Lancée à l’initiative du Recteur Yves Poullet (2010 – 2017) dans le cadre d’un projet de coopération universitaire avec le Sud, cette bourse Pays du Sud poursuit plusieurs objectifs. Elle offre tout d’abord aux étudiantes et étudiants boursiers l’opportunité d’acquérir une expérience internationale et une expertise à haute valeur ajoutée dans leur discipline d’étude, dans le cadre d’un échange interuniversitaire enrichissant sur le plan humain. Cet échange permet également de compléter l’offre de formation proposée par les partenaires universitaires au Sud, au sein desquels certains programmes ou filières de spécialisation sont inexistants. Enfin, l’UNamur, fidèle à la tradition d’accueil de ses fondateurs jésuites, renforce ainsi ses liens internationaux et favorise les échanges interculturels.

Depuis 2016, ce programme a permis d’accueillir à Namur une vingtaine d’étudiants issus de cinq institutions partenaires : l’Institut Supérieur de Pédagogie (ISP) à Bukavu en République démocratique du Congo (RDC), l’Université d’Abomey-Calavi (UAC) près de Cotonou au Bénin, l’Universidad Jesuita de Guadalajara (ITESO) au Mexique, le St. Xavier’s College à Kolkata en Inde et l’Université de Kinshasa (RDC). Ces étudiants ont pu suivre des cours dans des disciplines variées : mathématiques, informatique, biologie, sciences biomédicales, sciences de gestion ou encore économie internationale et du développement.

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Légende : Boursiers 2024-2025 accompagnés par le Service des relations internationales (SRI) : Amélie SCHOCK (SRI), Manasse KUBANGA KUSONIKA, Cédric ABODE AGBANDOHOUNTO, Pascal KOKO BASHENGEZI, Isabella FONTANA (SRI) et Shekala TSCHEKE (SRI)

Une expérience enrichissante

Christian Mugisho Zagabe, originaire de l’ISP Bukavu en République Démocratique du Congo, a été l’un des premiers bénéficiaires de la Bourse UNamur – Pays du Sud en 2016. « Je venais d’obtenir mon diplôme en pédagogie avec orientation mathématique lorsqu’on m’a parlé de l’existence de cette bourse », se souvient-il.

« À cette époque, j’avais un rêve en tête : réaliser une thèse de doctorat. Postuler à cette bourse était donc une belle opportunité pour moi de réaliser un master 60 à l’étranger afin d’approfondir mes connaissances en mathématique pour me constituer un dossier solide en vue de ma thèse ». Un rêve devenu réalité puisqu’il a soutenu sa thèse de doctorat en sciences mathématiques à l’UNamur huit ans plus tard, en octobre 2024, sous la direction du professeur Alexandre Mauroy.

Christian Mugisho Zagabe

Si Christian Mugisho Zagabe était un élève brillant à l’ISP Bukavu, il a dû redoubler d’efforts pour s’adapter au rythme des cours enseignés à l’UNamur. « Je me suis vite rendu compte que le niveau d’étude n’allait pas être le même qu’à l’ISP Bukavu », confie Christian Mugisho Zagabe. « Au Département de mathématique de l’UNamur, on utilise beaucoup le numérique. Or, cette partie n’est pas du tout intégrée dans la formation que j’avais eue. J’ai dû passer des nuits au laboratoire pour apprendre de nouveaux logiciels et rattraper mon retard à ce niveau-là. Avec de la volonté et beaucoup de travail, j’ai réussi à suivre les cours. Les professeurs m’appréciaient d’ailleurs plus pour ma progression que sur l’optimisation de mes codes », s’amuse-t-il.

S’accommoder à un nouveau mode de vie

Au-delà de l’aspect académique, cette année d’étude en Belgique implique également un profond changement de mode de vie pour les étudiants. « En arrivant à Namur, j’ai eu la chance de rencontrer un étudiant originaire de Bukavu, installé ici depuis quelques années, qui a pu m’aider à m’accommoder au mode de vie européen », raconte Christian Mugisho Zagabe. « Son soutien a été précieux, et cela m’a donné envie, à mon tour, d’aider les étudiants bukaviens arrivant ici. » C’est ainsi qu’il a cofondé l’association « Les amis de Bukavu ». L’objectif de cette initiative est de créer un réseau de soutien pour les étudiants, de leur offrir un espace d’échange pour partager leurs expériences, échanger sur leurs difficultés ou encore parler des différences culturelles.  Chaque année, l’association accueille une vingtaine d’étudiants venus de Bukavu.

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Christian Mugisho Zagabe

« Quel que soit l’endroit où je serai, je garde toujours en tête mon pays et mon institution d’origine. C’est un devoir pour moi d’y retourner de temps en temps pour y enseigner quelques cours. Je suis convaincu que cela permettra de stimuler les jeunes. Il existe de nombreuses opportunités pour eux d’étudier à l’étranger, c’est une manière de les encourager à poursuivre leurs rêves »

Christian Mugisho Zagabe Bénéficiaires de la Bourse UNamur – Pays du Sud

Que sont-ils devenus ?

En huit ans d’existence, l’UNamur a accueilli une vingtaine d’étudiants grâce à cette bourse. Voici quelques exemples de ce que sont devenus ces anciens boursiers :

  • Doctorant en mathématiques à l’UNamur
  • Développeur chez Capgemini à Paris
  • Patient Safety and Quality Specialist chez Alcon à Bengaluru (Inde)
  • Assistant d’enseignement à Bukavu (République Démocratique du Congo)
  • Secrétaire général du Réseau National des ONG actives dans l’agriculture durable, Coordinateur ONG Sojagnon au Bénin, stagiaire « blue-book » à la Commission européenne à Bruxelles
  • Assistant analyste financier à la Compagnie financière d’investissement et de gestion à Cotonou (Bénin)
  • Traducteur indépendant français-anglais au Japon
  • Administrateur de projets au Bénin
  • Procurement Associate chez UNOPS à Kinshasa (RDC)

Un soutien essentiel : les financements de la bourse

La Bourse UNamur – Pays du Sud n’aurait pas vu le jour sans le soutien financier de partenaires engagés aux côtés de notre université. Initialement financée par un mécénat privé, elle est aujourd'hui cofinancée par l’Asbl Preduna et par le Fonds Wynants-Sudan. Un soutien précieux qui permet à de nombreux étudiants de bénéficier de cette opportunité unique, qui offre des trajectoires de vie différentes aux bénéficiaires.

Le Service des relations internationales assure l’accompagnement des étudiants. Le suivi administratif, financier et la bonne coordination du programme sont assurés par la Cellule Fundraising-Mécénat.