Au sein de NaDI, les chercheurs apportent des soutions innovantes aux nouveaux défis sociétaux posés par la révolution digitale (eGov, eHealth, eServices, Big data, etc.). Issus de différentes disciplines, les chercheurs croisent leurs expertises en informatique, technologie, éthique, droit, management ou sociologie. Regroupant six centres de recherche, le Namur Digital Institute offre une expertise multidisciplinaire unique dans tous les domaines de l'informatique, de ses applications et de son impact social. 

Parmi ses principales compétences figurent les méthodes formelles, l'interface homme-machine, l'ingénierie des exigences, les techniques de modélisation pour concevoir des systèmes logiciels complexes, les tests, l'assurance qualité, les lignes de produits logiciels, les bases de données, le big data, l'apprentissage automatique et plus généralement l'intelligence artificielle, la sécurité, la vie privée, l'éthique, l'évaluation technologique et le raisonnement juridique.

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Faculté EMCP : trois chercheurs primés - #3 Quand l’IA devient plus humaine : Florence Nizette (NaDI) décroche un prix international

Prix

Troisième et dernier focus de l’été sur le centre de recherche NaDI-CeRCLe, qui s’est démarqué à l’international ces dernières semaines grâce aux reconnaissances obtenues par trois jeunes chercheurs en management des services. Après Floriane Goosse et Victor Sluÿters, nous vous proposons de découvrir le travail de Florence Nizette, jeune chercheuse travaillant sur les technologies d’Intelligence artificielle.

florence-nizette-emcp

C’est lors d'une conférence internationale et multidisciplinaire organisée par l'Université de Saragosse (Espagne), AIRSI 2025, qui réunit plus de 200 chercheurs autour des technologies 4.0 (intelligence artificielle, robotique, assistants virtuels, avatars, métavers, réalité augmentée, big data, etc.), que Florence Nizette a brillamment reçu le Best Paper Award pour un article issu de sa thèse en intelligence artificielle.

Des services d’IA plus transparents et dignes de confiance

Dans sa thèse, Florence Nizette s’intéresse à la confiance des utilisateurs dans les technologies d’IA, et notamment à la notion « d’explicabilité » de celles-ci (XAI). Un aspect essentiel pour rendre ces outils plus compréhensibles, alors que leur usage ne fait qu’augmenter dans de nombreux secteurs. 

L’originalité du travail de Florence Nizette réside dans le déploiement d’une perspective multi-acteurs, un aspect encore peu étudié dans la littérature mais pourtant crucial pour favoriser l’adoption de ces outils. « J’ai interviewé différents acteurs dans des secteurs sensibles comme la finance ou les assurances, où la confiance est clé : des responsables d’entreprises, des manageurs, des experts, des développeurs et des utilisateurs dans le but d’avoir une vue globale de la manière dont on peut améliorer l’explicabilité des services d’IA. Mon travail a consisté à identifier les attentes et contraintes rencontrées par chacune des parties-prenantes dans le but de faire des ponts entre ces différents acteurs et de voir comment ils peuvent collaborer pour améliorer les services utilisant l’IA. »

En reconceptualisant l’explicabilité comme un défi centré sur l’humain, l’étude de Florence Nizette fournit des clés théoriques et pratiques pour développer des systèmes d’IA plus transparents et dignes de confiances, alignés sur les besoins des entreprises et conformes à la réglementation.

Une recherche menée à l’UNamur et à l’Université de Hasselt

Pour ce projet – basé sur des entretiens menés à l’échelle internationale avec des acteurs et parties prenantes de l'XAI –, Florence Nizette bénéficie de l’encadrement de ses promoteurs, les professeurs Wafa Hammedi (UNamur), Allard Van Riel (Université de Hasselt) et Nadia Steils (HEC Liège). La chercheuse a en effet la particularité de mener ses recherches à la fois à l’UNamur et à l’Université de Hasselt. Un avantage selon elle : « C’est très enrichissant, autant d’un point de vue intellectuel qu’au niveau de l’accès aux ressources et aux réseaux des deux régions », explique Florence Nizette.

Un parcours guidé par la rigueur, la curiosité et le goût des échanges

Au-delà de l’aspect scientifique, Florence met en avant la richesse humaine de son parcours. Intégrée à l’équipe dynamique du centre de recherche NaDI-CeRCLe, elle souligne l’entraide et la collaboration qui règnent au sein de son groupe, tout en ayant l’opportunité d’échanger aussi avec des équipes différentes, dans d’autres universités et à l’international. L’accompagnement de ses trois promoteurs, chacun apportant un regard singulier sur son travail, a constitué un soutien précieux tout au long de son parcours.

Selon Florence, la singularité de son parcours réside dans cette ouverture : apprendre et progresser en aidant les autres et en recevant leurs conseils, trouver l’enrichissement dans la diversité des collaborations et des points de vue. « Ce qui me stimule dans le doctorat, c’est autant la découverte scientifique que les interactions humaines : les discussions, les collaborations, la diversité des perspectives », explique-t-elle. Une expérience à la fois formatrice et profondément humaine, qui illustre la force du travail en réseau, du partage et de l’ouverture internationale.

Florence a bénéficié de l’ancrage académique offert par une communauté de chercheurs en services, tant au niveau national qu’international. La rigueur scientifique, l’exigence méthodologique et la qualité des échanges qui caractérisent cette communauté représentent une opportunité inestimable pour tout jeune chercheur. Cet environnement a nourri sa maturité scientifique et permis d’élever son travail à un niveau supérieur.

