Les appels à projets WELBIO sont gérés par Fonds de la Recherche Fondamentale Stratégique (FRFS), un fonds associé du F.R.S.-FNRS en concertation étroite avec WELBIO asbl, qui est un institut interuniversitaire de recherche dans les domaines des sciences de la vie et subventionné par la Région wallonne.    

Sa mission est de soutenir la recherche fondamentale stratégique au travers de projets rigoureusement sélectionnés, en vue d’en valoriser les découvertes vers des applications industrielles dans tous les champs de la biotechnologie médicale, pharmaceutique et vétérinaire.  WELBIO développe des programmes de recherche dans des thématiques de santé aussi variées que le cancer, l’immunologie, la neurobiologie, la microbiologie, les maladies métaboliques, en particulier l’obésité et le diabète, l’asthme, la cardiologie. 

Nous avons rencontré les deux lauréats qui ont reçu au total, un financement de 1,1 million d’euros pour deux ans. Le financement Welbio est prévu pour deux ans, avec une prolongation possible pour deux années complémentaires. 

Alison Forrester a étudié la pharmacologie à the University of Newcastle-upon-Tyne, Royaume Uni et elle a poursuivi son parcours par un doctorat en toxicologie et dermatologie, en collaboration avec AstraZeneca, sur des biomarqueurs spécifiques de l’épiderme, utilisés dans des tests de toxicité (General Drug Development). 

Alison Forrester

Durant cette thèse, elle s’est intéressée à l’autophagie, sujet qu’elle a ensuite eu l’occasion d’approfondir dans le cadre d’un post-doctorat au Telethon Institute of Genetics and Medicine (TIGEM) à Naples. Durant ce post-doctorat, Alison a eu recours à des microscopes de pointe qui ont éveillé son intérêt pour l’imagerie. Son deuxième post-doctorat, à l’Institut Curie, lui a permis d’appliquer ses connaissances en imagerie pour étudier l’endocytose et permettre le développement de la molécule Retro-2 qui ciblait spécifiquement les voies de sécrétion protéiques pour inhiber l’entrée de toxines dans les cellules. Chercheuse qualifiée FNRS à l’UNamur depuis 2022, elle s’intéresse maintenant à l’inhibition de la sécrétion des protéines, d’un point de vue fondamental mais aussi d’un point de vue translationnel.  

« L’objectif est de développer des molécules qui peuvent inhiber spécifiquement la première étape de la voie de sécrétion qui est la sortie des protéines du réticulum endoplasmique. Nous allons d’abord utiliser Retro-2, identifié à l’Institut Curie, pour étudier les conséquences de la modulation de la sortie des protéines du réticulum endoplasmique sur l’homéostasie de la cellule et les procédés dynamiques de la cellule tels que la division cellulaire ou l’autophagie. Ensuite, nous voudrions étudier les maladies basées sur ce procédé de sécrétion anormale des protéines telle que par exemple la fibrose et identifier des nouvelles molécules thérapeutiques », explique la chercheuse. 

L’objectif à terme, grâce à l’obtention de ce financement Welbio, est d’identifier une molécule thérapeutique contre une maladie à sécrétion anormale de protéines. Ce financement va permettre, entre autres, l’engagement d’un doctorant et d’un post-doctorant pour la durée du projet. 

Xavier De Bolle étudie depuis environ quinze ans l’enveloppe des bactéries pathogènes, en se concentrant sur leur structure et leur croissance, dans le but de trouver des moyens de combattre ces pathogènes. Il s’intéresse plus spécifiquement aux lipopolysaccharides (LPS) qui constituent la partie la plus externe de l’enveloppe des bactéries pathogènes et les protègent.

Xavier De Bolle

L’objectif est de comprendre comment ces bactéries fabriquent ce LPS et comment elles le transportent à la surface de la bactérie. Il s’agit d’un projet de recherche fondamentale. Certaines étapes de la fabrication et de l’export de ce LPS par la bactérie pathogène restent inconnues. L’objectif de ce projet est de comprendre ces mécanismes. A long terme, un objectif appliqué est de reprogrammer génétiquement des bactéries non-pathogènes pour qu’elles fabriquent un LPS de bactéries pathogènes, ce qui sera intéressant dans l’industrie du vaccin. 

Depuis 2013, Xavier De Bolle est soutenu sans discontinuer par des financements Projets de Recherche (PDR) du FNRS et ce, jusqu’en 2027, ainsi que par un financement Actions de Recherche Concertée (ARC) de la Fédération Wallonie-Bruxelles depuis 2017. Ces recherches fondamentales ont permis de former des jeunes doctorants et de développer des contacts lors de congrès internationaux. 

« J’ai proposé ce projet de recherche parce qu’à l’UNamur, mais aussi à l’ULB et à l’UCLouvain, nous formons des bactériologistes depuis une dizaine d’années, nous disposons d’un ensemble de chercheurs, de gens qualifiés qui peuvent travailler sur le sujet de la microbiologie synthétique. La microbiologie synthétique consiste à reprogrammer génétiquement une bactérie afin de lui faire produire un composé d’intérêt pour la santé (composant vaccinal ou précurseur de médicament par exemple). C’est une application pour laquelle on dispose de l’expertise, en Wallonie en particulier. L’idée est d’initier un mouvement pour que des jeunes chercheurs prennent le relais vers le développement de recherches appliquées, de brevets, de produits à haute valeur ajoutée. Il faut susciter des vocations car on a une carte à jouer ici en Wallonie avec les gens très qualifiés et formés pendant une dizaine d’années en Belgique », insiste Xavier De Bolle. 

Ce financement permettra l’engagement de deux chercheurs et d’un technicien de laboratoire. Une doctorante commence fin août et les autres recrutements sont en cours. 

Les projets de recherches d’Alison Forrester et de Xavier De Bolle ont commencé ce premier juin 2024.