L’institut Patrimoines, Transmissions, Héritages (PaTHs) est une fédération de centres et de groupes de recherche qui ont vu le jour dans et autour de la Faculté de philosophie et lettres depuis quelques années.
Le rapprochement des chercheurs actifs dans ces groupes doit conduire à favoriser une approche diachronique des phénomènes sociaux et culturels au sens le plus large et aussi à intensifier la collaboration entre des « sciences humaines » ordinairement perçues comme complémentaires, mais dont les objets et les méthodes de recherche présentent en fait une grande hétérogénéité.
L’institut PaTHs se distingue par la mise en exergue des démarches d’analyse critique des « traces » du passé (écrites, matérielles, monumentales, paysagères, visuelles, sonores…), jusqu’à placer la « trace » elle-même au coeur du questionnement scientifique.
Cette orientation épistémologique, héritée d’une longue tradition de recherche à l’UNamur, prend appui sur des socles de compétences disciplinaires fondamentales (critique historique, critique philologique, méthodes d’étude du bâti, etc.) pour construire des méthodes d’analyse performantes qui conduisent à des interprétations innovantes.
La vigueur même des savoir-faire disciplinaires rend possibles – et c’est là une seconde spécificité de PaTHs – des ouvertures audacieuses vers les sciences exactes, qui ont déjà été initiées par la plupart des centres et groupes affiliés à l’institut. En témoignent les collaborations de LIATEC et d'AcanthuM avec des géologues et celles de PraME avec des physiciens et des chimistes.
Les pôles de recherche
AcanthuM (Patrimoine monumental, archéologique et artistique)
Voir le contenuARaiRe (Recherches namuroises en histoire Rurale, 1500-1850)
Voir le contenuFontes Antiquitatis
Voir le contenuHiSI (Histoire, sons et images)
Voir le contenuPraME (Pratiques Médiévales de l’Ecrit)
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Actualités
35 ans entre deux accélérateurs – Le voyage de Serge Mathot, ou l’art de souder l’histoire à la physique
35 ans entre deux accélérateurs – Le voyage de Serge Mathot, ou l’art de souder l’histoire à la physique
Un pied dans le passé, l’autre dans l’avenir. De la granulation étrusque à l’analyse PIXE, Serge Mathot a construit une carrière unique, entre patrimoine scientifique et accélérateurs de particules. Portrait d’un alumni passionné, à la croisée des disciplines.
Qu’est-ce qui vous a poussé à entreprendre vos études puis votre doctorat en physique ?
J’étais fasciné par le domaine de recherche d’un de mes professeurs, Guy Demortier. Il travaillait sur la caractérisation de bijoux antiques. Il avait trouvé le moyen de différencier par analyse PIXE (Proton Induced X-ray Emission) les brasures antiques et modernes qui contiennent du Cadmium, la présence de cet élément dans les bijoux antiques étant controversée à l’époque. Il s’intéressait aux méthodes de brasage antiques en générale et à la technique de granulation en particulier. Il les étudiait au Laboratoire d’Analyses par Réaction Nucléaires (LARN). Le brasage est une opération d'assemblage qui s'obtient par fusion d'un métal d'apport (par exemple à base de cuivre ou d’argent) sans fusion du métal de base. Ce phénomène permet à un métal liquide de pénétrer d’abord par capillarité et ensuite par diffusion à l’interface des métaux à assembler et de rendre la jonction permanente après solidification. Parmi les bijoux antiques, on trouve des brasures faites avec une incroyable précision, les techniques antiques sont fascinantes.
L’étude de bijoux antiques ? On ne s’attend pas à cela en physique.
En effet, c’était l’un des domaines de recherche de l’époque à Namur : les sciences du patrimoine. Le professeur Demortier menait des études sur différents bijoux mais ceux fabriqués par les Étrusques en utilisant la technique dite de granulation, qui est apparue en Éturie au 8è siècle avant JC, est particulièrement incroyable. Elle consiste à déposer sur la surface à décorer des centaines de granules d'or minuscules pouvant atteindre jusqu'à deux dixièmes de millimètre de diamètre et de les fixer sur le bijou par une brasure sans en altérer la finesse. Je me suis donc ainsi formé aussi aux techniques de brasage et à la métallurgie physique.
La caractérisation des bijoux grâce à l’accélérateur de particules du LARN, qui permet une analyse non destructive, donne des informations précieuses pour les sciences du patrimoine.
C’est d’ailleurs un domaine de collaborations actuel entre le Département de physique et le Département d’histoire de l’UNamur (NDLR: notamment au travers du projet ARC Phoenix).
En quoi cela vous a-t-il permis d’obtenir un poste au CERN ?
J’ai postulé un poste de physicien au CERN dans le domaine du vide et des couches minces mais j’ai été invité pour le poste de responsable du service de brasage sous vide. Ce service est très important pour le CERN car il étudie les méthodes d’assemblage de pièces particulièrement délicates et précises pour les accélérateurs. Il fabrique également des prototypes et souvent des pièces uniques. Grosso modo, le brasage sous vide est la même technique que celle que nous étudions à Namur à part qu’elle s’effectue dans une chambre à vide. Cela permet de ne pas avoir d’oxydation, d’avoir un mouillage parfait des brasures sur les parties à assembler et de contrôler très précisément la température pour obtenir des assemblages très précis (on parle de microns !). Je n’avais jamais entendu parler de brasage sous vide mais mon expérience acquise sur la brasure des Etrusques, la métallurgie et mon cursus en physique appliquée telle qu’elle est enseignée à Namur à particulièrement intéressé le comité de sélection. Ils m’ont engagé tout de suite !
Parlez-nous du CERN et des projets qui vous occupent
Le CERN est principalement connu pour héberger des accélérateurs de particules dont le célèbre LHC (Grand Collisionneur de Hadrons), un accélérateur de 27 km de circonférence, enterré à environ 100 m sous terre, qui accélère les particules à 99,9999991% de la vitesse de la lumière ! Le CERN a plusieurs axes de recherche en technologie et innovation dans de nombreux domaines : la physique nucléaire, les rayons cosmiques et la formation des nuages, la recherche sur l’antimatière, la recherche de phénomènes rares (comme le boson de Higgs) et une contribution à la recherche sur les neutrinos. C’est aussi le berceau du World Wide Web (WWW). Il y a aussi des projets dans la thématique soins de santé, médecine et des partenariats avec l’industrie.
La physique nucléaire du CERN est bien différente de celle qu’on fait à l’UNamur avec l’accélérateur ALTAÏS. Mais ma formation en physique appliquée (namuroise) m’a permis de m’intégrer sans soucis dans différents projets de recherche.
Pour ma part, en plus du développement des méthodes de brasage sous vide, domaine dans lequel j’ai travaillé plus de 20 ans, j’ai beaucoup travaillé en parallèle pour l’expérience CLOUD. Pendant plus de 10 ans et jusque récemment j’en ai été le Coordinateur Technique. CLOUD est une petite mais fascinante expérience au CERN qui étudie la formation des nuages et utilise un faisceau de particules pour reproduire en laboratoire le bombardement atomique à la manière des rayonnements galactiques dans notre atmosphère. A l’aide d’une chambre à nuage ultra propre de 26 m³, de système d’injection de gaz très précis, de champs électriques, de systèmes de lumière UV et de multiples détecteurs, nous reproduisons et étudions l’atmosphère terrestres afin de comprendre si effectivement les rayons galactiques peuvent influencer le climat. Cette expérience fait appelle à différents domaines de physique appliquée et mon parcours à l’UNamur m’a encore bien aidé.
J’ai été aussi responsable pour le CERN du projet MACHINA –Movable Accelerator for Cultural Heritage In situ Non-destructive Analysis – réalisé en collaboration avec l’Istituto Nazionale di Fisica Nucleare (INFN), section de Florence - Italie. Nous avons créé ensemble le premier accélérateur de protons portable pour l’analyse in-situ et non-destructive pour les sciences du patrimoine. MACHINA doit être utilisé prochainement à l’OPD (Opificio delle Pietre Dure), l’un des plus anciens et prestigieux centres de restauration d’œuvres d’art situé également à Florence. L’accélérateur est destiné à voyager aussi dans d’autres musées ou centres de restauration.
