Espace transdisciplinaire ouvert sur l’extérieur et destiné à susciter des recherches inédites, ESPHIN aborde des thématiques développées dans ses deux départements fondateurs : celui de Philosophie en Faculté de philosophie et lettres et celui de Sciences-Philosophies-Sociétés en Faculté des sciences. 

En synergie avec d’autres entités, les chercheurs visent également l’émergence de nouvelles thématiques dans les grands domaines de la philosophie que sont l’anthropologie, l’éthique, l’esthétique, l’épistémologie, la logique et la métaphysique.

L'Institut ESPHIN entend promouvoir et soutenir des recherches philosophiques, tant fondamentales qu’appliquées.

Institut de recherche ESPHIN

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« Par-delà les gènes » : et si on repensait la notion d’hérédité ?

Sciences, philosophies et sociétés
Philosophie

Sommes-nous prisonniers de notre patrimoine génétique ? La filiation se réduit-elle uniquement aux gènes ? Peut-on échapper à son destin ? Des questions existentielles que nous nous posons tous et auxquelles Gaëlle Pontarotti, chargée de cours et chercheuse au Département Sciences, philosophies et sociétés de l’UNamur, apporte un éclairage inédit dans son livre Par-delà les gènes. Une autre histoire de l’hérédité, paru en octobre dernier aux éditions Gallimard.

Gaëlle Pontarotti

Jusqu’à la fin du XXe siècle, l’hérédité était envisagée par les scientifiques comme une affaire de gènes et de transmission d’ADN. Mais depuis quelques décennies, des travaux révèlent des transmissions non-génétiques, contribuant à expliquer pourquoi les enfants ressemblent en moyenne davantage à leurs parents qu’à d’autres individus d’une population. Parmi celles-ci : des transmissions épigénétiques (modifications de l’activité des gènes sans changer la séquence d’ADN), microbiennes, hormonales ou encore comportementales. Certains biologistes et philosophes parlent désormais d’« hérédité étendue ».

Entre fatalisme et liberté

« L’enjeu est de redessiner le concept d’hérédité, en dépassant la vision strictement génétique qui prévalait jusque-là », explique Gaëlle Pontarotti. « L’objectif de mon livre et de mes recherches est d’articuler différentes formes de transmission et de repenser la compatibilité entre hérédité et liberté transgénérationnelle ».

Car depuis l’Antiquité grecque, tout laisse à penser que nous sommes enfermés dans un destin familial. Mais si l’hérédité dépasse les gènes, quelle est notre marge de manœuvre ? « Tout l’enjeu est de trouver un juste milieu entre fatalisme héréditaire et illusion de toute-puissance face à notre héritage », résume la chercheuse.

Un changement de paradigme aux conséquences multiples

Cette nouvelle conception bouscule notre vision de la filiation et du statut de l’individu. Nous ne sommes plus seulement des objets déterminés par des causes qui nous dépassent : nous redevenons acteurs de ce que nous recevons et transmettons. Elle invite aussi à reconsidérer la place des gènes dans la filiation : le parent est-il fondamentalement celui qui transmet son patrimoine génétique ?

Et si, finalement, notre héritage était aussi ce que nous choisissions d’en faire ?

Couverture du livre "Par-delà les gènes"

Crédit couverture : Éditions Gallimard, visuel de l’ouvrage Par-delà les gènes.

Découvrir le livre

Par-delà les gènes. Une autre histoire de l'hérédité, de Gaëlle Pontarotti — Gallimard (collection Connaissances)

 

SPiN : un nouveau centre de recherche pour penser les sciences autrement

Sciences, philosophies et sociétés

À l’heure où la désinformation, la post-vérité et le complotisme fragilisent la confiance dans les sciences, l’UNamur accueille SPiN (Science & Philosophy in Namur), un nouveau centre de recherche interdisciplinaire qui interroge la place des sciences dans la société. Fondé en septembre dernier par Olivier Sartenaer, professeur de philosophie des sciences à l’UNamur, SPiN rassemble des philosophes et des scientifiques autour d’une vision commune : développer une réflexion critique et accessible sur les sciences dans toute leur diversité.

L'équipe de recherche d'Oliver Sartenaer (Centre SPiN, ESPHIN)

De gauche à droite : Doan Vu Duc,  Maxime Hilbert, Charly Mobers, Olivier Sartenaer,  Louis Halflants, Andrea Roselli, Gauvain Leconte-Chevillard, Eve-Aline Dubois.

Si l’UNamur se distingue par la présence d’un département de philosophie des sciences au sein de sa Faculté des sciences, aucun centre de recherche n’était jusqu’ici spécifiquement dédié aux enjeux épistémologiques, éthiques, politiques et métaphysiques des sciences. SPiN vient combler ce vide. 

 

Logo du centre SPiN de l'Institut ESPHIN

« Plusieurs facteurs contingents ont permis la création de SPiN : l’absence d’une structure de recherche spécifiquement dédiée à ces thématiques et l’arrivée quasiment simultanée de quatre jeunes philosophes des sciences. C’est un peu un alignement des planètes », explique Olivier Sartenaer.

