Composé de chercheurs en linguistique et en littérature, l'Institut du Langage, du Texte et de la Transmédialité (NaLTT) constitue un espace interdisciplinaire de recherches diachroniques et synchroniques portant sur les pratiques communicatives verbales et multimodales qui se manifestent dans, sont formées et/ou régulées par la culture et la société.

Points forts

NaLTT réunit des chercheurs spécialisés dans l’étude des attitudes, des contacts et des conflits linguistiques, de la politique et de la planification linguistiques, du discours rapporté et de l’expression du point de vue, ainsi que dans l’étude de la multimodalité. L’analyse linguistique des langues signées sur des données de corpus constitue l’une des originalités de NaLTT au sein du LSFB Lab.

Dans le domaine littéraire, NaLTT fédère les travaux de spécialistes des biographies littéraires, de la théorie de la littérature, de la littérature du Moyen Âge, de la littérature missionnaire, de l’édition de textes, de la sociologie de la littérature et de la théorie de la traduction.

NaLTT propose aux doctorants un environnement de recherche stimulant et convivial. Il se veut un incitant pour le développement des collaborations entre chercheurs juniors et seniors et un espace de formation (continue) à la recherche.

À la une

Actualités

Quand les mèmes d’internet deviennent un objet de recherche

Littérature

Nés sur Internet, les mèmes font partie intégrante de la culture numérique. Ces images, souvent humoristiques, combinent texte et visuel pour faire passer un message. À l’UNamur, Lieven Vandelanotte, professeur de langue et linguistique anglaises et linguistique générale à la Faculté de philosophie et lettres, s’y est intéressé d’un point de vue linguistique. Dans son nouvel ouvrage, coécrit avec Barbara Dancygier de la University of British Columbia, il décrypte comment ces créations jouent avec les mots, les images et la grammaire. 

Lieven Vandelanotte

Apparu pour la première fois en 1976, le concept de mème a été utilisé par le biologiste Richard Dawkins, qui l’utilisait pour désigner une idée ou une habitude se propageant d’une personne à l’autre. Avec l’essor du numérique, le terme a pris un nouveau sens, désignant désormais ces images partagées et détournées en ligne, souvent accompagnées de texte, qui commentent l’actualité, expriment une émotion ou racontent une situation en quelques mots. Mais pour Lieven Vandelanotte, professeur à la Faculté de philosophie et lettres, les mèmes représentent un nouveau type de langage. « Les mèmes ne sont pas de simples illustrations. Ils combinent texte et image d’une manière qui transforme la façon dont le sens est construit », explique-t-il.

Un regard linguistique sur un langage numérique

Spécialiste du discours et de la linguistique anglaise, Lieven Vandelanotte étudie depuis plusieurs années le discours rapporté ainsi que la multimodalité, c’est-à-dire des productions qui combinent plusieurs modes d’expression, comme l’image et le texte. 

Grâce à son mandat de Professeur de recherche Francqui, obtenu en 2023, il a pu consacrer davantage de temps à cette thématique. « Ce mandat me donne l’occasion d’approfondir mes recherches sur la multimodalité et de finaliser ce livre, un projet que je mûrissais depuis longtemps. »

L’objectif de son travail ? Montrer que dans les mèmes, l’image joue un rôle linguistique à part entière. « Elle peut remplacer un mot, compléter une phrase ou exprimer un point de vue. C’est une véritable composante grammaticale. »

Quand les images construisent le sens

Parmi les mèmes qu’il analyse, Lieven Vandelanotte cite le célèbre Distracted Boyfriend (le petit ami distrait) : un homme détourne le regard de sa compagne pour admirer une autre femme.
« Ce mème illustre l’idée de faire un choix, de changer de préférence, de se détourner d’une option vers une autre. Une idée assez similaire est exprimée par le même qui s’appelle « Sortie 12 » (Exit 12). Un exemple qui mélange les deux, montre que les utilisateurs savent bien que ces images ne servent pas vraiment à parler d’un scénario entre amoureux ou d’une situation sur l’autoroute, mais ils perçoivent que différentes formes, avec des images différentes, peuvent avoir plus ou moins le même sens. »

Mème distracted boyfriend exit 12

Un autre exemple est celui du mème Good Girl Gina, où une jeune femme souriante est associée à des phrases décrivant un comportement « positif ». Dans la version Gets mad at you / Tells you why, l’humour repose sur le contraste avec un stéréotype sexiste : la protagoniste se fâche, mais, contrairement au stéréotype, elle explique pourquoi. « Dans ce cas, l’image remplit le rôle de sujet de la phrase. Elle n’illustre pas le texte, elle en fait partie intégrante et participe pleinement à la construction du sens », souligne Lieven Vandelanotte.