Actuellement, je m’occupe du projet ELISA (Experimental LInac for Surface Analysis). Avec ELISA, nous faisons fonctionner un véritable accélérateur de protons pour la première fois dans un lieu ouvert au public : le Portail de la Science (SGW – Science Gateway), le nouveau centre d'exposition permanent du CERN.
ELISA utilise la même cavité accélératrice que MACHINA. Le public peut observer un faisceau de protons extrait à quelques centimètres de leurs yeux. Des démonstrations sont organisées pour montrer différents phénomènes physiques, tels que la production de lumière dans les gaz ou la déviation du faisceau avec des dipôles ou des quadrupôles par exemple. La méthode d'analyse PIXE est également présentée. ELISA est aussi un accélérateur performant que nous utilisons pour des projets de recherche dans le domaine du patrimoine et d’autres comme les couches minces qui sont beaucoup utilisées au CERN. La particularité est que les scientifiques qui viennent travailler avec nous le font devant le public !
Une anecdote à raconter ?
Je me souviens qu’en 1989, je finissais de taper la veille de l’échéance et en pleine nuit mon rapport pour ma bourse IRSIA. Le dossier devait être remis le lendemain à minuit au plus tard. Il n’y avait que très peu d’ordinateurs à l’époque et j’ai donc tapé mon rapport en dernière minute sur le Mac d’une des secrétaires. Une fausse manœuvre et paf ! toutes mes données avaient disparu, grosse panique !!! Le lendemain, la secrétaire m’a aidé à restaurer mon fichier, nous avons imprimé le document et je suis allé le déposer directement dans la boîte aux lettres à Bruxelles, où je suis arrivé après 23h, in extremis, car à minuit, quelqu’un venait fermer la boîte aux lettres. Heureusement, la technologie bien a évolué depuis...
Et je ne résiste pas à vous partager deux images que 35 ans séparent !
A gauche, une statuette en Or (Egypte), env. 2000 ans av.J.C, analysée au LARN - UNamur (photo 1990) et à droite, copie (en Laiton) de la Dame de Brassempouy, analysée avec ELISA - CERN (2025).
Le « photographe » est le même, la boucle est bouclée…
La proximité entre enseignement et recherche inspire et questionne. Cela permet aux étudiants diplômés de s’orienter dans de multiples domaines de la vie active.
Venez-faire vos études à Namur !
Serge Mathot (mai 2025) - Interview par Karin Derochette
Pour aller plus loin
- Le complexe d’accélérateurs du CERN
- Le Portail de la science, centre d’éducation et de communication grand public du CERN
- Newsroom - juin 2025 | Le Département de physique reçoit une délégation du CERN
- Nnewsroom et article Omalius Alumni - septembre 2022 | : François Briard
CERN - le portail de la science
Cet article est tiré de la rubrique "Alumni" du magazine Omalius #38 (Septembre 2025).
Axel Tixhon, garant scientifique d’un projet historique en réalité augmentée
Axel Tixhon, garant scientifique d’un projet historique en réalité augmentée
C’est une première en Wallonie ! La Citadelle de Dinant propose désormais une visite en réalité augmentée qui plonge les visiteurs au cœur de son histoire. À la manœuvre : la société française Histovery, spécialisée dans les reconstitutions patrimoniales, avec le soutien scientifique d’Axel Tixhon, professeur au Département d’histoire de l’UNamur.
Sur la photo : Édouard Lecanuet, assistant de production chez Histovery, la ministre Valérie Lescrenier en charge du Tourisme et du patrimoine, Marc de Villenfagne, administrateur délégué de la Citadelle de Dinant, et Axel Tixhon, professeur au Département d’histoire de l’UNamur, inaugurent l’HistoPad, outil de reconstitution 3D de l’histoire de la Citadelle de Dinant. Un projet validé scientifiquement par Axel Tixhon.
Grâce à une tablette interactive baptisée HistoPad, le public explore les lieux comme jamais auparavant. En différents points du parcours, les visiteurs découvrent des scènes historiques reconstituées en 3D, appuyées par une documentation rigoureuse et une reproduction fidèle des décors, costumes et objets d’époque.
Trois périodes clés ont été retenues pour cette immersion :
- 1821, époque hollandaise et construction du fort
- 1832, période belge durant laquelle la Citadelle devient prison militaire
- 1914, lors de la Première Guerre mondiale, le site est le théâtre d’affrontements
La rigueur historique au service de l’innovation
Le professeur Tixhon a accompagné toutes les étapes du projet, en tant que membre du comité scientifique. Il a dans un premier temps mis en exergue les événements intéressants d’un point de vue historique et les traces encore visibles aujourd’hui, comme des pièces d’artillerie, une ancienne cuisine ou une boulangerie. Il a également fourni à Histovery une documentation pertinente et fiable.
Une reconstitution historique fidèle, jusqu’au moindre détail
Son expertise a permis d’évaluer la justesse historique des reconstitutions.
Ils m’ont demandé de valider des détails, comme les uniformes de l’armée hollandaise ou le maniement des armes », explique-t-il. « Il fallait aussi éviter les anachronismes. L’équipe d’Histovery avait par exemple affiché un portrait du roi Léopold Ier qui datait de 1850 dans le bureau d’un commandant du fort en 1832. Ils avaient également exposé les blasons actuels des 9 provinces belges qui ne correspondaient pas aux blasons de l’époque. Il a donc fallu trouver le bon portrait et les bons blasons.
L’invisible recomposé grâce aux archives
Certains lieux ont aussi été recréés virtuellement à partir de sources iconographiques anciennes, comme un ingénieux mécanisme en bois qui permettait autrefois d’acheminer l’eau de la Meuse jusqu’à la forteresse.
Histovery, déjà connue pour ses réalisations au château de Chambord, au Palais de papes à Avignon ou encore au Fort Alamo aux États-Unis, signe ici une première wallonne, mêlant patrimoine, innovation et rigueur scientifique. Une réussite qui démontre, une fois de plus, la pertinence du dialogue entre les experts de l’Université de Namur et les acteurs socio-économiques et culturels.
L'institut Patrimoines, transmissions, héritages (PaTHs)
L’institut Patrimoines, Transmissions, Héritages (PaTHs) est une fédération de centres et de groupes de recherche qui ont vu le jour dans et autour de la Faculté de philosophie et lettres. Plusieurs pôles de recherche composent cet institut. Axel Tixhon est membre du pôle HISI (Histoire, sons, images).
Le Département d'histoire de l'UNamur
Comme discipline, l'histoire prospecte le passé humain dans toute sa complexité : populations, économies, techniques, politiques, religions, arts, idéologies, etc.
Le Département de physique reçoit une délégation du CERN
Le Département de physique reçoit une délégation du CERN
En mai 2025, le Département de physique recevait des visiteurs particuliers : deux namurois, Serge Mathot et François Briard, alumni de l’UNamur et membres du CERN. Plusieurs activités étaient au programme, allant de la visite de l’accélérateur à particules, en passant par la vulgarisation scientifique et les séminaires thématiques notamment en sciences du patrimoine. Objectif ? Identifier les domaines ou activités dans lesquels l’UNamur et le CERN pourraient renforcer leur collaboration.
Sur la photo, de gauche à droite : (en haut) Pierre Louette, Directeur du Département de physique ; François Briard, Chef de groupe Portail de la science (CERN) ; Julien Colaux, spécialiste IBA, chercheur en physique ; Boris Hespeels, chercheur en biologie ; Alexandre Mayer, chercheur en physique ; Anne-Catherine Heuskin, chercheuse en physique et biophysique. (en bas) André Füzfa, astrophysicien et chercheur en mathématiques ; Serge Mathot, Referent Applied Physicist (CERN) et Michaël Lobet; chercheur en physique.
