L’Institut Transitions a pour but d’explorer les différentes façons dont les transitions remettent en question et affectent la nature et les sociétés humaines, d'une manière sans précédent, ce qui nécessite un changement radical dans nos schémas politiques, sociaux et éthiques précédents.
Les recherches de l’Institut mettent l’emphase sur les domaines d’importance critique tels que l’environnement, l’économie, la politique, la mobilité, le droit, la justice, la cohésion sociale, le développement, l’éducation, la protection contre la vulnérabilité, etc.
Grâce à ces atouts, l’Institut Transitions favorise des recherches collaboratives interdisciplinaires et transversales autour de thèmes plutôt qu’autour de disciplines, grâce à une combinaison de méthodes, de concepts et de théories.
Grâce à leurs expertises reconnues aux niveaux national et international (F.R.S.-FNRS, Union européenne, État fédéral, Région wallonne, etc.), les membres de l’Institut Transitions développent des projets de recherche « fondamentale » mais également des projets « recherches-action » au service de la société.
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Politique | L’essentiel à savoir sur les élections de juin 2024
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Le 9 juin 2024, les Belges seront amenés à se rendre aux urnes pour élire leurs représentants européens, fédéraux et régionaux. Ce triple scrutin signera également une grande première, en Belgique : la participation des 16-18 ans pour les élections européennes. Avec son département de Sciences politiques, et les recherches menées au sein de l’institut Transitions, l’UNamur partage son expertise pour informer et sensibiliser les étudiants, le grand public mais aussi les professionnels du secteur politique et juridique, sur les grands enjeux de ce scrutin ! Jusqu’au 9 juin 2024, dix thématiques clés seront traitées sur la Newsroom de l’UNamur. Aujourd’hui : pour qui voterons-nous, qui devra voter et comment s’informer ? Décryptage avec Jérémy Dodeigne, Professeur en sciences politiques.
Politique | Les 5 questions à se poser pour comprendre la montée de l’extrême droite en Europe
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Le 9 juin 2024, les Belges seront amenés à se rendre aux urnes pour élire leurs représentants européens, fédéraux et régionaux. Avec son département de Sciences politiques, sociales et de la communication, et les recherches menées au sein de l’Institut Transitions, l’UNamur partage son expertise pour informer et sensibiliser les étudiants, le grand public mais aussi les professionnels du secteur politique et juridique, sur les grands enjeux de ce scrutin ! Aujourd’hui, place à un décryptage avec Arthur Borriello, Professeur en sciences politiques à l’UNamur, sur la montée de l’extrême droite. Objectifs ? En cinq questions, en comprendre les causes et les mécanismes, et montrer l’importance du rôle du citoyen dans la lutte contre l’extrême droite.
1. Qu’est-ce qu’on entend par populisme et extrême droite ?
Les deux concepts sont souvent confondus. Contrairement à ce qu’il incarne dans le langage courant, où il est synonyme de démagogie et xénophobie, le populisme renvoie historiquement à des mouvements populaires, égalitaires et globalement progressistes ayant vu le jour en Russie et aux Etats-Unis à la fin du 19ème siècle, puis prospéré en Amérique latine au milieu du 20ème siècle. Malgré leurs défauts, ces mouvements n’avaient pas grand-chose à voir avec l’extrême droite. Cette dernière se caractérise par trois éléments : un nationalisme exacerbé, une vision autoritaire et inégalitaire du monde, et un rejet des principes libéraux (état de droit, séparation des pouvoirs, protection des minorités), voire démocratiques (droit de vote et principe de souveraineté du peuple). Ses fondements idéologiques remontent aux mouvements de réaction contre les principes de la révolution française au 19ème siècle et, bien sûr, dans les épisodes fascistes de l’entre-deux guerres. Aujourd’hui, on parle parfois de « droite radicale » plutôt que « d’extrême droite », pour signifier que ces partis, tout en gardant l’essentiel de leur matrice idéologique, acceptent désormais les règles du jeu démocratique.
2. Quel état des lieux de la montée actuelle de l’extrême droite en Europe peut-on dresser ? Et en Belgique ?
L’extrême droite (ou droite radicale) est en progression dans la plupart des pays européens, même dans ceux traditionnellement préservés tels que l’Allemagne, l’Espagne et le Portugal, que la mémoire encore vive du nazisme et de l’autoritarisme prémunissaient contre le retour de formations politiques de ce type. Depuis quelques années, elle est devenue une force capable de prétendre à l’exercice du pouvoir, même au cœur de l’Union européenne. En Italie, elle dirige le gouvernement ; en France, elle semble n’avoir jamais été aussi proche du pouvoir depuis le régime de Vichy.
Les causes de cette ascension sont évidemment multiples. Si l’on devait en retenir une seule : le lent déclin de la « société civile », c’est-à-dire des corps intermédiaires (partis, syndicats, églises, associations, etc.) qui faisaient le lien entre le citoyen et les institutions. L’extrême droite d’aujourd’hui prospère là où le lien social est faible, c’est-à-dire là où les individus sont isolés, participent peu et n’ont pas d’autre moyen d’expression politique que ce vote de protestation.
