DeFIPP consolide les travaux de recherche menés dans trois centres préexistants, le CRED, le CEREFIM et le CERPE, qui représentent chacun l'un des trois grands axes de recherche : l'économie du développement, les politiques publiques et l'économie et la finance régionales, et l'économie monétaire. L'objectif principal de DeFiPP est de promouvoir une recherche d'excellence en économie et en finance, avec une forte visibilité internationale, tout en utilisant la méthodologie économique, à la fois en théorie et en recherche empirique, qui est le lien commun entre les pôles. La fertilisation croisée se fera par le partage commun de nouvelles méthodes ou approches.

L'objectif principal de DeFiPP est de promouvoir l'excellence de la recherche en économie et en finance par le biais de publications scientifiques théoriques et empiriques de premier plan. Pour ce faire, l'institut s'appuie fortement sur les interactions entre les membres de ses trois centres de recherche et encourage le partage de méthodes et d'approches. DeFiPP vise également à développer une visibilité nationale et internationale en collaborant avec des chercheurs de nombreuses universités et de nombreux pays. A cet égard, l'institut, avec plusieurs autres universités belges (KULeuven, UCLouvain et Universiteit Antwerpen), est actuellement impliqué dans le projet Excellence of Science (EOS) qui se concentre sur le développement des connaissances sur les conséquences de la mondialisation et de l'intégration des marchés dans les pays développés et en voie de développement.

Les centres de recherche

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Pièces de mnnaie empilées avec une petiteplante qui pousse au sommet
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CERPE
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African women carrying bowls on their heads, Benin, Africa
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Actualités

Mieux prédire les extrêmes climatiques

Mathématique

Les statistiques s'attachent habituellement à anticiper les événements qui se trouvent dans la norme. Mais qu'en est-il des événements rares ? Ils sont traités par une branche des mathématiques, la théorie des valeurs extrêmes, dont Anna Kiriliouk, chargée de cours en statistiques à l'UNamur est une spécialiste. Appliquée au climat, cette théorie permet de mieux prévoir les événements climatiques extrêmes, alors que ces derniers se multiplient en raison du changement climatique. 

Photo de la banquise et de la mer

Cet article est tiré de la rubrique "Impact" du magazine Omalius de décembre 2024.

Dans la nuit du 31 janvier 1953, la mer du Nord est soudainement montée de près de quatre mètres, submergeant une partie des Pays-Bas et de la Belgique. La catastrophe a causé la mort de plus de 2 500 personnes, ainsi que des dégâts considérables. Selon Anna Kiriliouk, chargée de cours en statistiques au Département de mathématique et à la Faculté EMCP de l'UNamur, cet événement exceptionnel a véritablement marqué « le début du développement de la théorie des valeurs extrêmes, avec le développement du premier projet de construction en valeurs extrêmes ». 

Le plan Delta, c'est son nom, est un système de digues qui protège les Pays-Bas contre le risque de submersion, avec un débordement de ces digues une fois tous les 10 000 ans. Un danger rare, certes, mais non nul, qui « n'aurait pas pu être calculé grâce aux statistiques classiques, très mal adaptées aux événements rares », estime la mathématicienne. 

Or, alors que le changement climatique est souvent évoqué en termes de moyenne, comme l'augmentation des températures et du niveau de la mer, il a aussi pour conséquence d'augmenter la fréquence des événements climatiques extrêmes, avec des répercussions importantes sur nos sociétés. « En d'autres termes, le risque augmente en même temps que la concentration de gaz à effet de serre (GES) dans l'atmosphère », résume la chercheuse. « Ainsi, une inondation calculée en 1953 pour n'arriver que tous les 10 000 ans n'a pas la même signification qu'aujourd'hui. Cette dernière pourrait arriver plus fréquemment, par exemple tous les 1 000 ans ». 

Attribuer les événements extrêmes

Si les événements climatiques extrêmes sont en augmentation, il est difficile dans la pratique d'attribuer telle inondation ou telle sécheresse au changement climatique. Dans cette optique, Anna Kiriliouk vient d'obtenir un projet de recherche interdisciplinaire, dénommé EXALT, en collaboration avec l'UCLouvain. « Il implique à la fois des climatologues et des statisticiens », dévoile-t-elle.

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Photo d'Anna Kiriliouk

« Cette collaboration est très importante, car répondre à cette question de l'attribution des événements extrêmes ne peut se faire que grâce au développement d'un langage commun entre nos deux disciplines, qui fonctionnent pour l'instant de façon séparée. Nous avons beaucoup à apprendre les uns des autres »

Anna Kiriliouk Chargée de cours en statistiques au Département de mathématique et à la Faculté EMCP de l'UNamur

En pratique, le projet EXALT va donc calculer les probabilités de survenue d'un événement extrême et comparer cette probabilité avec celle d'une même situation dans un monde où les émissions de GES n'auraient pas augmenté. « Évidemment, nous n'avons pas de données réelles provenant d'un tel monde », indique Anna Kiriliouk. « Nous nous basons donc sur les simulations climatiques alternatives, dont nous allons par ailleurs comparer la qualité, avec un focus sur les événements extrêmes ». 

Réparti en trois groupes de travail, le projet EXALT cherchera notamment à déterminer le rôle du changement climatique dans la survenue d'inondations, ainsi que de vagues de chaleur et de sécheresse en Europe. Et ce, de la façon la plus réaliste possible : « L'une des choses que l'on souhaite intégrer dans les modèles climatiques concerne la dépendance entre les données », explique Anna Kiriliouk. « Par exemple, si une vague de chaleur frappe Namur, il y a de fortes chances que les mêmes températures affectent Louvain-La-Neuve. On dit dès lors qu'il y a une forte dépendance spatiale entre ces deux données. Cependant, cette dépendance n'est sans doute pas du tout valable pour la pluie, qui est beaucoup plus hétérogène. En prenant en compte toutes ces variables, spatiales, mais aussi temporelles, nous espérons améliorer les modèles existants ». 