Le centre de recherche, par son atmosphère à la fois stimulante et bienveillante, constitue un terreau fertile pour le développement académique. À cela s’ajoutent la participation ou l'organisation d’événements d’envergure internationale, tels que Let’s Talk About Service (LTAS), conférence de référence par l’Association Américaine de Marketing, qui s’est tenue en 2023 à Namur, ainsi que les séminaires accueillant régulièrement des chercheurs de renom. Ces expériences lui ont non seulement permis d’intégrer les standards les plus élevés de la discipline, mais aussi de se challenger afin de développer et d’affiner ses compétences de chercheuse.

prix-florence-nizette
Image
Florence Nizette

A PhD is more than research; it is a journey of growth, curiosity, and resilience. Every challenge faced is an opportunity to learn and every discovery is a step toward making a meaningful impact.

Florence Nizette Doctorante à l'UNamur

Du jeu vidéo à l’intelligence artificielle, escale au Japon

Communication
Transition numérique
Mathématique
Informatique
Intelligence Artificielle

Près de 10 000 kilomètres séparent la Belgique du Japon, un pays qui fascine, notamment pour sa culture riche et pleine de contrastes. Les chercheurs de l’UNamur entretiennent des liens étroits avec plusieurs institutions nipponnes, notamment dans les domaines de l’informatique, des mathématiques ou encore du jeu vidéo. Coup de projecteur sur quelques-unes de ces collaborations.

Japon

Le Japon est une référence mondiale en matière de jeu vidéo. Nintendo, Sony, Sega… autant d’entreprises qui ont marqué la culture populaire contemporaine. Cette industrie, Fanny Barnabé la connaît bien. Chargée de cours à la Faculté Économie Management Communication sciencesPo (EMCP) et chercheuse à l’Institut de recherche CRIDS/NaDI, elle est spécialisée en game studies, un champ de recherche consacré à l’étude des jeux. Après une thèse de doctorat dédiée au détournement vidéoludique dans l’univers fictionnel de Pokémon, défendue en 2017, elle a réalisé un séjour postdoctoral d’un an au Ritsumeikan Center For Game Studies (Ritsumeikan University, à Kyoto), le plus grand centre de recherche sur le jeu vidéo de l’archipel. Reconnu à l’international, celui-ci a notamment la chance d’accueillir un fonds d’archives exceptionnel et inédit, qu’il doit à une donation du géant Nintendo.

Le Japon : un terreau fertile pour les recherches en game studies

« Ce séjour m’a permis de nouer des contacts durables avec les chercheurs du Centre et de m’insérer un peu plus dans le champ un peu de niche du jeu vidéo japonais », explique Fanny Barnabé. « Le Japon compte des chercheurs et des chercheuses de premier plan, reconnus à l’international, mais également des figures de l’industrie facilement mobilisables, grâce à la place importante qu’occupe le pays en termes de production de jeux vidéo. »

fanny-barnabe-japon

Plusieurs années et travaux de recherche plus tard, Fanny Barnabé s’est rendue une nouvelle fois au Japon à la fin du mois de mai, à l’occasion d’une mission académique. Objectif : présenter les derniers travaux menés à l’UNamur, notamment en ludopédagogie ou « serious game » et, elle l’espère, jeter les bases de nouveaux partenariats et échanges étudiants.

L’IA verte en ligne de mire

La Faculté d’informatique entretient des liens de longue date avec le National Institute of Informatics (NII), un institut de recherche internationalement reconnu situé en plein cœur de Tokyo. Chaque année, des étudiants de Master et des doctorants de la faculté y sont accueillis pour une période de quatre à six mois afin d’y effectuer un stage et de mener à bien des projets de recherche, via un accord de collaboration spécifique (Memorandum Of Understanding agreement, ou MOU). Une expérience très appréciée par les étudiants et les doctorants, tant sur le plan scientifique qu’humain. 

Gilles Perrouin, chercheur et président de la Commission de la recherche de la Faculté d’informatique, accompagne ces étudiants dans la présentation de leur sujet de recherche, souvent axé dans les domaines du génie logiciel, de l’intelligence artificielle (IA) ou, plus récemment, de l’IA verte. « Ce sont des domaines de recherche qui évoluent très vite », précise Gilles Perrouin. « Il existe beaucoup de débats actuellement autour de la consommation énergétique de l’IA. C’est un peu un oxymore de dire qu’on peut faire de l’IA verte. Mais on y travaille via l’exploration de techniques plus malignes lors de la recherche de solutions prometteuses afin d’éviter le recours à l’entraînement systématique du réseau de neurones, très coûteux en énergie », explique le chercheur. La collaboration a donné lieu à l’exploration d’autres domaines de l’IA, tels que la reconnaissance de la langue des signes (professeur Benoît Frénay), en plus des sujets en méthodes formelles et génie logiciel (professeurs Pierre-Yves Schobbens et Xavier Devroey). 

La mission académique à laquelle a également pris part Gilles Perrouin en mai 2025, avait notamment pour objectif de renouveler l’accord de collaboration avec le NII, mais également de susciter de nouveaux partenariats prometteurs dans les domaines du génie logiciel, de l’IA, l’éthique ou la cybersécurité. 

 

équipe-gilles-perrouin-japon
Pierre Poitier (troisième au fond à droite) a rejoint en 2024 l’équipe du professeur Satoh pour son doctorat sur l’IA appliquée à la langue des signes.

Les systèmes dynamiques sous la loupe

Au sein du Département de mathématique, Alexandre Mauroy, professeur et chercheur au Namur Institute for Complex Systems (naXys), travaille avec son collaborateur de longue date et ami Yoshihiko Susuki de la prestigieuse Université de Kyoto sur un projet co-financé par le F.N.R.S et le JSPS (Japon) visant à étudier les systèmes dynamiques. « Il s’agit de phénomènes dits “non-linéaires” qui ne respectent pas les règles de la proportionnalité. Les équations sont donc très difficiles, voire impossibles à résoudre en pratique », explique Alexandre Mauroy. « Pour contourner ce problème, on mobilise des techniques comme la théorie des opérateurs, que l’on étudie dans le cadre de ce projet. » Celui-ci a l’avantage de combiner les aspects théoriques et applications pratiques, notamment dans le domaine des réseaux de distribution électrique. « Ce sont des systèmes complexes, avec des dynamiques lentes et rapides. Un cas intéressant pour lequel les outils mathématiques doivent être adaptés. », poursuit Alexandre Mauroy. Ce premier partenariat positif a déjà permis des séjours de recherche entre les deux pays et promet de nouvelles collaborations dans le futur.