C’est dans ce contexte que le Vlaams Belang fait son grand retour dans le paysage politique flamand. Après sa traversée du désert dans les années 2010, où il s’était effacé au profit de la N-VA, il a engrangé d’excellents résultats en 2019 et est désormais annoncé comme première force politique du pays. Les craintes sont moindres du côté francophone : bien qu’une jeune formation d’extrême droite paraisse y avoir le vent en poupe, cette famille politique peine à percer au Sud de la frontière linguistique. Les raisons ? Un sentiment national moins prononcé qu’en Flandre et une forte présence des partis traditionnels dans la société.
3. Quelles sont les stratégies politiques de l’extrême droite pour toucher son électeur et quelles sont celles pour la contrer ?
Ce n’est pas un hasard si l’extrême droite investit massivement dans les réseaux sociaux : ceux-ci lui permettent de communiquer directement avec cet électeur isolé qui constitue son cœur de cible, dans le contexte de délitement des liens sociaux que nous avons évoqué. La stratégie à adopter face à la progression de l’extrême droite doit alors être double : préserver (ou reconstruire) le lien social là où c’est possible, lutter efficacement avec les mêmes armes de communication là où c’est nécessaire. Là où elle fonctionne, la première stratégie rend la seconde inutile. La reconstruction de réseaux de solidarité au sein de la société – sur le modèle de ce que le PTB s’efforce de faire via les maisons médicales, les organisations de jeunesse et les syndicats – constitue une défense à long terme contre l’extrême droite. À défaut de celle-ci, il faut être capable de répondre coup pour coup à l’extrême droite sur les réseaux sociaux, et ne pas lui laisser le privilège d’apparaître comme la force moderne, neuve et dynamique contre des partis traditionnels vieillissants et « hors du coup ». De ce point de vue, il y a de nombreux enseignements à tirer des deux campagnes d’Emmanuel Macron à la présidentielle française.
4. Le phénomène de la banalisation : qu’en est-il ? Comment lutter contre ?
Sur le plan des idées, c’est sans doute la question la plus cruciale. La plus grande victoire de l’extrême droite, au-delà de ses succès électoraux, c’est bien celle-là : être parvenue à imposer ses idées à l’agenda, les avoir rendues banales et acceptables. Le vote récent du projet de loi sur l’immigration en France en a fourni la meilleure illustration, et c’est à juste titre que le Rassemblement national a pu le présenter comme une « victoire idéologique ». Face à cela, les partis traditionnels ont trois options : l’ignorer, la combattre ou adopter une partie de son programme. Si la première peut fonctionner à petite échelle, elle devient inefficace lorsque les partis d’extrême droite prennent de l’ampleur. La dernière, si elle permet parfois d’enrayer la progression de l’extrême droite à court terme, est souvent contre-productive à long terme, puisqu’elle conduit justement à banaliser les idées de l’extrême droite en les diffusant chez d’autres acteurs du système politique. Reste donc l’option du combat politique, idées contre idées, programme contre programme. Un tel combat ne sera néanmoins crédible que si les partis traditionnels évitent de stigmatiser les électeurs de l’extrême droite et s’attaquent également à la source profonde de son succès en réinvestissant le terrain social.
5. Le rôle du citoyen dans cette lutte contre la montée de l’extrême droite
L’extrême droite prospère souvent là où les électeurs se démobilisent. Contrairement à une idée reçue, ce n’est pas le Rassemblement national qui est « le premier parti ouvrier de France », mais bien l’abstention ! La conclusion est claire : contre l’extrême droite, il faut voter (sauf si vous comptez voter pour l’extrême droite bien sûr). Le caractère obligatoire du vote en Belgique rend cet enjeu moins aigu, puisque les taux de participation sont toujours très élevés. Mais, plus largement, si l’extrême droite vit de la démobilisation de la société civile, le mot d’ordre s’impose : organisez-vous, mobilisez-vous !
L'institut de recherche Transitions
L’Institut Transitions a pour but d’explorer les différentes façons dont les transitions remettent en question et affectent la nature et les sociétés humaines, d'une manière sans précédent, ce qui nécessite un changement radical dans nos schémas politiques, sociaux et éthiques précédents.
Les études en sciences politiques à l'UNamur
Puissance, pouvoir et décisions
Les crises internationales vous interpellent ? Le terrorisme suscite votre incompréhension ? La politique européenne vous fascine ? Vous souhaiteriez mieux comprendre le monde politique belge ?
La complexité sans cesse croissante de tous ces sujets rend l’étude de la Science Politique plus passionnante et nécessaire que jamais.
La globalisation, le rôle de plus en plus important des organisations internationales, médias, ONGs, lobbies, ou encore les migrations, comptent parmi les causes que vous analyserez afin de comprendre les défis complexes d’aujourd’hui et de demain.
Les études en sciences politiques dispensées à l’UNamur développent votre esprit critique par une formation qui, dans une société en pleine transition, promeut des valeurs telles que l’engagement, l’ouverture sur le monde, la solidarité, la soutenabilité ou encore la collaboration.
