Thibaut De Meyer a obtenu son Master en Anthropologie à l’ULB, tout en nourrissant une passion pour la philosophie. Il décida donc de poursuivre également un Master en Philosophie, cherchant constamment à établir des équilibres et des complémentarités entre ces deux domaines. Son approche s'est toujours orientée vers des situations concrètes, où les concepts sont appliqués, afin de demeurer au plus près des réalités étudiées par les ethnologues et les anthropologues. Il a systématiquement exploré la dimension conceptuelle dans les actions et les comportements humains.

Dans le cadre de son mémoire d’anthropologie (Des gens, des gènes et des généticiens), il s'est intéressé à l'ethnographie d'un laboratoire, examinant comment les humains interagissent avec les poches de sang et les transforment en cartes génétiques des patients. En philosophie (dans un mémoire intitulé L’écologie des monades), son intérêt s'est porté sur le concept de perspective chez Leibniz, un penseur moderne qui a explore la relation entre les perspectives immatérielles (qu’il appelle « monades ») et les entités matérielles (les corps). Par après, Thibault De Meyer s'est penché sur la question de la conscience chez les animaux, notamment en étudiant leur capacité à se reconnaître et à attribuer des états cognitifs à leurs congénères.

Récemment, Thibaut De Meyer a publié un ouvrage intitulé Qui a vu le zèbre ? L’invention de la perspective animale (éditeur : Les Liens qui Libèrent), dans lequel il aborde la question de la perspective à travers le cas des rayures du zèbre qui sont perçues différemment par les humains, les lions, les hyènes, les mouches… En prenant en compte cette multiplicité des perspectives, les biologistes en sont venus à remettre en cause certaines hypothèses cherchant à expliquer la fonction des zébrures. Grâce à une analyse philosophique de ces études scientifiques, Thibault De Meyer défend une forme de perspectivisme relationnel, qu’il distingue et compare entre autres au perspectivisme linéaire. Ce livre est issue de sa thèse de doctorat (Le bestiaire de Brunelleschi. Le perspectivisme et sa réinvention en éthologie) réalisée sous la direction de Vinciane Despret et défendue en septembre 2022 à l’Université de Liège. 

Depuis sa nomination en tant qu'académique en septembre dernier à l’UNamur, Thibaut De Meyer enseigne la philosophie des sciences et des techniques ainsi que la logique et l’argumentation. Dans le cours d’introduction générale à la philosophie, avec son collègue Nicolas Monseu, il tente de rendre la matière attrayante pour les étudiants grâce à des innovations pédagogiques, en créant des mini-spectacles, en apportant des blocs de Lego, etc. 

Quant à ses projets futurs, il prévoit de se pencher sur l’histoire du test du miroir, les défis qu'il pose et les problèmes qu'il permet de résoudre, notamment en tant que test psychologique non verbal. Comme il le souligne, « Le miroir est plein d’énigmes ».