L’institut Patrimoines, Transmissions, Héritages (PaTHs) est une fédération de centres et de groupes de recherche qui ont vu le jour dans et autour de la Faculté de philosophie et lettres depuis quelques années. 

Le rapprochement des chercheurs actifs dans ces groupes doit conduire à favoriser une approche diachronique des phénomènes sociaux et culturels au sens le plus large et aussi à intensifier la collaboration entre des « sciences humaines » ordinairement perçues comme complémentaires, mais dont les objets et les méthodes de recherche présentent en fait une grande hétérogénéité.

Logo PaTHs

L’institut PaTHs se distingue par la mise en exergue des démarches d’analyse critique des « traces » du passé (écrites, matérielles, monumentales, paysagères, visuelles, sonores…), jusqu’à placer la « trace » elle-même au coeur du questionnement scientifique.

Cette orientation épistémologique, héritée d’une longue tradition de recherche à l’UNamur, prend appui sur des socles de compétences disciplinaires fondamentales (critique historique, critique philologique, méthodes d’étude du bâti, etc.) pour construire des méthodes d’analyse performantes qui conduisent à des interprétations innovantes.

La vigueur même des savoir-faire disciplinaires rend possibles – et c’est là une seconde spécificité de PaTHs – des ouvertures audacieuses vers les sciences exactes, qui ont déjà été initiées par la plupart des centres et groupes affiliés à l’institut.  En témoignent les collaborations de LIATEC et d'AcanthuM avec des géologues et celles de PraME avec des physiciens et des chimistes.

Les pôles de recherche

AcanthuM (Patrimoine monumental, archéologique et artistique)

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ARaiRe (Recherches namuroises en histoire Rurale, 1500-1850)

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Fontes Antiquitatis

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HiSI (Histoire, sons et images)

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PraME (Pratiques Médiévales de l’Ecrit)

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À la une

Actualités

Appels FNRS 2024 : Focus sur l’Institut PaTHs

Histoire de l'art et archéologie

Deux chercheurs de l’Institut Patrimoines, Transmissions, Héritages (PaTHs) viennent d’obtenir des financements du F.R.S – FNRS à la suite des appels dont les résultats ont été publiés en décembre 2024. L’institut PaTHs est une fédération de centres et de groupes de recherche qui ont vu le jour dans et autour de la Faculté de philosophie et lettres.  L’institut se distingue par la mise en exergue des démarches d’analyse critique des « traces » du passé (écrites, matérielles, monumentales, paysagères, visuelles, sonores…), jusqu’à placer la « trace » elle-même au cœur du questionnement scientifique. 

René Preys, Danielle Leenarts et les logos de PaTHs et FNRS

La vigueur des savoir-faire disciplinaires au sein de PaTHs rend possibles des ouvertures audacieuses vers les sciences exactes, qui ont déjà été initiées par la plupart des 5 centres et groupes affiliés à l’institut : AcanthuM (Patrimoine monumental, archéologique et artistique), aRaiRe (Recherches namuroises en histoire Rurale), Fontes Antiquitatis, HiSI (Histoire, sons et images) et PraME (Pratiques médiévales de l’écrit).

Le Projet de Recherche (PDR) « Le mammisi romain de Dendera » de René Preys

René Preys – Pôles AcanthuM et Fontes Antiquitatis de l’Institut PaTHs - est égyptologue, professeur et membre du Département Archéologie et Sciences de l'art de la Faculté de Philosophie et lettres de l’UNamur et Directeur de l’Association égyptologique Reine Elisabeth.  Il a obtenu un financement PDR pour un projet intitulé « Le mammisi romain de Dendera : la création d'un monument pour les dieux, de la conception théologique à la gravure des parois ».

Le mammisi romain de Dendera et décoration des parois extérieures
Le mammisi romain de Dendera et décoration des parois extérieures

Le mammisi ou maison de naissance est un élément architectural typique des temples égyptiens de la période gréco-romaine. Le mammisi romain de Dendera, datant de la période nerva-antonine (2e siècle de notre ère), est le dernier spécimen de ce type et incarne la synergie de 400 ans de traditions et d'innovations. Le mammisi était dédié à l'enfant-dieu et célébrait sa (re)naissance comme une garantie des cycles naturels et donc de la prospérité de l'Égypte. 

Ce projet vise à reconstituer les processus intellectuels et matériels qui ont dû être mis en place pour réaliser le projet architectural. Des prêtres qui rassemblaient les idées théologiques aux hiérogrammates qui écrivaient les textes et concevaient la décoration sur papyrus, des architectes et ouvriers qui érigeaient les murs aux graveurs qui transféraient le concept de la décoration du papyrus aux murs, ce projet se propose d'étudier ce monument sous différents angles afin d'identifier la chaîne opérationnelle d'un projet architectural. 

Les missions en Égypte produiront une nouvelle publication conforme aux normes modernes de l’épigraphie et une traduction de tous les textes. Ceci permettra d’étudier l’agencement de la décoration du monument constituée de scènes d’offrandes et de textes selon les règles que les égyptologues ont appelé « la grammaire du temple » et de comprendre la relation entre l’image et le texte. 

Le projet fournira ainsi la première étude détaillée de la théologie des deux enfants-dieux de Dendera. Il analysera le système hiéroglyphique, caractéristique des textes de la période romaine, et examinera les murs pour définir les techniques de gravure des anciens artisans. Enfin, il replacera le mammisi dans un contexte plus large afin de mettre en évidence les stratégies architecturales des empereurs de la dynastie nerva-antonine en Égypte.

Lire nos articles précédents sur le sujet

René Preys : l’archéologue qui se penche sur le menu des Égyptiens : https://www.unamur.be/fr/newsroom/rene-preys-larcheologue-qui-se-penche-sur-le-menu-des-egyptiens

Egypte : comprendre la rénovation du kiosque du temple d’Amon-Rê : https://www.unamur.be/fr/newsroom/egypte-comprendre-la-renovation-du-kiosque-du-temple-damon-re

Photo de René Preys examinant des hiéroglyphes

Le Crédit de Recherche (CDR) « (Faire) face au nucléaire » de Danielle Leenaerts

Danielle Leenaerts – Pôle AcanthuM de l’Institut PaTHs – est professeure d’Histoire de l’art contemporain au Département archéologie et sciences de l’art de la Faculté de Philosophie et Lettres de l’UNamur.  Elle a obtenu un financement CDR pour un projet intitulé « Étude des esthétiques et contextes de création de 10 corpus photographiques internationaux représentant les effets avérés ou les risques potentiels de la radioactivité ».