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"La participation électorale en déclin: : les belges boudent-ils les élections ? »
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Politique : l’essentiel à savoir sur les élections de juin 2024
"Crises des régimes démocratiques: Enjeux et solutions": le programme de la Chaire Francqui 2023-2024
La Faculté des sciences, économiques, sociales et de gestion a l'honneur de recevoir le Professeur Jean-Benoît Pilet, dans le cadre de la Chaire Francqui, pour 5 séances de présentation portant sur le thème "Crises des régimes démocratiques: Enjeux et solutions"
En savoir plus : https://ifcm.unamur.be/
Politique | « Participation électorale en déclin : les belges boudent-ils les élections ? »
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Le 9 juin 2024, les Belges seront amenés à se rendre aux urnes pour élire leurs représentants européens, fédéraux et régionaux. Ce triple scrutin signera également une grande première, en Belgique : la participation des 16-18 ans pour les élections européennes. Avec son département de Sciences politiques, et les recherches menées au sein de l’institut Transitions, l’UNamur partage son expertise pour informer et sensibiliser les étudiants, le grand public mais aussi les professionnels du secteur politique et juridique, sur les grands enjeux de ce scrutin ! Jusqu’au 9 juin 2024, dix thématiques clés seront traitées sur la Newsroom de l’UNamur. Aujourd’hui : la participation électorale des Belges. Décryptage avec Jérémy Dodeigne, Professeur en sciences politiques.
La participation électorale est-elle en déclin ? Comment cela se traduit-il en chiffres ? En comparaison avec d’autres pays, la Belgique est-elle mauvais élève en la matière ?
Tout d’abord, il faut souligner que la participation électorale reste globalement très élevée en Belgique (88% de l’électorat s’est présenté à un bureau de vote en 2019). Ce taux de participation n’est toutefois pas surprenant vu que l’acte de voter n’est pas seulement un droit en Belgique, mais également un devoir (c’est-à-dire, une obligation du vote sous peine de sanctions). Cette obligation permet tout de même d’observer des chiffres qui feraient rougir les dirigeants de pays voisins (seulement deux tiers des électeurs se présentent au scrutin en Espagne et au Royaume-Uni, des proportions similaires également observées outre Atlantique aux USA et au Canada).
Une participation élevée est souhaitable et nécessaire en démocratie, car elle permet l’inclusion des intérêts multiples au sein de la population. De ce point de vue, certaines tendances sont inquiétantes en Belgique. D’une part, les chiffres indiquent une érosion lente, mais structurelle de la participation, où l’on perd quelques dizaines de milliers d’électeurs lors de chaque scrutin. Résultat : nous sommes passés de plus de 95% au début des années 1980 à seulement 88% lors du dernier scrutin. Et si l’on tient compte des votes blancs et nuls (votes non valables), laparticipation électorale « réelle » n’est que de 83% au niveau de la Belgique – et seulement de 79% au niveau de la Wallonie. Dans certaines communes wallonnes, cette participation « réelle » frôle même la barre des 70% - alors que le vote est obligatoire ! Cette dynamique est inquiétante : elle reflète le désintérêt politique pour une partie de l’électorat.
Quel impact cette participation en déclin peut-elle avoir sur la démocratie ?
En règle générale, les politologues privilégient une participation électorale élevée selon le sacro principe d’un homme/une femme = une voix. C’est un fondement de légitimité démocratique. Le problème majeur observé dans le déclin de la participation électorale est un renforcement de formes d’exclusions – y compris du jeu politique. C’est un paradoxe, mais ce sont les électeurs et les électrices les plus fragilisé.e.s qui tendent à se désintéresser davantage de la vie politique. On retrouve par exemple les profils de personnes en situation de vulnérabilité socio-économique ou d’isolement social. Résultat des courses : ceux et celles dont les intérêts devraient être particulièrement défendus ne font pas entendre leur voix dans les urnes. À l’inverse, la participation élevée chez une partie de l’électorat davantage « privilégié » peut conduire à une forme de sur-valorisation d’intérêts spécifiques dans les politiques publiques. Bien sûr, c’est en fait une diversité de profils qui se désintéressentde la vie politique (y compris des personnes avec un niveau d’éducation et de revenus élevés), mais c’est un impact plus général que je souligneici.
Comment expliquer ce déclin ?
Les causes sont multiples, complexes et en partie propres à chaque pays. On peut tout de même citer deux facteurs principaux. Premièrement, il y a une logique structurelle de ce que l’on pourrait qualifier de « désillusion politique ». Un sentiment qui renvoie à l’incapacité des gouvernements à agir sur les grands enjeux économiques, environnementaux, sécuritaires… Ce sentiment d’incapacité s’expliquer non seulement par la « globalisation et mondialisation » des affaires publiques (les gouvernements doivent composer et coopérer avec d’autres États et même des acteurs non étatiques comme les multinationales…) ; mais également par la « standardisation » des décisions publiques (les partis ne semblent plus offrir de solutions très différentes, càd que les partis de gauche comme de droite se ressemblent en quelque sorte). Il faut toutefois relativiser ce dernier point avec l’émergence de nouvelles forces politiques depuis les années 2010 un peu partout en Europe (surtout d’extrême droite et de gauche radicale après les crises financières et économiques de 2008-2012 comme Vox et Podemos en Espagne, l’émergence électorale du PTB-PVDA en Belgique…).
Deuxièmement, il y a des facteurs plus conjoncturels qui peuvent repousser les électeurs et électrices par « dégoût du jeu politique ». Je pense ici particulièrement à toute une série de scandales qui se sont répétés au cours des dernières années (Publifin, Samusocial, Kazakghate, Publipart,ou plus récemment, le ‘Pipigate’). Pour certaines personnes, c’est l’excès politique de ‘trop’ qui les détourne définitivement du process électoral.