Mème Get mad at you

Il cite aussi la catégorie des when-memes, où une phrase débutant par When… (Quand…) se conclut par une image. Par exemple : « When you’re at a party full of people you don’t know so you stay with your friend the whole time » (Quand tu es à une fête pleine de gens que tu ne connais pas, donc tu restes avec ton ami tout le temps), accompagné de la photo d’un petit koala accroché à une jambe. « Ici, l’image vient terminer la phrase. Elle n’illustre pas directement la situation, elle en fournit la conclusion, comme un segment syntaxique à part entière. »

mème when

Ces analyses sont au cœur de l’ouvrage The Language of Memes, coécrit par Barbara Dancygier et Lieven Vandelanotte et publié chez Cambridge University Press.

Présenté comme le premier livre d’analyse linguistique approfondie des mèmes Internet, il propose une nouvelle approche de l’étude des genres multimodaux et explore la manière dont les images et les textes s’articulent pour créer du sens.

Cover de l’ouvrage The Language of Memes

Quand ça se déroule dans le train…

Au cours des dernières années, Lieven Vandelanotte a participé à de nombreux colloques pour présenter les résultats de ses recherches sur les mèmes, mais aucun n'était aussi original que le récent colloque « Railway Aesthetics ». Celui-ci s'est déroulé dans des trains en mouvement. Allant de Vienne à Bucarest, puis de Bucarest à Istanbul, les participants vivant ensemble dans les wagons pendant toute la durée de la conférence. Avec Justin Bai de l'Université du Colorado, il y a présenté un exposé sur l'utilisation des trains dans les mèmes Internet et les discours sur les réseaux sociaux, comme dans l'exemple ci-joint (un « when-meme » mettant en scène le regretté chef Anthony Bourdain, l’air très cool, reflétant ironiquement l'attitude de quelqu'un qui parvient à ne pas se faire moquer par un serveur français). 

mème train
Actualité
-
Institut NaLTT

L’UNamur et UCLouvain primées pour leur formation en langue des signes

Langues
Prix

C’est une belle récompense pour le Certificat interuniversitaire en Langue des signes et français :  il vient d’être distingué par le Prix européen de l’enseignement innovant (EITA) dans la catégorie « Label européen des langues ».

LSFB

Ce prix prestigieux, décerné par la Commission européenne, récompense les projets pédagogiques qui favorisent des pratiques d’enseignement innovantes, inclusives et collaboratives. En 2025, seuls 117 projets ont été sélectionnés à travers l’Europe, dont trois en Fédération Wallonie-Bruxelles.

Le projet primé porte sur le Certificat interuniversitaire en Langue des signes de Belgique francophone (LSFB) et français, coorganisée par l’UNamur et l’UCLouvain Saint-Louis Bruxelles et soutenue par l’Université de Toulouse Jean Jaurès (UTJJ) grâce à un financement Erasmus+. Dispensé de septembre 2023 à juin 2024, il vise à professionnaliser les interprètes sourds en Belgique francophone et en France, en leur offrant une formation certifiante inédite. Grâce à une approche pédagogique novatrice, mêlant apprentissage formel, non formel et informel, 19 adultes sourds ont pu obtenir une certification, renforçant leur reconnaissance professionnelle et leur rôle dans la société.

« Nous avons mis en œuvre ce certificat en raison de l'urgence et de la nécessité de développer une formation continue pour les interprètes sourds en Belgique Francophone et de la réflexion nécessaire sur le nouveau métier d'interprète sourd en France », souligne le Professeur Dany Etienne (UCLouvain Saint-Louis Bruxelles), Doyen de la Faculté de traduction et interprétation Marie Haps. 

« Les interprètes sourds en Belgique sont souvent auto-formés, sans reconnaissance officielle, ce qui limite leur professionnalisation et affecte les services offerts aux personnes sourdes. En intégrant des connaissances et des outils issus d'autres universités, nous avons pu développer une formation adaptée, garantissant professionnalisme et déontologie, afin d'améliorer la qualité des services d'interprétation et d'encourager la reconnaissance du métier », ajoute la Professeure Laurence Meurant (UNamur). 