A ses côtés, on retrouve Juliette Ferry-Danini (Faculté d’informatique), Thibaut De Meyer (Faculté de philosophie et lettres) et Gaëlle Pontarotti (Faculté des sciences), qui forment le noyau dur de SPiN.

Répondre à une demande sociétale forte

SPiN s’inscrit dans une dynamique de recherche engagée au cœur des débat contemporains. 

Image
Olivier Sartenaer

On ressent un réel besoin d’éclairage des citoyens sur ces questions. C’était important pour nous qu’une structure de recherche reflète cette demande sociétale grandissante et accueille des recherches sur ces thématiques. 

Olivier Sartenaer Professeur de philosophie des sciences à l’UNamur

Les chercheurs de SPiN explorent un large éventail de thématiques, avec en toile de fond une interrogation sur notre rapport à la connaissance scientifique. Parmi ceux-ci :

  • le rapport entre sciences et pseudosciences ;
  • le réductionnisme dans les sciences ;
  • le déterminisme génétique et l’hérédité ;
  • l’éthique médicale et la santé publique (vaccinations, pandémies) ;
  • l’éthologie,
  • le perspectivisme.

Ces recherches sont portées par une équipe interdisciplinaire composée d’enseignants-chercheurs, de doctorants et de postdoctorants issus des différentes facultés de l’UNamur.

Un lieu de rencontre académique…mais aussi citoyen

SPiN organise des séminaires hebdomadaires consacrés aux recherches en cours en philosophie des sciences ainsi que des séminaires liés à des thématiques plus spécifiques : la santé, les sciences du vivant, la cosmologie et les théories de l’émergence et du réductionnisme dans les sciences naturelles.

Mais SPiN ne se limite pas à la sphère académique : le centre entend faire sortir ces questions hors des murs de l’université, au travers d’événements et d’activités accessibles à toutes et tous. Un événement inaugural est d’ores et déjà planifié pour le printemps prochain sur une thématique d’actualité : la méfiance dans les sciences. Plus d’infos à venir ! 

En savoir plus sur le centre de recherche SPiN

Université et démocratie : un lien vivant, parfois menacé

Paroles d'experts
Démocratie

Méfiance envers les institutions politiques traditionnelles et les élus, montée des logiques autoritaires, définancement des services publics… La démocratie semble aujourd’hui traverser une zone de turbulences. Dans ce contexte, quel rôle l’université joue-t-elle ? Pour éclairer cette question, nous avons rencontré quatre chercheurs issus de disciplines différentes : la pédagogue Sephora Boucenna, le philosophe Louis Carré, le politologue Vincent Jacquet, la juriste Aline Nardi. Leurs regards croisés dessinent les contours d’un enjeu plus que jamais d’actualité : penser et défendre le lien entre université et démocratie.

démocratie-visages

La démocratie n’a rien d’un concept figé. Elle fait débat, surtout aujourd’hui. Louis Carré, directeur du Département de philosophie et membre de l’Espace philosophique de Namur (Institut ESPHIN), en propose une définition en trois dimensions : un régime politique, un état de droit et une manière de faire société.

Le concept de démocratie : entre pouvoir du peuple et centralisation

« Étymologiquement, la démocratie est un régime politique qui consiste à donner le pouvoir au peuple », rappelle-t-il. « Nos démocraties occidentales reposent aujourd’hui sur l’idée que le peuple est souverain, sans pour autant gouverner directement. De là naît une tension entre la démocratie idéale et la démocratie réelle. » Vincent Jacquet, professeur au Département des sciences sociales, politiques et de la communication et président de l’Institut Transitions appuie le propos : « La démocratie est un idéal d’autogouvernement des citoyens, mais il est en tension avec des logiques plus centralisatrices, plus autoritaires. […] Nos systèmes politiques sont traversés par ces différentes tensions, avec à la fois des logiques autoritaires de plus en plus présentes, y compris chez nous, et des logiques de participation qui s’accompagnent parfois de beaucoup d’espoir et de déception aussi. »

Deuxième pilier selon Louis Carré : l’État de droit. La démocratie garantit les droits fondamentaux de tous les citoyens par la constitution. Mais là encore, gare aux paradoxes : « On pourrait en effet imaginer des lois prises par la majorité des représentants ou par un référendum, mais qui contreviennent aux droits fondamentaux », souligne le philosophe. La démocratie ne peut donc se résumer au seul principe majoritaire.

Enfin, la démocratie est également une manière de faire société. Elle repose sur un réel pluralisme : diversité des opinions, des croyances et des valeurs. « Cela suppose l’existence d’un espace public relativement autonome face au pouvoir en place qui, par moment, conteste les décisions prises par les gouvernements qui ont été élus », insiste Louis Carré.

La méfiance des citoyens vis-à-vis du politique n’est, à ce titre, pas nécessairement un symptôme de crise démocratique. Elle peut même en être un signe de vitalité, comme l’explique Vincent Jacquet : « Le fait que les citoyens soient critiques envers leur gouvernement n’est pas forcément négatif parce que, dans une démocratie, les citoyens doivent pouvoir contrôler les actions des gouvernants ».