Un troisième groupe de travail étudiera des zones beaucoup plus lointaines, situées en Antarctique. « Jusqu'en 2016, l'étendue de la banquise antarctique augmentait, avant de brutalement diminuer », éclaire la chercheuse. « Or, selon les modèles, cet événement était jugé quasiment impossible. Mais avec l'un des partenaires de EXALT, nous avons commencé à analyser l'évolution de l'étendue de la banquise avec la théorie des valeurs extrêmes. Avec cette dernière, cette chute subite n'était plus si improbable. Cela nous a confortés dans notre approche, ce qui est d'autant plus important alors que l'état de la banquise influence très fortement d'autres variables climatiques ». 

Des événements composés

Cette interaction entre plusieurs processus climatiques fait d'ailleurs l'objet d'un deuxième projet tout juste obtenu par Anna Kiriliouk et financé par un Mandat d'Impulsion Scientifique du FNRS. « L’objectif est de permettre d'étudier ce qu'on nomme les événements composés », explique la chercheuse. « Lors des situations climatiques extrêmes, on associe habituellement des valeurs très hautes ou basses simultanément, comme un manque de pluie et une température élevée, ce qui aboutit à une sécheresse intense. Mais dans le cas des phénomènes composés, on constate que la combinaison de plusieurs variables, pourtant dans un état modéré, aboutit à un événement grave et inhabituel ». 

Ainsi, en 2017, l'ouragan Sandy qui a frappé les côtes américaines est considéré comme un événement composé. Alors que les ouragans de l'Atlantique Nord se dissipent habituellement en plein océan, ce dernier a coïncidé avec des vents en direction des côtes et une marée haute, conduisant à des inondations massives de New York et ses environs.  

« Dans ce projet, nous allons donc tenter d'inclure plus de souplesse entre les différentes variables, en introduisant différents degrés de dépendance », développe la mathématicienne. « Nous allons aussi tenter, dans un deuxième temps, de regrouper les dépendances entre elles, afin d'alléger les modèles qui deviennent de plus en plus complexes au fur et à mesure qu'on y ajoute des nuances. Et une fois ces modèles modifiés, nous allons les appliquer à des événements récents afin de tester leur réalisme ». 

EXALT – projet ARC (FWB)

Financés par la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB), les projets ARC sont des projets d'Action de Recherche Concertée qui visent à développer des centres d'excellence universitaires ou interuniversitaires dans des axes de recherche fondamentale et, si possible, qui effectuent de la recherche fondamentale et appliquée de manière intégrée et visent à valoriser économiquement et socialement les résultats de la recherche. 

Logo FWB

Mandat d’impulsion scientifique (MIS) – FNRS 

L’objectif du financement accordé est de soutenir de jeunes chercheurs permanents désireux de développer une unité scientifique au sein de leur institution universitaire dans un domaine d’avenir.  Ce mandat a valu à Anna Kiriliouk un fellowship du Namur Research College (NARC). 

Logo FNRS

Cet article est tiré de la rubrique "Impact" du magazine Omalius #35 (Décembre 2024).

Visuel de Omalius #35 - décembre 2024

Un ancien doctorant de l’UNamur mis à l’honneur dans The Economist

Économie
ODD #10 - Inégalités réduites

La recherche du Dr Nitin Bharti, ancien doctorant du Département d’économie de la Faculté EMCP de l’Université de Namur, est couverte dans « The Economist », le prestigieux magazine économique international.  L’article traite d’une de ses thématiques de recherche de prédilection : comprendre le développement des systèmes éducatifs et leur lien avec la croissance économique et l'inégalité à long terme.

India-China locator on the globe with a picture of Nitin Bharti ant the logo of The Economist

Nitin Bharti est actuellement chercheur postdoctoral dans le programme d'économie de la division des sciences sociales de l'Université de New York à Abu Dhabi. Il est également coordinateur du World Inequality Lab pour l'Asie du Sud et du Sud-Est. Il a obtenu son doctorat en économie à la Paris School of Economics (PSE) et à l'Université de Namur en septembre 2022 sous la supervision de ses promoteurs, Thomas Piketty (PSE) et Guilhem Cassan (UNamur).

Sa thèse de doctorat à l'UNamur étudiait différentes dimensions d’inégalités en Inde : 

  • Inégalité d’accès à l’éducation (couvert par l’article dans the Economist),
  • Inégalité de revenu et de patrimoine,
  • Inégalité de traitement face à la justice. 

Pour chacun de ces projets, il a conduit un travail de collecte de données extraordinaire, en cherchant de nouvelles données dans les archives historiques, ou bien en utilisant des nouvelles méthodes d’aspiration de données sur site web pour collecter des données administratives contemporaines à grande échelle. Il a ensuite exploité ces données via des méthodes économétriques de pointe.

En savoir plus sur le Dr Nitin Bharti

Ces sujets sont également au cœur des thématiques développées à l’UNamur, tant pour l’enseignement que pour la recherche. 

En effet, l’Institut DeFiPP possède une expertise reconnue en économie du développement et en économie de l’environnement. Les chercheurs sont très actifs à l’international. Certains des membres de DeFiPP ont par exemple comme co-auteur pour leurs articles Jim Robinson, prix Nobel 2024 pour sa recherche sur le rôle des institutions dans le développement économique.  