Photo de Danielle Leenaerts

Ces vingt dernières années, plusieurs travaux d’artistes photographes ont donné une visibilité aux effets de la radioactivité - principalement suite aux catastrophes nucléaires de Tchernobyl et de Fukushima -, ou encore aux risques associés à l’enfouissement des déchets radioactifs. 

Les séries du Japonais Takashi Arai, du Suisse Julian Charrière, des Français David Fathi, Guillaume Herbaut, Jacqueline Salmon, Anaïs Tondeur et Lucas Chastel, des Allemands Jürgen Nefzger et Wim Wenders ainsi que de la Belge Cécile Massart ont été sélectionnées.

Cinq objectifs sont poursuivis dans cette recherche: 

  • analyser les contextes de ces productions artistiques ; 
  • définir les intentions de leurs auteurs, au regard de l’ensemble de leur œuvre et de leur contribution à une culture du nucléaire ;
  • étudier les esthétiques de leurs créations, relativement à la matérialité de la photographie, sa nature d’empreinte, de trace, de témoignage ou encore de représentation ;
  • évaluer la réception publique de ces œuvres distinctes ;
  • contribuer, par la mise en relation dialogique de ces œuvres, leur analyse et leur diffusion, à une culture nucléaire nourrie par l’expression artistique.

Une méthode comparative s’appliquera à l’étude des différentes séries du corpus pour en dégager les spécificités, convergences et/ou divergences, évaluées au regard de la littérature scientifique disponible dans le champ des arts visuels et des sciences humaines sur le nucléaire et ses représentations. Un travail de terrain sera entrepris par le biais d’interviews menés avec chaque photographe.

Dans la perspective des études culturelles, cette recherche s’inscrit dans une démarche d’analyse de la construction des représentations et des savoirs, dégagée de partis pris mais investie dans des débats sociétaux auxquels participent également, par leurs activités respectives, le centre d’art et la maison d’éditions partenaires de ce projet de recherche qui en diffuseront les résultats via :

  • une exposition programmée au Centre d’art Le Delta (Namur, mars-juillet 2026)
  • une journée d’études associant une partie des artistes exposés (UNamur, mars 2026)
  • un ouvrage à paraître aux éditions La Lettre Volée (Bruxelles) (printemps 2026)

Le financement du FNRS permettra de mener à bien les interviews des artistes concernés, tant en Belgique qu’en France et en Allemagne, mais aussi de garantir la diffusion de cette recherche, par le financement d’une partie du livre et de la communication de l’exposition dans lesquels elle prendra forme.

FNRS, la liberté de chercher

Chaque année, le F.R.S.-FNRS lance des appels pour financer la recherche fondamentale.  Il a mis en place une gamme d'outils permettant d’offrir à des chercheurs, porteurs d’un projet d’excellence, du personnel scientifique et technique, de l’équipement et des moyens de fonctionnement.

Logo FNRS

Pour en savoir plus

21 nouveaux financements F.R.S.-FNRS pour la recherche à l’UNamur

Institution

Le F.R.S.-FNRS vient de publier les résultats de ses différents appels 2024. Appels équipement, crédits et projets de recherche, bourses de doctorat FRIA et Mandant d’Impulsion Scientifique (MIS), les instruments sont nombreux pour soutenir la recherche fondamentale. Découvrez les résultats de l’UNamur en détail.

Deux chercheurs dans un laboratoire

L’appel « crédits et projets de recherche » a permis d’obtenir 14 financements pour de nouveaux projets ambitieux. Parmi ceux-ci, notons deux financements « équipement », cinq financements « crédits de recherche (CDR) », sept financements « projets de recherche (PDR) » dont un en collaboration avec « l’University of Applied Sciences and Arts of Western Switzerland ». L’appel de soutien à la recherche doctorale FRIA financera 6 bourses de doctorat.  

Un prestigieux Mandat d’Impulsion Scientifique (MIS) a également été obtenu.  Ce financement de 3 ans permet de soutenir de jeunes chercheurs permanents désireux de développer un programme de recherche original et novateur en acquérant leur autonomie scientifique au sein de leur département. 

Les résultats en détail

Appel Equipement 

  • Max Collinet, Institut ILEE
  • Catherine Michaux, avec Stéphane Vincent et Guillaume Berionni, co-promoteurs, Institut NISM

Appel Crédits de recherche (CDR)

  • Thierry Arnould, Institut NARILIS
  • Thomas Balligand, Département de Médecine 
  • Danielle Leenaerts, Institut PaTHs
  • Denis Saint-Amand, Institut NaLTT
  • Elio Tuci, Institut NADI

Appel Projets de recherche (PDR)

  • Nathalie Burnay, en collaboration avec « l’University of Applied Sciences and Arts of Western Switzerland », Institut Transitions (Sous réserve de l’acceptation du SNSF Suisse)
  • Catherine Guirkinger, Institut DEFIPP, co-promoteur en collaboration avec l’UCLouvain 
  • Luca Fusaro, Institut NISM
  • Laurence Meurant, Institut NaLTT
  • René Preys, Institut PaTHs
  • Stéphane Vincent, Institut NISM, co-promoteur en collaboration avec l’UCLouvain
  • Johan Wouters, Institut NISM, co-promoteur en collaboration avec l’UCLouvain

Fonds pour la formation à la Recherche dans l’Industrie et dans l’Agriculture (FRIA)

  • Alix Buridant - Promoteur : Henri-François Renard, Institut NARILIS ; Co-promoteur : Medical University of Innsbruck, Innsbruck - Autriche -
  • Constance De Maere d’Aertrycke - Promoteur Nicolas Gillet, Institut NARILIS
  • Noah Deveaux - Promoteur : Benoît Champagne, Institut NISM
  • Nicolas Dricot - Promotrice : Muriel Lepère, Institut ILEE ; Co-promoteur : Bastien Vispoel, Institut ILEE et Université Grenoble Alpes
  • Laurie Marchal - Promoteur Thierry Arnould.  Co-promotrice : Patricia Renard.  Institut NARILIS
  • Léa Poskin - Promotrice : Catherine Michaux, Institut NISM ; Co-promoteur : Jean-Pierre Gillet, Institut NARILIS

 Mandat d’Impulsion Scientifique (MIS)

  • Arthur Borriello, Institut Transitions

Félicitations à tous et toutes !