Photo de Vincent Jacquet
Vincent Jacquet

Former les gouvernants… et les gouvernés

Dans ce contexte, quelle est la responsabilité de l’université ? Louis Carré rappelle d’abord une réalité simple : une grande partie de nos élus sont passés par les bancs de l’université. Mais sa mission d’enseignement ne s’arrête pas là. « Il s’agit de former des citoyens éclairés, pas seulement des gouvernants. Les universités doivent offrir un enseignement supérieur de qualité, ouvert au plus grand nombre », affirme-t-il.

« La démocratie suppose en effet des citoyens capables de débattre, de réfléchir, de problématiser les enjeux », complète Sephora Boucenna, doyenne de la Faculté des sciences de l’éducation et de la formation et membre de l’Institut de Recherches en Didactiques et Éducation de l’UNamur (IRDENA). Il s’agit donc de former des esprits réflexifs, aptes à interroger leur époque.

Former des enseignants réflexifs, pour des citoyens critiques

L’université forme également ceux qui, demain, éduqueront les générations futures : les enseignants. Et là encore, la démocratie est en jeu.

 « Notre mission est de former des enseignants réflexifs qui, eux-mêmes, apprendront à leurs élèves à penser de manière critique », insiste Sephora Boucenna. Cela passe par un travail en profondeur sur l’analyse de pratiques, la construction collective et l’apprentissage du débat, dès la formation initiale des enseignants jusqu'à leur formation continue. 

Sephora BOUCENNA
Sephora Boucenna

Produire et diffuser du savoir… en toute indépendance

Outre l’enseignement, l’université a également une mission de recherche et de service à la société. Elle produit des savoirs qui peuvent éclairer les politiques publiques, mais aussi les questionner. Cette fonction critique suppose une indépendance réelle vis-à-vis du politique. « Pour analyser avec lucidité les mécanismes démocratiques, y compris ceux que les gouvernements mettent en place, il faut que l’université garde sa liberté de recherche et de parole », souligne Vincent Jacquet.

 

Louis Carré va plus loin : « Comme la presse, l’université est une forme de contre-pouvoir dans l’espace public ». Il précise par ailleurs qu’« il y a une confusion entre liberté d’opinion et liberté académique. Les savoirs universitaires passent par une série de procédures de vérification, d’expérimentation, de discussion au sein de la communauté scientifique. Cela leur donne une robustesse qui n’est pas celle d’une opinion, d’une valeur, d’une croyance. » 

Louis Carré
Louis Carré

Cette fonction critique de l’université suppose donc une indépendance forte. Or, en Belgique, le financement des universités relève largement du pouvoir politique. « Celane doit pas signifier une mise sous tutelle », alerte Louis Carré. « Mener des recherches critiques, qui ne satisfont pas à court terme des commanditaires, demande une indépendance, y compris de moyens. Il faut des chercheurs en nombre qui puissent analyser différents types de dynamiques. Plus on coupera dans les finances de la recherche, comme c’est le cas aujourd’hui, moins on aura de chercheurs et donc de capacité d’analyse indépendante et de diversité des perspectives », insiste Vincent Jacquet.

Le mouvement « Université en colère », récemment lancé au sein des universités de la Fédération Wallonie-Bruxelles, entend dénoncer les effets du définancement. Ses représentants appellent à « garantir les conditions de développement d’une université ouverte, indépendante, de qualité et accessible au plus grand nombre. Face aux défis sociaux, économiques et politiques de notre temps et parce que d’autres choix de société, et donc budgétaires, sont possibles, il est plus que jamais essentiel de renforcer les institutions et les acteurs au cœur de la production du savoir. » 

Entre vigilance et engagement : un lien à réinventer

La démocratie ne se limite donc ni aux élections ni aux institutions. Elle repose sur une vigilance collective, portée par les citoyens, les savoirs… et les lieux où ces savoirs se construisent. À ce titre, l’université apparaît comme un maillon essentiel de la vitalité démocratique. À condition de rester indépendante, accessible et ouverte sur la société.

« La démocratie, ce n’est pas seulement une affaire d’institutions. C’est l’affaire de citoyens qui la font vivre et qui s’organisent pour faire valoir leurs perspectives à différents moments », insiste Vincent Jacquet. Une invitation claire à ne pas rester spectateur, mais à participer, avec lucidité et exigence, à la construction d’un avenir démocratique commun.

Une année académique, placée sous la thématique de la démocratie

Retrouvez le discours prononcé par la Rectrice Annick Castiaux lors de la Cérémonie de rentrée académique 2025-2026.

Discours de la Rectrice à la Cérémonie de rentrée académique 2025-2026

Cet article est tiré de la rubrique "Experte" du magazine Omalius #38 (Septembre 2025).

cover-omalius-septembre-2025

Un nouvel élan pour les sciences humaines et sociales à l’UNamur

Institution
Sciences humaines et sociales
ODD 4 - Éducation de qualité

A l’UNamur une nouvelle plateforme dédiée à la recherche en sciences humaines et sociales (SHS) voit le jour. Objectif ? Offrir aux chercheuses et chercheurs en SHS, un soutien méthodologique adapté à leurs besoins et renforcer l’excellence en SHS à l’UNamur. Cette plateforme, SHS Impulse, fournira divers services tels qu’un apport financier pour des formations, de la consultance, des accès à des ressources, ou encore des achats de logiciels en cofinancement. 