Ces questions se retrouvent aussi au cœur de nombreux enseignements du Département d’économie, tant en bachelier qu’en master. Le Département d’économie tient à offrir à ses étudiants un enseignement leur permettant de mieux comprendre les grandes questions sociétales contemporaines. Le Département a également une très longue tradition d’enseignement des questions liées à la gestion des ressources environnementales, des inégalités et du développement durable en général.

The Economist | "Bureaucrats, not bridge-builders"

Dans l’article publié par The Economist, Nitin Bharti et son co-auteur Li Yang répondent à cette question : les choix de politique éducative en Inde et en Chine sont-ils à la source de la divergence économique de ces deux pays ? Les chercheurs ont suivi l'évolution de l'éducation en Inde et en Chine entre 1900 et 2020. Selon leur étude, la politique éducative est un facteur important et sous-estimé pour expliquer les trajectoires de ces pays.

Logo de "the Economist"

Au début du XXe siècle, moins de 10 % des enfants indiens et chinois allaient à l'école ; aujourd'hui, c'est le cas de la quasi-totalité d'entre eux. Mais le chemin vers l'éducation universelle a été remarquablement différent et a eu des effets profonds sur le développement de l’économie des deux pays.

Faculté EMCP | Les études au Département d'économie

Comprendre la dimension fondamentale du fonctionnement des entreprises et de notre société pour conseiller et agir en expert et décideur responsable.  

21 nouveaux financements F.R.S.-FNRS pour la recherche à l’UNamur

Institution

Le F.R.S.-FNRS vient de publier les résultats de ses différents appels 2024. Appels équipement, crédits et projets de recherche, bourses de doctorat FRIA et Mandant d’Impulsion Scientifique (MIS), les instruments sont nombreux pour soutenir la recherche fondamentale. Découvrez les résultats de l’UNamur en détail.

Deux chercheurs dans un laboratoire

L’appel « crédits et projets de recherche » a permis d’obtenir 14 financements pour de nouveaux projets ambitieux. Parmi ceux-ci, notons deux financements « équipement », cinq financements « crédits de recherche (CDR) », sept financements « projets de recherche (PDR) » dont un en collaboration avec « l’University of Applied Sciences and Arts of Western Switzerland ». L’appel de soutien à la recherche doctorale FRIA financera 6 bourses de doctorat.  

Un prestigieux Mandat d’Impulsion Scientifique (MIS) a également été obtenu.  Ce financement de 3 ans permet de soutenir de jeunes chercheurs permanents désireux de développer un programme de recherche original et novateur en acquérant leur autonomie scientifique au sein de leur département. 

Les résultats en détail

Appel Equipement 

  • Max Collinet, Institut ILEE
  • Catherine Michaux, avec Stéphane Vincent et Guillaume Berionni, co-promoteurs, Institut NISM

Appel Crédits de recherche (CDR)

  • Thierry Arnould, Institut NARILIS
  • Thomas Balligand, Département de Médecine 
  • Danielle Leenaerts, Institut PaTHs
  • Denis Saint-Amand, Institut NaLTT
  • Elio Tuci, Institut NADI

Appel Projets de recherche (PDR)

  • Nathalie Burnay, en collaboration avec « l’University of Applied Sciences and Arts of Western Switzerland », Institut Transitions (Sous réserve de l’acceptation du SNSF Suisse)
  • Catherine Guirkinger, Institut DEFIPP, co-promoteur en collaboration avec l’UCLouvain 
  • Luca Fusaro, Institut NISM
  • Laurence Meurant, Institut NaLTT
  • René Preys, Institut PaTHs
  • Stéphane Vincent, Institut NISM, co-promoteur en collaboration avec l’UCLouvain
  • Johan Wouters, Institut NISM, co-promoteur en collaboration avec l’UCLouvain

Fonds pour la formation à la Recherche dans l’Industrie et dans l’Agriculture (FRIA)

  • Alix Buridant - Promoteur : Henri-François Renard, Institut NARILIS ; Co-promoteur : Medical University of Innsbruck, Innsbruck - Autriche -
  • Constance De Maere d’Aertrycke - Promoteur Nicolas Gillet, Institut NARILIS
  • Noah Deveaux - Promoteur : Benoît Champagne, Institut NISM
  • Nicolas Dricot - Promotrice : Muriel Lepère, Institut ILEE ; Co-promoteur : Bastien Vispoel, Institut ILEE et Université Grenoble Alpes
  • Laurie Marchal - Promoteur Thierry Arnould.  Co-promotrice : Patricia Renard.  Institut NARILIS
  • Léa Poskin - Promotrice : Catherine Michaux, Institut NISM ; Co-promoteur : Jean-Pierre Gillet, Institut NARILIS

 Mandat d’Impulsion Scientifique (MIS)

  • Arthur Borriello, Institut Transitions

Félicitations à tous et toutes !

Les missions du F.R.S.-FNRS

Le Fonds de la Recherche Scientifique - FNRS a pour mission de développer la recherche scientifique fondamentale dans le cadre d’initiatives présentées par les chercheurs. Il favorise la production et le développement des connaissances en soutenant, d’une part, les chercheurs à titre individuel et en finançant, d’autre part, des programmes de recherche poursuivis au sein des laboratoires et services situés principalement dans les universités de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Fondé sur le seul critère de l’excellence scientifique, le soutien financier du F.R.S.-FNRS s’exerce selon plusieurs modalités. De nombreux appels à financement sont lancés chaque année pour soutenir la recherche fondamentale à tous les niveaux de carrière des chercheurs.