Les missions du F.R.S.-FNRS

Le Fonds de la Recherche Scientifique - FNRS a pour mission de développer la recherche scientifique fondamentale dans le cadre d’initiatives présentées par les chercheurs. Il favorise la production et le développement des connaissances en soutenant, d’une part, les chercheurs à titre individuel et en finançant, d’autre part, des programmes de recherche poursuivis au sein des laboratoires et services situés principalement dans les universités de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Fondé sur le seul critère de l’excellence scientifique, le soutien financier du F.R.S.-FNRS s’exerce selon plusieurs modalités. De nombreux appels à financement sont lancés chaque année pour soutenir la recherche fondamentale à tous les niveaux de carrière des chercheurs.

Nos chercheurs dans la « World's Top 2% Scientists list »

Ranking

L’Université de Stanford a publié un classement prestigieux qui met en lumière les chercheurs les plus influents dans un large éventail de domaines scientifiques. Cette liste, établie sur base de critères bibliographiques, vise à fournir un moyen normalisé d'identifier les leaders scientifiques mondiaux. Il s’agit d’un critère parmi d’autres permettant d’évaluer la qualité de la recherche scientifique. Douze chercheurs de l’Université de Namur en font partie !

Top 2% scientists

Cette liste, créée par l'Université de Stanford et publiée en août 2024 est compilée en collaboration avec le laboratoire ICST d’Elsevier à partir de données Scopus, vise à fournir un moyen normalisé d'identifier les meilleurs scientifiques du monde et de reconnaître les scientifiques qui ont eu un impact significatif sur leurs domaines respectifs.

Bien que cette liste ait été adoptée par de nombreuses institutions comme une mesure fiable de l'impact de la recherche, elle n’est pas l’unique moyen d’évaluer la recherche.  Se basant strictement sur des données bibliométriques, elle fait aussi l’objet de critiques. 

Depuis septembre 2023, l’Université de Namur renforce d’ailleurs son engagement pour la mise en place d’une réforme de l’évaluation de la recherche avec la signature de l’accord « Coalition for Advancing Research Assessment (CoARA) »

Cet accord engage l’institution à respecter une série de principes, notamment une prise en compte de la diversité des carrières et de la mise en valeur de critères qualitatifs de la recherche au lieu de se baser uniquement sur des données bibliométriques (donc quantitatives). 

Les chercheurs de l’Université de Namur mis à l’honneur

La liste est mise à jour chaque année, avec des données sur l'ensemble de la carrière et des impacts sur une seule année, dans un souci de transparence et de pertinence. 

Les critères de mesure utilisés

Une variété de mesures bibliométriques sont prises en compte afin de garantir une représentation juste et équilibrée des travaux des chercheurs. 

  • Le C-score : ce score composite est basé sur divers facteurs bibliométriques, notamment le nombre total de citations. 
  • Le h-index : cet indicateur d’impact prend en compte le nombre de publications d’un chercheur ainsi que le nombre de leurs citations.
  • Les percentiles des domaines et sous-domaines : les scientifiques sont classés en 22 grands domaines et 176 sous-domaines. Seuls ceux qui se classent dans les 2 % supérieurs de leur sous-domaine sont pris en compte. 
  • L’impact sur l'ensemble de la carrière ou sur une seule année : le classement est disponible à la fois pour l'impact sur l'ensemble de la carrière et pour les performances sur une seule année, ce qui permet de mieux comprendre la contribution à long terme et les réalisations récentes.

L’excellence de la recherche

Figurer parmi ces 2 % de scientifiques les plus performants est une donc reconnaissance prestigieuse de la contribution d'une personne à la science et démontre l'excellence de sa recherche, renforçant sa réputation dans le monde universitaire et dans l'industrie. 

Le classement offre une visibilité dans toutes les disciplines, attirant l'attention sur des travaux qui, autrement, pourraient rester dans une niche ou être sous-appréciés. Il sert également de point de référence aux institutions et aux gouvernements pour évaluer l'influence de leurs programmes de recherche.

De nombreuses institutions utilisent ce classement pour mesurer le succès de leur faculté, ou autre entité, ce qui peut aussi renforcer la crédibilité au sein de la communauté universitaire.

Cette liste encourage les scientifiques à se concentrer sur la production d'une recherche de haute qualité et ayant un impact plutôt que sur la recherche de la quantité.

En compilant des données provenant de tous les domaines scientifiques et en proposant une approche équitable, basée sur des mesures, ce classement ne célèbre pas seulement les réalisations individuelles, mais souligne aussi l'importance d'une recherche ayant un impact sur l'avancement des connaissances.  Il reste pourtant à nuancer, puisqu’il ne tient compte que de données quantitatives, qui ne sont pas forcément représentatives de toute la diversité de la recherche.

D'après une autre base de données, celle de l'UNESCO, le nombre de chercheurs dans le monde augmenterait de 300 000 par an, atteignant aujourd’hui les 9 millions.  Le Top 2% comporte 200 000 noms dont douze chercheurs de l’Université de Namur.

Félicitation à eux pour leur recherche d’excellence et pour cette reconnaissance mondiale prestigieuse !

L'exposition « Même pas peur ! » : entre pédagogie, expérience et engagement

Histoire
Patrimoine, culture et sociétés

Le loup, longtemps banni de nos contrées, a fait un retour remarqué en Wallonie depuis 2016. Cet être mystérieux, désormais protégé, suscite autant de fascination que de crainte. Par le biais d’une exposition, tenue dans le cadre du cours de Projet culturel, des étudiants et étudiantes de troisième année de bachelier en histoire ont retracé l’histoire du loup. Du 11 au 27 avril 2024, l'exposition intitulée "Même pas peur ! Une évolution de l'image du loup à travers les siècles" conviait les publics à plonger au cœur d’une exploration historique. 