Ce projet marque ainsi une première en Belgique et en France, en comblant une lacune importante dans la formation des interprètes sourds. Il ouvre la voie à une meilleure qualité des services d’interprétation et à une reconnaissance officielle du métier.

Une collaboration universitaire exemplaire

L’expertise complémentaire des trois partenaires a permis de développer une formation inédite et d’excellence :  

  • La recherche de l'étude linguistique de la LSFB au sein de l’UNamur menée en collaboration avec l’ASBL École et surdité et le Centre scolaire Sainte-Marie Namur.
  • La recherche et la pratique dans le domaine de la co-interprétation pour l'UCLouvain Saint-Louis Bruxelles.
  • La didactique de la traduction pour l’UTJJ. 

Ce travail collaboratif a permis de développer des modules sur mesure, adaptés aux besoins spécifiques des apprenants sourds et de créer des liens transnationaux avec des experts du Royaume-Uni, des États-Unis et d’Allemagne.

En savoir plus

C'est aussi un projet à soutenir ! Plus d'infos : https://unamur.be/fr/soutenir/lsfb 

 

Ce projet a vu le jour grâce au co-financement de l’Union européenne.

Logos UCL Saint-louis UNamur

L’UNamur active au sein du réseau Relief : de nouvelles collaborations envisagées

Institution

C’est officiel : l’Université de Namur intègre le Réseau d’Échanges et de Liaisons entre Institutions d’Enseignement Supérieur Francophones (RELIEF). Elle devient ainsi le quatrième partenaire de ce réseau aux côtés de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), de l’Université Savoie Mont Blanc et de la Haute École Spécialisée de Suisse Occidentale (HES-SO).

Logo Relief

Fin octobre, la Rectrice Annick Castiaux, accompagnée du Vice-recteur aux relations internationales et à la coopération Stéphane Leyens, était en visite à l’Université Savoie Mont Blanc. Le but : identifier les opportunités de collaborations bilatérales entre les deux institutions.

Les professeurs Denis Saint-Amand (Faculté de philosophie et lettres, président du Namur Institute of Language and Transmediality) et Johan Yans (directeur du Département de géologie et président du Institute of Life,Earth and Environment) faisaient également partie de la délégation UNamur. L’Université Savoie Mont Blanc était représentée par son Président, Philippe Briand, ainsi que par Mareva Sabatier (Vice-présidente du conseil d’administration, en charge des personnels), Pascal Hot (Vice-président en charge de la recherche) ou encore Emilie Viret-Thasiniphone (directrice des relations internationales).

Des rencontres ont eu lieu avec des représentants de différents instituts et laboratoires : mathématiques, physique, science de la terre et géologie, administration des entreprises, littérature. Des opportunités de collaborations dans ces domaines ont été évoquées. 

Relief : Une opportunité stratégique pour l’UNamur

Le Réseau RELIEF (Réseau d’Échanges et de Liaisons entre Institutions d’Enseignement Supérieur Francophones) regroupe quatre universités : l’UNamur, l’Université Savoie Mont Blanc, l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) ainsi que la Haute École Spécialisée de Suisse Occidentale (HES-SO). 

Créé en 2015, le réseau RELIEF a pour ambition de :

  • Favoriser les échanges et les interactions entre institutions partenaires ;
  • Développer des projets conjoints de qualité à l’échelle internationale, notamment dans l’espace francophone, pour les étudiants et les enseignants-chercheurs ;
  • Renforcer la visibilité et l’impact des initiatives portées par le réseau et ses membres.

Invitée à rejoindre RELIEF en 2025, l’UNamur se réjouit de cette intégration.