Dans un domaine voisin, Riccardo Muolo effectue depuis 2023 un postdoctorat à l'Institute of Science Tokyo, après avoir mené une thèse de doctorat à l’UNamur sous la supervision du professeur Timoteo Carletti. Dans la lignée des connaissances acquises lors de son doctorat sur la dynamique des réseaux, Riccardo Muolo s'intéresse aujourd’hui à la théorie de la synchronisation des réseaux, un modèle mathématique permettant de comprendre des systèmes très variés : des lucioles aux réseaux électriques en passant par le fonctionnement du cerveau humain : « Par exemple, dans le cerveau, une synchronisation anormale des réseaux neuronaux est associée à des pathologies comme l’épilepsie ou Parkinson. La récente faillite du réseau électrique en Espagne peut également s'analyser au travers de cette théorie », détaille le chercheur. 

Mobilité étudiante 

Les étudiants qui ont soif d’effectuer une partie de leur cursus au Japon ont la possibilité de le faire au moyen de différents accords que l’UNamur a conclus avec des établissements de l’Archipel. C’est le cas avec le National Institute of Informatics (NII), mais aussi avec la Soka University et la Sophia University (Chiyoda), avec lesquelles l’UNamur a signé des accords cadres. 

Cet article est tiré de la rubrique "Far away" du magazine Omalius #35 (Juillet 2025).

Omalius #37

Faculté EMCP : trois chercheurs primés - #1 Floriane Goosse doublement récompensée pour sa recherche à impact sociétal

Prix
Institution

Le centre de recherche NaDI-CeRCLe s’est brillamment démarqué sur la scène internationale ces dernières semaines. Trois jeunes chercheurs issus de la Faculté EMCP ont en effet été couronnés de reconnaissances prestigieuses lors d’événements internationaux de premier plan pour leur recherche en management des services : il s’agit de Floriane Goosse, Victor Sluÿters et Florence Nizette. Cet été, découvrons le travail de ces doctorants et leurs contributions significatives à la progression des connaissances et pratiques dans ce domaine. 

Flamure Ibrahimi_Wafa Hammedi_Florence Nizette_Floriane Goosse_victor_sluyters

Après avoir remporté le prestigieux « Best Research Paper Award » à la conférence SERVSIG par l’association Américaine du Marketing en 2024 pour son papier de thèse, Floriane Goosse, chercheuse au centre de recherche NaDI-CeRCLe, figure parmi les deux lauréats de la ServCollab Scholarship 2025, une bourse doctorale internationale attribuée par un organisme américain dédié à la promotion de la recherche scientifique à haut impact sociétal. 

Pas moins de 37 doctorants issus d’universités du monde entier étaient en lice pour recevoir cette bourse. Deux chercheurs ont été retenus à l’issue d’un processus de sélection approfondi : Griffin Colaizzi, doctorant en psychologie à la Northeastern University (USA), et Floriane Goosse, doctorante à l’UNamur au sein du NaDI-CeRCLE.

Les nouvelles technologies pour renforcer l’autonomie des personnes en situation de handicap

Encadrée par les professeurs Wafa Hammedi (UNamur) et Dominik Mahr (Université de Maastricht), Floriane Goosse explore au travers de sa thèse la manière dont les nouvelles technologies, comme les assistants vocaux intelligents, peuvent renforcer l’autonomie des personnes souffrant de handicap, en particulier les personnes déficientes visuelles, et ainsi améliorer considérablement leur bien-être.

Un projet à fort potentiel qui a convaincu les membres du jury de ServCollab, composé de chercheurs éminents dans ce domaine. Le jury a été particulièrement impressionné par la rigueur méthodologique de la jeune chercheuse et a salué son alignement avec les principes de la Transformative Service Research ainsi que sa profonde détermination à créer un impact tangible sur la vie des personnes dites vulnérables. 

Triple reconnaissance pour Floriane Goosse

Floriane Goosse a également pris part au 19e International Research Symposium on Service Excellence in Management (QUIS19), la conférence biannuelle de référence en management des services, qui s’est tenue à Rome début juin. À cette occasion, sa recherche s’est distinguée une fois de plus en remportant le prix de la meilleure recherche à impact sociétal, décerné par le comité scientifique de la conférence. Une reconnaissance internationale prestigieuse qui vient couronner un travail rigoureux et profondément engagé. Trois reconnaissances majeures en moins d’un an qui viennent saluer à la fois l’excellence scientifique et l’impact sociétal fort d’une recherche particulièrement prometteuse.

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Floriane Goosse

Cette reconnaissance me touche énormément et constitue un bel encouragement pour la suite de mes travaux, que je mène en collaboration avec mes co-promoteurs, Professeur Wafa Hammedi (NaDI-CeRCLE) et Professeur Dominik Mahr (University of Maastricht). A mon échelle, je suis heureuse de contribuer à faire évoluer les perspectives dans le champ du marketing, souvent tourné sur le monde de l’entreprise, en mettant la recherche au service de la communauté.

Floriane Goosse Doctorante à l'UNamur

En savoir plus sur le NaDI-CeRCLe

L’objectif du Centre de recherche NaDI-CeRCLe est de promouvoir activement la recherche théorique et empirique, fondamentale et appliquée, dans le domaine du marketing et des services, et plus spécifiquement dans les domaines de la consommation et des loisirs.