L’histoire d’amour entre le CERN et l’UNamur ne date pas d’hier. Le complexe d’accélérateurs et le programme expérimental du CERN sont très différents et bien plus grands que ceux du Département de physique de l’UNamur mais les domaines dans lesquels les deux institutions travaillent ont beaucoup de points communs.
De plus, les deux invités ont une histoire personnelle avec l’UNamur. Le Département de physique a eu le plaisir d’accueillir Serge Mathot, Referent Applied Physicist (CERN) et alumni du Département de physique de l’UNamur (1992) ainsi que François Briard, Chef de groupe Portail de la science (CERN), et alumni de la Faculté d’informatique de l’UNamur (1994).
Les activités ont débuté par une rencontre entre les invités, la Rectrice Annick Castiaux, la Vice-rectrice à la recherche Carine Michiels, le Directeur du Département de physique Pierre Louette et plusieurs autres membres du Département de physique et de biologie. Après une présentation générale de l’Université, les participants ont pointé les missions communes aux deux institutions : la recherche et le transfert de technologies et de connaissances, le service à la société, la vulgarisation scientifique ou encore l’éducation et la formation.
Focus sur les rencontres
Lunch de la physique – Présentation du CERN
Le lunch de la physique est la rencontre mensuelle entre les étudiants et membres du département de physique et un professionnel, alumni ou non, venant expliquer son parcours et ce qu’il fait au quotidien en tant que physicien.
Durant cette rencontre à laquelle participaient environ 80 personnes, François Briard et Serge Mathot ont présenté le CERN, le plus grand laboratoire pour la physique des particules du monde. La mission du CERN est de comprendre les particules les plus élémentaires et les lois de notre univers.
A l’issue de ce séminaire, les étudiants sont ressortis avec des étoiles plein les yeux. En effet, les possibilités de stages ou même de premier emploi au CERN sont possibles pour les physiciens mais aussi dans de nombreux autres domaines.
Votre formation en physique à l’UNamur est votre meilleur sésame pour être engagé au CERN. C’est plus qu’un diplôme en physique des particules !
Certains programmes de stage au CERN répondent particulièrement bien aux demandes des jeunes étudiant-e-s belges.
La grande majorité des physiciens qui travaillent avec le CERN (plus de 13 000) sont en fait envoyés au CERN pour une période plus ou moins longue par leurs instituts de recherche nationaux qui les emploient. Le CERN offre une opportunité exceptionnelle de développer une expérience internationale avec d'excellentes conditions et dans un environnement unique au monde ! De quoi inspirer nos jeunes étudiants !
La visite de l’accélérateur de particules ALTAÏS et des équipements de la plateforme SIAM
Capable de générer des faisceaux d'ions constitués de n’importe quel élément stable avec des énergies allant jusqu'à 16 Mega electron-Volt (MeV), l’accélérateur de particules ALTAÏS est utilisé dans divers domaines de recherche fondamentale ou recherche appliquée, notamment au travers de partenariats industriels. Le plus gros accélérateur linéaire actuel du CERN permet de produire des faisceaux de particules allant jusqu’à 160 MeV.
Rencontre avec les membres du projet ARC PHOENIX complété par un séminaire en sciences du patrimoine donné par Serge Mathot.
Le projet d'Action Recherche Concertée (ARC) PHOENIX vise à renouveler notre compréhension des parchemins médiévaux et des pièces de monnaie antiques. L'intelligence artificielle sera exploitée pour analyser les données générées par la caractérisation des matériaux.
Cette étude conjointe entre le Département de physique et le Namur Institute of Structured Matter (NISM) et le Département d’histoire et l'Institut Patrimoines, Transmissions, Héritages (PaTHs) permettra d'aborder les questions relatives à la chaîne de production et à l'utilisation de ces objets et matériaux dans les sociétés passées.
En parallèle, Serge Mathot a présenté un séminaire en sciences du patrimoine auquel une cinquantaine de personnes ont participé. Il a notamment présenté sa recherche et le tout nouvel accélérateur ELISA: un accélérateur miniaturisé permettant de délivrer un faisceau de protons de 2 MeV utilisé pour réaliser de véritables mesures au Portail de la science.
Rencontre avec François Briard autour de la vulgarisation scientifique
Avoir l'opportunité d'échanger avec François Briard, Chef de groupe du Portail de la science du CERN est une chance rare. Comparer les activités de vulgarisation a permis d'ouvrir de nouvelles pistes, de découvrir et de partager les approches, d'évaluer ce qui fonctionne ou non, en fonction du public cible. Un enrichissement fort satisfaisant pour les membres présents du Confluent des Savoirs (CDS), le service de sensibilisation et de diffusion de la recherche de l’Université de Namur.
Le Portail de la science du CERN est un lieu où l'on peut partir à la découverte du CERN et de la science en vivant des expériences authentiques et innovantes : expositions multimédia immersives, ateliers pratiques en labo, spectacles scientifiques, événements mariant science et culture, ateliers de prototypages sur le thème de l'innovation, visites de sites du CERN, le tout accompagné par du personnel du CERN.
BD Physix - L'énergie
Les professeurs André Füzfa et Michaël Lobet ont pu présenter le projet de bande dessinée réalisée avec l’auteur Jean-Marc Dubois.
Le thème? L’énergie !
Quoi de plus normal que d’en parler avec François Briard, vulgarisateur en chef au CERN, qui est intéressé par ce projet de vulgarisation sur un support accessible aux personnes de 7 à 77 ans !
Rencontre sur la thématique de la biophysique
La professeure Anne-Catherine Heuskin et le docteur Boris Hespeels travaillent actuellement sur le projet BEBLOB, un projet Belspo avec le soutien de l’ESA, dans le cadre de l’alliance UNIVERSEH (European Space University for Earth and Humanity). Ils s’intéressent notamment à ses étonnantes capacités à résister à de fortes doses de radiation.
Anne-Catherine Heuskin travaille également en radiobiologie. Les particules sont utilisées pour irradier des cellules cancéreuses afin de détruire leur matériel génétique et les empêcher de proliférer : c’est la base de la radiothérapie et de la protonthérapie.
Rencontre avec la FaSEF en ce qui concerne les opportunités de formation des enseignants.
La rencontre a permis d’asseoir la volonté de la FaSEF et de l’UNamur de s’impliquer dans la coordination en Belgique francophone du « Belgian National Teacher Programme » que le CERN souhaite relancer dès 2026. Une réflexion a aussi été initiée concernant d’autres pistes en formation d’enseignants Telle qu’ une intervention prochaine du CERN à la « Salle des Pros », le lieu rassemblant la formation aux différents acteurs de la formation à l'enseignement à l’UNamur.
Une visite du TRAKK
Le TRAKK est le hub créatif namurois porté par 3 partenaires complémentaires sur le terrain : le BEP, le KIKK, et l'UNamur. Outre le lieu, François Briard a pu visiter le ProtoLab , qui fait le lien entre les idées et l'industrie en étant un pôle de recherche et développement décentralisé accessibles aux PME et porteurs de projet en proposant des accompagnements poussés dans le prototypage de produits ou de services.
Les invités du CERN
François Briard - Chef de groupe Portail de la science du CERN, alumni UNamur 1994
Ses spécialités :
- Les systèmes d’information, les applications administratives et les base de données (Oracle)
- La communication grand public
- La logistique d’accueil des visiteurs
- L’organisation d’évènements jusqu’à 80 000 participants.
Diplômé en droit et gestion des technologies de l’information (DGTIC) en 1994 après sa licence et maîtrise en informatique obtenue en 1993, François Briard travaille au CERN, l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire de Genève, le plus grand laboratoire en physique des particules au monde.
Durant son cursus scolaire, effectué 100% à l'UNamur, il a été vice-président de la Régionale namuroise et délégué des étudiants durant ses années de candidatures en sciences économiques et sociales, option informatique.
