Depuis 2022, la Faculté de droit fait le choix d’un thème d’année qui réunit toute la Faculté, étudiants et enseignants, tous blocs et programmes confondus. Ce fil conducteur est exploité dans les cours, encadrements, travaux, et lors de conférences et activités culturelles proposées au fil de l'année académique. Une nouvelle dynamique qui rend toujours un peu plus unique l'encadrement de l'Université de Namur.
Ainsi, en 2022-2023, nous nous sommes réunis autour de l’ENFANCE & la MIGRATION et en 2023-2024, autour du HARCELEMENT sous toutes ses formes.
La thématique 2024-2025 : Vivons l'inclusion !
Suite à la consultation des étudiants et étudiantes, nous avons choisi cette idée que chacun et chacune ait sa place dans la société, sans considération de race, sexe, classe sociale, génération, capacité, préférences amoureuses et/ou sexuelles,…
Nous allons donc nous sensibiliser davantage au racisme, aux LGBTQIA+, aux moins valides, aux personnes âgées ou très jeunes, à la grossophobie, …
Objectifs
- Nous réunir (horaire décalé et horaire de jour ; BAC 1, BAC 2 et BAC 3, centres de recherches et masters spécialisés)
- Plonger dans la pratique et concrétiser les cours
- Conscientiser que le droit est un (bon) outil au service de valeurs
- Décloisonner les matières dans une approche transversale
- Devenir un juriste engagé
- S’enrichir la tête et le cœur !
Méthodologie
- Au travers des différents cours, TP, travaux (méthodo et TFC), par une concrétisation de la matière enseignée avec les questions liées au harcèlement sous toutes ces formes ;
- Dans le cadre d’activités complémentaires proposées : rencontre de professionnels du droit, pièces de théâtre, films, débats, ...
Activités
- Des illustrations et des conférences dans les cours magistraux
- Des activités facultaires en marge des cours (procès simulé, tournoi d’éloquence, …)
- Des activités culturelles
- D'autres activités enrichissantes (concours de réalisation de capsules vidéos de sensibilisation,…)
Le Fil rouge des années précédentes
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Actualités
Nos chercheurs dans la « World's Top 2% Scientists list »
Nos chercheurs dans la « World's Top 2% Scientists list »
L’Université de Stanford a publié un classement prestigieux qui met en lumière les chercheurs les plus influents dans un large éventail de domaines scientifiques. Cette liste, établie sur base de critères bibliographiques, vise à fournir un moyen normalisé d'identifier les leaders scientifiques mondiaux. Il s’agit d’un critère parmi d’autres permettant d’évaluer la qualité de la recherche scientifique. Douze chercheurs de l’Université de Namur en font partie !
Cette liste, créée par l'Université de Stanford et publiée en août 2024 est compilée en collaboration avec le laboratoire ICST d’Elsevier à partir de données Scopus, vise à fournir un moyen normalisé d'identifier les meilleurs scientifiques du monde et de reconnaître les scientifiques qui ont eu un impact significatif sur leurs domaines respectifs.
Bien que cette liste ait été adoptée par de nombreuses institutions comme une mesure fiable de l'impact de la recherche, elle n’est pas l’unique moyen d’évaluer la recherche. Se basant strictement sur des données bibliométriques, elle fait aussi l’objet de critiques.
Depuis septembre 2023, l’Université de Namur renforce d’ailleurs son engagement pour la mise en place d’une réforme de l’évaluation de la recherche avec la signature de l’accord « Coalition for Advancing Research Assessment (CoARA) ».
Cet accord engage l’institution à respecter une série de principes, notamment une prise en compte de la diversité des carrières et de la mise en valeur de critères qualitatifs de la recherche au lieu de se baser uniquement sur des données bibliométriques (donc quantitatives).
Les chercheurs de l’Université de Namur mis à l’honneur
- Charlotte Beaudart – Faculté de médecine, Institut Narilis
- Benoît Champagne – Faculté des sciences, Institut NISM
- Alain Decrop – Faculté EMCP, Institut NaDi-CeRCLE
- Olivier Deparis - Faculté des sciences, Institut NISM et Institut PaTHs
- Jonathan Douxfils – Faculté de médecine, Institut Narilis
- Patrick Kestemont – Faculté des sciences, Institut ILEE
- Alexandre Mayer – Faculté des sciences, Institut NISM et Institut naXys
- Carine Michiels – Faculté des sciences, Institut Narilis
- Antoinette Rouvroy – Faculté de droit, Instituts ESPHIN et Institut NaDi-CRIDS
- Frédéric Silvestre – Faculté des sciences, Institut ILEE
- Bao-Lian Su – Faculté des sciences, Institut NISM
- Johan Wouters – Faculté des sciences, Institut NISM
La liste est mise à jour chaque année, avec des données sur l'ensemble de la carrière et des impacts sur une seule année, dans un souci de transparence et de pertinence.
Les critères de mesure utilisés
Une variété de mesures bibliométriques sont prises en compte afin de garantir une représentation juste et équilibrée des travaux des chercheurs.
- Le C-score : ce score composite est basé sur divers facteurs bibliométriques, notamment le nombre total de citations.
- Le h-index : cet indicateur d’impact prend en compte le nombre de publications d’un chercheur ainsi que le nombre de leurs citations.
- Les percentiles des domaines et sous-domaines : les scientifiques sont classés en 22 grands domaines et 176 sous-domaines. Seuls ceux qui se classent dans les 2 % supérieurs de leur sous-domaine sont pris en compte.
- L’impact sur l'ensemble de la carrière ou sur une seule année : le classement est disponible à la fois pour l'impact sur l'ensemble de la carrière et pour les performances sur une seule année, ce qui permet de mieux comprendre la contribution à long terme et les réalisations récentes.
L’excellence de la recherche
Figurer parmi ces 2 % de scientifiques les plus performants est une donc reconnaissance prestigieuse de la contribution d'une personne à la science et démontre l'excellence de sa recherche, renforçant sa réputation dans le monde universitaire et dans l'industrie.
