Créé en 1978, le Département de psychologie a réalisé de nombreuses recherches dans différents domaines des sciences humaines et sociales ainsi que de la santé, avec un intérêt tout particulier pour les personnes vulnérables, les neurosciences et l’eHealth.
Le Département de psychologie dispense principalement des enseignements au sein de la Faculté de médecine. Dans les sciences humaines et sociales, il a acquis une réputation nationale et internationale dans la réalisation d’études qualitatives portant sur la personne souffrant de troubles physiques ou psychiques. Actuellement, le département construit une large enquête longitudinale sur le bien-être et collabore à des recherches sur les risques psychosociaux au travail et en entreprise. Ces recherches ont conduit à la publication de 200 articles et une vingtaine de livres, ainsi qu’à la participation à de nombreuses conférences scientifiques et de vulgarisation.
Dans le secteur de la santé, le département s’est particulièrement intéressé aux neurosciences, en particulier avec la réalisation d’une batterie de tests attentionnels, utilisée couramment en clinique (BAWL, Batterie Attention William Lennox). Il possède également une plateforme technologique en comportement animal murin permettant de tester des populations génétiquement modifiées ainsi que l’utilisation de molécules dérivées de la recherche, et travaille dans le domaine des neurosciences systémiques avec l’utilisation d’imagerie médicale. Enfin, le département collabore avec un psychiatre hypnothérapeute pour mieux comprendre les mécanismes liés au fonctionnement de l'hypnose.
Le département travaille dans le domaine de l’eHealth et collabore à des projets de recherche utilisant les applications mobiles pour traquer la santé et le bien-être.
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Des méthodes innovantes pour évaluer la perception corporelle chez les adultes autistes
Des méthodes innovantes pour évaluer la perception corporelle chez les adultes autistes
Joanna Mourad, doctorante au Département de psychologie de la Faculté de médecine de l’UNamur, vient de publier une étude qui intègre des outils digitaux dynamiques pour mieux évaluer la perception du corps chez les personnes autistes. Explications.

Tout le monde pense savoir ce qu’est l’autisme. On imagine un personnage-cliché comme celui du film Rain Man, une espèce de génie qui présente un tas de troubles obsessionnels ainsi que des problèmes de communication et de sociabilisation. Pourtant, Rain Man ne présente qu’un aspect des symptômes plus ou moins exacerbés que les personnes autistes peuvent avoir. Certains peuvent masquer leurs symptômes et font beaucoup d’efforts pour s’adapter. Quand on les croise, notre tendance est de les qualifier de personnes « particulières », obsessionnelles, haut perchées, à la limite du génie ou un peu « bizarres ».
Joanna Mourad s’intéresse aux personnes autistes et surtout à leur perception du corps, qu’on appelle en jargon professionnel « les représentations corporelles ». Originaire du Liban, elle a obtenu un diplôme de psychomotricienne en 2018 à l’Université Saint Joseph de Beyrout. Depuis 2023, elle effectue une double thèse (BOF UHasselt-UNamur) au Département de psychologie de la Faculté de médecine.
Représentations corporelles – Quézako ?
Prenez quelques instants pour vous observer dans un miroir. Que vous renvoie votre image ? Sur quoi votre regard se pose-t-il en premier ? Voyez-vous vos complexes, vos fiertés ? Bougez-vous comme vous le souhaitez ?
Les représentations corporelles, sont nos représentations mentales uniques et personnelles. Elles peuvent être objectives ou subjectives par rapport à la réalité ou au moment, satisfaisantes ou non et évoluer au fil du temps en fonction de notre vécu. Ce qui est sûr, c’est que nos expériences sensorielles et émotionnelles impactent directement notre personne, que ce soit dans nos relations, nos comportements, ou encore notre humeur …
Chez les personnes autistes, l’impact sur la santé physique et mentale est encore plus grand. Cela représente un réel défi car elles vivent en moyenne 10 à 20 ans de moins qu’une autre personne. Elles développent aussi plus de maladies cardio-vasculaires à cause de leur état de stress quasi permanent. Le taux de suicide est également 9 fois plus élevé.
C’est pourquoi il est très important de mieux comprendre comment les personnes autistes perçoivent leur corps. Des techniques d’évaluation existent déjà mais il s’agit pour la plupart de questionnaires d’auto-évaluation en lien avec l’image et les performances du corps.
Perspectives pour une évaluation multisensorielle
Il manquait une approche holistique qui prenne en compte les comportements de manière continue et en temps réel.
Dans son article “Innovative Digital Phenotyping Method to Assess Body Representations in Autistic Adults: A Perspective on Multisensor Evaluation”, Joanna Mourad recueille des données à un moment donné et sur une période prolongée, et les analyse en combinant techniques traditionnelles et outils modernes.
Cette approche innovante repose sur des techniques telles que des évaluations écologiques momentanées (en temps réel dans la vie quotidienne) et des analyses de séries temporelles (via des appareils connectés comme des montres ou des smartphones, …), afin de saisir les dynamiques et les changements dans leur expérience au fil du temps. Pour traiter les données recueillies, les chercheurs ont recours à des outils statistiques avancés, comme la régression multivariée, l’analyse de séries temporelles et des algorithmes d’intelligence artificielle. Ces outils permettent de mieux comprendre les multiples facteurs influençant la perception du corps chez les personnes autistes.
Dans le développement de cette méthode, l’équipe accorde une importance particulière à l’éthique et à l’implication des personnes concernées et tient compte des défis potentiels, tels que l’adoption variable des technologies et leur accessibilité.
Cette approche révolutionne l’évaluation de la perception du corps en intégrant des outils traditionnels et dynamiques, tout en offrant un environnement d’évaluation plus bienveillant et adapté aux personnes autistes.
Les activités récentes
Le 16 novembre 2024, Joanna Mourad a pu présenter son étude à plus de 600 personnes lors d’un talk à la 2e conférence Occitane de psychomotricité de Montpelier.
En octobre 2024, Joanna Mourad avait participé à la formation « Autisme sans handicap intellectuel chez l’adulte et l’adolescent : de la clinique à la pratique » animée par la Professeure Bernadette Grosjean, une des expertes du sujet. Cette formation était organisée à l’Université de Namur par le centre de formation continue "Santé mentale et psychiatrie".
"C’est grâce à Bernadette Grosjean que ma perception des personnes autistes a profondément évolué, ce qui a transformé ma manière de mener mes recherches dans le domaine sous une perspective neuro-affirmative. Je tiens également à exprimer toute ma reconnaissance envers mes deux promoteurs, Martin Desseilles et Bruno Bonnechère, qui m’ont énormément apporté et soutenue tout au long de ce parcours ainsi qu’à ma co-promotrice Katleen Bogaerts et mon comité d’accompagnement", explique Joanna Mourad.