Image
Photo d'Annick Castiaux

C’est une belle opportunité pour notre université de renforcer ses collaborations existantes, d’en initier de nouvelles et de valoriser l’expertise de l’UNamur au sein d’un espace francophone d’innovation, de formation et de recherche

Annick Castiaux Rectrice de l’UNamur

En savoir plus :

L’UNamur : centre névralgique des littératures sauvages

Littérature
Patrimoine, culture et sociétés

Le Conseil d’administration de l’UNamur a officialisé, en juin dernier, la création de l’Observatoire des Littératures Sauvages (OLSa). Fondé en 2022 sous l’impulsion de Denis Saint-Amand, chercheur qualifié FNRS au Département de langues et littératures françaises et romanes, ce centre de recherche étudie la façon dont la littérature se construit en dehors du livre et de l’institution littéraire, à travers des objets ou canaux alternatifs.

photo d'un tag qui dit "c'est comme ça qu'on écrit sur un mur"

Tags, banderoles, collages, tracts ou encore affiches… tous ces supports relèvent de ce qu’on appelle la « littérature sauvage ». On doit cette expression à l’universitaire belge Jacques Dubois qui, dans l’ouvrage L’Institution de la littérature, y désignait les productions évoluant en marge des circuits éditoriaux traditionnels. Près de cinquante ans plus tard, l’Observatoire des Littératures Sauvages (OLSa) a fait de ces pratiques littéraires – souvent brutes, artisanales et éphémères – son champ d’exploration. 

L’OLSa a vu le jour grâce à un Mandat d’Impulsion Scientifique FNRS octroyé fin 2020 à Denis Saint-Amand. Il rassemble au sein d’un réseau dense, ouvert et international des chercheurs et des chercheuses s’intéressant aux productions culturelles et littéraires qualifiables de « sauvages ». « L’un des intérêts de ce centre, c’est de participer au décloisonnement des études littéraires en les faisant dialoguer avec des spécialistes de disciplines telles que l’histoire, la sociologie, l’anthropologie ou les sciences politiques », souligne Denis Saint-Amand.

image d'un tag en italien

Des écrits contestataires aux cris des supporters

Depuis ses débuts, l’OLSa s’est attaqué à différents chantiers et a organisé plusieurs colloques et journées d’étude. Parmi ceux-ci, le colloque inaugural de juin 2022 consacré aux écrits de la contestation. Plus récemment, les membres du centre se sont intéressés à la poétique du stade de football : les discours (banderoles, chants et cris de supporters), leurs poétiques ainsi que leurs modes de fabrication, de diffusion et de circulation, en miroir des enjeux sociaux et politiques auxquels ils se rattachent.

Au fil des rendez-vous, Namur est devenu un nœud de connexion inédit et reconnu dans ce domaine de recherche. Une spécificité dont se réjouit Denis Saint-Amand. « L’OLSa est un espace assez unique. Il permet de rassembler autour de ces questions des personnes venant d’horizons  variés, de lancer des recherches doctorales ou postdoctorales et aussi d’impliquer les étudiants et étudiantes — en les invitant à travailler sur des cultures de l’écrit hors des corpus littéraires canoniques et en leur donnant la possibilité (à l’occasion de séminaires et conférences) d’être confrontés à d’autres voix, d’autres disciplines. »

Une reconnaissance venue à point

L’OLSa a fait l’objet d’une reconnaissance officielle comme centre de recherche en juin 2025, soit trois ans après sa fondation. « Il me semblait utile de voir si ça fonctionnait, si le centre pouvait attirer du monde », explique le chercheur. « C’est pour cette raison que l’on a organisé différents colloques et journées d’études, réalisé des publications, etc. Cette reconnaissance apporte de la stabilité et de la visibilité au centre. C’est paradoxal pour un espace consacré à des pratiques peu institutionnelles, mais c’est aussi et surtout une belle marque de confiance de l’université », confie Denis Saint-Amand.

Durant l’année académique 2025-2026, l’OLSa organisera un séminaire international sur les pratiques poétiques hors du livre, rendu en partie possible grâce à un crédit de recherche du FNRS. Il y a sera question, entre autres, des comptes Instagram dédiés à la poésie de rue, aux graffitis lyriques des casernes et cellules de prison ou de la performance poétique dans l’espace public. Plus de détails sur le site de l’OLSa ! 

En savoir plus sur l’Observatoire des Littératures Sauvages (OLSa).

Quand les mèmes d’internet deviennent un objet de recherche

Littérature

Nés sur Internet, les mèmes font partie intégrante de la culture numérique. Ces images, souvent humoristiques, combinent texte et visuel pour faire passer un message. À l’UNamur, Lieven Vandelanotte, professeur de langue et linguistique anglaises et linguistique générale à la Faculté de philosophie et lettres, s’y est intéressé d’un point de vue linguistique. Dans son nouvel ouvrage, coécrit avec Barbara Dancygier de la University of British Columbia, il décrypte comment ces créations jouent avec les mots, les images et la grammaire. 