Le classement offre une visibilité dans toutes les disciplines, attirant l'attention sur des travaux qui, autrement, pourraient rester dans une niche ou être sous-appréciés. Il sert également de point de référence aux institutions et aux gouvernements pour évaluer l'influence de leurs programmes de recherche.
De nombreuses institutions utilisent ce classement pour mesurer le succès de leur faculté, ou autre entité, ce qui peut aussi renforcer la crédibilité au sein de la communauté universitaire.
Cette liste encourage les scientifiques à se concentrer sur la production d'une recherche de haute qualité et ayant un impact plutôt que sur la recherche de la quantité.
En compilant des données provenant de tous les domaines scientifiques et en proposant une approche équitable, basée sur des mesures, ce classement ne célèbre pas seulement les réalisations individuelles, mais souligne aussi l'importance d'une recherche ayant un impact sur l'avancement des connaissances. Il reste pourtant à nuancer, puisqu’il ne tient compte que de données quantitatives, qui ne sont pas forcément représentatives de toute la diversité de la recherche.
D'après une autre base de données, celle de l'UNESCO, le nombre de chercheurs dans le monde augmenterait de 300 000 par an, atteignant aujourd’hui les 9 millions. Le Top 2% comporte 200 000 noms dont douze chercheurs de l’Université de Namur.
Félicitation à eux pour leur recherche d’excellence et pour cette reconnaissance mondiale prestigieuse !
Lancement du Fil Rouge 2024-2025 : "Vivons l’inclusion !"
Lancement du Fil Rouge 2024-2025 : "Vivons l’inclusion !"
Depuis 2022, la Faculté de droit de l'Université de Namur s’engage à réunir étudiants et enseignants autour d’une thématique annuelle commune, explorée dans l’ensemble des cours, travaux, activités pédagogiques, culturelles et d’engagement citoyen. Ce "Fil Rouge" crée une dynamique unique, permettant à la communauté facultaire de plonger dans des problématiques sociétales au travers d’une approche transversale et concrète.
Après avoir exploré les thématiques de l’enfance et de la migration en 2022-2023, puis du harcèlement en 2023-2024, la Faculté de droit se tourne cette année vers une question essentielle : l’inclusion. Sous le slogan "Vivons l’inclusion !", le Fil Rouge 2024-2025 vise à sensibiliser étudiants et enseignants à l’importance de faire place à chacun dans notre société, indépendamment de la race, du genre, de la classe sociale, de l’âge, des capacités physiques et mentales, des préférences sexuelles,…
La soirée de lancement, le 24 septembre dernier, a parfaitement illustré cette volonté d’ouverture et de réflexion. Serge Van Brakel, personne handicapée venue raconter son parcours avec humour et humanité dans une conférence-spectacle, a partagé un ressenti marquant : « On n’est jamais attendu où on est. Vous êtes face à quelqu’un que vous n’attendiez pas ».
Ce témoignage a provoqué de vives réactions, notamment celle de Klara, étudiante en première année de bachelier en droit, qui a déclaré : « C’est intéressant d’avoir ce type d’activité dans le cadre de nos études. La thématique de l’inclusion est importante de nos jours. Par exemple, quand on pense handicap, on pense au physique mais en réalité, il y a aussi des handicaps oraux etc. La notion est beaucoup plus large que ce qu’on imagine. »
La soirée d'ouverture a notamment permis d’engager une réflexion autour du lien entre handicap et déficience, posant les bases de questionnements qui jalonneront cette nouvelle année.
Objectifs de l’année
Le but de cette initiative est de réunir l’ensemble des étudiantes et étudiants, qu’ils soient en horaire décalé ou en cours de jour, autour d’une thématique qui les touche toutes et tous. Les enjeux du racisme, de la grossophobie, de la discrimination à l’égard des personnes âgées, des LGBTQIA+, ou encore des personnes moins valides, seront abordés à travers divers prismes, permettant de relier la théorie juridique à la pratique.
Ce Fil Rouge cherche également à décloisonner les matières et à offrir une approche pédagogique transversale, pour former des juristes engagés, sensibles aux questions d'inclusion et capables de comprendre, en toutes leurs facettes, les réalités de la société.
Tout au long de l’année, les questions liées à l’inclusion seront intégrées dans les différents cours et travaux pratiques, avec des études de cas, des simulations de procès, etc. Des conférences, pièces de théâtre et projections de films permettront également de prolonger ces réflexions en dehors des cours, avec des moments d’échanges entre étudiants et professionnels de terrain.
Ainsi, à travers cette nouvelle édition du Fil Rouge, la Faculté de droit souhaite non seulement enrichir les connaissances de ses étudiants, mais aussi les ouvrir à des valeurs humaines essentielles, dans le cadre de leur future carrière de juriste.
Sur le même sujet
Retrouvez toutes les informations sur le Fil Rouge en Faculté de droit
Photos de Emma Bourcelet.
Droit à l’identité : “Une discrimination inadmissible pour certains enfants”
Droit à l’identité : “Une discrimination inadmissible pour certains enfants”
Comme tout être humain, les enfants sont protégés par une série de droits. Géraldine Mathieu, professeure à l’Université de Namur, se penche aujourd’hui sur le droit à l’identité et explique pourquoi celui-ci n’est encore que partiellement respecté en Belgique.
Cet article est tiré de la rubrique "Impact" du magazine Omalius de juin 2024.
Quand elle commente la Convention internationale des droits de l’enfant, Géraldine Mathieu ne s’arrête pas aux 12 droits les plus souvent cités. « Si pertinente que soit la sélection opérée par le Défenseur français des droits (voir encadré), elle est loin de couvrir l’ensemble des droits de l’enfant : ce n’est pas pour rien que la Convention compte 54 articles !
