction lui permet d’aborder des thèmes complexes – ou délicats - par l’action et les choix des personnages. L’imaginaire permet donc de faire réfléchir aux enjeux actuels de notre société comme l’antagonisme entre exploration et exploitation de l’espace. Au-delà du simple divertissement, ses romans visent aussi à éduquer et offrir une réflexion sur notre monde. André Fűzfa a choisi la science-fiction pour son pouvoir d’évasion, mais aussi pour sa capacité à aborder des sujets scientifiques complexes – comme les voyages interstellaires – d’une manière accessible et ludique.
L’IA comme support de l’histoire
Retrouver Ganymède s’inscrit dans le même univers que le premier roman d’André Fűzfa, « À l’appel des étoiles », tout en se lisant indépendamment. Compte tenu de la richesse imaginative de ses fictions, l’auteur a choisi d’intégrer des évocations graphiques dans le roman. L’originalité ? Ces images ont été générées à l’aide d’IA, savamment pilotée par Fabrice Rasir.

Fabrice Rasir, ancien de l’Université de Namur (titulaire d’une licence en mathématiques obtenue en 1996), est consultant informatique pour une grande entreprise belge le jour. Mais la nuit, c’est un IA-rtiste qui repousse les limites de ces nouveaux outils dont tout le monde parle. Les productions incroyables de Fabrice aka Bibheist servent d’ailleurs de référence dans ce milieu émergent.
La volonté de cocréation a permis d’impliquer pleinement Fabrice Rasir dans le processus de création de la fiction. En effet, l’illustration devient ici bien plus qu’un simple supplément : elle fait partie intégrante du récit, avec des images créées en interaction avec l’histoire. Certaines descriptions du texte ont même été ajustées en fonction des images, créant un dialogue enrichissant entre l’écrit et l’illustration. « En procédant de la sorte, nous réalisons que nous avons influencé l’imagination du lectorat mais d’un autre côté nous accentuons l’immersion car certaines images sont vraiment frappantes. »
André Fűzfa ajoute, « Ce ne sont pas des illustrations, ce sont des évocations. Il ne faut pas prendre les illustrations comme un « canon » iconographique mais comme une vision. Ça donne certains éléments au lectorat et ça lui permet de faire une pause dans la lecture et de s’évader dans la cocréation artistique. »

En effet, les images de cet ouvrage font partie intégrante de l'expérience de lecture. Ce n’est pas une tentative de biaiser la vision du lecteur, mais au contraire de l’enrichir. L’illustration peut offrir un support qui stimule l’imagination, qui ouvre des possibilités.
Créer avec l’IA
« Nous avons sélectionné une douzaine de thèmes du roman à explorer visuellement. Puis, chaque illustration est travaillée séparément. Fabrice apporte des explorations graphiques puis il génère plusieurs dizaines d’images. Nous choisissons ensemble. Ensuite, il y a tout un travail complexe de post-traitement durant lequel Fabrice affine l’illustration. » nous explique André Fűzfa.

Pour les auteurs, le processus de création des images a été à la fois un challenge et une expérience fascinante. En effet, le travail d’illustration n’a pas seulement consisté à créer des images, mais bien à produire une exploration graphique des personnages, des décors et des ambiances.
L’un des principaux obstacles rencontrés lors de l’utilisation de l’IA réside dans sa difficulté à restituer avec précision des éléments spécifiques, comme certains traits physiques des personnages ou des ornements symboliques. En effet, la technologie ne permet pas le détail qu’offre le trait d’un dessinateur. Les vêtements et apparats produits par IA sont souvent remarquablement originaux, mais à condition de rester dans un même style, que l’IA peut identifier.

En plaçant l’intelligence artificielle au service de l’imaginaire des lecteurs et lectrices, André Fűzfa et Fabrice Rasir signent une œuvre qui offre au lectorat une expérience narrative moderne et inédite.
Retrouver Ganymède – le pitch
Deux Ganymède s’opposent. La première, c’est une utopie forgée par des exilés fuyant la Terre et sa domination patriarcale, une société égalitaire rêvant d’un monde neuf – avant de disparaître, noyée dans la glace qui a formé le Palimpseste d’Anat. La seconde, la Ganymède de la Louve, a perverti cet héritage pour instaurer un règne de cruauté et d’oppression.
Aspera, orpheline de la débâcle devenue guerrière indomptable, ira au-delà de sa vengeance pour abattre la tyrannie et libérer les siennes. Pendant ce temps, Sarah et sa famille, réfugiés sur une Terre moribonde après un naufrage interstellaire, sont à nouveau forcés de fuir pour leur survie, et celle de l’humanité.
Mais la plus grande menace n’est pas cette guerre interplanétaire qui approche. Elle ne fait que préparer l’avènement de la Gangrène du vide, un cataclysme que l’Univers subit depuis la naissance des Ombres…
Entre rêve et ruine, qu’est-il advenu de l’utopie de Ganymède ?
Et vous, jusqu’où iriez-vous pour la retrouver ?
Ce contenu est en cours de migration. Nous vous invitons à consulter la page externe de l'institut de recherche naXys.