Logo SHS Impulse

Qu’elles portent sur la linguistique, l’économie, la politique, le développement durable, le droit, l’histoire, les sciences de l’éducation, la littérature, ou encore la traduction, les recherches en sciences humaines et sociales sont autant éclectiques que riches et primordiales pour aborder les enjeux de la société. A l’UNamur sur les onze instituts de recherches que compte l’institution, sept sont directement concernés par la recherche en SHS. Si une forte complémentarité dans ces domaines de recherche est observée, une meilleure mutualisation des moyens, un partage et un accès plus aisé à certains services, ressources, ou supports permettent de soutenir et de renforcer l’excellence de la recherche en SHS à l’UNamur. C’est dans cette optique que la plateforme SHS impulse vient d’être créée. 

Image
Laurence Meurant

Nous sommes partis des besoins des chercheurs en SHS pour établir quatre axes développés au sein de cette plateforme 

Laurence Meurant Maitre de recherche F.R.S.-FNRS, Professeure de linguistique, Présidente de l’institut NaLTT et membre du comité de gestion de SHS Impulse.

Articulation des ressources autour de 4 axes

  • Axe 1 – Soutien à l’acquisition de base de données, ressources documentaires et logiciels
  • Axe 2 - Subvention de formations de pointe pour l’utilisation de méthodes spécialisées
  • Axe 3 - Cofinancement de l’accès à la plateforme SMCS "Support en Méthodologie et Calcul Statistique" de l’UCLouvain, grâce à un partenariat interuniversitaire. 
  • Axe 4 - Mise en place d’un espace SHS, contenant un laboratoire pour la passation d’expériences et des outils de travail partagés favorisant les échanges entre chercheurs. 

Perspectives

Cette initiative, lancée en janvier 2025, répond aux défis spécifiques rencontrés par les chercheurs en SHS. L’objectif à long terme est de pérenniser et d'élargir les services. « Nous allons aussi engager un chercheur expert en analyse méthodologique en SHS qui pourra informer des méthodologies innovantes et encadrer la conception méthodologique des projets de recherche », souligne Sandrine Biémar, vice-doyenne de la Faculté des Sciences de l'Education et de la Formation de l'UNamur, membre de l’institut IRDENA et du comité de gestion de SHS Impulse. « Le souhait est aussi de soutenir le réseautage entre les chercheurs en SHS de l’UNamur et d’être un levier pour la mise ne place de projet interdisciplinaire », ajoute Sandrine Biémar. 

L’équipe de gestion de la plateforme est formée par les représentants des différents instituts SHS de l'université et veille à une gestion efficace des ressources. L'impact de la plateforme sera évalué pendant sa phase initiale (2025-2027), ce qui permettra de définir les stratégies pour sa pérennisation et son développement. 

« Par-delà les gènes » : et si on repensait la notion d’hérédité ?

Sciences, philosophies et sociétés
Philosophie

Sommes-nous prisonniers de notre patrimoine génétique ? La filiation se réduit-elle uniquement aux gènes ? Peut-on échapper à son destin ? Des questions existentielles que nous nous posons tous et auxquelles Gaëlle Pontarotti, chargée de cours et chercheuse au Département Sciences, philosophies et sociétés de l’UNamur, apporte un éclairage inédit dans son livre Par-delà les gènes. Une autre histoire de l’hérédité, paru en octobre dernier aux éditions Gallimard.

Gaëlle Pontarotti

Jusqu’à la fin du XXe siècle, l’hérédité était envisagée par les scientifiques comme une affaire de gènes et de transmission d’ADN. Mais depuis quelques décennies, des travaux révèlent des transmissions non-génétiques, contribuant à expliquer pourquoi les enfants ressemblent en moyenne davantage à leurs parents qu’à d’autres individus d’une population. Parmi celles-ci : des transmissions épigénétiques (modifications de l’activité des gènes sans changer la séquence d’ADN), microbiennes, hormonales ou encore comportementales. Certains biologistes et philosophes parlent désormais d’« hérédité étendue ».

Entre fatalisme et liberté

« L’enjeu est de redessiner le concept d’hérédité, en dépassant la vision strictement génétique qui prévalait jusque-là », explique Gaëlle Pontarotti. « L’objectif de mon livre et de mes recherches est d’articuler différentes formes de transmission et de repenser la compatibilité entre hérédité et liberté transgénérationnelle ».

Car depuis l’Antiquité grecque, tout laisse à penser que nous sommes enfermés dans un destin familial. Mais si l’hérédité dépasse les gènes, quelle est notre marge de manœuvre ? « Tout l’enjeu est de trouver un juste milieu entre fatalisme héréditaire et illusion de toute-puissance face à notre héritage », résume la chercheuse.

Un changement de paradigme aux conséquences multiples

Cette nouvelle conception bouscule notre vision de la filiation et du statut de l’individu. Nous ne sommes plus seulement des objets déterminés par des causes qui nous dépassent : nous redevenons acteurs de ce que nous recevons et transmettons. Elle invite aussi à reconsidérer la place des gènes dans la filiation : le parent est-il fondamentalement celui qui transmet son patrimoine génétique ?

Et si, finalement, notre héritage était aussi ce que nous choisissions d’en faire ?