Lieven Vandelanotte

Apparu pour la première fois en 1976, le concept de mème a été utilisé par le biologiste Richard Dawkins, qui l’utilisait pour désigner une idée ou une habitude se propageant d’une personne à l’autre. Avec l’essor du numérique, le terme a pris un nouveau sens, désignant désormais ces images partagées et détournées en ligne, souvent accompagnées de texte, qui commentent l’actualité, expriment une émotion ou racontent une situation en quelques mots. Mais pour Lieven Vandelanotte, professeur à la Faculté de philosophie et lettres, les mèmes représentent un nouveau type de langage. « Les mèmes ne sont pas de simples illustrations. Ils combinent texte et image d’une manière qui transforme la façon dont le sens est construit », explique-t-il.

Un regard linguistique sur un langage numérique

Spécialiste du discours et de la linguistique anglaise, Lieven Vandelanotte étudie depuis plusieurs années le discours rapporté ainsi que la multimodalité, c’est-à-dire des productions qui combinent plusieurs modes d’expression, comme l’image et le texte. 

Grâce à son mandat de Professeur de recherche Francqui, obtenu en 2023, il a pu consacrer davantage de temps à cette thématique. « Ce mandat me donne l’occasion d’approfondir mes recherches sur la multimodalité et de finaliser ce livre, un projet que je mûrissais depuis longtemps. »

L’objectif de son travail ? Montrer que dans les mèmes, l’image joue un rôle linguistique à part entière. « Elle peut remplacer un mot, compléter une phrase ou exprimer un point de vue. C’est une véritable composante grammaticale. »

Quand les images construisent le sens

Parmi les mèmes qu’il analyse, Lieven Vandelanotte cite le célèbre Distracted Boyfriend (le petit ami distrait) : un homme détourne le regard de sa compagne pour admirer une autre femme.
« Ce mème illustre l’idée de faire un choix, de changer de préférence, de se détourner d’une option vers une autre. Une idée assez similaire est exprimée par le même qui s’appelle « Sortie 12 » (Exit 12). Un exemple qui mélange les deux, montre que les utilisateurs savent bien que ces images ne servent pas vraiment à parler d’un scénario entre amoureux ou d’une situation sur l’autoroute, mais ils perçoivent que différentes formes, avec des images différentes, peuvent avoir plus ou moins le même sens. »

Mème distracted boyfriend exit 12

Un autre exemple est celui du mème Good Girl Gina, où une jeune femme souriante est associée à des phrases décrivant un comportement « positif ». Dans la version Gets mad at you / Tells you why, l’humour repose sur le contraste avec un stéréotype sexiste : la protagoniste se fâche, mais, contrairement au stéréotype, elle explique pourquoi. « Dans ce cas, l’image remplit le rôle de sujet de la phrase. Elle n’illustre pas le texte, elle en fait partie intégrante et participe pleinement à la construction du sens », souligne Lieven Vandelanotte.

Mème Get mad at you

Il cite aussi la catégorie des when-memes, où une phrase débutant par When… (Quand…) se conclut par une image. Par exemple : « When you’re at a party full of people you don’t know so you stay with your friend the whole time » (Quand tu es à une fête pleine de gens que tu ne connais pas, donc tu restes avec ton ami tout le temps), accompagné de la photo d’un petit koala accroché à une jambe. « Ici, l’image vient terminer la phrase. Elle n’illustre pas directement la situation, elle en fournit la conclusion, comme un segment syntaxique à part entière. »

mème when

Ces analyses sont au cœur de l’ouvrage The Language of Memes, coécrit par Barbara Dancygier et Lieven Vandelanotte et publié chez Cambridge University Press.

Présenté comme le premier livre d’analyse linguistique approfondie des mèmes Internet, il propose une nouvelle approche de l’étude des genres multimodaux et explore la manière dont les images et les textes s’articulent pour créer du sens.