Je préfère donc parler des 4 piliers de la Convention que sont "l’intérêt supérieur de l’enfant doit être une considération primordiale", la protection de l’enfant contre toutes formes de discrimination, quels que soient notamment le mode de conception et le statut des parents, le droit à la vie, à la survie et au développement, et "le droit d’exprimer librement son opinion sur toute question l’intéressant" et de voir cette opinion prise en considération. »
Discrimination
Autrement dit, l’enfant est un être humain à part entière et, comme tout être humain, il est titulaire de droits fondamentaux, dont celui de connaître ses origines, afin de s’approprier son histoire et de forger son identité. « Ce droit est protégé par les articles 7 et 8 de la Convention », précise Géraldine Mathieu. « Et c’est là que la Belgique pratique, selon moi, une forme de discrimination inadmissible. Chez nous, si un enfant issu d’une procréation naturelle veut découvrir l’identité de son père biologique, la justice va l’y aider. Dans l’affaire Delphine Boël, par exemple, le roi Albert a été contraint sous astreinte à se soumettre à un test ADN. Pour les enfants adoptés, le nom de la mère biologique est inscrit dans l’acte de naissance : pour avoir accès à l’identité de sa mère, il suffit à l’enfant de demander une copie conforme de cet acte. Mais cette protection ne s’étend pas aux enfants nés d’un don de sperme ou d’ovocytes anonyme, dans le cadre d’une procréation médicalement assistée (PMA). »
Serial donneur
À cet égard, la Belgique marque le pas par rapport à de nombreux pays européens, notamment la France, qui vient de lever l’anonymat du donneur. « Il ne faut évidemment pas confondre la levée de l’anonymat et l’établissement de la filiation juridique », souligne Géraldine Mathieu. « D’ailleurs, la quasi-totalité des pays qui ont levé l’anonymat du don ont bloqué tous les effets au niveau de la filiation. Mais les enfants qui le désirent doivent pouvoir obtenir des informations sur leur donneur, au moins non identifiantes – à quoi il ressemblait, son métier, sa personnalité, pourquoi il a fait ce don – mais idéalement aussi identifiantes, ne fût-ce que pour contrer la peur de la rencontre incestueuse avec un autre enfant issu du même donneur… Récemment, les Pays-Bas ont révélé l’existence d’un serial donneur, qui a engendré plus de 500 enfants ! »
Biologie
En Belgique, le sperme d’un même donneur ne peut pas conduire à la naissance d’enfants chez plus de six femmes différentes. « Mais, lors du vote de la loi de 2007 sur la PMA, le droit à l’identité des enfants nés de cette technique a été complètement négligé », s’insurge Géraldine Mathieu. « Ils se sont d’ailleurs regroupés, en Belgique, au sein de l’association Donor Kinderen. Ces enfants ont le droit de se voir restituer tout ce qui fait qu’ils sont là aujourd’hui – le désir de leurs parents, bien entendu, mais aussi leur origine biologique. Dans la quête de l’identité, la biologie ne doit être ni surestimée, ni sous-estimée. »
GPA
Pour les enfants nés d’une gestation pour autrui (GPA), il n’est pas facile non plus de faire respecter leurs droits en général, et leur droit à l’identité en particulier. « En Belgique, la GPA n’est pas interdite comme en France, mais elle n’est pas non plus réglementée », explique Géraldine Mathieu. « Alors, on bricole avec le droit commun… » Bien que les centres qui pratiquent la GPA refusent tout lien génétique entre la mère porteuse et l’enfant (elle ne fournit donc pas ses ovocytes), c’est son nom qui figure dans l’acte de naissance, et elle est donc sa mère aux yeux de la loi. Les parents dits d’intention doivent alors recourir à l’adoption pour officialiser leur rapport avec leur enfant. Il est également possible que le père d’intention reconnaisse l’enfant, puis que la mère d’intention l’adopte. À condition que la mère porteuse ne change pas d’avis…
Hors commerce
« C’est pourquoi beaucoup de couples tentés par la GPA se rendent à l’étranger, notamment aux États-Unis, où la mère porteuse s’engage par contrat à abandonner le bébé à la naissance, les parents d’intention étant considérés juridiquement comme les parents », détaille Géraldine Mathieu. « Mais il s’agit évidemment d’une relation commerciale, les agences de mères porteuses et les mères porteuses étant rémunérées. Or, un enfant ne peut être ni acheté ni vendu : il est hors commerce ! » En Belgique, plusieurs propositions de loi visant à encadrer la GPA ont déjà été déposées. « Mais aucune ne parle des droits de l’enfant », constate Géraldine Mathieu. « Pourtant, contrairement à l’adoption, dont le but est de trouver une famille à un enfant qui en est privé, la GPA consiste à fabriquer un enfant pour un couple qui en veut un. Le jour où on légiférera pour l’encadrer, il ne faudra pas oublier qu’il n’y a pas de droit à l’enfant, mais seulement des droits de l’enfant, et que tout enfant a le droit de savoir d’où il vient. »
Marie-Françoise Dispa
Les 12 (principaux) droits de l’enfant
Ces 12 droits, sélectionnés par le Défenseur français des droits, sont inscrits dans la Convention internationale des droits de l’enfant, adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 20 novembre 1989 :
- droit à l'égalité
- droit d'avoir une identité
- droit de vivre en famille
- droit à la santé
- droit à l'éducation et aux loisirs
- droits à la protection de la vie privée
- droit à une justice adaptée à son âge
- droit d'être protégé en temps de guerre
- droit d'être protégé contre toutes les formes de violence
- droit d'être protégé contre toutes les formes d'exploitation
- droit de s'exprimer et d'être entendu sur les questions qui le concernent
- droits de l'enfant en situation de handicap de vivre avec et comme les autres
Mais les droits de l’enfant sont beaucoup plus nombreux, comme en témoigne notamment la liste établie par la Fédération Wallonie-Bruxelles pour expliquer la Convention aux enfants de 3 à 6 ans.
Cet article est tiré de la rubrique "Impact" du magazine Omalius #33 (Juin 2024).
La Faculté de droit mobilisée contre le harcèlement
La Faculté de droit mobilisée contre le harcèlement
Faire travailler ensemble les étudiantes et étudiants autour d’une même thématique concrétisée dans tous les cours au long de l'année académique, tel est le projet de la Faculté de droit. Après avoir exploré l'enfance et la migration lors de sa première édition, le Fil Rouge de cette année se concentre cette fois sur le thème du harcèlement. À la suite d’un premier quadrimestre concluant, la dynamique s’est renforcée pour cette seconde moitié d’année académique.