Article
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Institute NaDI

Regarder jouer, c’est jouer ? Twitch et la révolution du jeu vidéo

Communication
Transition numérique

Passionnée de jeux vidéo depuis toujours, Fanny Barnabé, chercheuse au centre de recherche CRIDS (Namur Digital Institute) et chargée de cours à l’Université de Namur, explore les coulisses d’un phénomène culturel majeur : le streaming de jeux vidéo sur Twitch. Entre humour, ironie et discours toxiques, elle décrypte les enjeux d’un espace numérique en pleine mutation.

Barnabé_Fanny

Le jeu vidéo n’est plus seulement un loisir : il est devenu un objet d’étude à part entière. Et Fanny Barnabé en est l’une des figures à l’UNamur. Littéraire de formation, elle s’est tournée vers les « Game Studies » pour mieux comprendre les univers fictionnels complexes qui l’ont toujours fascinée. « C’est à cause du jeu vidéo que j’ai étudié la littérature », confie-t-elle avec un sourire. Aujourd’hui, elle s’intéresse à un phénomène en plein essor : la diffusion de parties de jeux vidéo en direct sur des plateformes comme Twitch.

Twitch

Twitch, entre humour et discours toxiques

Sur Twitch, des millions de spectateurs regardent chaque jour des streamers jouer à leurs jeux préférés. Cette pratique, appelée le « jeu secondaire » (un concept développé par la chercheuse Julie Delbouille de l’ULiège), consiste à jouer par procuration en regardant quelqu’un d’autre tenir la manette. « Certains ne jouent plus eux-mêmes, ils regardent d’autres jouer. C’est devenu une manière à part entière de consommer le jeu vidéo », explique Fanny Barnabé, « Twitch est un espace où l’humour règne, souvent sous forme d’ironie ou de second degré. Mais c’est aussi un lieu où la toxicité peut se développer très rapidement ». D’où la thématique de sa recherche actuelle : à partir de quand un propos ironique devient-il violent ? À partir de quand peut-on déterminer si un propos est acceptable ou non dans le contexte du jeu vidéo ?

Une industrie en pleine mutation

Le travail de Fanny Barnabé ne s’arrête pas à Twitch. Elle a aussi étudié la narration dans les jeux, les tutoriels, ou encore les pratiques créatives des joueurs, comme les fanfictions ou les « machinimas » (des films réalisés à l’intérieur même des jeux).

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Le jeu vidéo est un terrain d’étude incroyablement riche et interdisciplinaire 

Fanny Barnabé Chargée de cours au Département « Sciences sociales, politiques et de la communication » de la Faculté Economie Management Communication sciencesPo (EMCP)

Et ce terrain évolue vite. Très vite. « Le jeu vidéo est passé d’un loisir de niche à un phénomène de masse. Aujourd’hui, plus de 90 % des jeunes y jouent », rappelle-t-elle. Cette popularité s’accompagne d’une transformation économique : dans le contexte du capitalisme de plateformes, la pratique du jeu tend à devenir rentable, monétisée, professionnalisée. « On est passé du jeu qu’on achète une fois, au modèle du “game as a service”, et au streaming, où les streamers professionnels convertissent d’une certaine manière leur expérience de jeu en revenus publicitaires. »

Un miroir de notre société en mutation

Pour Fanny Barnabé, il est difficile de prédire comment l’univers du jeu vidéo va évoluer à l’avenir. « Il devient très difficile de parler du jeu vidéo comme d’un objet unique, tant les pratiques sont diverses », explique-t-elle. Entre les jeux mobiles comme Candy Crush, les compétitions d’e-sport ou les aventures collaboratives en ligne, les usages sont multiples et reflètent la complexité de notre société numérique.

Candy Crush

Cette diversité s’inscrit dans un contexte plus large : celui du capitalisme de plateformes. « Le jeu, qui était à la base une pratique de loisir, est aujourd’hui intégré à des logiques de rentabilité », observe la chercheuse. Le streaming, en particulier, illustre cette transformation : jouer devient une activité productive, génératrice de revenus, parfois même un métier à part entière.

Fanny Barnabé – portrait

À 36 ans, Fanny Barnabé a récemment rejoint le rang des académiques de l’UNamur. Elle est chargée de cours au Département « Sciences sociales, politiques et de la communication » de la Faculté Economie Management Communication sciencesPo (EMCP). Elle y donne des cours aux étudiants des trois années de bachelier en médias interactifs et participatifs ou encore en digital transition. L’année académique prochaine, elle dispensera le cours de narration médiatique et storytelling.

Fanny est aussi une passionnée du Japon. En 2017-2018, elle a réalisé un séjour postdoctoral d'un an à Kyoto, au sein du Ritsumeikan Center for Game Studies, sous la direction du Professeur Hiroshi Yoshida, à l’aide d’une bourse Marie-Curie COFUND de l’Université de Liège (cofinancée par l’Union Européenne). Ce séjour était consacré à l’étude du paratexte des jeux vidéo.

Lors de la mission académique organisée par le Wallonie-Bruxelles International, en marge de l’exposition universelle d’Osaka, elle a pu retourner à Tokyo et à Kyoto pour retisser des liens avec différents collègues spécialisés en game studies et mettre en place des partenariats de recherche entre les institutions japonaises et l’UNamur.

Tokyo

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Faculté EMCP : trois chercheurs primés - #3 Quand l’IA devient plus humaine : Florence Nizette (NaDI) décroche un prix international

Prix

Troisième et dernier focus de l’été sur le centre de recherche NaDI-CeRCLe, qui s’est démarqué à l’international ces dernières semaines grâce aux reconnaissances obtenues par trois jeunes chercheurs en management des services. Après Floriane Goosse et Victor Sluÿters, nous vous proposons de découvrir le travail de Florence Nizette, jeune chercheuse travaillant sur les technologies d’Intelligence artificielle.