Economie du développement : des liens forts entre les économistes de l’UNamur et le lauréat du prix Nobel d’économie, James A. Robinson

Économie
Prix

C’est une fierté pour l’UNamur : le Centre de Recherche en Économie du Développement (CRED) de l'Institut DeFIPP de l’Université de Namur entretient des liens étroits entre plusieurs de ses chercheurs et James A. Robinson, récemment désigné lauréat du prix Nobel d’économie. Robinson, reconnu pour ses travaux novateurs sur les institutions et le développement économique, a collaboré à plusieurs reprises avec des membres du CRED, renforçant ainsi les échanges académiques et les avancées scientifiques dans ce domaine. 

Chercheur de l'UNamur et James A. Robinson, lauréat du Prix Nobel d'économie

James A. Robinson a collaboré avec Jean-Marie Baland, professeur à l’UNamur et membre actif du CRED pour diverses publications scientifiques. Leurs travaux conjoints ont exploré divers aspects du développement économique, mettant en lumière les dynamiques institutionnelles et les facteurs socio-économiques influençant la croissance et la pauvreté. « Une de nos publications qui a eu le plus de visibilité dans le milieu scientifique international, concerne une thématique liée aux décisions familiales en lien avec la question du travail des enfants. Nous nous sommes intéressés à comprendre et à analyser si d’un point de vue économique, il était juste que des parents décident du moment où ils mettent au travail leur enfant », explique Jean-Marie Baland. Les deux économistes ont aussi travaillé sur l’impact économique et politiques de la démocratisation des institutions. « Nous nous sommes intéressés plus particulièrement au cas du Chili où nous avons analysé en quoi l’introduction du vote secret au sein des communautés agricoles avait eu un impact sur la démocratisation et le prix des terres au Chili », poursuit Jean-Marie Baland. Ces collaborations ont non seulement enrichi la littérature scientifique mais ont également renforcé la réputation internationale du CRED. 

Pour élaborer ces recherches communes, James A. Robinson et Jean-Marie Baland ont séjourné à diverses reprises au sein de leurs institutions respectives. C’est ainsi que le premier s’est rendu plusieurs fois à l’UNamur entre 1994 et 1998. Ces séjours ont été l’occasion de concrétiser des collaborations avec d’autres chercheurs du CRED.  

C’est le cas de Jean-Philippe Platteau, Professeur émérite et économiste à l'Université de Namur et membre du CRED. « Nous avons travaillé sur des sujets de recherche assez proches et pour cette raison, nous nous sommes retrouvés ensemble comme participants à des évènements scientifiques internationaux. Nos interactions ont été fécondes et c’est à la suggestion de James Robinson que j’ai entrepris d’écrire mon ouvrage intitulé « Islam Instrumentalised : Religion and Politics in Historical Perspective» consacré à l’économie politique des religions, en particulier l’Islam », commente Jean-Philippe Platteau. C’est aussi à l’invitation de James A. Robinson que ce dernier a fait partie d’un groupe d’une douzaine d’économistes internationaux réunis à Kinshasa en janvier 2015 pour discuter avec le gouvernement de la République Démocratique du Congo d’une stratégie de développement efficace à long terme pour le pays.  

Enseignement et influence académique

Lors de ses séjours à l’UNamur, James A. Robinson a également partagé son expertise avec les étudiants. Il a donné des cours dans le cadre du master de spécialisation en économie internationale et du développement (SMIDE), dirigé aujourd’hui par Romain Houssa. Ces interventions ont permis aux étudiants de bénéficier directement des connaissances et de l’expérience d’un des plus grands économistes contemporains, leur offrant une perspective unique sur les défis et les opportunités du développement économique dans les pays de l’hémisphère sud. 

Un partenariat fructueux

Les liens entre James A. Robinson et les chercheurs du CRED illustrent parfaitement l’importance des collaborations internationales dans le domaine de la recherche en économie du développement. Ces partenariats permettent de combiner des perspectives diverses et de développer des solutions innovantes aux problèmes économiques mondiaux.  

« En obtenant ce prix Nobel d’économie, James A. Robinson et ses deux collègues mettent en exergue notre domaine de spécialisation à Namur comme aucun autre événement ne l’avait fait auparavant. C’est non seulement valorisant pour nos travaux de recherche mais c’est aussi inspirant et stimulant pour la nouvelle génération de chercheurs qui travaillent au sein du CRED aujourd’hui » conclut Jean-Philippe Platteau.  

Daron Acemoglu, Simon Johnson et James A. Robinson : les prix Nobel d’économie 2024

Ces économistes ont été récompensés pour leurs travaux sur la formation des institutions et leur influence sur la prospérité des nations. Leur recherche a démontré que les institutions inclusives, qui respectent l’état de droit et les droits individuels, favorisent une croissance économique durable.  Leur ouvrage “Why Nations Fail” est particulièrement influent dans ce domaine. 

En savoir plus sur le CRED

Mieux prédire les extrêmes climatiques

Mathématique

Les statistiques s'attachent habituellement à anticiper les événements qui se trouvent dans la norme. Mais qu'en est-il des événements rares ? Ils sont traités par une branche des mathématiques, la théorie des valeurs extrêmes, dont Anna Kiriliouk, chargée de cours en statistiques à l'UNamur est une spécialiste. Appliquée au climat, cette théorie permet de mieux prévoir les événements climatiques extrêmes, alors que ces derniers se multiplient en raison du changement climatique. 