Par rapport à ma double thèse entre la Flandre et la Wallonie, je suis confrontée à deux mondes riches et diversifiés dont j’apprends doublement. Je suis très fière de mes résultats qui ouvrent de nouvelles perspectives. J’estime avoir vraiment beaucoup de chance !
Recherche et enseignement au Département de psychologie
Créé en 1978, le Département de psychologie a réalisé de nombreuses recherches dans différents domaines des sciences humaines et sociales ainsi que de la santé, avec un intérêt tout particulier pour les personnes vulnérables, les neurosciences et l’eHealth.
Dans les sciences humaines et sociales, le Département a acquis une réputation nationale et internationale dans la réalisation d’études qualitatives portant sur la personne souffrant de troubles physiques ou psychiques. Il dispense principalement des cours à la Faculté de médecine et dans le cadre de la formation continue, aux professionnels de la santé, notamment avec le Certificat interuniversitaire « Double diagnostic » dont la prochaine édition aura lieu à partir de septembre 2025.
Appel Bourse BOF 2025
L'appel conjoint UHasselt-UNamur pour des bourses de doctorat est ouvert, dans le cadre du Fonds FSR, qui finance des bourses de doctorat.
Ce financement est ouvert aux candidats (sans restriction de sexe, de nationalité ou d'âge) qui souhaitent préparer leur doctorat en collaboration entre UNamur et UHasselt. Deadline de remise des dossiers : 03/03/2025.
Informations et contact : secretariat.adre@unamur.be

Former les médecins de demain : retour sur l'intervention de l’ASBL PAH
Former les médecins de demain : retour sur l'intervention de l’ASBL PAH
Dans le cadre des travaux pratiques (TP) de psychologie médicale de la Faculté de médecine de l’Université de Namur, une intervention marquante a eu lieu. Un binôme, composé de Dominique Damas, patiente experte et membre active de l’ASBL PAH (Plateforme Annonce Handicap), et du Dr Latteur, médecin, est venu partager son expérience sur un sujet aussi délicat qu’essentiel : l’annonce de mauvaises nouvelles ou de diagnostics graves aux patients et patientes.

Avec l’appui des enseignantes Hélène Cocriamont, Laura Demarthe et Hélène Givron, ces TP s’inscrivent dans le cadre du cours de psychologie médicale dirigé par le Professeur M. Desseilles. Leur objectif est de renforcer les compétences en communication professionnelle en santé des étudiants et étudiantes en médecine.
Dominique Damas, mère de trois enfants atteints du syndrome de l’X Fragile, a témoigné de ses expériences personnelles d’annonces de mauvaises nouvelles. Trois fois, elle a dû faire face à l’épreuve de recevoir ce diagnostic pour ses enfants. À travers son vécu, elle a développé une expertise qu’elle met aujourd’hui au service des autres. Cette démarche lui a permis de transformer une épreuve personnelle en engagement collectif, en rejoignant des associations dédiées au handicap.
Sa collaboration avec le Dr Latteur a permis aux étudiants de saisir les enjeux d’une communication soignant-soigné réussie : écoute active, choix des mots, adaptation au patient et à sa famille, suivi post-annonce. Un point clé évoqué lors de la séance est l’importance de "prendre le temps", car une annonce de diagnostic grave ne peut être expédiée en 20 minutes.