Cette thématique, proposée par les étudiantes et étudiants, englobe le harcèlement scolaire, professionnel, sexuel, envers les minorités… qu'il soit de nature physique et/ou morale, qu'il se manifeste en personne, en ligne ou autre. Au cours des deux quadrimestres, différents cours, travaux pratiques, conférences, événements culturels ont été organisés, et plusieurs intervenants extérieurs ont éclairé les étudiants dans des domaines divers (cyberharcèlement, harcèlement des personnes âgées…). Cette approche pédagogique innovante a porté ses fruits et réuni tous les étudiantes et étudiants (horaire de jour et décalé) et l’équipe enseignante au fil de l’année académique.
Retour sur quelques-unes de ces activités.
Une journée de formation avec le PHARE
Dans le cadre du dispositif PHARE de l’Université de Namur, les étudiantes et étudiants ont eu l’occasion de visiter l’exposition immersive “Poésie masculine”, en collaboration avec le Delta. Le dispositif les confrontait à une expérience de harcèlement de rue, dans la peau d’une victime. La journée se poursuivait par une projection du film "Plus jamais silencieuse" de Caroline Pierret Pirson, suivie d'une rencontre avec l'artiste, et d’une conférence menée par Nathalie Grandjean et Stéphanie Wattier, professeures à l'UNamur.
Tournoi d’éloquence
Depuis plus de 20 ans, la Faculté de droit organise son traditionnel Tournoi d’éloquence. Un exercice périlleux pour les étudiants qui doivent rédiger un texte de qualité sur un sujet imposé, puis s’exprimer avec aisance en public pendant une dizaine de minutes. Leur défi : capter l’attention du public et du jury, exprimer de l’émotion avec justesse et oser se dévoiler.
Cette année, les étudiants devaient commenter la citation « L’enfer, c’est les autres » de Sartre. Une citation choisie en lien avec le fil rouge.
Six étudiants, quatre en horaire de jour et deux en horaire décalé, ont participé et ont été coachés par le Professeur Benoît Michaux. À l’issue de leurs prestations, trois étudiants se sont vus récompensés :
- Delphine Blouard – 1er prix et prix du public
- Eléonore Deplasse – 2e prix
- Eric Dufer (bac HD) – 3e prix
Conférence sur le harcèlement de rue
Mi-mars, une avant-soirée dédiée au harcèlement de rue était organisée par et pour les étudiantes et étudiants, à l’initiative du kot-à-projet "Les Bras Droit". Au programme : la diffusion du documentaire "Femmes de la Rue" de Sofie Peeters et une discussion sur le sujet animée par divers intervenants et intervenantes : Bertrand de Buisseret, ancien étudiant de l’UNamur et fonctionnaire sanctionnateur de la commune d’Ixelles ; Noémie Blaise, également ancienne étudiante et désormais substitute du Procureur du Roi de Namur ; Margot Lamy, criminologue au Parquet de Namur ; Sophie Navez, membre de la police de Namur spécialisée dans le harcèlement ; Coline Leclercq, personne de Contact Genre de l’UNamur ; et Pablo Giesdorf, étudiant délégué en charge de la problématique. Au cours de cette soirée, étudiants et étudiantes ont eu l'opportunité d'aborder cette thématique de manière concrète et d'échanger avec des professionnels du terrain, qui ont tous souligné l'importance de l'interdisciplinarité pour aborder cette question/ce sujet de manière exhaustive.
Concours de créations artistiques
À l’initiative de et en collaboration avec la Faculté de droit dans le cadre de son Fil Rouge, l’UNamur organisait un concours de créations artistiques pour sensibiliser au harcèlement et au développement de la bienveillance sur le campus. Ce concours était ouvert à deux catégories de créations artistiques : celles des étudiantes et étudiants et celles des membres du personnel. Deux lauréats ont ainsi été désignés.
L’étudiante Nour AZEGHI, en troisième année de médecine, active pour défendre tous ceux qui n’ont pas de place ni de voix, remporte le prix de sa catégorie avec son œuvre “Touche le bon”. Une œuvre métaphorique qui aborde le thème du harcèlement avec sensibilité et empathie et tend à mettre en lumière l’importance du soutien mutuel et de la solidarité dans les moments difficiles.
Le second lauréat est Quentin RICHARD, jeune assistant de la Faculté d’économie, sociale et de gestion. Il remporte le prix pour sa nouvelle profondément sensible et touchante, intitulée “Qui épouse protège”.
Soirée de clôture
Pour clôturer ces sept mois de Fil Rouge en beauté, la Faculté de droit organisait un match d’impro caritatif, opposant l’équipe des Avocats du Diable à celle des Salsifis com’ça. Au total, cette soirée a permis de réunion plus de 1.750 € de bénéfices au profit de l’ASBL LE RPH, une association qui réunit des professionnels de différents horizons pour partager informations, pratiques et réflexions relatives aux problèmes de harcèlement dans l’enseignement et favoriser les échanges entre intervenants de différents secteurs (enseignement, jeunesse, égalité des chances, promotion de la santé, aide à la jeunesse, …) de manière pluraliste.
À nouveau, les projets organisés tout au long de l’année académique par la Faculté de droit, rythmés par le Fil Rouge, sont les témoins d’une démarche pédagogique innovante et fructueuse. « Cette expérience est d’une grande richesse, avec beaucoup de découvertes pour les étudiants, une sensibilisation et une conscientisation remarquables », souligne Marie Amélie Delvaux, professeure en droit judiciaire et une des porteuses du projet. « On est fondamentalement convaincus que pour être un bon juriste, il faut se frotter à la réalité. Cela peut se faire via des expériences de terrain ou des stages, mais on ne peut pas tout expérimenter. Je pense que par la lecture, par l’engagement social ou encore par le cinéma et le théâtre, on peut être confronté à certaines réalités qui nous permettent de compléter notre bagage juridique », ajoute Élise Defreyne, coordinatrice pédagogique et également porteuse du projet.
Cette année dédiée au harcèlement sous toutes ses formes illustre l'engagement des étudiantes et étudiants de la Faculté de droit et des professionnels du terrain dans la lutte contre cette problématique cruciale, démontrant ainsi que l'éducation, la sensibilisation et l'action collective sont les piliers d'un changement social durable.