Loup

Cet article est tiré de la rubrique "Tomorrow Learn" du magazine Omalius de juin 2024.

Sous la direction de la professeure Isabelle Parmentier, elle est le fruit de deux collaborations. D’une part, les futurs historiens et historiennes ont bénéficié de l’expertise de Julie Duchêne, doctorante FRESH/FNRS au sein du PolleN (Pôle de l'histoire environnementale de l'Université de Namur) et de l’Institut ILEE (Institute of Life, Earth and Environment) de l’UNamur. À travers une recherche interdisciplinaire et innovante, elle a décidé de se pencher sur l’histoire du loup en Wallonie du 18e au 20e siècle. En tant que commissaire scientifique du projet, Julie Duchêne a apporté des données historiques, paléogénétiques et éthologiques pour construire l’exposition. 

D’autre part, les podcasts HECTOR "Histoire(s) du grand méchant loup" (série 4 - épisode 1) et "Les diplomates" (série 4 - épisode 2) de Céline Rase, docteure en histoire, ont servi de point de départ à la construction du fil rouge de l’exposition. En tant que source supplémentaire, ces podcasts ont apporté une dimension narrative à l’exposition.

En conjuguant les données scientifiques de Julie Duchêne avec les récits évocateurs de Céline Rase, le projet se voulait à la fois instructif et culturel. L’exposition reflétait une évolution chronologique montrant les variations de l'image du loup dans l'Histoire, tantôt positive, tantôt négative. Et ce, afin de mettre en lumière les débats liés à la situation actuelle du retour du loup aujourd’hui. 

Un parcours pédagogique innovant

L'exposition "Même pas peur ! Une évolution de l'image du loup à travers les siècles" proposait bien plus qu'une simple immersion dans l'histoire du loup en Wallonie. Ce projet pédagogique ambitieux incarne la fusion entre la recherche scientifique et la vulgarisation du savoir, tout en offrant une expérience professionnalisante aux étudiants et étudiantes. « Le projet de l’exposition comporte deux objectifs pédagogiques », détaille Isabelle Parmentier, professeure en histoire et coordinatrice de l’exposition. « Le premier consiste à explorer un mode de communication du savoir scientifique plus axé sur le grand public. Le deuxième objectif est de permettre aux apprenants de se plonger dans une forme plus aboutie de réalisation. En effet, celle-ci va bien au-delà d’un travail académique. Ici, il y a un public qui est convié, des visites guidées, divers aspects pour lesquels le résultat doit être professionnel. Notre volonté est de former à la maîtrise scientifique de la recherche en histoire mais sous un angle pédagogique différent, où chacun et chacune peut laisser libre cours à son imagination et explorer toutes les sortes de voies qui s’avèrent fructueuses dans le cadre d’un tel projet. ». En concevant et en réalisant l'exposition, l’objectif était de réfléchir sur la manière de rendre l'information historique compréhensible et engageante pour différents publics. 

Pour concevoir l’exposition, une équipe de neuf étudiants et étudiantes participait au projet. « Ce fut très enrichissant car cela nous a permis d’en apprendre davantage sur des sujets qu’on ne verrait pas durant notre cursus », partage Cécile Bourdon, étudiante en troisième année de bachelier en histoire à l’UNamur et impliquée dans le projet. « En histoire, nous abordons habituellement davantage l’histoire humaine qu’animalière. À travers la réalisation de cette exposition, nous avons eu l’occasion de mêler cet apprentissage à un objectif fondamental du métier d’historien et historienne : la vulgarisation scientifique. Gérer un tel projet est un atout pour notre futur professionnel. C’est très intéressant de bénéficier d’une telle formation dans notre cursus. ».

photo des différentes installation de l'expo loup : panneau, livre, photos

Cette expérience d’immersion professionnelle a par ailleurs permis aux participantes et participants de développer des compétences directement liées à la réalité du terrain. « La résilience était une des qualités à avoir durant ce projet. Savoir rebondir face aux imprévus est quelque chose que nous avons dû souvent faire. Mais la satisfaction prend le dessus une fois que nous percevons le sourire des visiteurs en sortant de l’exposition. », explique Théo Di Pillo, étudiant en troisième année de bachelier en histoire, également impliqué dans le projet. « Nous avons pu penser et concevoir l’exposition de A à Z : quel public viser, comment rédiger les textes, quel ton utiliser pour communiquer au grand public, etc. C’était un projet stimulant mais assez anxiogène à la fois car nous voulions que tout soit parfait », ajoutent Cécile Bourdon et Théo Di Pillo. 

Ce projet original a conquis plusieurs institutions belges et partira en tournée à Pairi Daiza, au printemps 2025 puis au Musée Gaumais à Virton, d’octobre 2025 à janvier 2026. 

Enfin, l'exposition ne se limite pas à une expérience ponctuelle. Elle s'inscrit dans un mouvement plus large de soutien à la recherche sur le loup en Wallonie, illustrant ainsi l'importance de la recherche scientifique dans la compréhension et la préservation de notre environnement. En encourageant le public à soutenir financièrement ces recherches, l'exposition crée un lien tangible entre le passé et le présent, invitant chacun à contribuer à la gestion durable de notre écosystème.

Soutenez les recherches sur le loup en Wallonie

Les recherches interdisciplinaires menées par Julie Duchêne font l’objet d’un financement participatif en vue de réunir le budget nécessaire pour l’analyse paléogénétique (ADN) de loups naturalisés conservés par une dizaine de musées partenaires en Wallonie. Chaque loup sera identifié afin de fournir des données historiques, génétiques et éthologiques sur les meutes qui peuplaient nos régions il y a 200 ans. L’objectif : grâce à une recherche innovante, créer un dialogue entre passé et présent afin de contribuer à une gestion durable de l’espèce et de sa relation avec l’homme aujourd’hui. Pour soutenir ces recherches, scannez le QR code ou adressez votre don sur le compte UNamur BE92 3500 0000 0123 en mentionnant « Don 5847850 Loup ». Dons déductibles à 45 %. Merci de votre soutien !  