Les enjeux : mieux accompagner les patients et leurs familles
L’intervention avait plusieurs objectifs :
- Préparer les étudiants et étudiantes à appréhender une situation aussi sensible que l’annonce d’une mauvaise nouvelle, en leur fournissant des outils pratiques et théoriques.
- Améliorer l’accompagnement de la patientèle et de leurs familles, en tenant compte de leurs émotions et de leur compréhension de la situation.
- Favoriser une approche humaine et bienveillante, où la personne qui délivre le diagnostic doit se souvenir qu’elle a une obligation de moyens, et non de résultat.
Les étudiants et étudiantes ont également reçu un livret de conseils pratiques « Accompagner l’annonce d’un diagnostic », afin de prolonger les apprentissages après les TP.
Le témoignage de Dominique Damas et l’expérience du Dr Latteur ont captivé les élèves de 3e année en médecine, comme en témoigne l’une d’entre eux :
« C’est vraiment génial d’avoir ce genre d’intervention dans notre cursus. De plus, les invités sont tellement impliqués que cela rend le moment passionnant. »
Ces échanges apportent une vision à 360 degrés, intégrant les perspectives du patient et du soignant. Cette approche immersive prépare les futurs médecins à affronter ces situations difficiles avec sérénité et professionnalisme, tout en les sensibilisant à leur propre santé mentale.
La santé mentale et le bien-être en Faculté de médecine
À l’UNamur, la santé mentale des étudiants et étudiantes en médecine est une priorité. Plusieurs initiatives du département de psychologie viennent compléter ces TP :
- Des travaux pratiques destinés à renforcer la réflexion sur l’importance de leur bien-être physique et mentale.
- Une attention particulière portée à la prévention du burn-out, une problématique omniprésente dans la profession médicale.
- La création d’un miniguide de communication professionnelle, distribué après des jeux de rôle interactifs.
- Un immersive-learning permettant de s’entraîner à l’annonce de mauvaise nouvelle.
Ces initiatives pédagogiques démontrent l’engagement de la Faculté de médecine à offrir une formation intégrale, qui ne se limite pas à l’expertise technique mais englobe aussi les aspects inter et intrapersonnels, indispensables pour exercer la médecine dans toute sa complexité.

DJESA : sensibilisation et interdisciplinarité dans l’enseignement médical
DJESA : sensibilisation et interdisciplinarité dans l’enseignement médical
Ce vendredi 1er mars, la Faculté de Médecine accueillait une Demi-Journée d’Échange sur la Souveraineté Alimentaire (DJESA), organisée par le consortium UNI4COOP, Humundi et Vétérinaires Sans Frontières. Sous l’impulsion du Professeur et directeur du Département de médecine de l'UNamur, Grégoire Wiëers et de Madame Caroline Canon, maître en didactique, cet événement était dédié aux étudiants de bloc 2 de médecine, pharmacie et sciences biomédicales. Une après-midi ponctuée d'une conférence gesticulée de Corentin Hecquet et d'ateliers de sensibilisation sur le développement durable et l’interdisciplinarité dans le domaine médical.

Pour sa seconde édition, le projet DJESA a été accueilli par l’Université de Namur pour les étudiants en Faculté de médecine. L’occasion de les sensibiliser à la compréhension de la souveraineté alimentaire et ses enjeux. Mais qu'entend-on réellement par souveraineté alimentaire ? Ce concept englobe le droit des peuples à une alimentation saine et adéquate, assurant ainsi leur sécurité alimentaire. Selon Caroline Canon, maître en didactique à la Faculté de médecine de l’UNamur, « il est essentiel d'intégrer les objectifs de développement durable dans les programmes d'enseignement afin que les futurs professionnels soient sensibilisés aux enjeux environnementaux et sociétaux, et qu'ils puissent agir en tant que citoyens universitaires informés. »
Parallèlement, la FUCID (Forum Universitaire pour la Coopération Internationale au Développement), ONG du campus namurois, souhaite déployer DJESA dans différentes facultés. Sensibiliser aux enjeux actuels tels que la souveraineté alimentaire est crucial pour envisager d'autres modèles pour demain, et ce, de manière interdisciplinaire. Maxime Giegas, chargé de projets à la FUCID, souligne : « Avec les étudiants en médecine, nous pouvons établir de nombreux liens entre leur cursus et les sujets abordés lors de DJESA. Cette initiative les confronte à des problématiques qu'ils ne rencontrent pas quotidiennement, ce qui enrichit leur apprentissage. »
DJESA, c'est quoi ?
Demi-journée d’Échange sur la Souveraineté Alimentaire, organisée par le consortium Uni4Coop (Eclosio, FUCID, Louvain Coopération, ULB-Coopération), Humundi et Vétérinaires Sans Frontières. Destiné aux différents campus francophones de Belgique, le projet DJESA propose une conférence sur la souveraineté alimentaire suivie de divers ateliers liés à la thématique.
La conférence inaugurale, animée par Corentin Hecquet, diplômé en sociologie à l’Université catholique de Louvain et docteur en sciences de l’environnement, a mis en lumière l'urgence de promouvoir la souveraineté alimentaire dans un monde en mutation et exploré les liens étroits entre alimentation, santé et environnement. Les étudiants ont eu l'opportunité d'approfondir leur compréhension des politiques agricoles, des pratiques alimentaires durables et de leur impact sur la santé publique. « Lors de ma conférence, j'essaie d'aborder l'ouverture interdisciplinaire à d'autres types de connaissances, telles que celles des patients, ainsi que l'esprit critique », partage Corentin Hecquet. Plus qu'une simple discussion académique, cette rencontre visait à susciter une réflexion active sur le rôle des professionnels de la santé dans la promotion de systèmes alimentaires justes et écologiquement responsables.
Ensuite, des ateliers liés à la thématique ont permis aux étudiants de réfléchir aux problématiques de manière pro-active. L’organisation de DJESA a fait appel à l’interdisciplinarité – diverses disciplines doivent collaborer pour atteindre une justice alimentaire et donc, la pérennité de la vie. En ce sens, cette conférence ouvre aussi, pour les étudiants en médecine, la discussion à la philosophie du « One Health », qui vise à favoriser une interaction entre différentes disciplines pour atteindre la reconnaissance de l’interconnexion du vivant, d’« une seule santé ». Les professeurs souhaitent intégrer cette philosophie au cursus de médecine, favorisant ainsi une harmonie entre interdisciplinarité et développement durable. « Nous voulons faire prendre conscience aux étudiants de l’importance du rôle qu’ils vont devoir jouer. Cette philosophie demande de l’interdisciplinarité, du respect et de l’acceptation sur le fait qu’une seule solution n’existe pas. Il va falloir avancer, avec nos limites certes, mais ne pas reculer devant la problématique et collaborer », appuie Caroline Canon.
Il semblerait que l’objectif ait été atteint, beaucoup d’étudiants ont été sensibilisés, partageant des avis positifs. « Je trouve très intéressant d’aborder ce sujet dans notre cursus car certains étudiants se dirigeront vers ce domaine. Les confronter à ces questions dès maintenant les préparera pour l'avenir », relate Livia Saccon, étudiante en sciences biomédicales. « Cette conférence m'a beaucoup appris sur des sujets que j'ignorais », se réjouit Alexandra Priso, étudiante en pharmacie.
En conclusion, DJESA était l’occasion pour les étudiants dans les domaines des sciences de la vie, de la santé et de la maladie, d'élargir leurs horizons et de prendre conscience de l'importance cruciale de la souveraineté alimentaire dans le contexte actuel. Cette initiative interdisciplinaire favorise une réflexion critique et prépare les futurs professionnels de la santé à jouer un rôle clé de manière juste et écologiquement responsable.
L'UNamur durable sur le fond comme sur la forme
L’université se doit d’être exemplaire en matière de développement durable, dans les trois dimensions de celui-ci (économique, sociale et environnementale). Notamment par sa manière de gérer ses infrastructures et son patrimoine pour un « campus durable sur la forme », ainsi que, en tant qu’institution d’enseignement et de recherche, par son engagement afin de contribuer activement à la transition environnementale « campus durable sur le fond ». C'est d'ailleurs l'un des objectifs du plan stratégique Univers2025. Le tout en concordance avec les Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies.