Et le Fil Rouge de l’an prochain ?
Le fil qui se tissera en Faculté de Droit en 2024-2025 sera consacré à une société plus inclusive et tolérante, avec l’idée est que chaque citoyen a sa place dans la société, sans considération de race, sexe, classe sociale, génération… Objectif : sensibiliser au racisme, aux LGBTQIA+, aux moins valides, aux personnes âgées ou très jeunes, à la grossophobie, … Encore de nombreuses activités motivantes en perspective !
En savoir plus sur la Faculté de droit
Nos chercheurs dans la « World's Top 2% Scientists list »
Nos chercheurs dans la « World's Top 2% Scientists list »
L’Université de Stanford a publié un classement prestigieux qui met en lumière les chercheurs les plus influents dans un large éventail de domaines scientifiques. Cette liste, établie sur base de critères bibliographiques, vise à fournir un moyen normalisé d'identifier les leaders scientifiques mondiaux. Il s’agit d’un critère parmi d’autres permettant d’évaluer la qualité de la recherche scientifique. Douze chercheurs de l’Université de Namur en font partie !
Cette liste, créée par l'Université de Stanford et publiée en août 2024 est compilée en collaboration avec le laboratoire ICST d’Elsevier à partir de données Scopus, vise à fournir un moyen normalisé d'identifier les meilleurs scientifiques du monde et de reconnaître les scientifiques qui ont eu un impact significatif sur leurs domaines respectifs.
Bien que cette liste ait été adoptée par de nombreuses institutions comme une mesure fiable de l'impact de la recherche, elle n’est pas l’unique moyen d’évaluer la recherche. Se basant strictement sur des données bibliométriques, elle fait aussi l’objet de critiques.
Depuis septembre 2023, l’Université de Namur renforce d’ailleurs son engagement pour la mise en place d’une réforme de l’évaluation de la recherche avec la signature de l’accord « Coalition for Advancing Research Assessment (CoARA) ».
Cet accord engage l’institution à respecter une série de principes, notamment une prise en compte de la diversité des carrières et de la mise en valeur de critères qualitatifs de la recherche au lieu de se baser uniquement sur des données bibliométriques (donc quantitatives).
Les chercheurs de l’Université de Namur mis à l’honneur
- Charlotte Beaudart – Faculté de médecine, Institut Narilis
- Benoît Champagne – Faculté des sciences, Institut NISM
- Alain Decrop – Faculté EMCP, Institut NaDi-CeRCLE
- Olivier Deparis - Faculté des sciences, Institut NISM et Institut PaTHs
- Jonathan Douxfils – Faculté de médecine, Institut Narilis
- Patrick Kestemont – Faculté des sciences, Institut ILEE
- Alexandre Mayer – Faculté des sciences, Institut NISM et Institut naXys
- Carine Michiels – Faculté des sciences, Institut Narilis
- Antoinette Rouvroy – Faculté de droit, Instituts ESPHIN et Institut NaDi-CRIDS
- Frédéric Silvestre – Faculté des sciences, Institut ILEE
- Bao-Lian Su – Faculté des sciences, Institut NISM
- Johan Wouters – Faculté des sciences, Institut NISM
La liste est mise à jour chaque année, avec des données sur l'ensemble de la carrière et des impacts sur une seule année, dans un souci de transparence et de pertinence.
Les critères de mesure utilisés
Une variété de mesures bibliométriques sont prises en compte afin de garantir une représentation juste et équilibrée des travaux des chercheurs.
- Le C-score : ce score composite est basé sur divers facteurs bibliométriques, notamment le nombre total de citations.
- Le h-index : cet indicateur d’impact prend en compte le nombre de publications d’un chercheur ainsi que le nombre de leurs citations.
- Les percentiles des domaines et sous-domaines : les scientifiques sont classés en 22 grands domaines et 176 sous-domaines. Seuls ceux qui se classent dans les 2 % supérieurs de leur sous-domaine sont pris en compte.
- L’impact sur l'ensemble de la carrière ou sur une seule année : le classement est disponible à la fois pour l'impact sur l'ensemble de la carrière et pour les performances sur une seule année, ce qui permet de mieux comprendre la contribution à long terme et les réalisations récentes.
L’excellence de la recherche
Figurer parmi ces 2 % de scientifiques les plus performants est une donc reconnaissance prestigieuse de la contribution d'une personne à la science et démontre l'excellence de sa recherche, renforçant sa réputation dans le monde universitaire et dans l'industrie.
Le classement offre une visibilité dans toutes les disciplines, attirant l'attention sur des travaux qui, autrement, pourraient rester dans une niche ou être sous-appréciés. Il sert également de point de référence aux institutions et aux gouvernements pour évaluer l'influence de leurs programmes de recherche.
De nombreuses institutions utilisent ce classement pour mesurer le succès de leur faculté, ou autre entité, ce qui peut aussi renforcer la crédibilité au sein de la communauté universitaire.
Cette liste encourage les scientifiques à se concentrer sur la production d'une recherche de haute qualité et ayant un impact plutôt que sur la recherche de la quantité.
En compilant des données provenant de tous les domaines scientifiques et en proposant une approche équitable, basée sur des mesures, ce classement ne célèbre pas seulement les réalisations individuelles, mais souligne aussi l'importance d'une recherche ayant un impact sur l'avancement des connaissances. Il reste pourtant à nuancer, puisqu’il ne tient compte que de données quantitatives, qui ne sont pas forcément représentatives de toute la diversité de la recherche.
D'après une autre base de données, celle de l'UNESCO, le nombre de chercheurs dans le monde augmenterait de 300 000 par an, atteignant aujourd’hui les 9 millions. Le Top 2% comporte 200 000 noms dont douze chercheurs de l’Université de Namur.
Félicitation à eux pour leur recherche d’excellence et pour cette reconnaissance mondiale prestigieuse !
Lancement du Fil Rouge 2024-2025 : "Vivons l’inclusion !"
Lancement du Fil Rouge 2024-2025 : "Vivons l’inclusion !"