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C’est lors d'une conférence internationale et multidisciplinaire organisée par l'Université de Saragosse (Espagne), AIRSI 2025, qui réunit plus de 200 chercheurs autour des technologies 4.0 (intelligence artificielle, robotique, assistants virtuels, avatars, métavers, réalité augmentée, big data, etc.), que Florence Nizette a brillamment reçu le Best Paper Award pour un article issu de sa thèse en intelligence artificielle.

Des services d’IA plus transparents et dignes de confiance

Dans sa thèse, Florence Nizette s’intéresse à la confiance des utilisateurs dans les technologies d’IA, et notamment à la notion « d’explicabilité » de celles-ci (XAI). Un aspect essentiel pour rendre ces outils plus compréhensibles, alors que leur usage ne fait qu’augmenter dans de nombreux secteurs. 

L’originalité du travail de Florence Nizette réside dans le déploiement d’une perspective multi-acteurs, un aspect encore peu étudié dans la littérature mais pourtant crucial pour favoriser l’adoption de ces outils. « J’ai interviewé différents acteurs dans des secteurs sensibles comme la finance ou les assurances, où la confiance est clé : des responsables d’entreprises, des manageurs, des experts, des développeurs et des utilisateurs dans le but d’avoir une vue globale de la manière dont on peut améliorer l’explicabilité des services d’IA. Mon travail a consisté à identifier les attentes et contraintes rencontrées par chacune des parties-prenantes dans le but de faire des ponts entre ces différents acteurs et de voir comment ils peuvent collaborer pour améliorer les services utilisant l’IA. »

En reconceptualisant l’explicabilité comme un défi centré sur l’humain, l’étude de Florence Nizette fournit des clés théoriques et pratiques pour développer des systèmes d’IA plus transparents et dignes de confiances, alignés sur les besoins des entreprises et conformes à la réglementation.

Une recherche menée à l’UNamur et à l’Université de Hasselt

Pour ce projet – basé sur des entretiens menés à l’échelle internationale avec des acteurs et parties prenantes de l'XAI –, Florence Nizette bénéficie de l’encadrement de ses promoteurs, les professeurs Wafa Hammedi (UNamur), Allard Van Riel (Université de Hasselt) et Nadia Steils (HEC Liège). La chercheuse a en effet la particularité de mener ses recherches à la fois à l’UNamur et à l’Université de Hasselt. Un avantage selon elle : « C’est très enrichissant, autant d’un point de vue intellectuel qu’au niveau de l’accès aux ressources et aux réseaux des deux régions », explique Florence Nizette.

Un parcours guidé par la rigueur, la curiosité et le goût des échanges

Au-delà de l’aspect scientifique, Florence met en avant la richesse humaine de son parcours. Intégrée à l’équipe dynamique du centre de recherche NaDI-CeRCLe, elle souligne l’entraide et la collaboration qui règnent au sein de son groupe, tout en ayant l’opportunité d’échanger aussi avec des équipes différentes, dans d’autres universités et à l’international. L’accompagnement de ses trois promoteurs, chacun apportant un regard singulier sur son travail, a constitué un soutien précieux tout au long de son parcours.

Selon Florence, la singularité de son parcours réside dans cette ouverture : apprendre et progresser en aidant les autres et en recevant leurs conseils, trouver l’enrichissement dans la diversité des collaborations et des points de vue. « Ce qui me stimule dans le doctorat, c’est autant la découverte scientifique que les interactions humaines : les discussions, les collaborations, la diversité des perspectives », explique-t-elle. Une expérience à la fois formatrice et profondément humaine, qui illustre la force du travail en réseau, du partage et de l’ouverture internationale.

Florence a bénéficié de l’ancrage académique offert par une communauté de chercheurs en services, tant au niveau national qu’international. La rigueur scientifique, l’exigence méthodologique et la qualité des échanges qui caractérisent cette communauté représentent une opportunité inestimable pour tout jeune chercheur. Cet environnement a nourri sa maturité scientifique et permis d’élever son travail à un niveau supérieur.

Le centre de recherche, par son atmosphère à la fois stimulante et bienveillante, constitue un terreau fertile pour le développement académique. À cela s’ajoutent la participation ou l'organisation d’événements d’envergure internationale, tels que Let’s Talk About Service (LTAS), conférence de référence par l’Association Américaine de Marketing, qui s’est tenue en 2023 à Namur, ainsi que les séminaires accueillant régulièrement des chercheurs de renom. Ces expériences lui ont non seulement permis d’intégrer les standards les plus élevés de la discipline, mais aussi de se challenger afin de développer et d’affiner ses compétences de chercheuse.

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Image
Florence Nizette

A PhD is more than research; it is a journey of growth, curiosity, and resilience. Every challenge faced is an opportunity to learn and every discovery is a step toward making a meaningful impact.

Florence Nizette Doctorante à l'UNamur

Du jeu vidéo à l’intelligence artificielle, escale au Japon

Communication
Transition numérique
Mathématique
Informatique
Intelligence Artificielle

Près de 10 000 kilomètres séparent la Belgique du Japon, un pays qui fascine, notamment pour sa culture riche et pleine de contrastes. Les chercheurs de l’UNamur entretiennent des liens étroits avec plusieurs institutions nipponnes, notamment dans les domaines de l’informatique, des mathématiques ou encore du jeu vidéo. Coup de projecteur sur quelques-unes de ces collaborations.