Cet article est tiré de la rubrique "Tomorrow Learn" du magazine Omalius #33 (Juin 2024).

Couverture Omalius#33

Appels FNRS 2024 : Focus sur l’Institut PaTHs

Histoire de l'art et archéologie

Deux chercheurs de l’Institut Patrimoines, Transmissions, Héritages (PaTHs) viennent d’obtenir des financements du F.R.S – FNRS à la suite des appels dont les résultats ont été publiés en décembre 2024. L’institut PaTHs est une fédération de centres et de groupes de recherche qui ont vu le jour dans et autour de la Faculté de philosophie et lettres.  L’institut se distingue par la mise en exergue des démarches d’analyse critique des « traces » du passé (écrites, matérielles, monumentales, paysagères, visuelles, sonores…), jusqu’à placer la « trace » elle-même au cœur du questionnement scientifique. 

René Preys, Danielle Leenarts et les logos de PaTHs et FNRS

La vigueur des savoir-faire disciplinaires au sein de PaTHs rend possibles des ouvertures audacieuses vers les sciences exactes, qui ont déjà été initiées par la plupart des 5 centres et groupes affiliés à l’institut : AcanthuM (Patrimoine monumental, archéologique et artistique), aRaiRe (Recherches namuroises en histoire Rurale), Fontes Antiquitatis, HiSI (Histoire, sons et images) et PraME (Pratiques médiévales de l’écrit).

Le Projet de Recherche (PDR) « Le mammisi romain de Dendera » de René Preys

René Preys – Pôles AcanthuM et Fontes Antiquitatis de l’Institut PaTHs - est égyptologue, professeur et membre du Département Archéologie et Sciences de l'art de la Faculté de Philosophie et lettres de l’UNamur et Directeur de l’Association égyptologique Reine Elisabeth.  Il a obtenu un financement PDR pour un projet intitulé « Le mammisi romain de Dendera : la création d'un monument pour les dieux, de la conception théologique à la gravure des parois ».

Le mammisi romain de Dendera et décoration des parois extérieures
Le mammisi romain de Dendera et décoration des parois extérieures

Le mammisi ou maison de naissance est un élément architectural typique des temples égyptiens de la période gréco-romaine. Le mammisi romain de Dendera, datant de la période nerva-antonine (2e siècle de notre ère), est le dernier spécimen de ce type et incarne la synergie de 400 ans de traditions et d'innovations. Le mammisi était dédié à l'enfant-dieu et célébrait sa (re)naissance comme une garantie des cycles naturels et donc de la prospérité de l'Égypte. 

Ce projet vise à reconstituer les processus intellectuels et matériels qui ont dû être mis en place pour réaliser le projet architectural. Des prêtres qui rassemblaient les idées théologiques aux hiérogrammates qui écrivaient les textes et concevaient la décoration sur papyrus, des architectes et ouvriers qui érigeaient les murs aux graveurs qui transféraient le concept de la décoration du papyrus aux murs, ce projet se propose d'étudier ce monument sous différents angles afin d'identifier la chaîne opérationnelle d'un projet architectural. 

Les missions en Égypte produiront une nouvelle publication conforme aux normes modernes de l’épigraphie et une traduction de tous les textes. Ceci permettra d’étudier l’agencement de la décoration du monument constituée de scènes d’offrandes et de textes selon les règles que les égyptologues ont appelé « la grammaire du temple » et de comprendre la relation entre l’image et le texte. 

Le projet fournira ainsi la première étude détaillée de la théologie des deux enfants-dieux de Dendera. Il analysera le système hiéroglyphique, caractéristique des textes de la période romaine, et examinera les murs pour définir les techniques de gravure des anciens artisans. Enfin, il replacera le mammisi dans un contexte plus large afin de mettre en évidence les stratégies architecturales des empereurs de la dynastie nerva-antonine en Égypte.

Lire nos articles précédents sur le sujet

René Preys : l’archéologue qui se penche sur le menu des Égyptiens : https://www.unamur.be/fr/newsroom/rene-preys-larcheologue-qui-se-penche-sur-le-menu-des-egyptiens

Egypte : comprendre la rénovation du kiosque du temple d’Amon-Rê : https://www.unamur.be/fr/newsroom/egypte-comprendre-la-renovation-du-kiosque-du-temple-damon-re

Photo de René Preys examinant des hiéroglyphes

Le Crédit de Recherche (CDR) « (Faire) face au nucléaire » de Danielle Leenaerts

Danielle Leenaerts – Pôle AcanthuM de l’Institut PaTHs – est professeure d’Histoire de l’art contemporain au Département archéologie et sciences de l’art de la Faculté de Philosophie et Lettres de l’UNamur.  Elle a obtenu un financement CDR pour un projet intitulé « Étude des esthétiques et contextes de création de 10 corpus photographiques internationaux représentant les effets avérés ou les risques potentiels de la radioactivité ».

Photo de Danielle Leenaerts

Ces vingt dernières années, plusieurs travaux d’artistes photographes ont donné une visibilité aux effets de la radioactivité - principalement suite aux catastrophes nucléaires de Tchernobyl et de Fukushima -, ou encore aux risques associés à l’enfouissement des déchets radioactifs. 

Les séries du Japonais Takashi Arai, du Suisse Julian Charrière, des Français David Fathi, Guillaume Herbaut, Jacqueline Salmon, Anaïs Tondeur et Lucas Chastel, des Allemands Jürgen Nefzger et Wim Wenders ainsi que de la Belge Cécile Massart ont été sélectionnées.

Cinq objectifs sont poursuivis dans cette recherche: 

  • analyser les contextes de ces productions artistiques ; 
  • définir les intentions de leurs auteurs, au regard de l’ensemble de leur œuvre et de leur contribution à une culture du nucléaire ;
  • étudier les esthétiques de leurs créations, relativement à la matérialité de la photographie, sa nature d’empreinte, de trace, de témoignage ou encore de représentation ;
  • évaluer la réception publique de ces œuvres distinctes ;
  • contribuer, par la mise en relation dialogique de ces œuvres, leur analyse et leur diffusion, à une culture nucléaire nourrie par l’expression artistique.