Viser le bien-être des étudiants : résultats d’une étude en Faculté de médecine
Viser le bien-être des étudiants : résultats d’une étude en Faculté de médecine
"Prendre soin de soi pour mieux prendre soin des autres" - c'est le mantra qui guide un atelier de bien-être destiné aux étudiants en deuxième année de médecine dans le cadre du cours de Psychologie générale de Martin Desseilles, professeur à l’Université de Namur. Dispensé par Laura Demarthe, psychologue et collaboratrice didactique au Département de psychologie, cet atelier vise à équiper les futurs médecins d'outils pour cultiver leur bien-être physique, mental et social. Des professeurs de l'UNamur ont récemment mené une étude sur cette initiative.

En 2021, Hélène Givron, Alice Schittek et Martin Desseilles, enseignants à l’Université de Namur, ont tiré des constats quant à la santé des étudiants (Givron & Desseilles, 2021). D’une part, ils ont observé un lien étroit entre les compétences émotionnelles et communicationnelles des étudiants en médecine. Par exemple, la capacité à aborder des sujets sensibles comme la mort nécessite une gestion émotionnelle adéquate pour communiquer efficacement avec les familles des patients. D’autre part, il a été constaté que les étudiants font face à un mal-être accru qui s’est intensifié avec la pandémie du Covid-19.
Forts de ces constats, les enseignants ont suggéré de mettre en place un TP de 15 heures portant sur le bien-être des étudiants. Celui-ci se tient surtout dans une démarche préventive et donne des outils pour entretenir le bien-être mental, social et physique. Les thèmes abordés sont larges, allant de l’alimentation, à l’hygiène de vie, en passant par de la relaxation. L'objectif est de favoriser une santé positive chez les étudiants afin qu'ils puissent mieux répondre aux besoins de leurs futurs patients.
Ce TP, en tant qu’intervention psychoéducative implantée en Faculté de médecine à l’Université de Namur, a fait l’objet d’une étude par Alice Schittek, Hélène Givron et Martin Desseilles. Elle a révélé des résultats encourageants, récemment publiés dans la Revue Pédagogie Médicale. La recherche scientifique visait à évaluer l’impact du TP sur le bien-être des étudiants. Pour ce faire, les chercheurs ont choisi de porter leur analyse dans trois filières de la Faculté de médecine : les sciences pharmaceutiques, biomédicales et la médecine. Les étudiants en médecine formaient le groupe expérimental, qui allait donc recevoir les séances sur le bien-être. Tandis que les étudiants en sciences pharmaceutiques et biomédicales, formaient le groupe contrôle en poursuivant leur cursus, sans le TP. Les résultats sont assez évoquateurs. « Une intervention psychoéducative de 15 heures semble avoir des effets positifs, en atténuant l’augmentation des niveaux de stress, dépression et burn-out, améliorant la capacité de prise de perspective (identifier et éventuellement prendre en compte le point de vue d’autrui) des étudiants en médecine. », concluent les chercheurs de l’UNamur. Ces facteurs ont pu être évalués grâce à un test auquel les étudiants devaient répondre avant et après les séances de TP. Ces questionnaires mesuraient leurs scores de stress, dépression, burn-out estudiantin, compétences émotionnelles, soutien social perçu et empathie.
Grâce à leur étude, Hélène Givron, Alice Schittek et Martin Desseilles ont pu mettre en évidence l’atout d’intégrer une telle initiative psychoéducative dès le début du cursus universitaire. Par ailleurs, en complément de l'étude quantitative, des entretiens qualitatifs ont été menés auprès des étudiants pour affiner le contenu et la forme de l'atelier dans les années à venir. Le complément de l’étude sera d’ailleurs prochainement publié.
Cet atelier de bien-être représente une initiative précieuse pour former des médecins plus équilibrés et résilients, prêts à relever les défis de leur profession tout en prenant soin d'eux-mêmes.
(1)Givron, H., & Desseilles, M. (2021). The role of emotional competencies in predicting medical students’ attitudes towards communication skills training. Patient Education and Counseling, 104(10), 2505-2511.