Japon

Le Japon est une référence mondiale en matière de jeu vidéo. Nintendo, Sony, Sega… autant d’entreprises qui ont marqué la culture populaire contemporaine. Cette industrie, Fanny Barnabé la connaît bien. Chargée de cours à la Faculté Économie Management Communication sciencesPo (EMCP) et chercheuse à l’Institut de recherche CRIDS/NaDI, elle est spécialisée en game studies, un champ de recherche consacré à l’étude des jeux. Après une thèse de doctorat dédiée au détournement vidéoludique dans l’univers fictionnel de Pokémon, défendue en 2017, elle a réalisé un séjour postdoctoral d’un an au Ritsumeikan Center For Game Studies (Ritsumeikan University, à Kyoto), le plus grand centre de recherche sur le jeu vidéo de l’archipel. Reconnu à l’international, celui-ci a notamment la chance d’accueillir un fonds d’archives exceptionnel et inédit, qu’il doit à une donation du géant Nintendo.

Le Japon : un terreau fertile pour les recherches en game studies

« Ce séjour m’a permis de nouer des contacts durables avec les chercheurs du Centre et de m’insérer un peu plus dans le champ un peu de niche du jeu vidéo japonais », explique Fanny Barnabé. « Le Japon compte des chercheurs et des chercheuses de premier plan, reconnus à l’international, mais également des figures de l’industrie facilement mobilisables, grâce à la place importante qu’occupe le pays en termes de production de jeux vidéo. »

fanny-barnabe-japon

Plusieurs années et travaux de recherche plus tard, Fanny Barnabé s’est rendue une nouvelle fois au Japon à la fin du mois de mai, à l’occasion d’une mission académique. Objectif : présenter les derniers travaux menés à l’UNamur, notamment en ludopédagogie ou « serious game » et, elle l’espère, jeter les bases de nouveaux partenariats et échanges étudiants.

L’IA verte en ligne de mire

La Faculté d’informatique entretient des liens de longue date avec le National Institute of Informatics (NII), un institut de recherche internationalement reconnu situé en plein cœur de Tokyo. Chaque année, des étudiants de Master et des doctorants de la faculté y sont accueillis pour une période de quatre à six mois afin d’y effectuer un stage et de mener à bien des projets de recherche, via un accord de collaboration spécifique (Memorandum Of Understanding agreement, ou MOU). Une expérience très appréciée par les étudiants et les doctorants, tant sur le plan scientifique qu’humain. 

Gilles Perrouin, chercheur et président de la Commission de la recherche de la Faculté d’informatique, accompagne ces étudiants dans la présentation de leur sujet de recherche, souvent axé dans les domaines du génie logiciel, de l’intelligence artificielle (IA) ou, plus récemment, de l’IA verte. « Ce sont des domaines de recherche qui évoluent très vite », précise Gilles Perrouin. « Il existe beaucoup de débats actuellement autour de la consommation énergétique de l’IA. C’est un peu un oxymore de dire qu’on peut faire de l’IA verte. Mais on y travaille via l’exploration de techniques plus malignes lors de la recherche de solutions prometteuses afin d’éviter le recours à l’entraînement systématique du réseau de neurones, très coûteux en énergie », explique le chercheur. La collaboration a donné lieu à l’exploration d’autres domaines de l’IA, tels que la reconnaissance de la langue des signes (professeur Benoît Frénay), en plus des sujets en méthodes formelles et génie logiciel (professeurs Pierre-Yves Schobbens et Xavier Devroey). 

La mission académique à laquelle a également pris part Gilles Perrouin en mai 2025, avait notamment pour objectif de renouveler l’accord de collaboration avec le NII, mais également de susciter de nouveaux partenariats prometteurs dans les domaines du génie logiciel, de l’IA, l’éthique ou la cybersécurité. 

 

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Pierre Poitier (troisième au fond à droite) a rejoint en 2024 l’équipe du professeur Satoh pour son doctorat sur l’IA appliquée à la langue des signes.

Les systèmes dynamiques sous la loupe

Au sein du Département de mathématique, Alexandre Mauroy, professeur et chercheur au Namur Institute for Complex Systems (naXys), travaille avec son collaborateur de longue date et ami Yoshihiko Susuki de la prestigieuse Université de Kyoto sur un projet co-financé par le F.N.R.S et le JSPS (Japon) visant à étudier les systèmes dynamiques. « Il s’agit de phénomènes dits “non-linéaires” qui ne respectent pas les règles de la proportionnalité. Les équations sont donc très difficiles, voire impossibles à résoudre en pratique », explique Alexandre Mauroy. « Pour contourner ce problème, on mobilise des techniques comme la théorie des opérateurs, que l’on étudie dans le cadre de ce projet. » Celui-ci a l’avantage de combiner les aspects théoriques et applications pratiques, notamment dans le domaine des réseaux de distribution électrique. « Ce sont des systèmes complexes, avec des dynamiques lentes et rapides. Un cas intéressant pour lequel les outils mathématiques doivent être adaptés. », poursuit Alexandre Mauroy. Ce premier partenariat positif a déjà permis des séjours de recherche entre les deux pays et promet de nouvelles collaborations dans le futur.

Dans un domaine voisin, Riccardo Muolo effectue depuis 2023 un postdoctorat à l'Institute of Science Tokyo, après avoir mené une thèse de doctorat à l’UNamur sous la supervision du professeur Timoteo Carletti. Dans la lignée des connaissances acquises lors de son doctorat sur la dynamique des réseaux, Riccardo Muolo s'intéresse aujourd’hui à la théorie de la synchronisation des réseaux, un modèle mathématique permettant de comprendre des systèmes très variés : des lucioles aux réseaux électriques en passant par le fonctionnement du cerveau humain : « Par exemple, dans le cerveau, une synchronisation anormale des réseaux neuronaux est associée à des pathologies comme l’épilepsie ou Parkinson. La récente faillite du réseau électrique en Espagne peut également s'analyser au travers de cette théorie », détaille le chercheur. 