Photo de la banquise et de la mer

Cet article est tiré de la rubrique "Impact" du magazine Omalius de décembre 2024.

Dans la nuit du 31 janvier 1953, la mer du Nord est soudainement montée de près de quatre mètres, submergeant une partie des Pays-Bas et de la Belgique. La catastrophe a causé la mort de plus de 2 500 personnes, ainsi que des dégâts considérables. Selon Anna Kiriliouk, chargée de cours en statistiques au Département de mathématique et à la Faculté EMCP de l'UNamur, cet événement exceptionnel a véritablement marqué « le début du développement de la théorie des valeurs extrêmes, avec le développement du premier projet de construction en valeurs extrêmes ». 

Le plan Delta, c'est son nom, est un système de digues qui protège les Pays-Bas contre le risque de submersion, avec un débordement de ces digues une fois tous les 10 000 ans. Un danger rare, certes, mais non nul, qui « n'aurait pas pu être calculé grâce aux statistiques classiques, très mal adaptées aux événements rares », estime la mathématicienne. 

Or, alors que le changement climatique est souvent évoqué en termes de moyenne, comme l'augmentation des températures et du niveau de la mer, il a aussi pour conséquence d'augmenter la fréquence des événements climatiques extrêmes, avec des répercussions importantes sur nos sociétés. « En d'autres termes, le risque augmente en même temps que la concentration de gaz à effet de serre (GES) dans l'atmosphère », résume la chercheuse. « Ainsi, une inondation calculée en 1953 pour n'arriver que tous les 10 000 ans n'a pas la même signification qu'aujourd'hui. Cette dernière pourrait arriver plus fréquemment, par exemple tous les 1 000 ans ». 

Attribuer les événements extrêmes

Si les événements climatiques extrêmes sont en augmentation, il est difficile dans la pratique d'attribuer telle inondation ou telle sécheresse au changement climatique. Dans cette optique, Anna Kiriliouk vient d'obtenir un projet de recherche interdisciplinaire, dénommé EXALT, en collaboration avec l'UCLouvain. « Il implique à la fois des climatologues et des statisticiens », dévoile-t-elle.

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Photo d'Anna Kiriliouk

« Cette collaboration est très importante, car répondre à cette question de l'attribution des événements extrêmes ne peut se faire que grâce au développement d'un langage commun entre nos deux disciplines, qui fonctionnent pour l'instant de façon séparée. Nous avons beaucoup à apprendre les uns des autres »

Anna Kiriliouk Chargée de cours en statistiques au Département de mathématique et à la Faculté EMCP de l'UNamur

En pratique, le projet EXALT va donc calculer les probabilités de survenue d'un événement extrême et comparer cette probabilité avec celle d'une même situation dans un monde où les émissions de GES n'auraient pas augmenté. « Évidemment, nous n'avons pas de données réelles provenant d'un tel monde », indique Anna Kiriliouk. « Nous nous basons donc sur les simulations climatiques alternatives, dont nous allons par ailleurs comparer la qualité, avec un focus sur les événements extrêmes ». 

Réparti en trois groupes de travail, le projet EXALT cherchera notamment à déterminer le rôle du changement climatique dans la survenue d'inondations, ainsi que de vagues de chaleur et de sécheresse en Europe. Et ce, de la façon la plus réaliste possible : « L'une des choses que l'on souhaite intégrer dans les modèles climatiques concerne la dépendance entre les données », explique Anna Kiriliouk. « Par exemple, si une vague de chaleur frappe Namur, il y a de fortes chances que les mêmes températures affectent Louvain-La-Neuve. On dit dès lors qu'il y a une forte dépendance spatiale entre ces deux données. Cependant, cette dépendance n'est sans doute pas du tout valable pour la pluie, qui est beaucoup plus hétérogène. En prenant en compte toutes ces variables, spatiales, mais aussi temporelles, nous espérons améliorer les modèles existants ». 

Un troisième groupe de travail étudiera des zones beaucoup plus lointaines, situées en Antarctique. « Jusqu'en 2016, l'étendue de la banquise antarctique augmentait, avant de brutalement diminuer », éclaire la chercheuse. « Or, selon les modèles, cet événement était jugé quasiment impossible. Mais avec l'un des partenaires de EXALT, nous avons commencé à analyser l'évolution de l'étendue de la banquise avec la théorie des valeurs extrêmes. Avec cette dernière, cette chute subite n'était plus si improbable. Cela nous a confortés dans notre approche, ce qui est d'autant plus important alors que l'état de la banquise influence très fortement d'autres variables climatiques ». 

Des événements composés

Cette interaction entre plusieurs processus climatiques fait d'ailleurs l'objet d'un deuxième projet tout juste obtenu par Anna Kiriliouk et financé par un Mandat d'Impulsion Scientifique du FNRS. « L’objectif est de permettre d'étudier ce qu'on nomme les événements composés », explique la chercheuse. « Lors des situations climatiques extrêmes, on associe habituellement des valeurs très hautes ou basses simultanément, comme un manque de pluie et une température élevée, ce qui aboutit à une sécheresse intense. Mais dans le cas des phénomènes composés, on constate que la combinaison de plusieurs variables, pourtant dans un état modéré, aboutit à un événement grave et inhabituel ». 

Ainsi, en 2017, l'ouragan Sandy qui a frappé les côtes américaines est considéré comme un événement composé. Alors que les ouragans de l'Atlantique Nord se dissipent habituellement en plein océan, ce dernier a coïncidé avec des vents en direction des côtes et une marée haute, conduisant à des inondations massives de New York et ses environs.  