Couverture du livre "Par-delà les gènes"

Crédit couverture : Éditions Gallimard, visuel de l’ouvrage Par-delà les gènes.

Découvrir le livre

Par-delà les gènes. Une autre histoire de l'hérédité, de Gaëlle Pontarotti — Gallimard (collection Connaissances)

 

SPiN : un nouveau centre de recherche pour penser les sciences autrement

Sciences, philosophies et sociétés

À l’heure où la désinformation, la post-vérité et le complotisme fragilisent la confiance dans les sciences, l’UNamur accueille SPiN (Science & Philosophy in Namur), un nouveau centre de recherche interdisciplinaire qui interroge la place des sciences dans la société. Fondé en septembre dernier par Olivier Sartenaer, professeur de philosophie des sciences à l’UNamur, SPiN rassemble des philosophes et des scientifiques autour d’une vision commune : développer une réflexion critique et accessible sur les sciences dans toute leur diversité.

L'équipe de recherche d'Oliver Sartenaer (Centre SPiN, ESPHIN)

De gauche à droite : Doan Vu Duc,  Maxime Hilbert, Charly Mobers, Olivier Sartenaer,  Louis Halflants, Andrea Roselli, Gauvain Leconte-Chevillard, Eve-Aline Dubois.

Si l’UNamur se distingue par la présence d’un département de philosophie des sciences au sein de sa Faculté des sciences, aucun centre de recherche n’était jusqu’ici spécifiquement dédié aux enjeux épistémologiques, éthiques, politiques et métaphysiques des sciences. SPiN vient combler ce vide. 

 

Logo du centre SPiN de l'Institut ESPHIN

« Plusieurs facteurs contingents ont permis la création de SPiN : l’absence d’une structure de recherche spécifiquement dédiée à ces thématiques et l’arrivée quasiment simultanée de quatre jeunes philosophes des sciences. C’est un peu un alignement des planètes », explique Olivier Sartenaer.

A ses côtés, on retrouve Juliette Ferry-Danini (Faculté d’informatique), Thibaut De Meyer (Faculté de philosophie et lettres) et Gaëlle Pontarotti (Faculté des sciences), qui forment le noyau dur de SPiN.

Répondre à une demande sociétale forte

SPiN s’inscrit dans une dynamique de recherche engagée au cœur des débat contemporains. 

Image
Olivier Sartenaer

On ressent un réel besoin d’éclairage des citoyens sur ces questions. C’était important pour nous qu’une structure de recherche reflète cette demande sociétale grandissante et accueille des recherches sur ces thématiques. 

Olivier Sartenaer Professeur de philosophie des sciences à l’UNamur

Les chercheurs de SPiN explorent un large éventail de thématiques, avec en toile de fond une interrogation sur notre rapport à la connaissance scientifique. Parmi ceux-ci :

  • le rapport entre sciences et pseudosciences ;
  • le réductionnisme dans les sciences ;
  • le déterminisme génétique et l’hérédité ;
  • l’éthique médicale et la santé publique (vaccinations, pandémies) ;
  • l’éthologie,
  • le perspectivisme.

Ces recherches sont portées par une équipe interdisciplinaire composée d’enseignants-chercheurs, de doctorants et de postdoctorants issus des différentes facultés de l’UNamur.

Un lieu de rencontre académique…mais aussi citoyen

SPiN organise des séminaires hebdomadaires consacrés aux recherches en cours en philosophie des sciences ainsi que des séminaires liés à des thématiques plus spécifiques : la santé, les sciences du vivant, la cosmologie et les théories de l’émergence et du réductionnisme dans les sciences naturelles.

Mais SPiN ne se limite pas à la sphère académique : le centre entend faire sortir ces questions hors des murs de l’université, au travers d’événements et d’activités accessibles à toutes et tous. Un événement inaugural est d’ores et déjà planifié pour le printemps prochain sur une thématique d’actualité : la méfiance dans les sciences. Plus d’infos à venir ! 

En savoir plus sur le centre de recherche SPiN

Université et démocratie : un lien vivant, parfois menacé

Paroles d'experts
Démocratie

Méfiance envers les institutions politiques traditionnelles et les élus, montée des logiques autoritaires, définancement des services publics… La démocratie semble aujourd’hui traverser une zone de turbulences. Dans ce contexte, quel rôle l’université joue-t-elle ? Pour éclairer cette question, nous avons rencontré quatre chercheurs issus de disciplines différentes : la pédagogue Sephora Boucenna, le philosophe Louis Carré, le politologue Vincent Jacquet, la juriste Aline Nardi. Leurs regards croisés dessinent les contours d’un enjeu plus que jamais d’actualité : penser et défendre le lien entre université et démocratie.

démocratie-visages

La démocratie n’a rien d’un concept figé. Elle fait débat, surtout aujourd’hui. Louis Carré, directeur du Département de philosophie et membre de l’Espace philosophique de Namur (Institut ESPHIN), en propose une définition en trois dimensions : un régime politique, un état de droit et une manière de faire société.