Des méthodes innovantes pour évaluer la perception corporelle chez les adultes autistes
Des méthodes innovantes pour évaluer la perception corporelle chez les adultes autistes
Joanna Mourad, doctorante au Département de psychologie de la Faculté de médecine de l’UNamur, vient de publier une étude qui intègre des outils digitaux dynamiques pour mieux évaluer la perception du corps chez les personnes autistes. Explications.

Tout le monde pense savoir ce qu’est l’autisme. On imagine un personnage-cliché comme celui du film Rain Man, une espèce de génie qui présente un tas de troubles obsessionnels ainsi que des problèmes de communication et de sociabilisation. Pourtant, Rain Man ne présente qu’un aspect des symptômes plus ou moins exacerbés que les personnes autistes peuvent avoir. Certains peuvent masquer leurs symptômes et font beaucoup d’efforts pour s’adapter. Quand on les croise, notre tendance est de les qualifier de personnes « particulières », obsessionnelles, haut perchées, à la limite du génie ou un peu « bizarres ».
Joanna Mourad s’intéresse aux personnes autistes et surtout à leur perception du corps, qu’on appelle en jargon professionnel « les représentations corporelles ». Originaire du Liban, elle a obtenu un diplôme de psychomotricienne en 2018 à l’Université Saint Joseph de Beyrout. Depuis 2023, elle effectue une double thèse (BOF UHasselt-UNamur) au Département de psychologie de la Faculté de médecine.
Représentations corporelles – Quézako ?
Prenez quelques instants pour vous observer dans un miroir. Que vous renvoie votre image ? Sur quoi votre regard se pose-t-il en premier ? Voyez-vous vos complexes, vos fiertés ? Bougez-vous comme vous le souhaitez ?
Les représentations corporelles, sont nos représentations mentales uniques et personnelles. Elles peuvent être objectives ou subjectives par rapport à la réalité ou au moment, satisfaisantes ou non et évoluer au fil du temps en fonction de notre vécu. Ce qui est sûr, c’est que nos expériences sensorielles et émotionnelles impactent directement notre personne, que ce soit dans nos relations, nos comportements, ou encore notre humeur …
Chez les personnes autistes, l’impact sur la santé physique et mentale est encore plus grand. Cela représente un réel défi car elles vivent en moyenne 10 à 20 ans de moins qu’une autre personne. Elles développent aussi plus de maladies cardio-vasculaires à cause de leur état de stress quasi permanent. Le taux de suicide est également 9 fois plus élevé.
C’est pourquoi il est très important de mieux comprendre comment les personnes autistes perçoivent leur corps. Des techniques d’évaluation existent déjà mais il s’agit pour la plupart de questionnaires d’auto-évaluation en lien avec l’image et les performances du corps.
Perspectives pour une évaluation multisensorielle
Il manquait une approche holistique qui prenne en compte les comportements de manière continue et en temps réel.
Dans son article “Innovative Digital Phenotyping Method to Assess Body Representations in Autistic Adults: A Perspective on Multisensor Evaluation”, Joanna Mourad recueille des données à un moment donné et sur une période prolongée, et les analyse en combinant techniques traditionnelles et outils modernes.
Cette approche innovante repose sur des techniques telles que des évaluations écologiques momentanées (en temps réel dans la vie quotidienne) et des analyses de séries temporelles (via des appareils connectés comme des montres ou des smartphones, …), afin de saisir les dynamiques et les changements dans leur expérience au fil du temps. Pour traiter les données recueillies, les chercheurs ont recours à des outils statistiques avancés, comme la régression multivariée, l’analyse de séries temporelles et des algorithmes d’intelligence artificielle. Ces outils permettent de mieux comprendre les multiples facteurs influençant la perception du corps chez les personnes autistes.
Dans le développement de cette méthode, l’équipe accorde une importance particulière à l’éthique et à l’implication des personnes concernées et tient compte des défis potentiels, tels que l’adoption variable des technologies et leur accessibilité.
Cette approche révolutionne l’évaluation de la perception du corps en intégrant des outils traditionnels et dynamiques, tout en offrant un environnement d’évaluation plus bienveillant et adapté aux personnes autistes.
Les activités récentes
Le 16 novembre 2024, Joanna Mourad a pu présenter son étude à plus de 600 personnes lors d’un talk à la 2e conférence Occitane de psychomotricité de Montpelier.
En octobre 2024, Joanna Mourad avait participé à la formation « Autisme sans handicap intellectuel chez l’adulte et l’adolescent : de la clinique à la pratique » animée par la Professeure Bernadette Grosjean, une des expertes du sujet. Cette formation était organisée à l’Université de Namur par le centre de formation continue "Santé mentale et psychiatrie".
"C’est grâce à Bernadette Grosjean que ma perception des personnes autistes a profondément évolué, ce qui a transformé ma manière de mener mes recherches dans le domaine sous une perspective neuro-affirmative. Je tiens également à exprimer toute ma reconnaissance envers mes deux promoteurs, Martin Desseilles et Bruno Bonnechère, qui m’ont énormément apporté et soutenue tout au long de ce parcours ainsi qu’à ma co-promotrice Katleen Bogaerts et mon comité d’accompagnement", explique Joanna Mourad.