« Dans ce projet, nous allons donc tenter d'inclure plus de souplesse entre les différentes variables, en introduisant différents degrés de dépendance », développe la mathématicienne. « Nous allons aussi tenter, dans un deuxième temps, de regrouper les dépendances entre elles, afin d'alléger les modèles qui deviennent de plus en plus complexes au fur et à mesure qu'on y ajoute des nuances. Et une fois ces modèles modifiés, nous allons les appliquer à des événements récents afin de tester leur réalisme ». 

EXALT – projet ARC (FWB)

Financés par la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB), les projets ARC sont des projets d'Action de Recherche Concertée qui visent à développer des centres d'excellence universitaires ou interuniversitaires dans des axes de recherche fondamentale et, si possible, qui effectuent de la recherche fondamentale et appliquée de manière intégrée et visent à valoriser économiquement et socialement les résultats de la recherche. 

Logo FWB

Mandat d’impulsion scientifique (MIS) – FNRS 

L’objectif du financement accordé est de soutenir de jeunes chercheurs permanents désireux de développer une unité scientifique au sein de leur institution universitaire dans un domaine d’avenir.  Ce mandat a valu à Anna Kiriliouk un fellowship du Namur Research College (NARC). 

Logo FNRS

Cet article est tiré de la rubrique "Impact" du magazine Omalius #35 (Décembre 2024).

Visuel de Omalius #35 - décembre 2024

Un ancien doctorant de l’UNamur mis à l’honneur dans The Economist

Économie
ODD #10 - Inégalités réduites

La recherche du Dr Nitin Bharti, ancien doctorant du Département d’économie de la Faculté EMCP de l’Université de Namur, est couverte dans « The Economist », le prestigieux magazine économique international.  L’article traite d’une de ses thématiques de recherche de prédilection : comprendre le développement des systèmes éducatifs et leur lien avec la croissance économique et l'inégalité à long terme.

India-China locator on the globe with a picture of Nitin Bharti ant the logo of The Economist

Nitin Bharti est actuellement chercheur postdoctoral dans le programme d'économie de la division des sciences sociales de l'Université de New York à Abu Dhabi. Il est également coordinateur du World Inequality Lab pour l'Asie du Sud et du Sud-Est. Il a obtenu son doctorat en économie à la Paris School of Economics (PSE) et à l'Université de Namur en septembre 2022 sous la supervision de ses promoteurs, Thomas Piketty (PSE) et Guilhem Cassan (UNamur).

Sa thèse de doctorat à l'UNamur étudiait différentes dimensions d’inégalités en Inde : 

  • Inégalité d’accès à l’éducation (couvert par l’article dans the Economist),
  • Inégalité de revenu et de patrimoine,
  • Inégalité de traitement face à la justice. 

Pour chacun de ces projets, il a conduit un travail de collecte de données extraordinaire, en cherchant de nouvelles données dans les archives historiques, ou bien en utilisant des nouvelles méthodes d’aspiration de données sur site web pour collecter des données administratives contemporaines à grande échelle. Il a ensuite exploité ces données via des méthodes économétriques de pointe.

En savoir plus sur le Dr Nitin Bharti

Ces sujets sont également au cœur des thématiques développées à l’UNamur, tant pour l’enseignement que pour la recherche. 

En effet, l’Institut DeFiPP possède une expertise reconnue en économie du développement et en économie de l’environnement. Les chercheurs sont très actifs à l’international. Certains des membres de DeFiPP ont par exemple comme co-auteur pour leurs articles Jim Robinson, prix Nobel 2024 pour sa recherche sur le rôle des institutions dans le développement économique.  

Ces questions se retrouvent aussi au cœur de nombreux enseignements du Département d’économie, tant en bachelier qu’en master. Le Département d’économie tient à offrir à ses étudiants un enseignement leur permettant de mieux comprendre les grandes questions sociétales contemporaines. Le Département a également une très longue tradition d’enseignement des questions liées à la gestion des ressources environnementales, des inégalités et du développement durable en général.

The Economist | "Bureaucrats, not bridge-builders"

Dans l’article publié par The Economist, Nitin Bharti et son co-auteur Li Yang répondent à cette question : les choix de politique éducative en Inde et en Chine sont-ils à la source de la divergence économique de ces deux pays ? Les chercheurs ont suivi l'évolution de l'éducation en Inde et en Chine entre 1900 et 2020. Selon leur étude, la politique éducative est un facteur important et sous-estimé pour expliquer les trajectoires de ces pays.

Logo de "the Economist"

Au début du XXe siècle, moins de 10 % des enfants indiens et chinois allaient à l'école ; aujourd'hui, c'est le cas de la quasi-totalité d'entre eux. Mais le chemin vers l'éducation universelle a été remarquablement différent et a eu des effets profonds sur le développement de l’économie des deux pays.

Faculté EMCP | Les études au Département d'économie

Comprendre la dimension fondamentale du fonctionnement des entreprises et de notre société pour conseiller et agir en expert et décideur responsable.  

21 nouveaux financements F.R.S.-FNRS pour la recherche à l’UNamur

Institution

Le F.R.S.-FNRS vient de publier les résultats de ses différents appels 2024. Appels équipement, crédits et projets de recherche, bourses de doctorat FRIA et Mandant d’Impulsion Scientifique (MIS), les instruments sont nombreux pour soutenir la recherche fondamentale. Découvrez les résultats de l’UNamur en détail.