Le concept de démocratie : entre pouvoir du peuple et centralisation

« Étymologiquement, la démocratie est un régime politique qui consiste à donner le pouvoir au peuple », rappelle-t-il. « Nos démocraties occidentales reposent aujourd’hui sur l’idée que le peuple est souverain, sans pour autant gouverner directement. De là naît une tension entre la démocratie idéale et la démocratie réelle. » Vincent Jacquet, professeur au Département des sciences sociales, politiques et de la communication et président de l’Institut Transitions appuie le propos : « La démocratie est un idéal d’autogouvernement des citoyens, mais il est en tension avec des logiques plus centralisatrices, plus autoritaires. […] Nos systèmes politiques sont traversés par ces différentes tensions, avec à la fois des logiques autoritaires de plus en plus présentes, y compris chez nous, et des logiques de participation qui s’accompagnent parfois de beaucoup d’espoir et de déception aussi. »

Deuxième pilier selon Louis Carré : l’État de droit. La démocratie garantit les droits fondamentaux de tous les citoyens par la constitution. Mais là encore, gare aux paradoxes : « On pourrait en effet imaginer des lois prises par la majorité des représentants ou par un référendum, mais qui contreviennent aux droits fondamentaux », souligne le philosophe. La démocratie ne peut donc se résumer au seul principe majoritaire.

Enfin, la démocratie est également une manière de faire société. Elle repose sur un réel pluralisme : diversité des opinions, des croyances et des valeurs. « Cela suppose l’existence d’un espace public relativement autonome face au pouvoir en place qui, par moment, conteste les décisions prises par les gouvernements qui ont été élus », insiste Louis Carré.

La méfiance des citoyens vis-à-vis du politique n’est, à ce titre, pas nécessairement un symptôme de crise démocratique. Elle peut même en être un signe de vitalité, comme l’explique Vincent Jacquet : « Le fait que les citoyens soient critiques envers leur gouvernement n’est pas forcément négatif parce que, dans une démocratie, les citoyens doivent pouvoir contrôler les actions des gouvernants ».

Photo de Vincent Jacquet
Vincent Jacquet

Former les gouvernants… et les gouvernés

Dans ce contexte, quelle est la responsabilité de l’université ? Louis Carré rappelle d’abord une réalité simple : une grande partie de nos élus sont passés par les bancs de l’université. Mais sa mission d’enseignement ne s’arrête pas là. « Il s’agit de former des citoyens éclairés, pas seulement des gouvernants. Les universités doivent offrir un enseignement supérieur de qualité, ouvert au plus grand nombre », affirme-t-il.

« La démocratie suppose en effet des citoyens capables de débattre, de réfléchir, de problématiser les enjeux », complète Sephora Boucenna, doyenne de la Faculté des sciences de l’éducation et de la formation et membre de l’Institut de Recherches en Didactiques et Éducation de l’UNamur (IRDENA). Il s’agit donc de former des esprits réflexifs, aptes à interroger leur époque.

Former des enseignants réflexifs, pour des citoyens critiques

L’université forme également ceux qui, demain, éduqueront les générations futures : les enseignants. Et là encore, la démocratie est en jeu.

 « Notre mission est de former des enseignants réflexifs qui, eux-mêmes, apprendront à leurs élèves à penser de manière critique », insiste Sephora Boucenna. Cela passe par un travail en profondeur sur l’analyse de pratiques, la construction collective et l’apprentissage du débat, dès la formation initiale des enseignants jusqu'à leur formation continue. 

Sephora BOUCENNA
Sephora Boucenna

Produire et diffuser du savoir… en toute indépendance

Outre l’enseignement, l’université a également une mission de recherche et de service à la société. Elle produit des savoirs qui peuvent éclairer les politiques publiques, mais aussi les questionner. Cette fonction critique suppose une indépendance réelle vis-à-vis du politique. « Pour analyser avec lucidité les mécanismes démocratiques, y compris ceux que les gouvernements mettent en place, il faut que l’université garde sa liberté de recherche et de parole », souligne Vincent Jacquet.

 

Louis Carré va plus loin : « Comme la presse, l’université est une forme de contre-pouvoir dans l’espace public ». Il précise par ailleurs qu’« il y a une confusion entre liberté d’opinion et liberté académique. Les savoirs universitaires passent par une série de procédures de vérification, d’expérimentation, de discussion au sein de la communauté scientifique. Cela leur donne une robustesse qui n’est pas celle d’une opinion, d’une valeur, d’une croyance. » 

Louis Carré
Louis Carré

Cette fonction critique de l’université suppose donc une indépendance forte. Or, en Belgique, le financement des universités relève largement du pouvoir politique. « Celane doit pas signifier une mise sous tutelle », alerte Louis Carré. « Mener des recherches critiques, qui ne satisfont pas à court terme des commanditaires, demande une indépendance, y compris de moyens. Il faut des chercheurs en nombre qui puissent analyser différents types de dynamiques. Plus on coupera dans les finances de la recherche, comme c’est le cas aujourd’hui, moins on aura de chercheurs et donc de capacité d’analyse indépendante et de diversité des perspectives », insiste Vincent Jacquet.