Par rapport à ma double thèse entre la Flandre et la Wallonie, je suis confrontée à deux mondes riches et diversifiés dont j’apprends doublement. Je suis très fière de mes résultats qui ouvrent de nouvelles perspectives. J’estime avoir vraiment beaucoup de chance !
Recherche et enseignement au Département de psychologie
Créé en 1978, le Département de psychologie a réalisé de nombreuses recherches dans différents domaines des sciences humaines et sociales ainsi que de la santé, avec un intérêt tout particulier pour les personnes vulnérables, les neurosciences et l’eHealth.
Dans les sciences humaines et sociales, le Département a acquis une réputation nationale et internationale dans la réalisation d’études qualitatives portant sur la personne souffrant de troubles physiques ou psychiques. Il dispense principalement des cours à la Faculté de médecine et dans le cadre de la formation continue, aux professionnels de la santé, notamment avec le Certificat interuniversitaire « Double diagnostic » dont la prochaine édition aura lieu à partir de septembre 2025.
Appel Bourse BOF 2025
L'appel conjoint UHasselt-UNamur pour des bourses de doctorat est ouvert, dans le cadre du Fonds FSR, qui finance des bourses de doctorat.
Ce financement est ouvert aux candidats (sans restriction de sexe, de nationalité ou d'âge) qui souhaitent préparer leur doctorat en collaboration entre UNamur et UHasselt. Deadline de remise des dossiers : 03/03/2025.
Informations et contact : secretariat.adre@unamur.be

Former les médecins de demain : retour sur l'intervention de l’ASBL PAH
Former les médecins de demain : retour sur l'intervention de l’ASBL PAH
Dans le cadre des travaux pratiques (TP) de psychologie médicale de la Faculté de médecine de l’Université de Namur, une intervention marquante a eu lieu. Un binôme, composé de Dominique Damas, patiente experte et membre active de l’ASBL PAH (Plateforme Annonce Handicap), et du Dr Latteur, médecin, est venu partager son expérience sur un sujet aussi délicat qu’essentiel : l’annonce de mauvaises nouvelles ou de diagnostics graves aux patients et patientes.

Avec l’appui des enseignantes Hélène Cocriamont, Laura Demarthe et Hélène Givron, ces TP s’inscrivent dans le cadre du cours de psychologie médicale dirigé par le Professeur M. Desseilles. Leur objectif est de renforcer les compétences en communication professionnelle en santé des étudiants et étudiantes en médecine.
Dominique Damas, mère de trois enfants atteints du syndrome de l’X Fragile, a témoigné de ses expériences personnelles d’annonces de mauvaises nouvelles. Trois fois, elle a dû faire face à l’épreuve de recevoir ce diagnostic pour ses enfants. À travers son vécu, elle a développé une expertise qu’elle met aujourd’hui au service des autres. Cette démarche lui a permis de transformer une épreuve personnelle en engagement collectif, en rejoignant des associations dédiées au handicap.
Sa collaboration avec le Dr Latteur a permis aux étudiants de saisir les enjeux d’une communication soignant-soigné réussie : écoute active, choix des mots, adaptation au patient et à sa famille, suivi post-annonce. Un point clé évoqué lors de la séance est l’importance de "prendre le temps", car une annonce de diagnostic grave ne peut être expédiée en 20 minutes.

Les enjeux : mieux accompagner les patients et leurs familles
L’intervention avait plusieurs objectifs :
- Préparer les étudiants et étudiantes à appréhender une situation aussi sensible que l’annonce d’une mauvaise nouvelle, en leur fournissant des outils pratiques et théoriques.
- Améliorer l’accompagnement de la patientèle et de leurs familles, en tenant compte de leurs émotions et de leur compréhension de la situation.
- Favoriser une approche humaine et bienveillante, où la personne qui délivre le diagnostic doit se souvenir qu’elle a une obligation de moyens, et non de résultat.
Les étudiants et étudiantes ont également reçu un livret de conseils pratiques « Accompagner l’annonce d’un diagnostic », afin de prolonger les apprentissages après les TP.
Le témoignage de Dominique Damas et l’expérience du Dr Latteur ont captivé les élèves de 3e année en médecine, comme en témoigne l’une d’entre eux :
« C’est vraiment génial d’avoir ce genre d’intervention dans notre cursus. De plus, les invités sont tellement impliqués que cela rend le moment passionnant. »
Ces échanges apportent une vision à 360 degrés, intégrant les perspectives du patient et du soignant. Cette approche immersive prépare les futurs médecins à affronter ces situations difficiles avec sérénité et professionnalisme, tout en les sensibilisant à leur propre santé mentale.
La santé mentale et le bien-être en Faculté de médecine
À l’UNamur, la santé mentale des étudiants et étudiantes en médecine est une priorité. Plusieurs initiatives du département de psychologie viennent compléter ces TP :
- Des travaux pratiques destinés à renforcer la réflexion sur l’importance de leur bien-être physique et mentale.
- Une attention particulière portée à la prévention du burn-out, une problématique omniprésente dans la profession médicale.
- La création d’un miniguide de communication professionnelle, distribué après des jeux de rôle interactifs.
- Un immersive-learning permettant de s’entraîner à l’annonce de mauvaise nouvelle.
Ces initiatives pédagogiques démontrent l’engagement de la Faculté de médecine à offrir une formation intégrale, qui ne se limite pas à l’expertise technique mais englobe aussi les aspects inter et intrapersonnels, indispensables pour exercer la médecine dans toute sa complexité.