Deux chercheurs dans un laboratoire

L’appel « crédits et projets de recherche » a permis d’obtenir 14 financements pour de nouveaux projets ambitieux. Parmi ceux-ci, notons deux financements « équipement », cinq financements « crédits de recherche (CDR) », sept financements « projets de recherche (PDR) » dont un en collaboration avec « l’University of Applied Sciences and Arts of Western Switzerland ». L’appel de soutien à la recherche doctorale FRIA financera 6 bourses de doctorat.  

Un prestigieux Mandat d’Impulsion Scientifique (MIS) a également été obtenu.  Ce financement de 3 ans permet de soutenir de jeunes chercheurs permanents désireux de développer un programme de recherche original et novateur en acquérant leur autonomie scientifique au sein de leur département. 

Les résultats en détail

Appel Equipement 

  • Max Collinet, Institut ILEE
  • Catherine Michaux, avec Stéphane Vincent et Guillaume Berionni, co-promoteurs, Institut NISM

Appel Crédits de recherche (CDR)

  • Thierry Arnould, Institut NARILIS
  • Thomas Balligand, Département de Médecine 
  • Danielle Leenaerts, Institut PaTHs
  • Denis Saint-Amand, Institut NaLTT
  • Elio Tuci, Institut NADI

Appel Projets de recherche (PDR)

  • Nathalie Burnay, en collaboration avec « l’University of Applied Sciences and Arts of Western Switzerland », Institut Transitions (Sous réserve de l’acceptation du SNSF Suisse)
  • Catherine Guirkinger, Institut DEFIPP, co-promoteur en collaboration avec l’UCLouvain 
  • Luca Fusaro, Institut NISM
  • Laurence Meurant, Institut NaLTT
  • René Preys, Institut PaTHs
  • Stéphane Vincent, Institut NISM, co-promoteur en collaboration avec l’UCLouvain
  • Johan Wouters, Institut NISM, co-promoteur en collaboration avec l’UCLouvain

Fonds pour la formation à la Recherche dans l’Industrie et dans l’Agriculture (FRIA)

  • Alix Buridant - Promoteur : Henri-François Renard, Institut NARILIS ; Co-promoteur : Medical University of Innsbruck, Innsbruck - Autriche -
  • Constance De Maere d’Aertrycke - Promoteur Nicolas Gillet, Institut NARILIS
  • Noah Deveaux - Promoteur : Benoît Champagne, Institut NISM
  • Nicolas Dricot - Promotrice : Muriel Lepère, Institut ILEE ; Co-promoteur : Bastien Vispoel, Institut ILEE et Université Grenoble Alpes
  • Laurie Marchal - Promoteur Thierry Arnould.  Co-promotrice : Patricia Renard.  Institut NARILIS
  • Léa Poskin - Promotrice : Catherine Michaux, Institut NISM ; Co-promoteur : Jean-Pierre Gillet, Institut NARILIS

 Mandat d’Impulsion Scientifique (MIS)

  • Arthur Borriello, Institut Transitions

Félicitations à tous et toutes !

Les missions du F.R.S.-FNRS

Le Fonds de la Recherche Scientifique - FNRS a pour mission de développer la recherche scientifique fondamentale dans le cadre d’initiatives présentées par les chercheurs. Il favorise la production et le développement des connaissances en soutenant, d’une part, les chercheurs à titre individuel et en finançant, d’autre part, des programmes de recherche poursuivis au sein des laboratoires et services situés principalement dans les universités de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Fondé sur le seul critère de l’excellence scientifique, le soutien financier du F.R.S.-FNRS s’exerce selon plusieurs modalités. De nombreux appels à financement sont lancés chaque année pour soutenir la recherche fondamentale à tous les niveaux de carrière des chercheurs.

Economie du développement : des liens forts entre les économistes de l’UNamur et le lauréat du prix Nobel d’économie, James A. Robinson

Économie
Prix

C’est une fierté pour l’UNamur : le Centre de Recherche en Économie du Développement (CRED) de l'Institut DeFIPP de l’Université de Namur entretient des liens étroits entre plusieurs de ses chercheurs et James A. Robinson, récemment désigné lauréat du prix Nobel d’économie. Robinson, reconnu pour ses travaux novateurs sur les institutions et le développement économique, a collaboré à plusieurs reprises avec des membres du CRED, renforçant ainsi les échanges académiques et les avancées scientifiques dans ce domaine. 

Chercheur de l'UNamur et James A. Robinson, lauréat du Prix Nobel d'économie

James A. Robinson a collaboré avec Jean-Marie Baland, professeur à l’UNamur et membre actif du CRED pour diverses publications scientifiques. Leurs travaux conjoints ont exploré divers aspects du développement économique, mettant en lumière les dynamiques institutionnelles et les facteurs socio-économiques influençant la croissance et la pauvreté. « Une de nos publications qui a eu le plus de visibilité dans le milieu scientifique international, concerne une thématique liée aux décisions familiales en lien avec la question du travail des enfants. Nous nous sommes intéressés à comprendre et à analyser si d’un point de vue économique, il était juste que des parents décident du moment où ils mettent au travail leur enfant », explique Jean-Marie Baland. Les deux économistes ont aussi travaillé sur l’impact économique et politiques de la démocratisation des institutions. « Nous nous sommes intéressés plus particulièrement au cas du Chili où nous avons analysé en quoi l’introduction du vote secret au sein des communautés agricoles avait eu un impact sur la démocratisation et le prix des terres au Chili », poursuit Jean-Marie Baland. Ces collaborations ont non seulement enrichi la littérature scientifique mais ont également renforcé la réputation internationale du CRED. 