Le mouvement « Université en colère », récemment lancé au sein des universités de la Fédération Wallonie-Bruxelles, entend dénoncer les effets du définancement. Ses représentants appellent à « garantir les conditions de développement d’une université ouverte, indépendante, de qualité et accessible au plus grand nombre. Face aux défis sociaux, économiques et politiques de notre temps et parce que d’autres choix de société, et donc budgétaires, sont possibles, il est plus que jamais essentiel de renforcer les institutions et les acteurs au cœur de la production du savoir. » 

Entre vigilance et engagement : un lien à réinventer

La démocratie ne se limite donc ni aux élections ni aux institutions. Elle repose sur une vigilance collective, portée par les citoyens, les savoirs… et les lieux où ces savoirs se construisent. À ce titre, l’université apparaît comme un maillon essentiel de la vitalité démocratique. À condition de rester indépendante, accessible et ouverte sur la société.

« La démocratie, ce n’est pas seulement une affaire d’institutions. C’est l’affaire de citoyens qui la font vivre et qui s’organisent pour faire valoir leurs perspectives à différents moments », insiste Vincent Jacquet. Une invitation claire à ne pas rester spectateur, mais à participer, avec lucidité et exigence, à la construction d’un avenir démocratique commun.

Une année académique, placée sous la thématique de la démocratie

Retrouvez le discours prononcé par la Rectrice Annick Castiaux lors de la Cérémonie de rentrée académique 2025-2026.

Discours de la Rectrice à la Cérémonie de rentrée académique 2025-2026

Cet article est tiré de la rubrique "Experte" du magazine Omalius #38 (Septembre 2025).

cover-omalius-septembre-2025

Un nouvel élan pour les sciences humaines et sociales à l’UNamur

Institution
Sciences humaines et sociales
ODD 4 - Éducation de qualité

A l’UNamur une nouvelle plateforme dédiée à la recherche en sciences humaines et sociales (SHS) voit le jour. Objectif ? Offrir aux chercheuses et chercheurs en SHS, un soutien méthodologique adapté à leurs besoins et renforcer l’excellence en SHS à l’UNamur. Cette plateforme, SHS Impulse, fournira divers services tels qu’un apport financier pour des formations, de la consultance, des accès à des ressources, ou encore des achats de logiciels en cofinancement. 

Logo SHS Impulse

Qu’elles portent sur la linguistique, l’économie, la politique, le développement durable, le droit, l’histoire, les sciences de l’éducation, la littérature, ou encore la traduction, les recherches en sciences humaines et sociales sont autant éclectiques que riches et primordiales pour aborder les enjeux de la société. A l’UNamur sur les onze instituts de recherches que compte l’institution, sept sont directement concernés par la recherche en SHS. Si une forte complémentarité dans ces domaines de recherche est observée, une meilleure mutualisation des moyens, un partage et un accès plus aisé à certains services, ressources, ou supports permettent de soutenir et de renforcer l’excellence de la recherche en SHS à l’UNamur. C’est dans cette optique que la plateforme SHS impulse vient d’être créée. 

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Laurence Meurant

Nous sommes partis des besoins des chercheurs en SHS pour établir quatre axes développés au sein de cette plateforme 

Laurence Meurant Maitre de recherche F.R.S.-FNRS, Professeure de linguistique, Présidente de l’institut NaLTT et membre du comité de gestion de SHS Impulse.

Articulation des ressources autour de 4 axes

  • Axe 1 – Soutien à l’acquisition de base de données, ressources documentaires et logiciels
  • Axe 2 - Subvention de formations de pointe pour l’utilisation de méthodes spécialisées
  • Axe 3 - Cofinancement de l’accès à la plateforme SMCS "Support en Méthodologie et Calcul Statistique" de l’UCLouvain, grâce à un partenariat interuniversitaire. 
  • Axe 4 - Mise en place d’un espace SHS, contenant un laboratoire pour la passation d’expériences et des outils de travail partagés favorisant les échanges entre chercheurs. 

Perspectives

Cette initiative, lancée en janvier 2025, répond aux défis spécifiques rencontrés par les chercheurs en SHS. L’objectif à long terme est de pérenniser et d'élargir les services. « Nous allons aussi engager un chercheur expert en analyse méthodologique en SHS qui pourra informer des méthodologies innovantes et encadrer la conception méthodologique des projets de recherche », souligne Sandrine Biémar, vice-doyenne de la Faculté des Sciences de l'Education et de la Formation de l'UNamur, membre de l’institut IRDENA et du comité de gestion de SHS Impulse. « Le souhait est aussi de soutenir le réseautage entre les chercheurs en SHS de l’UNamur et d’être un levier pour la mise ne place de projet interdisciplinaire », ajoute Sandrine Biémar. 

L’équipe de gestion de la plateforme est formée par les représentants des différents instituts SHS de l'université et veille à une gestion efficace des ressources. L'impact de la plateforme sera évalué pendant sa phase initiale (2025-2027), ce qui permettra de définir les stratégies pour sa pérennisation et son développement. 

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Événements

05

Zones : terre, sexes et science-fiction

Séminaire

Zones : terre, sexes et science-fiction

Philosophie
5
14:00 - 17:00
Université de Namur, Faculté de Philosophie et Lettres, auditoire L30 - rue Grafé, 1 - 5000 Namur
Personne de contact :  Laoureux Sébastien

Séminaire du Centre Arcadie de l'Institut ESPHIN autour de l'ouvrage de Jeanne Etelain (Université Paris Nanterre - MO.CO. ESBA)

Afiiche du séminaire

Dans le cadre de son séminaire, le Centre Arcadie aura le plaisir de recevoir Jeanne Etelain pour une séance consacrée à son ouvrage Zones. Terre, sexes et science-fiction, Flammarion, 2025.