Grâce à la formation pluridisciplinaire dispensée à l’UNamur, il a pu saisir plusieurs occasions de réorienter sa carrière au sein du CERN où il a été ingénieur systèmes d’information à partir de 1994 puis, à partir de 2014, , a redirigé sa carrière vers la communication grand-public, jusqu’à devenir Chef de groupe du Portail de la science, qui est le centre de communication grand public du CERN.
Serge Mathot - Referent Applied Physicist au CERN, alumni UNamur 1992
Ses spécialités
- Ion Beam Analysis (IBA)
- Métallurgie, brasage sous vide
- Radio-Frequency Quadrupole (RFQ) linacs, sources d’ions
Serge Mathot obtient son doctorat en sciences appliquées à l’UNamur en 1992, après sa licence en sciences physique en obtenue en 1985.
Il effectue ensuite un post-doctorat au Joint Research Center (EU science hub) de Geel, qui a pour vocation de rassembler des compétences pluridisciplinaires pour développer de nouvelles méthodes de mesure et des outils tels que des matériaux de référence.
Il parfait son expertise en métallurgie physique avant d’être engagé au CERN en 1995 comme Referent Applied Physicist. Il a travaillé sur de nombreux projets de recherche (CLOUD, MACHINA, ELISA…) et a développé de nombreuses pièces pour la fabrication des accélérateurs du CERN.
Le CERN
Le CERN, l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire, est l’un des plus grands et des plus prestigieux laboratoires scientifiques du monde. Il a pour vocation la physique fondamentale, la découverte des constituants et des lois de l’Univers. Il utilise des instruments scientifiques très complexes pour sonder les constituants ultimes de la matière : les particules fondamentales. En étudiant ce qui se passe lorsque ces particules entrent en collision, les physiciens appréhendent les lois de la Nature.
Les instruments qu’utilise le CERN sont des accélérateurs et des détecteurs de particules. Les accélérateurs portent des faisceaux de particules à des énergies élevées pour les faire entrer en collision avec d'autres faisceaux ou avec des cibles fixes. Les détecteurs, eux, observent et enregistrent le résultat de ces collisions.
Fondé en 1954, le CERN est situé de part et d’autre de la frontière franco-suisse, près de Genève. Il a été l’une des premières organisations à l'échelle européenne et compte aujourd’hui 25 États membres, dont la Belgique.
Les programmes d’études en physique à l'UNamur
De l’infiniment petit à l’infiniment grand, des particules élémentaires aux galaxies, vous avez soif de comprendre le pourquoi et le comment des phénomènes naturels que vous observez ? La physique répond à toutes vos questions.
Un nouvel élan pour les sciences humaines et sociales à l’UNamur
Un nouvel élan pour les sciences humaines et sociales à l’UNamur
A l’UNamur une nouvelle plateforme dédiée à la recherche en sciences humaines et sociales (SHS) voit le jour. Objectif ? Offrir aux chercheuses et chercheurs en SHS, un soutien méthodologique adapté à leurs besoins et renforcer l’excellence en SHS à l’UNamur. Cette plateforme, SHS Impulse, fournira divers services tels qu’un apport financier pour des formations, de la consultance, des accès à des ressources, ou encore des achats de logiciels en cofinancement.
Qu’elles portent sur la linguistique, l’économie, la politique, le développement durable, le droit, l’histoire, les sciences de l’éducation, la littérature, ou encore la traduction, les recherches en sciences humaines et sociales sont autant éclectiques que riches et primordiales pour aborder les enjeux de la société. A l’UNamur sur les onze instituts de recherches que compte l’institution, sept sont directement concernés par la recherche en SHS. Si une forte complémentarité dans ces domaines de recherche est observée, une meilleure mutualisation des moyens, un partage et un accès plus aisé à certains services, ressources, ou supports permettent de soutenir et de renforcer l’excellence de la recherche en SHS à l’UNamur. C’est dans cette optique que la plateforme SHS impulse vient d’être créée.
Nous sommes partis des besoins des chercheurs en SHS pour établir quatre axes développés au sein de cette plateforme
Articulation des ressources autour de 4 axes
- Axe 1 – Soutien à l’acquisition de base de données, ressources documentaires et logiciels
- Axe 2 - Subvention de formations de pointe pour l’utilisation de méthodes spécialisées
- Axe 3 - Cofinancement de l’accès à la plateforme SMCS "Support en Méthodologie et Calcul Statistique" de l’UCLouvain, grâce à un partenariat interuniversitaire.
- Axe 4 - Mise en place d’un espace SHS, contenant un laboratoire pour la passation d’expériences et des outils de travail partagés favorisant les échanges entre chercheurs.
Perspectives
Cette initiative, lancée en janvier 2025, répond aux défis spécifiques rencontrés par les chercheurs en SHS. L’objectif à long terme est de pérenniser et d'élargir les services. « Nous allons aussi engager un chercheur expert en analyse méthodologique en SHS qui pourra informer des méthodologies innovantes et encadrer la conception méthodologique des projets de recherche », souligne Sandrine Biémar, vice-doyenne de la Faculté des Sciences de l'Education et de la Formation de l'UNamur, membre de l’institut IRDENA et du comité de gestion de SHS Impulse. « Le souhait est aussi de soutenir le réseautage entre les chercheurs en SHS de l’UNamur et d’être un levier pour la mise ne place de projet interdisciplinaire », ajoute Sandrine Biémar.
L’équipe de gestion de la plateforme est formée par les représentants des différents instituts SHS de l'université et veille à une gestion efficace des ressources. L'impact de la plateforme sera évalué pendant sa phase initiale (2025-2027), ce qui permettra de définir les stratégies pour sa pérennisation et son développement.
35 ans entre deux accélérateurs – Le voyage de Serge Mathot, ou l’art de souder l’histoire à la physique
35 ans entre deux accélérateurs – Le voyage de Serge Mathot, ou l’art de souder l’histoire à la physique
Un pied dans le passé, l’autre dans l’avenir. De la granulation étrusque à l’analyse PIXE, Serge Mathot a construit une carrière unique, entre patrimoine scientifique et accélérateurs de particules. Portrait d’un alumni passionné, à la croisée des disciplines.
Qu’est-ce qui vous a poussé à entreprendre vos études puis votre doctorat en physique ?
J’étais fasciné par le domaine de recherche d’un de mes professeurs, Guy Demortier. Il travaillait sur la caractérisation de bijoux antiques. Il avait trouvé le moyen de différencier par analyse PIXE (Proton Induced X-ray Emission) les brasures antiques et modernes qui contiennent du Cadmium, la présence de cet élément dans les bijoux antiques étant controversée à l’époque. Il s’intéressait aux méthodes de brasage antiques en générale et à la technique de granulation en particulier. Il les étudiait au Laboratoire d’Analyses par Réaction Nucléaires (LARN). Le brasage est une opération d'assemblage qui s'obtient par fusion d'un métal d'apport (par exemple à base de cuivre ou d’argent) sans fusion du métal de base. Ce phénomène permet à un métal liquide de pénétrer d’abord par capillarité et ensuite par diffusion à l’interface des métaux à assembler et de rendre la jonction permanente après solidification. Parmi les bijoux antiques, on trouve des brasures faites avec une incroyable précision, les techniques antiques sont fascinantes.
L’étude de bijoux antiques ? On ne s’attend pas à cela en physique.
En effet, c’était l’un des domaines de recherche de l’époque à Namur : les sciences du patrimoine. Le professeur Demortier menait des études sur différents bijoux mais ceux fabriqués par les Étrusques en utilisant la technique dite de granulation, qui est apparue en Éturie au 8è siècle avant JC, est particulièrement incroyable. Elle consiste à déposer sur la surface à décorer des centaines de granules d'or minuscules pouvant atteindre jusqu'à deux dixièmes de millimètre de diamètre et de les fixer sur le bijou par une brasure sans en altérer la finesse. Je me suis donc ainsi formé aussi aux techniques de brasage et à la métallurgie physique.