Quelles solutions pour endiguer ce déclin ?
Outre l’exemplarité attendue des mandataires politiques, il faut travailler sur un renforcement de la qualité de nos démocraties. Tout d’abord, làoù nos gouvernements semblent incapables d’agir sur une série d’enjeux, il faut des réformes institutionnelles favorisent plus de transparence, d’inclusion et de proximité dans l’action publique. Une série de réformes vont actuellement dans ce sens (par exemple, des réformes de démocratie participative au niveau fédéral et régional). Mais il faut faire davantage et plus rapidement.
Ensuite, il faut continuer à travailler sur l’éducation civique à la participation électorale. C’est bien entendu un chantier de longue haleine, mais la meilleure garantie d’une participation élevée est de permettre à chacune et chacun de réaliser que son vote « compte » - même lorsque la politique semble éloignée et difficile. Il faut travailler à une telle culture civique grâce au système éducatif (dès le niveau primaire et secondaire), mais également en développant des outils et programmes spécifiques. Au risque d’être un peu caricatural, c’est l’idée qu’on ne peut pas convaincre de la même manière un.e jeune primovotant de 18 ans (qui se soucie de l’avenir climatique) qu’une personne de 45ans active (qui se soucie de sa pension) qu’une personne en maison de retraite (qui se soucie des soins de santé). Il faut donc adapter les outils et les messages en fonction des publics visés.
L’expertise UNamur en sciences politiques
Au sein du Département sciences politiques et de l’institut Transitions de l’UNamur, de nombreuses expertises sont développées. Un véritable pôle d’excellence y émerge notamment grâce à la reconnaissance des recherches de deux politologues : Vincent Jacquet et Jérémy Dodeigne. Ces derniers viennent chacun d’obtenir un prestigieux ERC Grant qui leur permettra de donner un nouveau tournant à leurs recherches !
L'institut de recherche Transitions
L’Institut Transitions a pour but d’explorer les différentes façons dont les transitions remettent en question et affectent la nature et les sociétés humaines, d'une manière sans précédent, ce qui nécessite un changement radical dans nos schémas politiques, sociaux et éthiques précédents.
Les autres décryptages à venir sur la Newsroom
- #3 Les enjeux du scrutin fédéral => Novembre
- #4 Les enjeux du scrutin régional = > Décembre
- #5 Les enjeux du scrutin européen => Janvier
- #6 La relation citoyen-politique : crise de confiance => Février
- #7 Le vote des jeunes => Mars
- #8 La montée des populismes et de l’extrême droite => Avril
- #9 Les modalités du vote en Belgique => Mai
- #10 L’après-élection : comment se forment les gouvernements ? => Juin
Les études en sciences politiques à l'UNamur
Puissance, pouvoir et décisions
Les crises internationales vous interpellent ? Le terrorisme suscite votre incompréhension ? La politique européenne vous fascine ? Vous souhaiteriez mieux comprendre le monde politique belge ?
La complexité sans cesse croissante de tous ces sujets rend l’étude de la Science Politique plus passionnante et nécessaire que jamais.
La globalisation, le rôle de plus en plus important des organisations internationales, médias, ONGs, lobbies, ou encore les migrations, comptent parmi les causes que vous analyserez afin de comprendre les défis complexes d’aujourd’hui et de demain.
Les études en sciences politiques dispensées à l’UNamur développent votre esprit critique par une formation qui, dans une société en pleine transition, promeut des valeurs telles que l’engagement, l’ouverture sur le monde, la solidarité, la soutenabilité ou encore la collaboration.
Un prestigieux ERC Starting Grant pour le professeur Jérémy Dodeigne
Un prestigieux ERC Starting Grant pour le professeur Jérémy Dodeigne
Jérémy Dodeigne, professeur de sciences politiques à la Faculté des sciences économiques, sociales et de gestion de l'UNamur, et président de l’Institut de recherche Transitions vient de décrocher une prestigieuse ERC Starting Grant de près de 1,5 Millions d'euros pour son projet POLSTYLE.
« Le projet POLSTYLE étudie l’émergence des nouveaux styles politiques et en particulier, d’un style ‘Trumpien’ : c’est-à-dire une manière de faire de la politique caractérisée par des attaques souvent vicieuses sur ses opposants, y compris via des outrages et les insultes. C’est également un style fortement imprégné d’émotions négatives (crainte, peur, ou angoisse). Ce style « conflictuo-émotionnel » inquiète. Pour certains collègues, la diffusion d’un style ‘Trumpien’ induirait rien de moins que l’érosion de nos démocraties, voire même leur mort. Et cette crainte n’est pas limitée aux USA : on la retrouve dans nos démocraties européennes avec le succès croissant des leaders populistes, et de ceux qui imitent leurs styles », commente le chercheur.