Jeanne Etelain, titulaire d'un doctorat de la New York University et de l'université Paris-Nanterre, enseigne la philosophie et la théorie contemporaine à l'École supérieure des Beaux-Arts de Montpellier.

Après une présentation de l'ouvrage, Jeanne Etelain sera interrogée par Ludovic Dubois, Nathalie Grandjean et Sébastien Laoureux.

Entrée libre. Bienvenue à toutes et tous.

Présentation du livre 

Zone : ce terme omniprésent reste pourtant insaisissable. Dans une enquête conceptuelle étonnante à la croisée de la géographie, de la psychanalyse et de la science-fiction, Jeanne Etelain explore la façon dont la "zone" est devenue centrale pour comprendre l'espace, dans le contexte contemporain de crise des conditions d'habitabilité de la planète. La zone apparaît dès lors comme une modalité spatiale défiant les catégories habituelles, nous confrontant à la puissance d'agir de l'espace, qu'il s'agisse de la nature, de la Terre ou du corps. 

10

Hollywood vs Trump 2.0 : L'empire contre-attaque ?

Séminaire

Hollywood vs Trump 2.0 : L'empire contre-attaque ?

Philosophie
10
10:40 - 12:40
Université de Namur, Faculté de Philosophie et Lettres, salle académique - rue Grafé, 1 - 5000 Namur
Personne de contact :  Laoureux Sébastien

Conférence de Dork Zabunyan (Université Paris VIII), organisée par le Centre Arcadie de l'Institut ESPHIN et le Département de philosophie.

Affiche du séminaire

Conférence organisée par le Centre Arcadie et le Département de philosophie dans le cadre du cours « Philosophie du cinéma » et du Master de spécialisation "Cultures et pensées cinématographiques".

Dork Zabunyan est professeur en études cinématographiques à l'université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis. Parmi ses publications : Les Cinémas de Gilles Deleuze (Bayard, 2011), L'Insistance des luttes - Images, soulèvements, contre-révolutions (De l'incidence éditeur, 2016), Foucault va au cinéma (Bayard, 2011) avec Patrice Maniglier,  Jacques Rancière et le monde des images (Mimesis, 2023).

En 2020 il publiait Fictions de Trump. Puissances des images et exercices du pouvoir (Le point du jour). Dans cette conférence, il s’agira de reprendre ce travail dans le contexte du second mandat de Trump.

Présentation de l’ouvrage

Le corps de Donald Trump est presque partout, hors de nous, sur nos écrans, pris dans des canaux d'information qui en disséminent les images fixes et animées. Il est aussi présent en nous, de manière plus ou moins flottante, dans l'esprit de ses détracteurs comme de ses partisans. Le 45e président des États-Unis d'Amérique n'est toutefois pas l'unique sujet du livre. À partir de ses innombrables représentations audiovisuelles, avant comme après son élection, il s'agit ici d'explorer la fonction des images dans l'exercice du pouvoir aujourd'hui, les histoires qu'elles racontent comme les discours qu'elles conditionnent. Deux questions parcourent cet essai : quel est cet étrange amour pour le pouvoir, véhiculé par les images d'un dirigeant autoritaire, auquel adhèrent des individus qui n'ont aucun intérêt à voter pour lui ? Quels contre-feux filmiques, réels ou imaginés, sont susceptibles de mobiliser les puissances des images pour se soustraire à ce pouvoir, voire pour le contrarier ?

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ESPHIN, c'est aussi...

Réfléchir

Les recherches philosophiques visent tant à étudier, de manière interdisciplinaire, des problématiques issues des sciences formelles (logique, mathématiques), humaines et de la nature, qu’à construire des problématiques proprement philosophiques dans un espace transdisciplinaire où se trouvent mobilisés les apports des différentes sciences de l’homme (politiques, sociologiques, cliniques,…).

Débattre

ESPHIN se définit aussi comme un lieu de débat, suscitant des rencontres (séminaires, colloques, conférences,…) entre les praticiens et techniciens des sciences susmentionnées et des philosophes afin de mettre en œuvre une inter- et transdisciplinarité effective, fondée sur la conjonction d’une étude approfondie des contenus scientifiques et d’une investigation philosophique de haut niveau. 

Enseigner

Partant du principe qu’au sein d’une Université, l’enseignement et la recherche doivent être intimement liés, l'Institut se donne aussi comme mission de faire profiter les étudiants des Baccalauréats (de la Faculté de Philosophie et Lettres, de la Faculté des Sciences et des autres Facultés qui désireraient se joindre à ESPHIN) ou des Maîtrises (de la Faculté des Sciences) du fruit de ses activités de recherche et de leur ouvrir certaines de leurs activités.

Si l'Institut se veut en prise sur des questions « de terrain », il entend préserver avec force la spécificité des approches philosophiques fondamentales intégrant des démarches rigoureuses et exigeantes en histoire de la philosophie.

Contact

Président

Laurent Ravez

Vice-président

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Secretariat

Véronique Orose