Cover de l’ouvrage The Language of Memes

Quand ça se déroule dans le train…

Au cours des dernières années, Lieven Vandelanotte a participé à de nombreux colloques pour présenter les résultats de ses recherches sur les mèmes, mais aucun n'était aussi original que le récent colloque « Railway Aesthetics ». Celui-ci s'est déroulé dans des trains en mouvement. Allant de Vienne à Bucarest, puis de Bucarest à Istanbul, les participants vivant ensemble dans les wagons pendant toute la durée de la conférence. Avec Justin Bai de l'Université du Colorado, il y a présenté un exposé sur l'utilisation des trains dans les mèmes Internet et les discours sur les réseaux sociaux, comme dans l'exemple ci-joint (un « when-meme » mettant en scène le regretté chef Anthony Bourdain, l’air très cool, reflétant ironiquement l'attitude de quelqu'un qui parvient à ne pas se faire moquer par un serveur français). 

mème train
Actualité
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Institut NaLTT

L’UNamur et UCLouvain primées pour leur formation en langue des signes

Langues
Prix

C’est une belle récompense pour le Certificat interuniversitaire en Langue des signes et français :  il vient d’être distingué par le Prix européen de l’enseignement innovant (EITA) dans la catégorie « Label européen des langues ».

LSFB

Ce prix prestigieux, décerné par la Commission européenne, récompense les projets pédagogiques qui favorisent des pratiques d’enseignement innovantes, inclusives et collaboratives. En 2025, seuls 117 projets ont été sélectionnés à travers l’Europe, dont trois en Fédération Wallonie-Bruxelles.

Le projet primé porte sur le Certificat interuniversitaire en Langue des signes de Belgique francophone (LSFB) et français, coorganisée par l’UNamur et l’UCLouvain Saint-Louis Bruxelles et soutenue par l’Université de Toulouse Jean Jaurès (UTJJ) grâce à un financement Erasmus+. Dispensé de septembre 2023 à juin 2024, il vise à professionnaliser les interprètes sourds en Belgique francophone et en France, en leur offrant une formation certifiante inédite. Grâce à une approche pédagogique novatrice, mêlant apprentissage formel, non formel et informel, 19 adultes sourds ont pu obtenir une certification, renforçant leur reconnaissance professionnelle et leur rôle dans la société.

« Nous avons mis en œuvre ce certificat en raison de l'urgence et de la nécessité de développer une formation continue pour les interprètes sourds en Belgique Francophone et de la réflexion nécessaire sur le nouveau métier d'interprète sourd en France », souligne le Professeur Dany Etienne (UCLouvain Saint-Louis Bruxelles), Doyen de la Faculté de traduction et interprétation Marie Haps. 

« Les interprètes sourds en Belgique sont souvent auto-formés, sans reconnaissance officielle, ce qui limite leur professionnalisation et affecte les services offerts aux personnes sourdes. En intégrant des connaissances et des outils issus d'autres universités, nous avons pu développer une formation adaptée, garantissant professionnalisme et déontologie, afin d'améliorer la qualité des services d'interprétation et d'encourager la reconnaissance du métier », ajoute la Professeure Laurence Meurant (UNamur). 

Ce projet marque ainsi une première en Belgique et en France, en comblant une lacune importante dans la formation des interprètes sourds. Il ouvre la voie à une meilleure qualité des services d’interprétation et à une reconnaissance officielle du métier.

Une collaboration universitaire exemplaire

L’expertise complémentaire des trois partenaires a permis de développer une formation inédite et d’excellence :  

  • La recherche de l'étude linguistique de la LSFB au sein de l’UNamur menée en collaboration avec l’ASBL École et surdité et le Centre scolaire Sainte-Marie Namur.
  • La recherche et la pratique dans le domaine de la co-interprétation pour l'UCLouvain Saint-Louis Bruxelles.
  • La didactique de la traduction pour l’UTJJ. 

Ce travail collaboratif a permis de développer des modules sur mesure, adaptés aux besoins spécifiques des apprenants sourds et de créer des liens transnationaux avec des experts du Royaume-Uni, des États-Unis et d’Allemagne.

En savoir plus

C'est aussi un projet à soutenir ! Plus d'infos : https://unamur.be/fr/soutenir/lsfb 

 

Ce projet a vu le jour grâce au co-financement de l’Union européenne.

Logos UCL Saint-louis UNamur

L’UNamur active au sein du réseau Relief : de nouvelles collaborations envisagées

Institution

C’est officiel : l’Université de Namur intègre le Réseau d’Échanges et de Liaisons entre Institutions d’Enseignement Supérieur Francophones (RELIEF). Elle devient ainsi le quatrième partenaire de ce réseau aux côtés de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), de l’Université Savoie Mont Blanc et de la Haute École Spécialisée de Suisse Occidentale (HES-SO).