Une méthode comparative s’appliquera à l’étude des différentes séries du corpus pour en dégager les spécificités, convergences et/ou divergences, évaluées au regard de la littérature scientifique disponible dans le champ des arts visuels et des sciences humaines sur le nucléaire et ses représentations. Un travail de terrain sera entrepris par le biais d’interviews menés avec chaque photographe.

Dans la perspective des études culturelles, cette recherche s’inscrit dans une démarche d’analyse de la construction des représentations et des savoirs, dégagée de partis pris mais investie dans des débats sociétaux auxquels participent également, par leurs activités respectives, le centre d’art et la maison d’éditions partenaires de ce projet de recherche qui en diffuseront les résultats via :

  • une exposition programmée au Centre d’art Le Delta (Namur, mars-juillet 2026)
  • une journée d’études associant une partie des artistes exposés (UNamur, mars 2026)
  • un ouvrage à paraître aux éditions La Lettre Volée (Bruxelles) (printemps 2026)

Le financement du FNRS permettra de mener à bien les interviews des artistes concernés, tant en Belgique qu’en France et en Allemagne, mais aussi de garantir la diffusion de cette recherche, par le financement d’une partie du livre et de la communication de l’exposition dans lesquels elle prendra forme.

FNRS, la liberté de chercher

Chaque année, le F.R.S.-FNRS lance des appels pour financer la recherche fondamentale.  Il a mis en place une gamme d'outils permettant d’offrir à des chercheurs, porteurs d’un projet d’excellence, du personnel scientifique et technique, de l’équipement et des moyens de fonctionnement.

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Pour en savoir plus

21 nouveaux financements F.R.S.-FNRS pour la recherche à l’UNamur

Institution

Le F.R.S.-FNRS vient de publier les résultats de ses différents appels 2024. Appels équipement, crédits et projets de recherche, bourses de doctorat FRIA et Mandant d’Impulsion Scientifique (MIS), les instruments sont nombreux pour soutenir la recherche fondamentale. Découvrez les résultats de l’UNamur en détail.

Deux chercheurs dans un laboratoire

L’appel « crédits et projets de recherche » a permis d’obtenir 14 financements pour de nouveaux projets ambitieux. Parmi ceux-ci, notons deux financements « équipement », cinq financements « crédits de recherche (CDR) », sept financements « projets de recherche (PDR) » dont un en collaboration avec « l’University of Applied Sciences and Arts of Western Switzerland ». L’appel de soutien à la recherche doctorale FRIA financera 6 bourses de doctorat.  

Un prestigieux Mandat d’Impulsion Scientifique (MIS) a également été obtenu.  Ce financement de 3 ans permet de soutenir de jeunes chercheurs permanents désireux de développer un programme de recherche original et novateur en acquérant leur autonomie scientifique au sein de leur département. 

Les résultats en détail

Appel Equipement 

  • Max Collinet, Institut ILEE
  • Catherine Michaux, avec Stéphane Vincent et Guillaume Berionni, co-promoteurs, Institut NISM

Appel Crédits de recherche (CDR)

  • Thierry Arnould, Institut NARILIS
  • Thomas Balligand, Département de Médecine 
  • Danielle Leenaerts, Institut PaTHs
  • Denis Saint-Amand, Institut NaLTT
  • Elio Tuci, Institut NADI

Appel Projets de recherche (PDR)

  • Nathalie Burnay, en collaboration avec « l’University of Applied Sciences and Arts of Western Switzerland », Institut Transitions (Sous réserve de l’acceptation du SNSF Suisse)
  • Catherine Guirkinger, Institut DEFIPP, co-promoteur en collaboration avec l’UCLouvain 
  • Luca Fusaro, Institut NISM
  • Laurence Meurant, Institut NaLTT
  • René Preys, Institut PaTHs
  • Stéphane Vincent, Institut NISM, co-promoteur en collaboration avec l’UCLouvain
  • Johan Wouters, Institut NISM, co-promoteur en collaboration avec l’UCLouvain

Fonds pour la formation à la Recherche dans l’Industrie et dans l’Agriculture (FRIA)

  • Alix Buridant - Promoteur : Henri-François Renard, Institut NARILIS ; Co-promoteur : Medical University of Innsbruck, Innsbruck - Autriche -
  • Constance De Maere d’Aertrycke - Promoteur Nicolas Gillet, Institut NARILIS
  • Noah Deveaux - Promoteur : Benoît Champagne, Institut NISM
  • Nicolas Dricot - Promotrice : Muriel Lepère, Institut ILEE ; Co-promoteur : Bastien Vispoel, Institut ILEE et Université Grenoble Alpes
  • Laurie Marchal - Promoteur Thierry Arnould.  Co-promotrice : Patricia Renard.  Institut NARILIS
  • Léa Poskin - Promotrice : Catherine Michaux, Institut NISM ; Co-promoteur : Jean-Pierre Gillet, Institut NARILIS

 Mandat d’Impulsion Scientifique (MIS)

  • Arthur Borriello, Institut Transitions

Félicitations à tous et toutes !

Les missions du F.R.S.-FNRS

Le Fonds de la Recherche Scientifique - FNRS a pour mission de développer la recherche scientifique fondamentale dans le cadre d’initiatives présentées par les chercheurs. Il favorise la production et le développement des connaissances en soutenant, d’une part, les chercheurs à titre individuel et en finançant, d’autre part, des programmes de recherche poursuivis au sein des laboratoires et services situés principalement dans les universités de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Fondé sur le seul critère de l’excellence scientifique, le soutien financier du F.R.S.-FNRS s’exerce selon plusieurs modalités. De nombreux appels à financement sont lancés chaque année pour soutenir la recherche fondamentale à tous les niveaux de carrière des chercheurs.

Nos chercheurs dans la « World's Top 2% Scientists list »

Ranking

L’Université de Stanford a publié un classement prestigieux qui met en lumière les chercheurs les plus influents dans un large éventail de domaines scientifiques. Cette liste, établie sur base de critères bibliographiques, vise à fournir un moyen normalisé d'identifier les leaders scientifiques mondiaux. Il s’agit d’un critère parmi d’autres permettant d’évaluer la qualité de la recherche scientifique. Douze chercheurs de l’Université de Namur en font partie !