Depuis 2022, la Faculté de droit de l'Université de Namur s’engage à réunir étudiants et enseignants autour d’une thématique annuelle commune, explorée dans l’ensemble des cours, travaux, activités pédagogiques, culturelles et d’engagement citoyen. Ce "Fil Rouge" crée une dynamique unique, permettant à la communauté facultaire de plonger dans des problématiques sociétales au travers d’une approche transversale et concrète.
Après avoir exploré les thématiques de l’enfance et de la migration en 2022-2023, puis du harcèlement en 2023-2024, la Faculté de droit se tourne cette année vers une question essentielle : l’inclusion. Sous le slogan "Vivons l’inclusion !", le Fil Rouge 2024-2025 vise à sensibiliser étudiants et enseignants à l’importance de faire place à chacun dans notre société, indépendamment de la race, du genre, de la classe sociale, de l’âge, des capacités physiques et mentales, des préférences sexuelles,…
La soirée de lancement, le 24 septembre dernier, a parfaitement illustré cette volonté d’ouverture et de réflexion. Serge Van Brakel, personne handicapée venue raconter son parcours avec humour et humanité dans une conférence-spectacle, a partagé un ressenti marquant : « On n’est jamais attendu où on est. Vous êtes face à quelqu’un que vous n’attendiez pas ».
Ce témoignage a provoqué de vives réactions, notamment celle de Klara, étudiante en première année de bachelier en droit, qui a déclaré : « C’est intéressant d’avoir ce type d’activité dans le cadre de nos études. La thématique de l’inclusion est importante de nos jours. Par exemple, quand on pense handicap, on pense au physique mais en réalité, il y a aussi des handicaps oraux etc. La notion est beaucoup plus large que ce qu’on imagine. »
La soirée d'ouverture a notamment permis d’engager une réflexion autour du lien entre handicap et déficience, posant les bases de questionnements qui jalonneront cette nouvelle année.
Objectifs de l’année
Le but de cette initiative est de réunir l’ensemble des étudiantes et étudiants, qu’ils soient en horaire décalé ou en cours de jour, autour d’une thématique qui les touche toutes et tous. Les enjeux du racisme, de la grossophobie, de la discrimination à l’égard des personnes âgées, des LGBTQIA+, ou encore des personnes moins valides, seront abordés à travers divers prismes, permettant de relier la théorie juridique à la pratique.
Ce Fil Rouge cherche également à décloisonner les matières et à offrir une approche pédagogique transversale, pour former des juristes engagés, sensibles aux questions d'inclusion et capables de comprendre, en toutes leurs facettes, les réalités de la société.
Tout au long de l’année, les questions liées à l’inclusion seront intégrées dans les différents cours et travaux pratiques, avec des études de cas, des simulations de procès, etc. Des conférences, pièces de théâtre et projections de films permettront également de prolonger ces réflexions en dehors des cours, avec des moments d’échanges entre étudiants et professionnels de terrain.
Ainsi, à travers cette nouvelle édition du Fil Rouge, la Faculté de droit souhaite non seulement enrichir les connaissances de ses étudiants, mais aussi les ouvrir à des valeurs humaines essentielles, dans le cadre de leur future carrière de juriste.
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Photos de Emma Bourcelet.
Droit à l’identité : “Une discrimination inadmissible pour certains enfants”
Droit à l’identité : “Une discrimination inadmissible pour certains enfants”
Comme tout être humain, les enfants sont protégés par une série de droits. Géraldine Mathieu, professeure à l’Université de Namur, se penche aujourd’hui sur le droit à l’identité et explique pourquoi celui-ci n’est encore que partiellement respecté en Belgique.
Cet article est tiré de la rubrique "Impact" du magazine Omalius de juin 2024.
Quand elle commente la Convention internationale des droits de l’enfant, Géraldine Mathieu ne s’arrête pas aux 12 droits les plus souvent cités. « Si pertinente que soit la sélection opérée par le Défenseur français des droits (voir encadré), elle est loin de couvrir l’ensemble des droits de l’enfant : ce n’est pas pour rien que la Convention compte 54 articles !
Je préfère donc parler des 4 piliers de la Convention que sont "l’intérêt supérieur de l’enfant doit être une considération primordiale", la protection de l’enfant contre toutes formes de discrimination, quels que soient notamment le mode de conception et le statut des parents, le droit à la vie, à la survie et au développement, et "le droit d’exprimer librement son opinion sur toute question l’intéressant" et de voir cette opinion prise en considération. »
Discrimination
Autrement dit, l’enfant est un être humain à part entière et, comme tout être humain, il est titulaire de droits fondamentaux, dont celui de connaître ses origines, afin de s’approprier son histoire et de forger son identité. « Ce droit est protégé par les articles 7 et 8 de la Convention », précise Géraldine Mathieu. « Et c’est là que la Belgique pratique, selon moi, une forme de discrimination inadmissible. Chez nous, si un enfant issu d’une procréation naturelle veut découvrir l’identité de son père biologique, la justice va l’y aider. Dans l’affaire Delphine Boël, par exemple, le roi Albert a été contraint sous astreinte à se soumettre à un test ADN. Pour les enfants adoptés, le nom de la mère biologique est inscrit dans l’acte de naissance : pour avoir accès à l’identité de sa mère, il suffit à l’enfant de demander une copie conforme de cet acte. Mais cette protection ne s’étend pas aux enfants nés d’un don de sperme ou d’ovocytes anonyme, dans le cadre d’une procréation médicalement assistée (PMA). »
Serial donneur
À cet égard, la Belgique marque le pas par rapport à de nombreux pays européens, notamment la France, qui vient de lever l’anonymat du donneur. « Il ne faut évidemment pas confondre la levée de l’anonymat et l’établissement de la filiation juridique », souligne Géraldine Mathieu. « D’ailleurs, la quasi-totalité des pays qui ont levé l’anonymat du don ont bloqué tous les effets au niveau de la filiation. Mais les enfants qui le désirent doivent pouvoir obtenir des informations sur leur donneur, au moins non identifiantes – à quoi il ressemblait, son métier, sa personnalité, pourquoi il a fait ce don – mais idéalement aussi identifiantes, ne fût-ce que pour contrer la peur de la rencontre incestueuse avec un autre enfant issu du même donneur… Récemment, les Pays-Bas ont révélé l’existence d’un serial donneur, qui a engendré plus de 500 enfants ! »