Mobilité étudiante 

Les étudiants qui ont soif d’effectuer une partie de leur cursus au Japon ont la possibilité de le faire au moyen de différents accords que l’UNamur a conclus avec des établissements de l’Archipel. C’est le cas avec le National Institute of Informatics (NII), mais aussi avec la Soka University et la Sophia University (Chiyoda), avec lesquelles l’UNamur a signé des accords cadres. 

Cet article est tiré de la rubrique "Far away" du magazine Omalius #35 (Juillet 2025).

Omalius #37

Faculté EMCP : trois chercheurs primés - #1 Floriane Goosse doublement récompensée pour sa recherche à impact sociétal

Prix
Institution

Le centre de recherche NaDI-CeRCLe s’est brillamment démarqué sur la scène internationale ces dernières semaines. Trois jeunes chercheurs issus de la Faculté EMCP ont en effet été couronnés de reconnaissances prestigieuses lors d’événements internationaux de premier plan pour leur recherche en management des services : il s’agit de Floriane Goosse, Victor Sluÿters et Florence Nizette. Cet été, découvrons le travail de ces doctorants et leurs contributions significatives à la progression des connaissances et pratiques dans ce domaine. 

Flamure Ibrahimi_Wafa Hammedi_Florence Nizette_Floriane Goosse_victor_sluyters

Après avoir remporté le prestigieux « Best Research Paper Award » à la conférence SERVSIG par l’association Américaine du Marketing en 2024 pour son papier de thèse, Floriane Goosse, chercheuse au centre de recherche NaDI-CeRCLe, figure parmi les deux lauréats de la ServCollab Scholarship 2025, une bourse doctorale internationale attribuée par un organisme américain dédié à la promotion de la recherche scientifique à haut impact sociétal. 

Pas moins de 37 doctorants issus d’universités du monde entier étaient en lice pour recevoir cette bourse. Deux chercheurs ont été retenus à l’issue d’un processus de sélection approfondi : Griffin Colaizzi, doctorant en psychologie à la Northeastern University (USA), et Floriane Goosse, doctorante à l’UNamur au sein du NaDI-CeRCLE.

Les nouvelles technologies pour renforcer l’autonomie des personnes en situation de handicap

Encadrée par les professeurs Wafa Hammedi (UNamur) et Dominik Mahr (Université de Maastricht), Floriane Goosse explore au travers de sa thèse la manière dont les nouvelles technologies, comme les assistants vocaux intelligents, peuvent renforcer l’autonomie des personnes souffrant de handicap, en particulier les personnes déficientes visuelles, et ainsi améliorer considérablement leur bien-être.

Un projet à fort potentiel qui a convaincu les membres du jury de ServCollab, composé de chercheurs éminents dans ce domaine. Le jury a été particulièrement impressionné par la rigueur méthodologique de la jeune chercheuse et a salué son alignement avec les principes de la Transformative Service Research ainsi que sa profonde détermination à créer un impact tangible sur la vie des personnes dites vulnérables. 

Triple reconnaissance pour Floriane Goosse

Floriane Goosse a également pris part au 19e International Research Symposium on Service Excellence in Management (QUIS19), la conférence biannuelle de référence en management des services, qui s’est tenue à Rome début juin. À cette occasion, sa recherche s’est distinguée une fois de plus en remportant le prix de la meilleure recherche à impact sociétal, décerné par le comité scientifique de la conférence. Une reconnaissance internationale prestigieuse qui vient couronner un travail rigoureux et profondément engagé. Trois reconnaissances majeures en moins d’un an qui viennent saluer à la fois l’excellence scientifique et l’impact sociétal fort d’une recherche particulièrement prometteuse.

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Floriane Goosse

Cette reconnaissance me touche énormément et constitue un bel encouragement pour la suite de mes travaux, que je mène en collaboration avec mes co-promoteurs, Professeur Wafa Hammedi (NaDI-CeRCLE) et Professeur Dominik Mahr (University of Maastricht). A mon échelle, je suis heureuse de contribuer à faire évoluer les perspectives dans le champ du marketing, souvent tourné sur le monde de l’entreprise, en mettant la recherche au service de la communauté.

Floriane Goosse Doctorante à l'UNamur

En savoir plus sur le NaDI-CeRCLe

L’objectif du Centre de recherche NaDI-CeRCLe est de promouvoir activement la recherche théorique et empirique, fondamentale et appliquée, dans le domaine du marketing et des services, et plus spécifiquement dans les domaines de la consommation et des loisirs.

Article
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Institute NaDI

Regarder jouer, c’est jouer ? Twitch et la révolution du jeu vidéo

Communication
Transition numérique

Passionnée de jeux vidéo depuis toujours, Fanny Barnabé, chercheuse au centre de recherche CRIDS (Namur Digital Institute) et chargée de cours à l’Université de Namur, explore les coulisses d’un phénomène culturel majeur : le streaming de jeux vidéo sur Twitch. Entre humour, ironie et discours toxiques, elle décrypte les enjeux d’un espace numérique en pleine mutation.

Barnabé_Fanny

Le jeu vidéo n’est plus seulement un loisir : il est devenu un objet d’étude à part entière. Et Fanny Barnabé en est l’une des figures à l’UNamur. Littéraire de formation, elle s’est tournée vers les « Game Studies » pour mieux comprendre les univers fictionnels complexes qui l’ont toujours fascinée. « C’est à cause du jeu vidéo que j’ai étudié la littérature », confie-t-elle avec un sourire. Aujourd’hui, elle s’intéresse à un phénomène en plein essor : la diffusion de parties de jeux vidéo en direct sur des plateformes comme Twitch.