Logo Relief

Fin octobre, la Rectrice Annick Castiaux, accompagnée du Vice-recteur aux relations internationales et à la coopération Stéphane Leyens, était en visite à l’Université Savoie Mont Blanc. Le but : identifier les opportunités de collaborations bilatérales entre les deux institutions.

Les professeurs Denis Saint-Amand (Faculté de philosophie et lettres, président du Namur Institute of Language and Transmediality) et Johan Yans (directeur du Département de géologie et président du Institute of Life,Earth and Environment) faisaient également partie de la délégation UNamur. L’Université Savoie Mont Blanc était représentée par son Président, Philippe Briand, ainsi que par Mareva Sabatier (Vice-présidente du conseil d’administration, en charge des personnels), Pascal Hot (Vice-président en charge de la recherche) ou encore Emilie Viret-Thasiniphone (directrice des relations internationales).

Des rencontres ont eu lieu avec des représentants de différents instituts et laboratoires : mathématiques, physique, science de la terre et géologie, administration des entreprises, littérature. Des opportunités de collaborations dans ces domaines ont été évoquées. 

Relief : Une opportunité stratégique pour l’UNamur

Le Réseau RELIEF (Réseau d’Échanges et de Liaisons entre Institutions d’Enseignement Supérieur Francophones) regroupe quatre universités : l’UNamur, l’Université Savoie Mont Blanc, l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) ainsi que la Haute École Spécialisée de Suisse Occidentale (HES-SO). 

Créé en 2015, le réseau RELIEF a pour ambition de :

  • Favoriser les échanges et les interactions entre institutions partenaires ;
  • Développer des projets conjoints de qualité à l’échelle internationale, notamment dans l’espace francophone, pour les étudiants et les enseignants-chercheurs ;
  • Renforcer la visibilité et l’impact des initiatives portées par le réseau et ses membres.

Invitée à rejoindre RELIEF en 2025, l’UNamur se réjouit de cette intégration.

Image
Photo d'Annick Castiaux

C’est une belle opportunité pour notre université de renforcer ses collaborations existantes, d’en initier de nouvelles et de valoriser l’expertise de l’UNamur au sein d’un espace francophone d’innovation, de formation et de recherche

Annick Castiaux Rectrice de l’UNamur

En savoir plus :

L’UNamur : centre névralgique des littératures sauvages

Littérature
Patrimoine, culture et sociétés

Le Conseil d’administration de l’UNamur a officialisé, en juin dernier, la création de l’Observatoire des Littératures Sauvages (OLSa). Fondé en 2022 sous l’impulsion de Denis Saint-Amand, chercheur qualifié FNRS au Département de langues et littératures françaises et romanes, ce centre de recherche étudie la façon dont la littérature se construit en dehors du livre et de l’institution littéraire, à travers des objets ou canaux alternatifs.

photo d'un tag qui dit "c'est comme ça qu'on écrit sur un mur"

Tags, banderoles, collages, tracts ou encore affiches… tous ces supports relèvent de ce qu’on appelle la « littérature sauvage ». On doit cette expression à l’universitaire belge Jacques Dubois qui, dans l’ouvrage L’Institution de la littérature, y désignait les productions évoluant en marge des circuits éditoriaux traditionnels. Près de cinquante ans plus tard, l’Observatoire des Littératures Sauvages (OLSa) a fait de ces pratiques littéraires – souvent brutes, artisanales et éphémères – son champ d’exploration. 

L’OLSa a vu le jour grâce à un Mandat d’Impulsion Scientifique FNRS octroyé fin 2020 à Denis Saint-Amand. Il rassemble au sein d’un réseau dense, ouvert et international des chercheurs et des chercheuses s’intéressant aux productions culturelles et littéraires qualifiables de « sauvages ». « L’un des intérêts de ce centre, c’est de participer au décloisonnement des études littéraires en les faisant dialoguer avec des spécialistes de disciplines telles que l’histoire, la sociologie, l’anthropologie ou les sciences politiques », souligne Denis Saint-Amand.

image d'un tag en italien

Des écrits contestataires aux cris des supporters

Depuis ses débuts, l’OLSa s’est attaqué à différents chantiers et a organisé plusieurs colloques et journées d’étude. Parmi ceux-ci, le colloque inaugural de juin 2022 consacré aux écrits de la contestation. Plus récemment, les membres du centre se sont intéressés à la poétique du stade de football : les discours (banderoles, chants et cris de supporters), leurs poétiques ainsi que leurs modes de fabrication, de diffusion et de circulation, en miroir des enjeux sociaux et politiques auxquels ils se rattachent.

