Cet article est tiré de la rubrique "Le jour où" du magazine Omalius de juin 2024.

« Comment quatre petits chiffres -2000- étaient capables de mettre le monde entier en état d’ébullition, où chaque entreprise, de la plus petite à la plus grande, se demandait si son système informatique allait supporter le passage à minuit du XX au XXe siècle ? Ça peut paraitre un peu démesuré aujourd’hui, mais à l’époque à la fin des années 90, cela occupait tous les esprits. La demande pour adapter les programmes informatiques à ce passage était gigantesque. Et en parallèle, la perspective du passage à l’euro créait là aussi des besoins nouveaux dans les dispositifs informatiques. Jamais le besoin de talents en informatique ne s’était fait tant ressentir », se souvient le Professeur Jean-Marie Jacquet, enseignant dans le programme à horaire décalé dès la première année. Spontanément, sous la houlette du professeur Jean Fichefet, la Faculté d’informatique, fait preuve de proactivité et demande l’habilitation pour organiser une formation en horaire décalé en sciences informatiques. 

L’UNamur est alors la première université belge francophone à émettre le souhait d’occuper ce terrain prometteur. « Face à ces enjeux sociétaux, nous avions conscience que de nombreuses personnes avaient la volonté soit d’enrichir leur formation en informatique de type court soit de réorienter leur carrière vers l’informatique. Proposer une formation conciliable avec une vie professionnelle et familiale, démontrait toute sa pertinence », ajoute Jean-Marie Jacquet. Rapidement, la faculté obtient ainsi le feu vert pour organiser cette formation en horaire décalé. Une année préparatoire et les deux années de licences composent alors le programme de la formation qui voit le jour en septembre 1998. Les premières années sont dispensées dans des locaux à Charleroi, avant de regagner les locaux namurois en 2010. 

Une pédagogie adaptée à un public d’adultes

La réputation de l’enseignement de l’informatique de la faculté namuroise en formation de jour contribue au succès immédiat de celle en horaire décalé. « Dès le lancement de la formation, nous comptabilisions une centaine d’étudiants inscrits », souligne Jean-Marie Jacquet. Parmi ces derniers se trouvaient des personnes ayant déjà une formation de type court en informatique, mais aussi des étudiants au profil professionnel plutôt éloigné des ordinateurs, ou des logiciels de programmation.  « Nous avons par exemple accueilli des personnes provenant des soins de santé, des enseignants, des économistes, etc. », précise Jean-Marie Jacquet. Dès ses débuts et encore aujourd’hui, le programme en HD se distingue en proposant une pédagogie active et adaptée à un public d’adultes. Les principes pédagogiques reposent sur une interaction constante entre concepts théoriques et mise en pratique de la théorie. De nombreux exemples et exercices font appel à l’expérience professionnelle des étudiants.

Du Décret « Bologne » aux besoins actuels et futurs

Depuis sa création, le programme n’a cessé de faire l’objet d’évolutions, et en particulier lors du passage au décret de Bologne, en 2004, réorganisant les formations en enseignement supérieur. « C’est à partir de là que nous avons pu proposer un cursus complet, composé de trois années de baccalauréat et d’une année de master. À noter que la valorisation d’acquis et notamment d’expériences professionnelles permet à la majorité des étudiants de réduire substantiellement ces 4 années avant d’obtenir un titre universitaire de 2e cycle ». 

25 ans après sa création, l'intérêt pour la formation et sa nécessité sociétale, émanant tant des étudiants que de l'industrie informatique, n'ont pas diminué. En mai dernier, c’est entouré de nombreux anciens étudiants et étudiantes, mais aussi d’acteurs majeurs de l’informatique (Agoria, Agence du numérique, etc.) que la formation a joyeusement célébré ses 25 ans d’existence, tout en rêvant déjà à son 50e anniversaire « La demande en informaticiens ne va pas faiblir. Il reste de nombreux enjeux sociétaux dans ce domaine à relever : le déploiement de l’intelligence artificielle, la cybersécurité, la numérisation croissante de notre société pour n’en citer que quelques-uns », conclut Jean-Marie Jacquet. « Le domaine reste passionnant, en constante évolution et au cœur de nombreuses préoccupations. On resigne pour 25 ans. Au moins ! ». 

Noëlle Joris

Témoignage de Samuel Hanoteau, un ancien étudiant

« Ces études m'ont permis de gagner fortement confiance en mes capacités. J'avais un graduat en informatique de gestion obtenu en 2000. Visant un poste en interne dans le secteur public, où j'exerçais déjà en tant qu'externe, j'ai décidé de suivre le Master en horaire décalé de 2010 à 2012. Ce qui m'a le plus surpris a été mon intérêt et mon investissement dans ces études. Lors de mon graduat, je visais la réussite avec un minimum d'effort.

Samuel Hanoteau

Alors que lors de ce master en horaire décalé, je me suis vraiment intéressé au contenu de tous les cours, probablement grâce à l'expérience du métier acquise précédemment. Grâce à cette formation en horaire décalé, j'ai obtenu le poste que je visais quelque temps après l'obtention de mon Master.

Chose que je ne pressentais pas au début de ces études, elles m'ont permis de gagner fortement confiance en mes capacités. Après ces études, et encore maintenant, j'ai l'impression que si je décide de me lancer dans quelque chose, je vais y arriver, quel que soit le domaine ».

Les études en informatique à l’UNamur

Découvrez l’ensemble de la formation en informatique à l’UNamur. 

 

Cet article est tiré de la rubrique "Le jour où" du magazine Omalius #33 (Juin 2024).

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