Twitch

Twitch, entre humour et discours toxiques

Sur Twitch, des millions de spectateurs regardent chaque jour des streamers jouer à leurs jeux préférés. Cette pratique, appelée le « jeu secondaire » (un concept développé par la chercheuse Julie Delbouille de l’ULiège), consiste à jouer par procuration en regardant quelqu’un d’autre tenir la manette. « Certains ne jouent plus eux-mêmes, ils regardent d’autres jouer. C’est devenu une manière à part entière de consommer le jeu vidéo », explique Fanny Barnabé, « Twitch est un espace où l’humour règne, souvent sous forme d’ironie ou de second degré. Mais c’est aussi un lieu où la toxicité peut se développer très rapidement ». D’où la thématique de sa recherche actuelle : à partir de quand un propos ironique devient-il violent ? À partir de quand peut-on déterminer si un propos est acceptable ou non dans le contexte du jeu vidéo ?

Une industrie en pleine mutation

Le travail de Fanny Barnabé ne s’arrête pas à Twitch. Elle a aussi étudié la narration dans les jeux, les tutoriels, ou encore les pratiques créatives des joueurs, comme les fanfictions ou les « machinimas » (des films réalisés à l’intérieur même des jeux).

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Le jeu vidéo est un terrain d’étude incroyablement riche et interdisciplinaire 

Fanny Barnabé Chargée de cours au Département « Sciences sociales, politiques et de la communication » de la Faculté Economie Management Communication sciencesPo (EMCP)

Et ce terrain évolue vite. Très vite. « Le jeu vidéo est passé d’un loisir de niche à un phénomène de masse. Aujourd’hui, plus de 90 % des jeunes y jouent », rappelle-t-elle. Cette popularité s’accompagne d’une transformation économique : dans le contexte du capitalisme de plateformes, la pratique du jeu tend à devenir rentable, monétisée, professionnalisée. « On est passé du jeu qu’on achète une fois, au modèle du “game as a service”, et au streaming, où les streamers professionnels convertissent d’une certaine manière leur expérience de jeu en revenus publicitaires. »

Un miroir de notre société en mutation

Pour Fanny Barnabé, il est difficile de prédire comment l’univers du jeu vidéo va évoluer à l’avenir. « Il devient très difficile de parler du jeu vidéo comme d’un objet unique, tant les pratiques sont diverses », explique-t-elle. Entre les jeux mobiles comme Candy Crush, les compétitions d’e-sport ou les aventures collaboratives en ligne, les usages sont multiples et reflètent la complexité de notre société numérique.

Candy Crush

Cette diversité s’inscrit dans un contexte plus large : celui du capitalisme de plateformes. « Le jeu, qui était à la base une pratique de loisir, est aujourd’hui intégré à des logiques de rentabilité », observe la chercheuse. Le streaming, en particulier, illustre cette transformation : jouer devient une activité productive, génératrice de revenus, parfois même un métier à part entière.

Fanny Barnabé – portrait

À 36 ans, Fanny Barnabé a récemment rejoint le rang des académiques de l’UNamur. Elle est chargée de cours au Département « Sciences sociales, politiques et de la communication » de la Faculté Economie Management Communication sciencesPo (EMCP). Elle y donne des cours aux étudiants des trois années de bachelier en médias interactifs et participatifs ou encore en digital transition. L’année académique prochaine, elle dispensera le cours de narration médiatique et storytelling.

Fanny est aussi une passionnée du Japon. En 2017-2018, elle a réalisé un séjour postdoctoral d'un an à Kyoto, au sein du Ritsumeikan Center for Game Studies, sous la direction du Professeur Hiroshi Yoshida, à l’aide d’une bourse Marie-Curie COFUND de l’Université de Liège (cofinancée par l’Union Européenne). Ce séjour était consacré à l’étude du paratexte des jeux vidéo.

Lors de la mission académique organisée par le Wallonie-Bruxelles International, en marge de l’exposition universelle d’Osaka, elle a pu retourner à Tokyo et à Kyoto pour retisser des liens avec différents collègues spécialisés en game studies et mettre en place des partenariats de recherche entre les institutions japonaises et l’UNamur.

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Soutenance publique de thèse de doctorat en informatique - Antoine Gratia

Défense de thèse

Abstract

Deep learning has become an extremely important technology in numerous domains such as computer vision, natural language processing, and autonomous systems. As neural networks grow in size and complexity to meet the demands of these applications, the cost of designing and training efficient models continues to rise in computation and energy consumption. Neural Architecture Search (NAS) has emerged as a promising solution to automate the design of performant neural networks. However, conventional NAS methods often require evaluating thousands of architectures, making them extremely resource-intensive and environmentally costly.

This thesis introduces a novel, energy-aware NAS pipeline that operates at the intersection of Software Engineering and Machine Learning. We present CNNGen, a domain-specific generator for convolutional architectures, combined with performance and energy predictors to drastically reduce the number of architectures that need full training. These predictors are integrated into a multi-objective genetic algorithm (NSGA-II), enabling an efficient search for architectures that balance accuracy and energy consumption.

Our approach explores a variety of prediction strategies, including sequence-based models, image-based representations, and deep metric learning, to estimate model quality from partial or symbolic representations. We validate our framework across three benchmark datasets, CIFAR-10, CIFAR-100, and Fashion-MNIST, demonstrating that it can produce results comparable to state-of-the-art architectures with significantly lower computational cost. By reducing the environmental footprint of NAS while maintaining high performance, this work contributes to the growing field of Green AI and highlights the value of predictive modelling in scalable and sustainable deep learning workflows.

Jury

  • Prof. Wim Vanhoof - University of Namur, Belgium
  • Prof. Gilles Perrouin - University of Namur, Belgium
  • Prof. Benoit Frénay - University of Namur, Belgium
  • Prof. Pierre-Yves Schobbens - University of Namur, Belgium
  • Prof. Clément Quinton - University of Lille, France
  • Prof. Paul Temple- University of Rennes, France
  • Prof. Schin’ichi Satoh - National Institute of Informatics, Japon

La défense publique sera suivie d'une réception.

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