Au fil des rendez-vous, Namur est devenu un nœud de connexion inédit et reconnu dans ce domaine de recherche. Une spécificité dont se réjouit Denis Saint-Amand. « L’OLSa est un espace assez unique. Il permet de rassembler autour de ces questions des personnes venant d’horizons  variés, de lancer des recherches doctorales ou postdoctorales et aussi d’impliquer les étudiants et étudiantes — en les invitant à travailler sur des cultures de l’écrit hors des corpus littéraires canoniques et en leur donnant la possibilité (à l’occasion de séminaires et conférences) d’être confrontés à d’autres voix, d’autres disciplines. »

Une reconnaissance venue à point

L’OLSa a fait l’objet d’une reconnaissance officielle comme centre de recherche en juin 2025, soit trois ans après sa fondation. « Il me semblait utile de voir si ça fonctionnait, si le centre pouvait attirer du monde », explique le chercheur. « C’est pour cette raison que l’on a organisé différents colloques et journées d’études, réalisé des publications, etc. Cette reconnaissance apporte de la stabilité et de la visibilité au centre. C’est paradoxal pour un espace consacré à des pratiques peu institutionnelles, mais c’est aussi et surtout une belle marque de confiance de l’université », confie Denis Saint-Amand.

Durant l’année académique 2025-2026, l’OLSa organisera un séminaire international sur les pratiques poétiques hors du livre, rendu en partie possible grâce à un crédit de recherche du FNRS. Il y a sera question, entre autres, des comptes Instagram dédiés à la poésie de rue, aux graffitis lyriques des casernes et cellules de prison ou de la performance poétique dans l’espace public. Plus de détails sur le site de l’OLSa ! 

En savoir plus sur l’Observatoire des Littératures Sauvages (OLSa).

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Événements

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BAAHE Conference 2025 - Language and literature across the lifespan

Congrès / Colloque / Conférence
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Faculté de philosophie et lettres Institut NaLTT

BAAHE Conference 2025 - Language and literature across the lifespan

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UNamur (Pedro Arrupe/103-PA11) - Rue de Bruxelles 67 - 5000 Namur
Personne de contact :  Silva Emma-Louise
S'inscrire à l'événement

L'Unité d'anglais de l'Université de Namur est heureuse d'accueillir la conférence 2025 de l'Association belge des anglicistes de l'enseignement supérieur (BAAHE). 

Affiche Baahe conference

La thématique de la conférence de cette année : « La langue et la littérature tout au long de la vie ». 

Conférenciers principaux :

  • Michael Erard, dont le dernier ouvrage, Bye Bye I Love You: The Story of Our First and Last Words, a inspiré notre choix de thème
  • Vanessa Joosen, qui partagera les dernières conclusions de ses travaux passionnants sur la représentation de l'âge et du parcours de vie dans la littérature jeunesse. 

Parmi les intervenants figurent :

  • Winny Ang
  • Steven Gilbers
  • Patrick McGuinness
  • Peter Petré
  • Emma-Louise Silva
  • Markus Werkle-Bergner

La conférence aura lieu le vendredi 12 décembre 2025 et sera précédée d'un symposium interdisciplinaire d'une demi-journée, intitulé « Lifelines: Language, memory and the life course », qui se tiendra le jeudi 11 décembre. La conférence est ouverte aux membres de la BAAHE et aux non-membres (ou futurs membres). 

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Les thématiques de recherche

  • Pratiques langagières, politique et planification linguistiques en contexte multilingue
  • Propriétés structurelles et discursives des constructions linguistiques et des variétés linguistiques
  • Multilinguisme et apprentissage d’une langue
  • Traduction et hétérolinguisme comme manifestations du contact linguistique et du transfert interculturel
  • Littérature, société et transmédialité
  • Pratiques et concepts littéraires à travers les temps et les espaces

Contact

Pour toute question : info.naltt@unamur.be