« Si je partage ces inquiétudes, je prends toutefois le contre-pied de la littérature dans le projet POLSTYLE à un double niveau. Premièrement, l’idée que ce style conflictuo-émotionnel serait nouveau reste largement à démontrer : les débats dans les années 1970 ou 1980 pouvaient déjà être terriblement violents. L’objectif de mon projet est précisément de dépasser les anecdotes pour inventorier et retracer finement l’évolution des styles politiques depuis les années 1960. Le projet POLSTYLE étudiera ainsi le style politique dans 4 arènes politiques (débats télévisés, interviews dans la presse écrite, débats parlementaires et réseaux sociaux), au sein de 4 démocraties européennes (Allemagne, Belgique, Espagne et Royaume-Uni). Ce qui m’intéresse, c’est de comprendre la manière dont les styles politiques ont évolué dans nos démocraties, ainsi que d’expliquer leur variabilité dans le temps et dans différents contextes politiques et institutionnels. Secondement, cette richesse empirique va me permettre de questionner les dangers que posent les styles politiques pour nos démocraties au plan théorique. Le problème n’est pas tant la passion et la conflictualité en politique, mais à quelles fins ? Si elles s’expriment atour des ‘grandes orientations’ de société, c’est un mal nécessaire ; si c’est pour les ‘petites disputes personnelles’, on tire nos démocraties vers le bas », explique le chercheur.
L’ERC starting grant POLSTYLE va ainsi permettre à Jérémy Dodeigne de développer, au sein de l’Institut de recherche Transitions, une équipe spécialisée et multidisciplinaire alliant des compétences en histoire, en informatique et en sciences politiques. Une première étape sera de développer des collaborations et des partenariats avec les différents centres d’archives des 4 pays étudiés afin de pouvoir accéder à leurs données pour inventorier et retracer finement l’évolution des styles politiques au cours du temps.
« Pour obtenir une ERC, il est nécessaire de penser différemment le projet et repousser les limites de la discipline. Ce projet est le résultat du travail de toute une équipe au sein de l’UNamur, du montage du projet jusqu’à l’obtention de l’ERC », rappelle Jérémy Dodeigne.
Toutes nos félicitations !
Ce projet a été financé par le Conseil européen de la recherche (CER) dans le cadre du programme de recherche et d'innovation Horizon Europe de l'Union européenne (convention de subvention n° 101078226)
Il n'est pas courant que deux chercheurs de la même institution (et du même institut !) se voient octroyer un si prestigieux financement.
Cette ERC Starting Grant pour le projet POLYSTYLE et celle de Vincent Jacquet pour son projet CITIZEN_IMPACT vont ainsi permettre l’émergence et le développement d’un véritable pôle d’excellence en Science politiques au sein de l'Institut Transitions de l’UNamur.
Politique | L’essentiel à savoir sur les élections de juin 2024
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1. Qu’est-ce qu’on entend par populisme et extrême droite ?
Les deux concepts sont souvent confondus. Contrairement à ce qu’il incarne dans le langage courant, où il est synonyme de démagogie et xénophobie, le populisme renvoie historiquement à des mouvements populaires, égalitaires et globalement progressistes ayant vu le jour en Russie et aux Etats-Unis à la fin du 19ème siècle, puis prospéré en Amérique latine au milieu du 20ème siècle. Malgré leurs défauts, ces mouvements n’avaient pas grand-chose à voir avec l’extrême droite. Cette dernière se caractérise par trois éléments : un nationalisme exacerbé, une vision autoritaire et inégalitaire du monde, et un rejet des principes libéraux (état de droit, séparation des pouvoirs, protection des minorités), voire démocratiques (droit de vote et principe de souveraineté du peuple). Ses fondements idéologiques remontent aux mouvements de réaction contre les principes de la révolution française au 19ème siècle et, bien sûr, dans les épisodes fascistes de l’entre-deux guerres. Aujourd’hui, on parle parfois de « droite radicale » plutôt que « d’extrême droite », pour signifier que ces partis, tout en gardant l’essentiel de leur matrice idéologique, acceptent désormais les règles du jeu démocratique.
2. Quel état des lieux de la montée actuelle de l’extrême droite en Europe peut-on dresser ? Et en Belgique ?
L’extrême droite (ou droite radicale) est en progression dans la plupart des pays européens, même dans ceux traditionnellement préservés tels que l’Allemagne, l’Espagne et le Portugal, que la mémoire encore vive du nazisme et de l’autoritarisme prémunissaient contre le retour de formations politiques de ce type. Depuis quelques années, elle est devenue une force capable de prétendre à l’exercice du pouvoir, même au cœur de l’Union européenne. En Italie, elle dirige le gouvernement ; en France, elle semble n’avoir jamais été aussi proche du pouvoir depuis le régime de Vichy.
Les causes de cette ascension sont évidemment multiples. Si l’on devait en retenir une seule : le lent déclin de la « société civile », c’est-à-dire des corps intermédiaires (partis, syndicats, églises, associations, etc.) qui faisaient le lien entre le citoyen et les institutions. L’extrême droite d’aujourd’hui prospère là où le lien social est faible, c’est-à-dire là où les individus sont isolés, participent peu et n’ont pas d’autre moyen d’expression politique que ce vote de protestation.
C’est dans ce contexte que le Vlaams Belang fait son grand retour dans le paysage politique flamand. Après sa traversée du désert dans les années 2010, où il s’était effacé au profit de la N-VA, il a engrangé d’excellents résultats en 2019 et est désormais annoncé comme première force politique du pays. Les craintes sont moindres du côté francophone : bien qu’une jeune formation d’extrême droite paraisse y avoir le vent en poupe, cette famille politique peine à percer au Sud de la frontière linguistique. Les raisons ? Un sentiment national moins prononcé qu’en Flandre et une forte présence des partis traditionnels dans la société.