La caractérisation des bijoux grâce à l’accélérateur de particules du LARN, qui permet une analyse non destructive, donne des informations précieuses pour les sciences du patrimoine.
C’est d’ailleurs un domaine de collaborations actuel entre le Département de physique et le Département d’histoire de l’UNamur (NDLR: notamment au travers du projet ARC Phoenix).
En quoi cela vous a-t-il permis d’obtenir un poste au CERN ?
J’ai postulé un poste de physicien au CERN dans le domaine du vide et des couches minces mais j’ai été invité pour le poste de responsable du service de brasage sous vide. Ce service est très important pour le CERN car il étudie les méthodes d’assemblage de pièces particulièrement délicates et précises pour les accélérateurs. Il fabrique également des prototypes et souvent des pièces uniques. Grosso modo, le brasage sous vide est la même technique que celle que nous étudions à Namur à part qu’elle s’effectue dans une chambre à vide. Cela permet de ne pas avoir d’oxydation, d’avoir un mouillage parfait des brasures sur les parties à assembler et de contrôler très précisément la température pour obtenir des assemblages très précis (on parle de microns !). Je n’avais jamais entendu parler de brasage sous vide mais mon expérience acquise sur la brasure des Etrusques, la métallurgie et mon cursus en physique appliquée telle qu’elle est enseignée à Namur à particulièrement intéressé le comité de sélection. Ils m’ont engagé tout de suite !
Parlez-nous du CERN et des projets qui vous occupent
Le CERN est principalement connu pour héberger des accélérateurs de particules dont le célèbre LHC (Grand Collisionneur de Hadrons), un accélérateur de 27 km de circonférence, enterré à environ 100 m sous terre, qui accélère les particules à 99,9999991% de la vitesse de la lumière ! Le CERN a plusieurs axes de recherche en technologie et innovation dans de nombreux domaines : la physique nucléaire, les rayons cosmiques et la formation des nuages, la recherche sur l’antimatière, la recherche de phénomènes rares (comme le boson de Higgs) et une contribution à la recherche sur les neutrinos. C’est aussi le berceau du World Wide Web (WWW). Il y a aussi des projets dans la thématique soins de santé, médecine et des partenariats avec l’industrie.
La physique nucléaire du CERN est bien différente de celle qu’on fait à l’UNamur avec l’accélérateur ALTAÏS. Mais ma formation en physique appliquée (namuroise) m’a permis de m’intégrer sans soucis dans différents projets de recherche.
Pour ma part, en plus du développement des méthodes de brasage sous vide, domaine dans lequel j’ai travaillé plus de 20 ans, j’ai beaucoup travaillé en parallèle pour l’expérience CLOUD. Pendant plus de 10 ans et jusque récemment j’en ai été le Coordinateur Technique. CLOUD est une petite mais fascinante expérience au CERN qui étudie la formation des nuages et utilise un faisceau de particules pour reproduire en laboratoire le bombardement atomique à la manière des rayonnements galactiques dans notre atmosphère. A l’aide d’une chambre à nuage ultra propre de 26 m³, de système d’injection de gaz très précis, de champs électriques, de systèmes de lumière UV et de multiples détecteurs, nous reproduisons et étudions l’atmosphère terrestres afin de comprendre si effectivement les rayons galactiques peuvent influencer le climat. Cette expérience fait appelle à différents domaines de physique appliquée et mon parcours à l’UNamur m’a encore bien aidé.
J’ai été aussi responsable pour le CERN du projet MACHINA –Movable Accelerator for Cultural Heritage In situ Non-destructive Analysis – réalisé en collaboration avec l’Istituto Nazionale di Fisica Nucleare (INFN), section de Florence - Italie. Nous avons créé ensemble le premier accélérateur de protons portable pour l’analyse in-situ et non-destructive pour les sciences du patrimoine. MACHINA doit être utilisé prochainement à l’OPD (Opificio delle Pietre Dure), l’un des plus anciens et prestigieux centres de restauration d’œuvres d’art situé également à Florence. L’accélérateur est destiné à voyager aussi dans d’autres musées ou centres de restauration.
Actuellement, je m’occupe du projet ELISA (Experimental LInac for Surface Analysis). Avec ELISA, nous faisons fonctionner un véritable accélérateur de protons pour la première fois dans un lieu ouvert au public : le Portail de la Science (SGW – Science Gateway), le nouveau centre d'exposition permanent du CERN.
ELISA utilise la même cavité accélératrice que MACHINA. Le public peut observer un faisceau de protons extrait à quelques centimètres de leurs yeux. Des démonstrations sont organisées pour montrer différents phénomènes physiques, tels que la production de lumière dans les gaz ou la déviation du faisceau avec des dipôles ou des quadrupôles par exemple. La méthode d'analyse PIXE est également présentée. ELISA est aussi un accélérateur performant que nous utilisons pour des projets de recherche dans le domaine du patrimoine et d’autres comme les couches minces qui sont beaucoup utilisées au CERN. La particularité est que les scientifiques qui viennent travailler avec nous le font devant le public !
Une anecdote à raconter ?
Je me souviens qu’en 1989, je finissais de taper la veille de l’échéance et en pleine nuit mon rapport pour ma bourse IRSIA. Le dossier devait être remis le lendemain à minuit au plus tard. Il n’y avait que très peu d’ordinateurs à l’époque et j’ai donc tapé mon rapport en dernière minute sur le Mac d’une des secrétaires. Une fausse manœuvre et paf ! toutes mes données avaient disparu, grosse panique !!! Le lendemain, la secrétaire m’a aidé à restaurer mon fichier, nous avons imprimé le document et je suis allé le déposer directement dans la boîte aux lettres à Bruxelles, où je suis arrivé après 23h, in extremis, car à minuit, quelqu’un venait fermer la boîte aux lettres. Heureusement, la technologie bien a évolué depuis...
Et je ne résiste pas à vous partager deux images que 35 ans séparent !
A gauche, une statuette en Or (Egypte), env. 2000 ans av.J.C, analysée au LARN - UNamur (photo 1990) et à droite, copie (en Laiton) de la Dame de Brassempouy, analysée avec ELISA - CERN (2025).
Le « photographe » est le même, la boucle est bouclée…
La proximité entre enseignement et recherche inspire et questionne. Cela permet aux étudiants diplômés de s’orienter dans de multiples domaines de la vie active.
Venez-faire vos études à Namur !
Serge Mathot (mai 2025) - Interview par Karin Derochette
Pour aller plus loin
- Le complexe d’accélérateurs du CERN
- Le Portail de la science, centre d’éducation et de communication grand public du CERN
- Newsroom - juin 2025 | Le Département de physique reçoit une délégation du CERN
- Nnewsroom et article Omalius Alumni - septembre 2022 | : François Briard
CERN - le portail de la science
Cet article est tiré de la rubrique "Alumni" du magazine Omalius #38 (Septembre 2025).
Axel Tixhon, garant scientifique d’un projet historique en réalité augmentée
Axel Tixhon, garant scientifique d’un projet historique en réalité augmentée
C’est une première en Wallonie ! La Citadelle de Dinant propose désormais une visite en réalité augmentée qui plonge les visiteurs au cœur de son histoire. À la manœuvre : la société française Histovery, spécialisée dans les reconstitutions patrimoniales, avec le soutien scientifique d’Axel Tixhon, professeur au Département d’histoire de l’UNamur.
Sur la photo : Édouard Lecanuet, assistant de production chez Histovery, la ministre Valérie Lescrenier en charge du Tourisme et du patrimoine, Marc de Villenfagne, administrateur délégué de la Citadelle de Dinant, et Axel Tixhon, professeur au Département d’histoire de l’UNamur, inaugurent l’HistoPad, outil de reconstitution 3D de l’histoire de la Citadelle de Dinant. Un projet validé scientifiquement par Axel Tixhon.