Top 2% scientists

Cette liste, créée par l'Université de Stanford et publiée en août 2024 est compilée en collaboration avec le laboratoire ICST d’Elsevier à partir de données Scopus, vise à fournir un moyen normalisé d'identifier les meilleurs scientifiques du monde et de reconnaître les scientifiques qui ont eu un impact significatif sur leurs domaines respectifs.

Bien que cette liste ait été adoptée par de nombreuses institutions comme une mesure fiable de l'impact de la recherche, elle n’est pas l’unique moyen d’évaluer la recherche.  Se basant strictement sur des données bibliométriques, elle fait aussi l’objet de critiques. 

Depuis septembre 2023, l’Université de Namur renforce d’ailleurs son engagement pour la mise en place d’une réforme de l’évaluation de la recherche avec la signature de l’accord « Coalition for Advancing Research Assessment (CoARA) »

Cet accord engage l’institution à respecter une série de principes, notamment une prise en compte de la diversité des carrières et de la mise en valeur de critères qualitatifs de la recherche au lieu de se baser uniquement sur des données bibliométriques (donc quantitatives). 

Les chercheurs de l’Université de Namur mis à l’honneur

La liste est mise à jour chaque année, avec des données sur l'ensemble de la carrière et des impacts sur une seule année, dans un souci de transparence et de pertinence. 

Les critères de mesure utilisés

Une variété de mesures bibliométriques sont prises en compte afin de garantir une représentation juste et équilibrée des travaux des chercheurs. 

  • Le C-score : ce score composite est basé sur divers facteurs bibliométriques, notamment le nombre total de citations. 
  • Le h-index : cet indicateur d’impact prend en compte le nombre de publications d’un chercheur ainsi que le nombre de leurs citations.
  • Les percentiles des domaines et sous-domaines : les scientifiques sont classés en 22 grands domaines et 176 sous-domaines. Seuls ceux qui se classent dans les 2 % supérieurs de leur sous-domaine sont pris en compte. 
  • L’impact sur l'ensemble de la carrière ou sur une seule année : le classement est disponible à la fois pour l'impact sur l'ensemble de la carrière et pour les performances sur une seule année, ce qui permet de mieux comprendre la contribution à long terme et les réalisations récentes.

L’excellence de la recherche

Figurer parmi ces 2 % de scientifiques les plus performants est une donc reconnaissance prestigieuse de la contribution d'une personne à la science et démontre l'excellence de sa recherche, renforçant sa réputation dans le monde universitaire et dans l'industrie. 

Le classement offre une visibilité dans toutes les disciplines, attirant l'attention sur des travaux qui, autrement, pourraient rester dans une niche ou être sous-appréciés. Il sert également de point de référence aux institutions et aux gouvernements pour évaluer l'influence de leurs programmes de recherche.

De nombreuses institutions utilisent ce classement pour mesurer le succès de leur faculté, ou autre entité, ce qui peut aussi renforcer la crédibilité au sein de la communauté universitaire.

Cette liste encourage les scientifiques à se concentrer sur la production d'une recherche de haute qualité et ayant un impact plutôt que sur la recherche de la quantité.

En compilant des données provenant de tous les domaines scientifiques et en proposant une approche équitable, basée sur des mesures, ce classement ne célèbre pas seulement les réalisations individuelles, mais souligne aussi l'importance d'une recherche ayant un impact sur l'avancement des connaissances.  Il reste pourtant à nuancer, puisqu’il ne tient compte que de données quantitatives, qui ne sont pas forcément représentatives de toute la diversité de la recherche.

D'après une autre base de données, celle de l'UNESCO, le nombre de chercheurs dans le monde augmenterait de 300 000 par an, atteignant aujourd’hui les 9 millions.  Le Top 2% comporte 200 000 noms dont douze chercheurs de l’Université de Namur.

Félicitation à eux pour leur recherche d’excellence et pour cette reconnaissance mondiale prestigieuse !

L'exposition « Même pas peur ! » : entre pédagogie, expérience et engagement

Histoire
Patrimoine, culture et sociétés

Le loup, longtemps banni de nos contrées, a fait un retour remarqué en Wallonie depuis 2016. Cet être mystérieux, désormais protégé, suscite autant de fascination que de crainte. Par le biais d’une exposition, tenue dans le cadre du cours de Projet culturel, des étudiants et étudiantes de troisième année de bachelier en histoire ont retracé l’histoire du loup. Du 11 au 27 avril 2024, l'exposition intitulée "Même pas peur ! Une évolution de l'image du loup à travers les siècles" conviait les publics à plonger au cœur d’une exploration historique. 

Loup

Cet article est tiré de la rubrique "Tomorrow Learn" du magazine Omalius de juin 2024.

Sous la direction de la professeure Isabelle Parmentier, elle est le fruit de deux collaborations. D’une part, les futurs historiens et historiennes ont bénéficié de l’expertise de Julie Duchêne, doctorante FRESH/FNRS au sein du PolleN (Pôle de l'histoire environnementale de l'Université de Namur) et de l’Institut ILEE (Institute of Life, Earth and Environment) de l’UNamur. À travers une recherche interdisciplinaire et innovante, elle a décidé de se pencher sur l’histoire du loup en Wallonie du 18e au 20e siècle. En tant que commissaire scientifique du projet, Julie Duchêne a apporté des données historiques, paléogénétiques et éthologiques pour construire l’exposition. 

D’autre part, les podcasts HECTOR "Histoire(s) du grand méchant loup" (série 4 - épisode 1) et "Les diplomates" (série 4 - épisode 2) de Céline Rase, docteure en histoire, ont servi de point de départ à la construction du fil rouge de l’exposition. En tant que source supplémentaire, ces podcasts ont apporté une dimension narrative à l’exposition.

En conjuguant les données scientifiques de Julie Duchêne avec les récits évocateurs de Céline Rase, le projet se voulait à la fois instructif et culturel. L’exposition reflétait une évolution chronologique montrant les variations de l'image du loup dans l'Histoire, tantôt positive, tantôt négative. Et ce, afin de mettre en lumière les débats liés à la situation actuelle du retour du loup aujourd’hui. 