3. Quelles sont les stratégies politiques de l’extrême droite pour toucher son électeur et quelles sont celles pour la contrer ?
Ce n’est pas un hasard si l’extrême droite investit massivement dans les réseaux sociaux : ceux-ci lui permettent de communiquer directement avec cet électeur isolé qui constitue son cœur de cible, dans le contexte de délitement des liens sociaux que nous avons évoqué. La stratégie à adopter face à la progression de l’extrême droite doit alors être double : préserver (ou reconstruire) le lien social là où c’est possible, lutter efficacement avec les mêmes armes de communication là où c’est nécessaire. Là où elle fonctionne, la première stratégie rend la seconde inutile. La reconstruction de réseaux de solidarité au sein de la société – sur le modèle de ce que le PTB s’efforce de faire via les maisons médicales, les organisations de jeunesse et les syndicats – constitue une défense à long terme contre l’extrême droite. À défaut de celle-ci, il faut être capable de répondre coup pour coup à l’extrême droite sur les réseaux sociaux, et ne pas lui laisser le privilège d’apparaître comme la force moderne, neuve et dynamique contre des partis traditionnels vieillissants et « hors du coup ». De ce point de vue, il y a de nombreux enseignements à tirer des deux campagnes d’Emmanuel Macron à la présidentielle française.
4. Le phénomène de la banalisation : qu’en est-il ? Comment lutter contre ?
Sur le plan des idées, c’est sans doute la question la plus cruciale. La plus grande victoire de l’extrême droite, au-delà de ses succès électoraux, c’est bien celle-là : être parvenue à imposer ses idées à l’agenda, les avoir rendues banales et acceptables. Le vote récent du projet de loi sur l’immigration en France en a fourni la meilleure illustration, et c’est à juste titre que le Rassemblement national a pu le présenter comme une « victoire idéologique ». Face à cela, les partis traditionnels ont trois options : l’ignorer, la combattre ou adopter une partie de son programme. Si la première peut fonctionner à petite échelle, elle devient inefficace lorsque les partis d’extrême droite prennent de l’ampleur. La dernière, si elle permet parfois d’enrayer la progression de l’extrême droite à court terme, est souvent contre-productive à long terme, puisqu’elle conduit justement à banaliser les idées de l’extrême droite en les diffusant chez d’autres acteurs du système politique. Reste donc l’option du combat politique, idées contre idées, programme contre programme. Un tel combat ne sera néanmoins crédible que si les partis traditionnels évitent de stigmatiser les électeurs de l’extrême droite et s’attaquent également à la source profonde de son succès en réinvestissant le terrain social.
5. Le rôle du citoyen dans cette lutte contre la montée de l’extrême droite
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Politique | « Participation électorale en déclin : les belges boudent-ils les élections ? »
Politique | « Participation électorale en déclin : les belges boudent-ils les élections ? »
Le 9 juin 2024, les Belges seront amenés à se rendre aux urnes pour élire leurs représentants européens, fédéraux et régionaux. Ce triple scrutin signera également une grande première, en Belgique : la participation des 16-18 ans pour les élections européennes. Avec son département de Sciences politiques, et les recherches menées au sein de l’institut Transitions, l’UNamur partage son expertise pour informer et sensibiliser les étudiants, le grand public mais aussi les professionnels du secteur politique et juridique, sur les grands enjeux de ce scrutin ! Jusqu’au 9 juin 2024, dix thématiques clés seront traitées sur la Newsroom de l’UNamur. Aujourd’hui : la participation électorale des Belges. Décryptage avec Jérémy Dodeigne, Professeur en sciences politiques.
La participation électorale est-elle en déclin ? Comment cela se traduit-il en chiffres ? En comparaison avec d’autres pays, la Belgique est-elle mauvais élève en la matière ?
Tout d’abord, il faut souligner que la participation électorale reste globalement très élevée en Belgique (88% de l’électorat s’est présenté à un bureau de vote en 2019). Ce taux de participation n’est toutefois pas surprenant vu que l’acte de voter n’est pas seulement un droit en Belgique, mais également un devoir (c’est-à-dire, une obligation du vote sous peine de sanctions). Cette obligation permet tout de même d’observer des chiffres qui feraient rougir les dirigeants de pays voisins (seulement deux tiers des électeurs se présentent au scrutin en Espagne et au Royaume-Uni, des proportions similaires également observées outre Atlantique aux USA et au Canada).
Une participation élevée est souhaitable et nécessaire en démocratie, car elle permet l’inclusion des intérêts multiples au sein de la population. De ce point de vue, certaines tendances sont inquiétantes en Belgique. D’une part, les chiffres indiquent une érosion lente, mais structurelle de la participation, où l’on perd quelques dizaines de milliers d’électeurs lors de chaque scrutin. Résultat : nous sommes passés de plus de 95% au début des années 1980 à seulement 88% lors du dernier scrutin. Et si l’on tient compte des votes blancs et nuls (votes non valables), laparticipation électorale « réelle » n’est que de 83% au niveau de la Belgique – et seulement de 79% au niveau de la Wallonie. Dans certaines communes wallonnes, cette participation « réelle » frôle même la barre des 70% - alors que le vote est obligatoire ! Cette dynamique est inquiétante : elle reflète le désintérêt politique pour une partie de l’électorat.