Grâce à une tablette interactive baptisée HistoPad, le public explore les lieux comme jamais auparavant. En différents points du parcours, les visiteurs découvrent des scènes historiques reconstituées en 3D, appuyées par une documentation rigoureuse et une reproduction fidèle des décors, costumes et objets d’époque.
Trois périodes clés ont été retenues pour cette immersion :
- 1821, époque hollandaise et construction du fort
- 1832, période belge durant laquelle la Citadelle devient prison militaire
- 1914, lors de la Première Guerre mondiale, le site est le théâtre d’affrontements
La rigueur historique au service de l’innovation
Le professeur Tixhon a accompagné toutes les étapes du projet, en tant que membre du comité scientifique. Il a dans un premier temps mis en exergue les événements intéressants d’un point de vue historique et les traces encore visibles aujourd’hui, comme des pièces d’artillerie, une ancienne cuisine ou une boulangerie. Il a également fourni à Histovery une documentation pertinente et fiable.
Une reconstitution historique fidèle, jusqu’au moindre détail
Son expertise a permis d’évaluer la justesse historique des reconstitutions.
Ils m’ont demandé de valider des détails, comme les uniformes de l’armée hollandaise ou le maniement des armes », explique-t-il. « Il fallait aussi éviter les anachronismes. L’équipe d’Histovery avait par exemple affiché un portrait du roi Léopold Ier qui datait de 1850 dans le bureau d’un commandant du fort en 1832. Ils avaient également exposé les blasons actuels des 9 provinces belges qui ne correspondaient pas aux blasons de l’époque. Il a donc fallu trouver le bon portrait et les bons blasons.
L’invisible recomposé grâce aux archives
Certains lieux ont aussi été recréés virtuellement à partir de sources iconographiques anciennes, comme un ingénieux mécanisme en bois qui permettait autrefois d’acheminer l’eau de la Meuse jusqu’à la forteresse.
Histovery, déjà connue pour ses réalisations au château de Chambord, au Palais de papes à Avignon ou encore au Fort Alamo aux États-Unis, signe ici une première wallonne, mêlant patrimoine, innovation et rigueur scientifique. Une réussite qui démontre, une fois de plus, la pertinence du dialogue entre les experts de l’Université de Namur et les acteurs socio-économiques et culturels.
L'institut Patrimoines, transmissions, héritages (PaTHs)
L’institut Patrimoines, Transmissions, Héritages (PaTHs) est une fédération de centres et de groupes de recherche qui ont vu le jour dans et autour de la Faculté de philosophie et lettres. Plusieurs pôles de recherche composent cet institut. Axel Tixhon est membre du pôle HISI (Histoire, sons, images).
Le Département d'histoire de l'UNamur
Comme discipline, l'histoire prospecte le passé humain dans toute sa complexité : populations, économies, techniques, politiques, religions, arts, idéologies, etc.
Le Département de physique reçoit une délégation du CERN
Le Département de physique reçoit une délégation du CERN
En mai 2025, le Département de physique recevait des visiteurs particuliers : deux namurois, Serge Mathot et François Briard, alumni de l’UNamur et membres du CERN. Plusieurs activités étaient au programme, allant de la visite de l’accélérateur à particules, en passant par la vulgarisation scientifique et les séminaires thématiques notamment en sciences du patrimoine. Objectif ? Identifier les domaines ou activités dans lesquels l’UNamur et le CERN pourraient renforcer leur collaboration.
Sur la photo, de gauche à droite : (en haut) Pierre Louette, Directeur du Département de physique ; François Briard, Chef de groupe Portail de la science (CERN) ; Julien Colaux, spécialiste IBA, chercheur en physique ; Boris Hespeels, chercheur en biologie ; Alexandre Mayer, chercheur en physique ; Anne-Catherine Heuskin, chercheuse en physique et biophysique. (en bas) André Füzfa, astrophysicien et chercheur en mathématiques ; Serge Mathot, Referent Applied Physicist (CERN) et Michaël Lobet; chercheur en physique.
L’histoire d’amour entre le CERN et l’UNamur ne date pas d’hier. Le complexe d’accélérateurs et le programme expérimental du CERN sont très différents et bien plus grands que ceux du Département de physique de l’UNamur mais les domaines dans lesquels les deux institutions travaillent ont beaucoup de points communs.
De plus, les deux invités ont une histoire personnelle avec l’UNamur. Le Département de physique a eu le plaisir d’accueillir Serge Mathot, Referent Applied Physicist (CERN) et alumni du Département de physique de l’UNamur (1992) ainsi que François Briard, Chef de groupe Portail de la science (CERN), et alumni de la Faculté d’informatique de l’UNamur (1994).
Les activités ont débuté par une rencontre entre les invités, la Rectrice Annick Castiaux, la Vice-rectrice à la recherche Carine Michiels, le Directeur du Département de physique Pierre Louette et plusieurs autres membres du Département de physique et de biologie. Après une présentation générale de l’Université, les participants ont pointé les missions communes aux deux institutions : la recherche et le transfert de technologies et de connaissances, le service à la société, la vulgarisation scientifique ou encore l’éducation et la formation.
Focus sur les rencontres
Lunch de la physique – Présentation du CERN
Le lunch de la physique est la rencontre mensuelle entre les étudiants et membres du département de physique et un professionnel, alumni ou non, venant expliquer son parcours et ce qu’il fait au quotidien en tant que physicien.
Durant cette rencontre à laquelle participaient environ 80 personnes, François Briard et Serge Mathot ont présenté le CERN, le plus grand laboratoire pour la physique des particules du monde. La mission du CERN est de comprendre les particules les plus élémentaires et les lois de notre univers.
A l’issue de ce séminaire, les étudiants sont ressortis avec des étoiles plein les yeux. En effet, les possibilités de stages ou même de premier emploi au CERN sont possibles pour les physiciens mais aussi dans de nombreux autres domaines.
Votre formation en physique à l’UNamur est votre meilleur sésame pour être engagé au CERN. C’est plus qu’un diplôme en physique des particules !
Certains programmes de stage au CERN répondent particulièrement bien aux demandes des jeunes étudiant-e-s belges.
La grande majorité des physiciens qui travaillent avec le CERN (plus de 13 000) sont en fait envoyés au CERN pour une période plus ou moins longue par leurs instituts de recherche nationaux qui les emploient. Le CERN offre une opportunité exceptionnelle de développer une expérience internationale avec d'excellentes conditions et dans un environnement unique au monde ! De quoi inspirer nos jeunes étudiants !
La visite de l’accélérateur de particules ALTAÏS et des équipements de la plateforme SIAM
Capable de générer des faisceaux d'ions constitués de n’importe quel élément stable avec des énergies allant jusqu'à 16 Mega electron-Volt (MeV), l’accélérateur de particules ALTAÏS est utilisé dans divers domaines de recherche fondamentale ou recherche appliquée, notamment au travers de partenariats industriels. Le plus gros accélérateur linéaire actuel du CERN permet de produire des faisceaux de particules allant jusqu’à 160 MeV.
Rencontre avec les membres du projet ARC PHOENIX complété par un séminaire en sciences du patrimoine donné par Serge Mathot.
Le projet d'Action Recherche Concertée (ARC) PHOENIX vise à renouveler notre compréhension des parchemins médiévaux et des pièces de monnaie antiques. L'intelligence artificielle sera exploitée pour analyser les données générées par la caractérisation des matériaux.
Cette étude conjointe entre le Département de physique et le Namur Institute of Structured Matter (NISM) et le Département d’histoire et l'Institut Patrimoines, Transmissions, Héritages (PaTHs) permettra d'aborder les questions relatives à la chaîne de production et à l'utilisation de ces objets et matériaux dans les sociétés passées.