DJESA : sensibilisation et interdisciplinarité dans l’enseignement médical
DJESA : sensibilisation et interdisciplinarité dans l’enseignement médical
Ce vendredi 1er mars, la Faculté de Médecine accueillait une Demi-Journée d’Échange sur la Souveraineté Alimentaire (DJESA), organisée par le consortium UNI4COOP, Humundi et Vétérinaires Sans Frontières. Sous l’impulsion du Professeur et directeur du Département de médecine de l'UNamur, Grégoire Wiëers et de Madame Caroline Canon, maître en didactique, cet événement était dédié aux étudiants de bloc 2 de médecine, pharmacie et sciences biomédicales. Une après-midi ponctuée d'une conférence gesticulée de Corentin Hecquet et d'ateliers de sensibilisation sur le développement durable et l’interdisciplinarité dans le domaine médical.

Pour sa seconde édition, le projet DJESA a été accueilli par l’Université de Namur pour les étudiants en Faculté de médecine. L’occasion de les sensibiliser à la compréhension de la souveraineté alimentaire et ses enjeux. Mais qu'entend-on réellement par souveraineté alimentaire ? Ce concept englobe le droit des peuples à une alimentation saine et adéquate, assurant ainsi leur sécurité alimentaire. Selon Caroline Canon, maître en didactique à la Faculté de médecine de l’UNamur, « il est essentiel d'intégrer les objectifs de développement durable dans les programmes d'enseignement afin que les futurs professionnels soient sensibilisés aux enjeux environnementaux et sociétaux, et qu'ils puissent agir en tant que citoyens universitaires informés. »
Parallèlement, la FUCID (Forum Universitaire pour la Coopération Internationale au Développement), ONG du campus namurois, souhaite déployer DJESA dans différentes facultés. Sensibiliser aux enjeux actuels tels que la souveraineté alimentaire est crucial pour envisager d'autres modèles pour demain, et ce, de manière interdisciplinaire. Maxime Giegas, chargé de projets à la FUCID, souligne : « Avec les étudiants en médecine, nous pouvons établir de nombreux liens entre leur cursus et les sujets abordés lors de DJESA. Cette initiative les confronte à des problématiques qu'ils ne rencontrent pas quotidiennement, ce qui enrichit leur apprentissage. »
DJESA, c'est quoi ?
Demi-journée d’Échange sur la Souveraineté Alimentaire, organisée par le consortium Uni4Coop (Eclosio, FUCID, Louvain Coopération, ULB-Coopération), Humundi et Vétérinaires Sans Frontières. Destiné aux différents campus francophones de Belgique, le projet DJESA propose une conférence sur la souveraineté alimentaire suivie de divers ateliers liés à la thématique.
La conférence inaugurale, animée par Corentin Hecquet, diplômé en sociologie à l’Université catholique de Louvain et docteur en sciences de l’environnement, a mis en lumière l'urgence de promouvoir la souveraineté alimentaire dans un monde en mutation et exploré les liens étroits entre alimentation, santé et environnement. Les étudiants ont eu l'opportunité d'approfondir leur compréhension des politiques agricoles, des pratiques alimentaires durables et de leur impact sur la santé publique. « Lors de ma conférence, j'essaie d'aborder l'ouverture interdisciplinaire à d'autres types de connaissances, telles que celles des patients, ainsi que l'esprit critique », partage Corentin Hecquet. Plus qu'une simple discussion académique, cette rencontre visait à susciter une réflexion active sur le rôle des professionnels de la santé dans la promotion de systèmes alimentaires justes et écologiquement responsables.
Ensuite, des ateliers liés à la thématique ont permis aux étudiants de réfléchir aux problématiques de manière pro-active. L’organisation de DJESA a fait appel à l’interdisciplinarité – diverses disciplines doivent collaborer pour atteindre une justice alimentaire et donc, la pérennité de la vie. En ce sens, cette conférence ouvre aussi, pour les étudiants en médecine, la discussion à la philosophie du « One Health », qui vise à favoriser une interaction entre différentes disciplines pour atteindre la reconnaissance de l’interconnexion du vivant, d’« une seule santé ». Les professeurs souhaitent intégrer cette philosophie au cursus de médecine, favorisant ainsi une harmonie entre interdisciplinarité et développement durable. « Nous voulons faire prendre conscience aux étudiants de l’importance du rôle qu’ils vont devoir jouer. Cette philosophie demande de l’interdisciplinarité, du respect et de l’acceptation sur le fait qu’une seule solution n’existe pas. Il va falloir avancer, avec nos limites certes, mais ne pas reculer devant la problématique et collaborer », appuie Caroline Canon.
Il semblerait que l’objectif ait été atteint, beaucoup d’étudiants ont été sensibilisés, partageant des avis positifs. « Je trouve très intéressant d’aborder ce sujet dans notre cursus car certains étudiants se dirigeront vers ce domaine. Les confronter à ces questions dès maintenant les préparera pour l'avenir », relate Livia Saccon, étudiante en sciences biomédicales. « Cette conférence m'a beaucoup appris sur des sujets que j'ignorais », se réjouit Alexandra Priso, étudiante en pharmacie.
En conclusion, DJESA était l’occasion pour les étudiants dans les domaines des sciences de la vie, de la santé et de la maladie, d'élargir leurs horizons et de prendre conscience de l'importance cruciale de la souveraineté alimentaire dans le contexte actuel. Cette initiative interdisciplinaire favorise une réflexion critique et prépare les futurs professionnels de la santé à jouer un rôle clé de manière juste et écologiquement responsable.
L'UNamur durable sur le fond comme sur la forme
L’université se doit d’être exemplaire en matière de développement durable, dans les trois dimensions de celui-ci (économique, sociale et environnementale). Notamment par sa manière de gérer ses infrastructures et son patrimoine pour un « campus durable sur la forme », ainsi que, en tant qu’institution d’enseignement et de recherche, par son engagement afin de contribuer activement à la transition environnementale « campus durable sur le fond ». C'est d'ailleurs l'un des objectifs du plan stratégique Univers2025. Le tout en concordance avec les Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies.