Biologie
En Belgique, le sperme d’un même donneur ne peut pas conduire à la naissance d’enfants chez plus de six femmes différentes. « Mais, lors du vote de la loi de 2007 sur la PMA, le droit à l’identité des enfants nés de cette technique a été complètement négligé », s’insurge Géraldine Mathieu. « Ils se sont d’ailleurs regroupés, en Belgique, au sein de l’association Donor Kinderen. Ces enfants ont le droit de se voir restituer tout ce qui fait qu’ils sont là aujourd’hui – le désir de leurs parents, bien entendu, mais aussi leur origine biologique. Dans la quête de l’identité, la biologie ne doit être ni surestimée, ni sous-estimée. »
GPA
Pour les enfants nés d’une gestation pour autrui (GPA), il n’est pas facile non plus de faire respecter leurs droits en général, et leur droit à l’identité en particulier. « En Belgique, la GPA n’est pas interdite comme en France, mais elle n’est pas non plus réglementée », explique Géraldine Mathieu. « Alors, on bricole avec le droit commun… » Bien que les centres qui pratiquent la GPA refusent tout lien génétique entre la mère porteuse et l’enfant (elle ne fournit donc pas ses ovocytes), c’est son nom qui figure dans l’acte de naissance, et elle est donc sa mère aux yeux de la loi. Les parents dits d’intention doivent alors recourir à l’adoption pour officialiser leur rapport avec leur enfant. Il est également possible que le père d’intention reconnaisse l’enfant, puis que la mère d’intention l’adopte. À condition que la mère porteuse ne change pas d’avis…
Hors commerce
« C’est pourquoi beaucoup de couples tentés par la GPA se rendent à l’étranger, notamment aux États-Unis, où la mère porteuse s’engage par contrat à abandonner le bébé à la naissance, les parents d’intention étant considérés juridiquement comme les parents », détaille Géraldine Mathieu. « Mais il s’agit évidemment d’une relation commerciale, les agences de mères porteuses et les mères porteuses étant rémunérées. Or, un enfant ne peut être ni acheté ni vendu : il est hors commerce ! » En Belgique, plusieurs propositions de loi visant à encadrer la GPA ont déjà été déposées. « Mais aucune ne parle des droits de l’enfant », constate Géraldine Mathieu. « Pourtant, contrairement à l’adoption, dont le but est de trouver une famille à un enfant qui en est privé, la GPA consiste à fabriquer un enfant pour un couple qui en veut un. Le jour où on légiférera pour l’encadrer, il ne faudra pas oublier qu’il n’y a pas de droit à l’enfant, mais seulement des droits de l’enfant, et que tout enfant a le droit de savoir d’où il vient. »
Marie-Françoise Dispa
Les 12 (principaux) droits de l’enfant
Ces 12 droits, sélectionnés par le Défenseur français des droits, sont inscrits dans la Convention internationale des droits de l’enfant, adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 20 novembre 1989 :
- droit à l'égalité
- droit d'avoir une identité
- droit de vivre en famille
- droit à la santé
- droit à l'éducation et aux loisirs
- droits à la protection de la vie privée
- droit à une justice adaptée à son âge
- droit d'être protégé en temps de guerre
- droit d'être protégé contre toutes les formes de violence
- droit d'être protégé contre toutes les formes d'exploitation
- droit de s'exprimer et d'être entendu sur les questions qui le concernent
- droits de l'enfant en situation de handicap de vivre avec et comme les autres
Mais les droits de l’enfant sont beaucoup plus nombreux, comme en témoigne notamment la liste établie par la Fédération Wallonie-Bruxelles pour expliquer la Convention aux enfants de 3 à 6 ans.
Cet article est tiré de la rubrique "Impact" du magazine Omalius #33 (Juin 2024).
La Faculté de droit mobilisée contre le harcèlement
La Faculté de droit mobilisée contre le harcèlement
Faire travailler ensemble les étudiantes et étudiants autour d’une même thématique concrétisée dans tous les cours au long de l'année académique, tel est le projet de la Faculté de droit. Après avoir exploré l'enfance et la migration lors de sa première édition, le Fil Rouge de cette année se concentre cette fois sur le thème du harcèlement. À la suite d’un premier quadrimestre concluant, la dynamique s’est renforcée pour cette seconde moitié d’année académique.
Cette thématique, proposée par les étudiantes et étudiants, englobe le harcèlement scolaire, professionnel, sexuel, envers les minorités… qu'il soit de nature physique et/ou morale, qu'il se manifeste en personne, en ligne ou autre. Au cours des deux quadrimestres, différents cours, travaux pratiques, conférences, événements culturels ont été organisés, et plusieurs intervenants extérieurs ont éclairé les étudiants dans des domaines divers (cyberharcèlement, harcèlement des personnes âgées…). Cette approche pédagogique innovante a porté ses fruits et réuni tous les étudiantes et étudiants (horaire de jour et décalé) et l’équipe enseignante au fil de l’année académique.
Retour sur quelques-unes de ces activités.
Une journée de formation avec le PHARE
Dans le cadre du dispositif PHARE de l’Université de Namur, les étudiantes et étudiants ont eu l’occasion de visiter l’exposition immersive “Poésie masculine”, en collaboration avec le Delta. Le dispositif les confrontait à une expérience de harcèlement de rue, dans la peau d’une victime. La journée se poursuivait par une projection du film "Plus jamais silencieuse" de Caroline Pierret Pirson, suivie d'une rencontre avec l'artiste, et d’une conférence menée par Nathalie Grandjean et Stéphanie Wattier, professeures à l'UNamur.
Tournoi d’éloquence
Depuis plus de 20 ans, la Faculté de droit organise son traditionnel Tournoi d’éloquence. Un exercice périlleux pour les étudiants qui doivent rédiger un texte de qualité sur un sujet imposé, puis s’exprimer avec aisance en public pendant une dizaine de minutes. Leur défi : capter l’attention du public et du jury, exprimer de l’émotion avec justesse et oser se dévoiler.