En parallèle, Serge Mathot a présenté un séminaire en sciences du patrimoine auquel une cinquantaine de personnes ont participé. Il a notamment présenté sa recherche et le tout nouvel accélérateur ELISA: un accélérateur miniaturisé permettant de délivrer un faisceau de protons de 2 MeV utilisé pour réaliser de véritables mesures au Portail de la science.
Rencontre avec François Briard autour de la vulgarisation scientifique
Avoir l'opportunité d'échanger avec François Briard, Chef de groupe du Portail de la science du CERN est une chance rare. Comparer les activités de vulgarisation a permis d'ouvrir de nouvelles pistes, de découvrir et de partager les approches, d'évaluer ce qui fonctionne ou non, en fonction du public cible. Un enrichissement fort satisfaisant pour les membres présents du Confluent des Savoirs (CDS), le service de sensibilisation et de diffusion de la recherche de l’Université de Namur.
Le Portail de la science du CERN est un lieu où l'on peut partir à la découverte du CERN et de la science en vivant des expériences authentiques et innovantes : expositions multimédia immersives, ateliers pratiques en labo, spectacles scientifiques, événements mariant science et culture, ateliers de prototypages sur le thème de l'innovation, visites de sites du CERN, le tout accompagné par du personnel du CERN.
BD Physix - L'énergie
Les professeurs André Füzfa et Michaël Lobet ont pu présenter le projet de bande dessinée réalisée avec l’auteur Jean-Marc Dubois.
Le thème? L’énergie !
Quoi de plus normal que d’en parler avec François Briard, vulgarisateur en chef au CERN, qui est intéressé par ce projet de vulgarisation sur un support accessible aux personnes de 7 à 77 ans !
Rencontre sur la thématique de la biophysique
La professeure Anne-Catherine Heuskin et le docteur Boris Hespeels travaillent actuellement sur le projet BEBLOB, un projet Belspo avec le soutien de l’ESA, dans le cadre de l’alliance UNIVERSEH (European Space University for Earth and Humanity). Ils s’intéressent notamment à ses étonnantes capacités à résister à de fortes doses de radiation.
Anne-Catherine Heuskin travaille également en radiobiologie. Les particules sont utilisées pour irradier des cellules cancéreuses afin de détruire leur matériel génétique et les empêcher de proliférer : c’est la base de la radiothérapie et de la protonthérapie.
Rencontre avec la FaSEF en ce qui concerne les opportunités de formation des enseignants.
La rencontre a permis d’asseoir la volonté de la FaSEF et de l’UNamur de s’impliquer dans la coordination en Belgique francophone du « Belgian National Teacher Programme » que le CERN souhaite relancer dès 2026. Une réflexion a aussi été initiée concernant d’autres pistes en formation d’enseignants Telle qu’ une intervention prochaine du CERN à la « Salle des Pros », le lieu rassemblant la formation aux différents acteurs de la formation à l'enseignement à l’UNamur.
Une visite du TRAKK
Le TRAKK est le hub créatif namurois porté par 3 partenaires complémentaires sur le terrain : le BEP, le KIKK, et l'UNamur. Outre le lieu, François Briard a pu visiter le ProtoLab , qui fait le lien entre les idées et l'industrie en étant un pôle de recherche et développement décentralisé accessibles aux PME et porteurs de projet en proposant des accompagnements poussés dans le prototypage de produits ou de services.
Les invités du CERN
François Briard - Chef de groupe Portail de la science du CERN, alumni UNamur 1994
Ses spécialités :
- Les systèmes d’information, les applications administratives et les base de données (Oracle)
- La communication grand public
- La logistique d’accueil des visiteurs
- L’organisation d’évènements jusqu’à 80 000 participants.
Diplômé en droit et gestion des technologies de l’information (DGTIC) en 1994 après sa licence et maîtrise en informatique obtenue en 1993, François Briard travaille au CERN, l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire de Genève, le plus grand laboratoire en physique des particules au monde.
Durant son cursus scolaire, effectué 100% à l'UNamur, il a été vice-président de la Régionale namuroise et délégué des étudiants durant ses années de candidatures en sciences économiques et sociales, option informatique.
Grâce à la formation pluridisciplinaire dispensée à l’UNamur, il a pu saisir plusieurs occasions de réorienter sa carrière au sein du CERN où il a été ingénieur systèmes d’information à partir de 1994 puis, à partir de 2014, , a redirigé sa carrière vers la communication grand-public, jusqu’à devenir Chef de groupe du Portail de la science, qui est le centre de communication grand public du CERN.
Serge Mathot - Referent Applied Physicist au CERN, alumni UNamur 1992
Ses spécialités
- Ion Beam Analysis (IBA)
- Métallurgie, brasage sous vide
- Radio-Frequency Quadrupole (RFQ) linacs, sources d’ions
Serge Mathot obtient son doctorat en sciences appliquées à l’UNamur en 1992, après sa licence en sciences physique en obtenue en 1985.
Il effectue ensuite un post-doctorat au Joint Research Center (EU science hub) de Geel, qui a pour vocation de rassembler des compétences pluridisciplinaires pour développer de nouvelles méthodes de mesure et des outils tels que des matériaux de référence.
Il parfait son expertise en métallurgie physique avant d’être engagé au CERN en 1995 comme Referent Applied Physicist. Il a travaillé sur de nombreux projets de recherche (CLOUD, MACHINA, ELISA…) et a développé de nombreuses pièces pour la fabrication des accélérateurs du CERN.
Le CERN
Le CERN, l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire, est l’un des plus grands et des plus prestigieux laboratoires scientifiques du monde. Il a pour vocation la physique fondamentale, la découverte des constituants et des lois de l’Univers. Il utilise des instruments scientifiques très complexes pour sonder les constituants ultimes de la matière : les particules fondamentales. En étudiant ce qui se passe lorsque ces particules entrent en collision, les physiciens appréhendent les lois de la Nature.
Les instruments qu’utilise le CERN sont des accélérateurs et des détecteurs de particules. Les accélérateurs portent des faisceaux de particules à des énergies élevées pour les faire entrer en collision avec d'autres faisceaux ou avec des cibles fixes. Les détecteurs, eux, observent et enregistrent le résultat de ces collisions.
Fondé en 1954, le CERN est situé de part et d’autre de la frontière franco-suisse, près de Genève. Il a été l’une des premières organisations à l'échelle européenne et compte aujourd’hui 25 États membres, dont la Belgique.
Les programmes d’études en physique à l'UNamur
De l’infiniment petit à l’infiniment grand, des particules élémentaires aux galaxies, vous avez soif de comprendre le pourquoi et le comment des phénomènes naturels que vous observez ? La physique répond à toutes vos questions.
Un nouvel élan pour les sciences humaines et sociales à l’UNamur
Un nouvel élan pour les sciences humaines et sociales à l’UNamur
A l’UNamur une nouvelle plateforme dédiée à la recherche en sciences humaines et sociales (SHS) voit le jour. Objectif ? Offrir aux chercheuses et chercheurs en SHS, un soutien méthodologique adapté à leurs besoins et renforcer l’excellence en SHS à l’UNamur. Cette plateforme, SHS Impulse, fournira divers services tels qu’un apport financier pour des formations, de la consultance, des accès à des ressources, ou encore des achats de logiciels en cofinancement.
Qu’elles portent sur la linguistique, l’économie, la politique, le développement durable, le droit, l’histoire, les sciences de l’éducation, la littérature, ou encore la traduction, les recherches en sciences humaines et sociales sont autant éclectiques que riches et primordiales pour aborder les enjeux de la société. A l’UNamur sur les onze instituts de recherches que compte l’institution, sept sont directement concernés par la recherche en SHS. Si une forte complémentarité dans ces domaines de recherche est observée, une meilleure mutualisation des moyens, un partage et un accès plus aisé à certains services, ressources, ou supports permettent de soutenir et de renforcer l’excellence de la recherche en SHS à l’UNamur. C’est dans cette optique que la plateforme SHS impulse vient d’être créée.