Viser le bien-être des étudiants : résultats d’une étude en Faculté de médecine
Viser le bien-être des étudiants : résultats d’une étude en Faculté de médecine
"Prendre soin de soi pour mieux prendre soin des autres" - c'est le mantra qui guide un atelier de bien-être destiné aux étudiants en deuxième année de médecine dans le cadre du cours de Psychologie générale de Martin Desseilles, professeur à l’Université de Namur. Dispensé par Laura Demarthe, psychologue et collaboratrice didactique au Département de psychologie, cet atelier vise à équiper les futurs médecins d'outils pour cultiver leur bien-être physique, mental et social. Des professeurs de l'UNamur ont récemment mené une étude sur cette initiative.

En 2021, Hélène Givron, Alice Schittek et Martin Desseilles, enseignants à l’Université de Namur, ont tiré des constats quant à la santé des étudiants (Givron & Desseilles, 2021). D’une part, ils ont observé un lien étroit entre les compétences émotionnelles et communicationnelles des étudiants en médecine. Par exemple, la capacité à aborder des sujets sensibles comme la mort nécessite une gestion émotionnelle adéquate pour communiquer efficacement avec les familles des patients. D’autre part, il a été constaté que les étudiants font face à un mal-être accru qui s’est intensifié avec la pandémie du Covid-19.
Forts de ces constats, les enseignants ont suggéré de mettre en place un TP de 15 heures portant sur le bien-être des étudiants. Celui-ci se tient surtout dans une démarche préventive et donne des outils pour entretenir le bien-être mental, social et physique. Les thèmes abordés sont larges, allant de l’alimentation, à l’hygiène de vie, en passant par de la relaxation. L'objectif est de favoriser une santé positive chez les étudiants afin qu'ils puissent mieux répondre aux besoins de leurs futurs patients.
Ce TP, en tant qu’intervention psychoéducative implantée en Faculté de médecine à l’Université de Namur, a fait l’objet d’une étude par Alice Schittek, Hélène Givron et Martin Desseilles. Elle a révélé des résultats encourageants, récemment publiés dans la Revue Pédagogie Médicale. La recherche scientifique visait à évaluer l’impact du TP sur le bien-être des étudiants. Pour ce faire, les chercheurs ont choisi de porter leur analyse dans trois filières de la Faculté de médecine : les sciences pharmaceutiques, biomédicales et la médecine. Les étudiants en médecine formaient le groupe expérimental, qui allait donc recevoir les séances sur le bien-être. Tandis que les étudiants en sciences pharmaceutiques et biomédicales, formaient le groupe contrôle en poursuivant leur cursus, sans le TP. Les résultats sont assez évoquateurs. « Une intervention psychoéducative de 15 heures semble avoir des effets positifs, en atténuant l’augmentation des niveaux de stress, dépression et burn-out, améliorant la capacité de prise de perspective (identifier et éventuellement prendre en compte le point de vue d’autrui) des étudiants en médecine. », concluent les chercheurs de l’UNamur. Ces facteurs ont pu être évalués grâce à un test auquel les étudiants devaient répondre avant et après les séances de TP. Ces questionnaires mesuraient leurs scores de stress, dépression, burn-out estudiantin, compétences émotionnelles, soutien social perçu et empathie.
Grâce à leur étude, Hélène Givron, Alice Schittek et Martin Desseilles ont pu mettre en évidence l’atout d’intégrer une telle initiative psychoéducative dès le début du cursus universitaire. Par ailleurs, en complément de l'étude quantitative, des entretiens qualitatifs ont été menés auprès des étudiants pour affiner le contenu et la forme de l'atelier dans les années à venir. Le complément de l’étude sera d’ailleurs prochainement publié.
Cet atelier de bien-être représente une initiative précieuse pour former des médecins plus équilibrés et résilients, prêts à relever les défis de leur profession tout en prenant soin d'eux-mêmes.
(1)Givron, H., & Desseilles, M. (2021). The role of emotional competencies in predicting medical students’ attitudes towards communication skills training. Patient Education and Counseling, 104(10), 2505-2511.
Événements
Rentrée étudiante 2025-2026
Au programme pour tous et toutes
09h00 | Accueil
09h30 | Cérémonie d'accueil des nouveaux étudiants
11h00 | Célébration de la rentrée à la Cathédrale Saint-Aubain (Place Saint-Aubain - 5000 Namur) puis accueil des étudiants par les Cercles.

Cérémonie officelle de rentrée académique 2025-2026
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