Cette année, les étudiants devaient commenter la citation « L’enfer, c’est les autres » de Sartre. Une citation choisie en lien avec le fil rouge.
Six étudiants, quatre en horaire de jour et deux en horaire décalé, ont participé et ont été coachés par le Professeur Benoît Michaux. À l’issue de leurs prestations, trois étudiants se sont vus récompensés :
- Delphine Blouard – 1er prix et prix du public
- Eléonore Deplasse – 2e prix
- Eric Dufer (bac HD) – 3e prix
Conférence sur le harcèlement de rue
Mi-mars, une avant-soirée dédiée au harcèlement de rue était organisée par et pour les étudiantes et étudiants, à l’initiative du kot-à-projet "Les Bras Droit". Au programme : la diffusion du documentaire "Femmes de la Rue" de Sofie Peeters et une discussion sur le sujet animée par divers intervenants et intervenantes : Bertrand de Buisseret, ancien étudiant de l’UNamur et fonctionnaire sanctionnateur de la commune d’Ixelles ; Noémie Blaise, également ancienne étudiante et désormais substitute du Procureur du Roi de Namur ; Margot Lamy, criminologue au Parquet de Namur ; Sophie Navez, membre de la police de Namur spécialisée dans le harcèlement ; Coline Leclercq, personne de Contact Genre de l’UNamur ; et Pablo Giesdorf, étudiant délégué en charge de la problématique. Au cours de cette soirée, étudiants et étudiantes ont eu l'opportunité d'aborder cette thématique de manière concrète et d'échanger avec des professionnels du terrain, qui ont tous souligné l'importance de l'interdisciplinarité pour aborder cette question/ce sujet de manière exhaustive.
Concours de créations artistiques
À l’initiative de et en collaboration avec la Faculté de droit dans le cadre de son Fil Rouge, l’UNamur organisait un concours de créations artistiques pour sensibiliser au harcèlement et au développement de la bienveillance sur le campus. Ce concours était ouvert à deux catégories de créations artistiques : celles des étudiantes et étudiants et celles des membres du personnel. Deux lauréats ont ainsi été désignés.
L’étudiante Nour AZEGHI, en troisième année de médecine, active pour défendre tous ceux qui n’ont pas de place ni de voix, remporte le prix de sa catégorie avec son œuvre “Touche le bon”. Une œuvre métaphorique qui aborde le thème du harcèlement avec sensibilité et empathie et tend à mettre en lumière l’importance du soutien mutuel et de la solidarité dans les moments difficiles.
Le second lauréat est Quentin RICHARD, jeune assistant de la Faculté d’économie, sociale et de gestion. Il remporte le prix pour sa nouvelle profondément sensible et touchante, intitulée “Qui épouse protège”.
Soirée de clôture
Pour clôturer ces sept mois de Fil Rouge en beauté, la Faculté de droit organisait un match d’impro caritatif, opposant l’équipe des Avocats du Diable à celle des Salsifis com’ça. Au total, cette soirée a permis de réunion plus de 1.750 € de bénéfices au profit de l’ASBL LE RPH, une association qui réunit des professionnels de différents horizons pour partager informations, pratiques et réflexions relatives aux problèmes de harcèlement dans l’enseignement et favoriser les échanges entre intervenants de différents secteurs (enseignement, jeunesse, égalité des chances, promotion de la santé, aide à la jeunesse, …) de manière pluraliste.
À nouveau, les projets organisés tout au long de l’année académique par la Faculté de droit, rythmés par le Fil Rouge, sont les témoins d’une démarche pédagogique innovante et fructueuse. « Cette expérience est d’une grande richesse, avec beaucoup de découvertes pour les étudiants, une sensibilisation et une conscientisation remarquables », souligne Marie Amélie Delvaux, professeure en droit judiciaire et une des porteuses du projet. « On est fondamentalement convaincus que pour être un bon juriste, il faut se frotter à la réalité. Cela peut se faire via des expériences de terrain ou des stages, mais on ne peut pas tout expérimenter. Je pense que par la lecture, par l’engagement social ou encore par le cinéma et le théâtre, on peut être confronté à certaines réalités qui nous permettent de compléter notre bagage juridique », ajoute Élise Defreyne, coordinatrice pédagogique et également porteuse du projet.
Cette année dédiée au harcèlement sous toutes ses formes illustre l'engagement des étudiantes et étudiants de la Faculté de droit et des professionnels du terrain dans la lutte contre cette problématique cruciale, démontrant ainsi que l'éducation, la sensibilisation et l'action collective sont les piliers d'un changement social durable.
Et le Fil Rouge de l’an prochain ?
Le fil qui se tissera en Faculté de Droit en 2024-2025 sera consacré à une société plus inclusive et tolérante, avec l’idée est que chaque citoyen a sa place dans la société, sans considération de race, sexe, classe sociale, génération… Objectif : sensibiliser au racisme, aux LGBTQIA+, aux moins valides, aux personnes âgées ou très jeunes, à la grossophobie, … Encore de nombreuses activités motivantes en perspective !
En savoir plus sur la Faculté de droit
Événements
Procès simulé en droit pénal - Immersion dans un dossier criminel
Le monde de la justice et du droit pénal vous a toujours intrigué ? Rendez-vous pour vivre une tradition de la Faculté de droit : le procès simulé en droit pénal !
Des étudiant.e.s d'horaires de jour et décalé endosseront des toges et incarneront les différents acteurs du procès. Au programme, un dossier de meurtre homophobe et raciste, l'occasion de rappeler que le droit n'est pas sans réponse face à ces graves discriminations.
Le procès simulé sera suivi du jugement rendu par Julien Moinil, Procureur du Roi à Bruxelles et d'une conférence par Maître Aline Féry, avocate dans le dossier.
Une soirée riche en émotions, en découverte et en sens de la justice, ouverte au grand public.
Entrée libre.
Pour les groupes de plus de 10 personnes, réservations souhaitées à kezia.herreman@unamur.be