Quel impact cette participation en déclin peut-elle avoir sur la démocratie ?
En règle générale, les politologues privilégient une participation électorale élevée selon le sacro principe d’un homme/une femme = une voix. C’est un fondement de légitimité démocratique. Le problème majeur observé dans le déclin de la participation électorale est un renforcement de formes d’exclusions – y compris du jeu politique. C’est un paradoxe, mais ce sont les électeurs et les électrices les plus fragilisé.e.s qui tendent à se désintéresser davantage de la vie politique. On retrouve par exemple les profils de personnes en situation de vulnérabilité socio-économique ou d’isolement social. Résultat des courses : ceux et celles dont les intérêts devraient être particulièrement défendus ne font pas entendre leur voix dans les urnes. À l’inverse, la participation élevée chez une partie de l’électorat davantage « privilégié » peut conduire à une forme de sur-valorisation d’intérêts spécifiques dans les politiques publiques. Bien sûr, c’est en fait une diversité de profils qui se désintéressentde la vie politique (y compris des personnes avec un niveau d’éducation et de revenus élevés), mais c’est un impact plus général que je souligneici.
Comment expliquer ce déclin ?
Les causes sont multiples, complexes et en partie propres à chaque pays. On peut tout de même citer deux facteurs principaux. Premièrement, il y a une logique structurelle de ce que l’on pourrait qualifier de « désillusion politique ». Un sentiment qui renvoie à l’incapacité des gouvernements à agir sur les grands enjeux économiques, environnementaux, sécuritaires… Ce sentiment d’incapacité s’expliquer non seulement par la « globalisation et mondialisation » des affaires publiques (les gouvernements doivent composer et coopérer avec d’autres États et même des acteurs non étatiques comme les multinationales…) ; mais également par la « standardisation » des décisions publiques (les partis ne semblent plus offrir de solutions très différentes, càd que les partis de gauche comme de droite se ressemblent en quelque sorte). Il faut toutefois relativiser ce dernier point avec l’émergence de nouvelles forces politiques depuis les années 2010 un peu partout en Europe (surtout d’extrême droite et de gauche radicale après les crises financières et économiques de 2008-2012 comme Vox et Podemos en Espagne, l’émergence électorale du PTB-PVDA en Belgique…).
Deuxièmement, il y a des facteurs plus conjoncturels qui peuvent repousser les électeurs et électrices par « dégoût du jeu politique ». Je pense ici particulièrement à toute une série de scandales qui se sont répétés au cours des dernières années (Publifin, Samusocial, Kazakghate, Publipart,ou plus récemment, le ‘Pipigate’). Pour certaines personnes, c’est l’excès politique de ‘trop’ qui les détourne définitivement du process électoral.
Quelles solutions pour endiguer ce déclin ?
Outre l’exemplarité attendue des mandataires politiques, il faut travailler sur un renforcement de la qualité de nos démocraties. Tout d’abord, làoù nos gouvernements semblent incapables d’agir sur une série d’enjeux, il faut des réformes institutionnelles favorisent plus de transparence, d’inclusion et de proximité dans l’action publique. Une série de réformes vont actuellement dans ce sens (par exemple, des réformes de démocratie participative au niveau fédéral et régional). Mais il faut faire davantage et plus rapidement.
Ensuite, il faut continuer à travailler sur l’éducation civique à la participation électorale. C’est bien entendu un chantier de longue haleine, mais la meilleure garantie d’une participation élevée est de permettre à chacune et chacun de réaliser que son vote « compte » - même lorsque la politique semble éloignée et difficile. Il faut travailler à une telle culture civique grâce au système éducatif (dès le niveau primaire et secondaire), mais également en développant des outils et programmes spécifiques. Au risque d’être un peu caricatural, c’est l’idée qu’on ne peut pas convaincre de la même manière un.e jeune primovotant de 18 ans (qui se soucie de l’avenir climatique) qu’une personne de 45ans active (qui se soucie de sa pension) qu’une personne en maison de retraite (qui se soucie des soins de santé). Il faut donc adapter les outils et les messages en fonction des publics visés.
L’expertise UNamur en sciences politiques
Au sein du Département sciences politiques et de l’institut Transitions de l’UNamur, de nombreuses expertises sont développées. Un véritable pôle d’excellence y émerge notamment grâce à la reconnaissance des recherches de deux politologues : Vincent Jacquet et Jérémy Dodeigne. Ces derniers viennent chacun d’obtenir un prestigieux ERC Grant qui leur permettra de donner un nouveau tournant à leurs recherches !
L'institut de recherche Transitions
L’Institut Transitions a pour but d’explorer les différentes façons dont les transitions remettent en question et affectent la nature et les sociétés humaines, d'une manière sans précédent, ce qui nécessite un changement radical dans nos schémas politiques, sociaux et éthiques précédents.