Un parcours pédagogique innovant

L'exposition "Même pas peur ! Une évolution de l'image du loup à travers les siècles" proposait bien plus qu'une simple immersion dans l'histoire du loup en Wallonie. Ce projet pédagogique ambitieux incarne la fusion entre la recherche scientifique et la vulgarisation du savoir, tout en offrant une expérience professionnalisante aux étudiants et étudiantes. « Le projet de l’exposition comporte deux objectifs pédagogiques », détaille Isabelle Parmentier, professeure en histoire et coordinatrice de l’exposition. « Le premier consiste à explorer un mode de communication du savoir scientifique plus axé sur le grand public. Le deuxième objectif est de permettre aux apprenants de se plonger dans une forme plus aboutie de réalisation. En effet, celle-ci va bien au-delà d’un travail académique. Ici, il y a un public qui est convié, des visites guidées, divers aspects pour lesquels le résultat doit être professionnel. Notre volonté est de former à la maîtrise scientifique de la recherche en histoire mais sous un angle pédagogique différent, où chacun et chacune peut laisser libre cours à son imagination et explorer toutes les sortes de voies qui s’avèrent fructueuses dans le cadre d’un tel projet. ». En concevant et en réalisant l'exposition, l’objectif était de réfléchir sur la manière de rendre l'information historique compréhensible et engageante pour différents publics. 

Pour concevoir l’exposition, une équipe de neuf étudiants et étudiantes participait au projet. « Ce fut très enrichissant car cela nous a permis d’en apprendre davantage sur des sujets qu’on ne verrait pas durant notre cursus », partage Cécile Bourdon, étudiante en troisième année de bachelier en histoire à l’UNamur et impliquée dans le projet. « En histoire, nous abordons habituellement davantage l’histoire humaine qu’animalière. À travers la réalisation de cette exposition, nous avons eu l’occasion de mêler cet apprentissage à un objectif fondamental du métier d’historien et historienne : la vulgarisation scientifique. Gérer un tel projet est un atout pour notre futur professionnel. C’est très intéressant de bénéficier d’une telle formation dans notre cursus. ».

photo des différentes installation de l'expo loup : panneau, livre, photos

Cette expérience d’immersion professionnelle a par ailleurs permis aux participantes et participants de développer des compétences directement liées à la réalité du terrain. « La résilience était une des qualités à avoir durant ce projet. Savoir rebondir face aux imprévus est quelque chose que nous avons dû souvent faire. Mais la satisfaction prend le dessus une fois que nous percevons le sourire des visiteurs en sortant de l’exposition. », explique Théo Di Pillo, étudiant en troisième année de bachelier en histoire, également impliqué dans le projet. « Nous avons pu penser et concevoir l’exposition de A à Z : quel public viser, comment rédiger les textes, quel ton utiliser pour communiquer au grand public, etc. C’était un projet stimulant mais assez anxiogène à la fois car nous voulions que tout soit parfait », ajoutent Cécile Bourdon et Théo Di Pillo. 

Ce projet original a conquis plusieurs institutions belges et partira en tournée à Pairi Daiza, au printemps 2025 puis au Musée Gaumais à Virton, d’octobre 2025 à janvier 2026. 

Enfin, l'exposition ne se limite pas à une expérience ponctuelle. Elle s'inscrit dans un mouvement plus large de soutien à la recherche sur le loup en Wallonie, illustrant ainsi l'importance de la recherche scientifique dans la compréhension et la préservation de notre environnement. En encourageant le public à soutenir financièrement ces recherches, l'exposition crée un lien tangible entre le passé et le présent, invitant chacun à contribuer à la gestion durable de notre écosystème.

Soutenez les recherches sur le loup en Wallonie

Les recherches interdisciplinaires menées par Julie Duchêne font l’objet d’un financement participatif en vue de réunir le budget nécessaire pour l’analyse paléogénétique (ADN) de loups naturalisés conservés par une dizaine de musées partenaires en Wallonie. Chaque loup sera identifié afin de fournir des données historiques, génétiques et éthologiques sur les meutes qui peuplaient nos régions il y a 200 ans. L’objectif : grâce à une recherche innovante, créer un dialogue entre passé et présent afin de contribuer à une gestion durable de l’espèce et de sa relation avec l’homme aujourd’hui. Pour soutenir ces recherches, scannez le QR code ou adressez votre don sur le compte UNamur BE92 3500 0000 0123 en mentionnant « Don 5847850 Loup ». Dons déductibles à 45 %. Merci de votre soutien !  

Cet article est tiré de la rubrique "Tomorrow Learn" du magazine Omalius #33 (Juin 2024).

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Clausewitz : vivre et penser la guerre

Congrès / Colloque / Conférence
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Le Collège Belgique - Palais provincial - Salle du Conseil provincial, Place Saint-Aubain, 2 - 5000 Namur
Personne de contact :  Colson Bruno

Partez à la rencontre des Sciences, des Lettres et des Arts au Collège Belgique ! Le Collège Belgique propose des cours-conférences gratuits, sur inscription préalable, qui s’adressent à tous et couvrent tous les domaines du Savoir.

Logos Académie Royale et Collège Belgique

Résumé

Carl von Clausewitz (1780-1831) est incontestablement, avec Sun Tzu, le plus invoqué des penseurs sur la guerre et la stratégie. Son oeuvre majeure, Vom Kriege (De la guerre) est abordée dans toutes les écoles militaires du monde, comme dans tous les départements d’étude des relations internationales. Cette oeuvre n’est cependant pas née tout d’un coup, elle est le fruit d’une vie dans l’armée prussienne à l’époque des guerres napoléoniennes et d’une pensée qui s’est affinée au fur et à mesure des événements dramatiques de cette époque.

Bruno Colson est professeur ordinaire émérite de l’Université de Namur. La plupart de ses ouvrages portent sur les guerres napoléoniennes, dont Leipzig. La bataille des Nations, 16-19 octobre 1813 (Paris, Perrin, 2013, Prix Premier Empire 2013 de la Fondation Napoléon), et Clausewitz (Paris, Perrin, 2016, Prix littéraire du Cercle royal gaulois, Bruxelles, 2018). Bruno Colson est l'un des six éditeurs de la Cambridge History of the Napoleonic Wars (3 vol., Cambridge University Press, 2022-2023).

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