Pour élaborer ces recherches communes, James A. Robinson et Jean-Marie Baland ont séjourné à diverses reprises au sein de leurs institutions respectives. C’est ainsi que le premier s’est rendu plusieurs fois à l’UNamur entre 1994 et 1998. Ces séjours ont été l’occasion de concrétiser des collaborations avec d’autres chercheurs du CRED.  

C’est le cas de Jean-Philippe Platteau, Professeur émérite et économiste à l'Université de Namur et membre du CRED. « Nous avons travaillé sur des sujets de recherche assez proches et pour cette raison, nous nous sommes retrouvés ensemble comme participants à des évènements scientifiques internationaux. Nos interactions ont été fécondes et c’est à la suggestion de James Robinson que j’ai entrepris d’écrire mon ouvrage intitulé « Islam Instrumentalised : Religion and Politics in Historical Perspective» consacré à l’économie politique des religions, en particulier l’Islam », commente Jean-Philippe Platteau. C’est aussi à l’invitation de James A. Robinson que ce dernier a fait partie d’un groupe d’une douzaine d’économistes internationaux réunis à Kinshasa en janvier 2015 pour discuter avec le gouvernement de la République Démocratique du Congo d’une stratégie de développement efficace à long terme pour le pays.  

Enseignement et influence académique

Lors de ses séjours à l’UNamur, James A. Robinson a également partagé son expertise avec les étudiants. Il a donné des cours dans le cadre du master de spécialisation en économie internationale et du développement (SMIDE), dirigé aujourd’hui par Romain Houssa. Ces interventions ont permis aux étudiants de bénéficier directement des connaissances et de l’expérience d’un des plus grands économistes contemporains, leur offrant une perspective unique sur les défis et les opportunités du développement économique dans les pays de l’hémisphère sud. 

Un partenariat fructueux

Les liens entre James A. Robinson et les chercheurs du CRED illustrent parfaitement l’importance des collaborations internationales dans le domaine de la recherche en économie du développement. Ces partenariats permettent de combiner des perspectives diverses et de développer des solutions innovantes aux problèmes économiques mondiaux.  

« En obtenant ce prix Nobel d’économie, James A. Robinson et ses deux collègues mettent en exergue notre domaine de spécialisation à Namur comme aucun autre événement ne l’avait fait auparavant. C’est non seulement valorisant pour nos travaux de recherche mais c’est aussi inspirant et stimulant pour la nouvelle génération de chercheurs qui travaillent au sein du CRED aujourd’hui » conclut Jean-Philippe Platteau.  

Daron Acemoglu, Simon Johnson et James A. Robinson : les prix Nobel d’économie 2024

Ces économistes ont été récompensés pour leurs travaux sur la formation des institutions et leur influence sur la prospérité des nations. Leur recherche a démontré que les institutions inclusives, qui respectent l’état de droit et les droits individuels, favorisent une croissance économique durable.  Leur ouvrage “Why Nations Fail” est particulièrement influent dans ce domaine. 

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Événements

  • 23
  • 27

Formation "Academic writing"

Formation

Formation "Academic writing"

23
10:00 - 27
13:00
Université de namur - Faculté EMCP - rue Grandgagnage - 5000 Namur
Personne de contact :  Houssa Romain
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L'institut DeFiPP organise une formation doctorale sur l'écriture académique, ouverte aux doctorants et autres chercheurs de tous les instituts et centre de recherche de l'Université de Namur ou d'une autre institution.

Logo Institut DeFiPP

Au programme des 5 séances

  • Session 1 : Vendredi 23 mai 2025, 10:00-13:00 | Améliorer la structure et le style
  • Session 2 : Vendredi 6 juin 2025, 10:00-13:00 | Rédaction d'une introduction et d'une revue de la littérature
  • Session 3 : Vendredi 13 juin 2025, 10:00-13:00 | Rédaction d'une section sur les méthodes, les résultats et la discussion ; révision par les pairs des textes des participants
  • Session 4 : Vendredi 20 juin 2025, 10:00-13:00 | Feedback général et individuel
  • Session 5 : Vendredi 27 juin 2025, 10:00-13:00 | Communiquer votre recherche à un public plus large

Le nombre de places est limité et la priorité sera donnée aux inscriptions anticipées.

Prix : 200€

Deadline pour les inscriptions : 31/01/2025

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Les points forts de DeFiPP

  • L'intégration de domaines de recherche et d'approches qui différent mais sont liés, tant en économie qu'en finance.
  • L'importance des trois centres de recherche de l'institut. En particulier, le CRED est considéré comme un centre de pointe en économie du développement en Europe, et est notamment soutenu par l'Union européenne à travers le European Research Council (ERC) Starting Grant. Le CERPE est connu pour son rôle de conseil dans les politiques publiques belges. Quant au CeReFiM, il a récemment collaboré avec des organisations du secteur privé dans le cadre des chaires de recherche Ageas et BNP Paribas Fortis consacrées à la gestion des risques systémiques et des risques d'actifs.
  • L'organisation de diverses activités de recherche qui rassemblent les membres des différents centres de recherche. Ces activités se répartissent en deux catégories : les activités de DeFiPP, par exemple les séminaires hebdomadaires d'économie et les workshops de DeFiPP) et les activités co-organisées avec d'autres universités (par exemple l'atelier de doctorat co-organisé deux fois par an avec l'UCLouvain et l'Université Saint-Louis).
  • La participation des trois centres de recherche de la DeFiPP à une école doctorale commune, avec d'autres universités belges, qui permet aux membres de la DeFiPP de suivre des cours de doctorat de haute qualité.

Contact

Présidente de DeFiPP

Catherine Guirkinger

Secrétaire : jeanick.pignolet@unamur.be