Les autres décryptages à venir sur la Newsroom
- #3 Les enjeux du scrutin fédéral => Novembre
- #4 Les enjeux du scrutin régional = > Décembre
- #5 Les enjeux du scrutin européen => Janvier
- #6 La relation citoyen-politique : crise de confiance => Février
- #7 Le vote des jeunes => Mars
- #8 La montée des populismes et de l’extrême droite => Avril
- #9 Les modalités du vote en Belgique => Mai
- #10 L’après-élection : comment se forment les gouvernements ? => Juin
Les études en sciences politiques à l'UNamur
Puissance, pouvoir et décisions
Les crises internationales vous interpellent ? Le terrorisme suscite votre incompréhension ? La politique européenne vous fascine ? Vous souhaiteriez mieux comprendre le monde politique belge ?
La complexité sans cesse croissante de tous ces sujets rend l’étude de la Science Politique plus passionnante et nécessaire que jamais.
La globalisation, le rôle de plus en plus important des organisations internationales, médias, ONGs, lobbies, ou encore les migrations, comptent parmi les causes que vous analyserez afin de comprendre les défis complexes d’aujourd’hui et de demain.
Les études en sciences politiques dispensées à l’UNamur développent votre esprit critique par une formation qui, dans une société en pleine transition, promeut des valeurs telles que l’engagement, l’ouverture sur le monde, la solidarité, la soutenabilité ou encore la collaboration.
Un prestigieux ERC Starting Grant pour le professeur Jérémy Dodeigne
Un prestigieux ERC Starting Grant pour le professeur Jérémy Dodeigne
Jérémy Dodeigne, professeur de sciences politiques à la Faculté des sciences économiques, sociales et de gestion de l'UNamur, et président de l’Institut de recherche Transitions vient de décrocher une prestigieuse ERC Starting Grant de près de 1,5 Millions d'euros pour son projet POLSTYLE.
« Le projet POLSTYLE étudie l’émergence des nouveaux styles politiques et en particulier, d’un style ‘Trumpien’ : c’est-à-dire une manière de faire de la politique caractérisée par des attaques souvent vicieuses sur ses opposants, y compris via des outrages et les insultes. C’est également un style fortement imprégné d’émotions négatives (crainte, peur, ou angoisse). Ce style « conflictuo-émotionnel » inquiète. Pour certains collègues, la diffusion d’un style ‘Trumpien’ induirait rien de moins que l’érosion de nos démocraties, voire même leur mort. Et cette crainte n’est pas limitée aux USA : on la retrouve dans nos démocraties européennes avec le succès croissant des leaders populistes, et de ceux qui imitent leurs styles », commente le chercheur.
« Si je partage ces inquiétudes, je prends toutefois le contre-pied de la littérature dans le projet POLSTYLE à un double niveau. Premièrement, l’idée que ce style conflictuo-émotionnel serait nouveau reste largement à démontrer : les débats dans les années 1970 ou 1980 pouvaient déjà être terriblement violents. L’objectif de mon projet est précisément de dépasser les anecdotes pour inventorier et retracer finement l’évolution des styles politiques depuis les années 1960. Le projet POLSTYLE étudiera ainsi le style politique dans 4 arènes politiques (débats télévisés, interviews dans la presse écrite, débats parlementaires et réseaux sociaux), au sein de 4 démocraties européennes (Allemagne, Belgique, Espagne et Royaume-Uni). Ce qui m’intéresse, c’est de comprendre la manière dont les styles politiques ont évolué dans nos démocraties, ainsi que d’expliquer leur variabilité dans le temps et dans différents contextes politiques et institutionnels. Secondement, cette richesse empirique va me permettre de questionner les dangers que posent les styles politiques pour nos démocraties au plan théorique. Le problème n’est pas tant la passion et la conflictualité en politique, mais à quelles fins ? Si elles s’expriment atour des ‘grandes orientations’ de société, c’est un mal nécessaire ; si c’est pour les ‘petites disputes personnelles’, on tire nos démocraties vers le bas », explique le chercheur.
L’ERC starting grant POLSTYLE va ainsi permettre à Jérémy Dodeigne de développer, au sein de l’Institut de recherche Transitions, une équipe spécialisée et multidisciplinaire alliant des compétences en histoire, en informatique et en sciences politiques. Une première étape sera de développer des collaborations et des partenariats avec les différents centres d’archives des 4 pays étudiés afin de pouvoir accéder à leurs données pour inventorier et retracer finement l’évolution des styles politiques au cours du temps.
« Pour obtenir une ERC, il est nécessaire de penser différemment le projet et repousser les limites de la discipline. Ce projet est le résultat du travail de toute une équipe au sein de l’UNamur, du montage du projet jusqu’à l’obtention de l’ERC », rappelle Jérémy Dodeigne.
Toutes nos félicitations !
Ce projet a été financé par le Conseil européen de la recherche (CER) dans le cadre du programme de recherche et d'innovation Horizon Europe de l'Union européenne (convention de subvention n° 101078226)
Il n'est pas courant que deux chercheurs de la même institution (et du même institut !) se voient octroyer un si prestigieux financement.
Cette ERC Starting Grant pour le projet POLYSTYLE et celle de Vincent Jacquet pour son projet CITIZEN_IMPACT vont ainsi permettre l’émergence et le développement d’un véritable pôle d’excellence en Science politiques au sein de l'Institut Transitions de l’UNamur.
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