Nous sommes partis des besoins des chercheurs en SHS pour établir quatre axes développés au sein de cette plateforme
Articulation des ressources autour de 4 axes
- Axe 1 – Soutien à l’acquisition de base de données, ressources documentaires et logiciels
- Axe 2 - Subvention de formations de pointe pour l’utilisation de méthodes spécialisées
- Axe 3 - Cofinancement de l’accès à la plateforme SMCS "Support en Méthodologie et Calcul Statistique" de l’UCLouvain, grâce à un partenariat interuniversitaire.
- Axe 4 - Mise en place d’un espace SHS, contenant un laboratoire pour la passation d’expériences et des outils de travail partagés favorisant les échanges entre chercheurs.
Perspectives
Cette initiative, lancée en janvier 2025, répond aux défis spécifiques rencontrés par les chercheurs en SHS. L’objectif à long terme est de pérenniser et d'élargir les services. « Nous allons aussi engager un chercheur expert en analyse méthodologique en SHS qui pourra informer des méthodologies innovantes et encadrer la conception méthodologique des projets de recherche », souligne Sandrine Biémar, vice-doyenne de la Faculté des Sciences de l'Education et de la Formation de l'UNamur, membre de l’institut IRDENA et du comité de gestion de SHS Impulse. « Le souhait est aussi de soutenir le réseautage entre les chercheurs en SHS de l’UNamur et d’être un levier pour la mise ne place de projet interdisciplinaire », ajoute Sandrine Biémar.
L’équipe de gestion de la plateforme est formée par les représentants des différents instituts SHS de l'université et veille à une gestion efficace des ressources. L'impact de la plateforme sera évalué pendant sa phase initiale (2025-2027), ce qui permettra de définir les stratégies pour sa pérennisation et son développement.
Événements
Fonder, bâtir, prier. Aux origines des abbayes de moniales cisterciennes dans les Pays-Bas méridionaux (XIIIe siècle)
Organisé sur le site de l’ancienne abbaye Notre-Dame du Vivier, ce colloque entend cerner les raisons du succès des mulieres religiosae avant 1250, les circonstances concrètes dans lesquelles les fondations et affiliations se sont déroulées, ainsi que les modalités de la pérennisation institutionnelle et matérielle des communautés jusqu’au terme du XIIIe siècle. Cette exploration du temps des origines s’appuiera sur un dialogue poussé entre historiens et archéologues, qui se veut être la spécificité de la rencontre.
Le succès du monachisme cistercien féminin dans les Pays-Bas méridionaux au XIIIe siècle – plus d’une quarantaine de maisons dans les diocèses de Liège et de Cambrai – est un puissant révélateur des aspirations d’une société en transformation, qui s’enthousiasme pour les nouvelles formes de spiritualité et de vie religieuse. Pour autant, le phénomène reste étonnamment peu étudié, malgré la richesse des sources archéologiques et historiques.
Au programme
Jeudi 11 décembre 2025
9h30 : Accueil
10h00 : Introduction par le comité organisateur du colloque
Session 1 – Présidence : Marie-Élisabeth Henneau (Université de Liège)
10h30 : Alexis Grélois (Université de Rouen-Normandie, GRHis) – L’appartenance des moniales à l’ordre cistercien (XIIe-XIIIe siècle) : faux débats et vraies questions
11h30 : Pause-café
11h45 : Michel Dubuisson (Abbaye de Villers asbl), Patrice Gautier (Musées royaux d’Art et d’Histoire), Louise Hardenne (Musées royaux d’Art et d’Histoire) – L’abbaye de La Cambre dans la filiation villersoise
12h35 : Pause repas
Session 2 – Présidence : Jeroen Deploige (Universiteit Gent)
13h40 : Marie-Christine Laleman (Ville de Gand), Els De Paermentier (Universiteit Gent) – L’abbaye de la Byloque à Gand : entre mémoire archéologique et richesse d’archives
14h30 : Pierre-Hugues Tilmant (SPW, AWaP), Marie Verbeek (SPW, AWaP), Sarah Cremer (Institut royal du Patrimoine artistique), Nicolas Ruffini-Ronzani (Université de Namur/Archives de l’État à Namur) – Dossier de fondation de l’abbaye Notre-Dame du Vivier : l’archéologie permet-elle de lever un coin du voile ?
15h20 : Pause-café
15h40 : François De Vriendt (Société des Bollandistes) – Mémoire et dévotion dans les communautés féminines du Hainaut et du Namurois. Quelle place pour les figures et les traditions locales ?
16h30 : Robin Moens (FWO/KU Leuven) – (Que) des murs spirituels ? La spiritualité des mulieres religiosae clôturées dans et hors de l’espace monastique
17h20 : fin de la première journée
18h00 : verre de l’amitié offert par le SPW
Vendredi 12 décembre 2025
Session 3 – Présidence : Geneviève Laurent (SPW, AWaP)
9h00 : Philippe Mignot (SPW, AWaP) – L’abbaye de Clairefontaine : données archéologiques sur les origines
9h50 : Vincent Debonne (Vlaamse Overheid–Agentschap Onroerend Erfgoed), Robin Moens (FWO/KU Leuven) – Des sœurs un peu plus lentes que nous le pensions. L’abbaye cistercienne du Val-des-Vierges près d’Audenarde
10h40 : Pause-café
11h00 : visite de l’ancienne abbaye Notre-Dame du Vivier, en compagnie des archéologues de l’AWaP
12h00 : pause repas
Session 4 – Présidence : Mathieu Piavaux (Université de Namur)
13h00 : Virginie Boulez (SPW, AWaP), Alain Marchandisse (FNRS/Université de Liège) – La Paix-Dieu 1240-1244. Fondation d’une abbaye de cisterciennes sous l’épiscopat de Robert de Thourotte. Dialogue des sources historiques et archéologiques
13h50 : Marie Demelenne (Musée royal de Mariemont), Patrice Gautier (Musées royaux d’Art et d’Histoire), Jean-François Nieus (FNRS/Université de Namur) – L’ermite, la dame et les clercs. Aux origines de l’abbaye de L’Olive (Morlanwelz)
14h40 : pause-café
15h00 : Emmanuel Bodart (Archives de l’État à Namur) – L’abbaye de Félixpré près de Givet. Nouvelles révélations sur sa fondation et sa dotation (1246-1266)
15h30 : Paul Lambrechts (Herita vzw) – L’abbaye d’Herkenrode, un millénaire d’histoire : comment interpréter mythes, fouilles et sources, et comment les incorporer dans un projet pour l’avenir ?
16h00 : Benoît Rouzeau (Université de Picardie Jules Verne, Trame UR 4284/ LAMOP UMR 858) – Conclusions générales
16h30 : fin du colloque
Comité organisateur
- Aurore Carlier - Société archéologique de Namur
- Patrice Gautier - Musées royaux d’Art et d’Histoire
- Xavier Hermand - Université de Namur
- Fiona Lebecque - Société archéologique de Namur
- Jean-François Nieus - FNRS/Université de Namur
- Matthieu Pignot - FNRS/Université de Namur
- Nicolas Ruffini-Ronzani - Université de Namur/Archives de l’État
- Pierre-Hugues Tilmant - SPW, AWaP
- Marie Verbeek - SPW, AWaP
Informations pratiques
Le comité organisateur des journées d’étude tient à remercier les propriétaires de l’abbaye Notre-Dame du Vivier pour leur accueil et la mise à disposition des locaux.
Autour de ces Journées d’étude gravite une multitude d’évènements consacrés à l’Abbaye Notre-Dame du Vivier de Marche-les-Dames. Pour en savoir plus, consultez le programme sur www.lasan.be
Fernand Peloux (CNRS/Université de Toulouse)
Fernand Peloux, Eulalie, Juste et Rufine. Écriture, réécriture et transmission des Passions de saintes de l'Hispanie antique.
Laetitia Ciccolini (Sorbonne Université)
L'Enchiridion d'Augustin à travers ses sommaires : circulation, réception, usages