La première édition a été lancée l’année passée. Celle-ci, destinée aux étudiants du bloc 3 de Médecine à l’UNamur a connu un succès retentissant.
Pour la deuxième édition de l’initiative, l’équipe académique a décidé d'associer au projet les étudiants de bloc 3 sage-femme à l’Hénallux, les invitant ainsi à collaborer avec les étudiants de bloc 3 en médecine durant l’escape game. « Cette année, nous allons un pas plus loin. En plus de rester dans une première ligne de soin, l’accent est mis sur l’aspect interdisciplinaire du projet. », explique Hélène Givron, coordinatrice pédagogique et Maitre de conférences au Département de psychologie à l’UNamur. « Nous savons que pour lutter le plus efficacement contre les violences conjugales et venir en aide aux victimes, une approche interprofessionnelle est primordiale. Pouvoir sensibiliser de futurs médecins avec notre expertise de sage-femmes est donc une formidable opportunité pour renforcer les complémentarités dans la prise en charge des patients. » se réjouissent Milena Jarosik, coordinatrice pédagogique, et Sophie Evrard, personne de contact "Genre", toutes deux enseignantes sage-femmes au Département paramédical de l'Hénallux.
A l’heure où l’enseignement de la communication (inter)professionnelle en santé reste encore peu présent, l’escape game vient pallier ce manque en couvrant deux axes primordiaux dans la formation : la communication entre professionnels de la santé et celle entre professionnels et patients. Proposer l'escape game aux deux professions simultanément a notamment été possible grâce à l'obtention du Prix Solidaris "Ann-Lawrence Durviaux", visant à récompenser les projets qui luttent contre les violences conjugales et intrafamiliales. En effet, en 2022, Milena Jarosik et Sophie Evrard, les deux conceptrices de l'activité, ont reçu un financement permettant à l'escape game d'être développé, professionnalisé et étendu à d’autres étudiants.
Dix boîtes fermées, chacune contenant une énigme, ont été utilisées pour guider les participants à travers le jeu. Répartis en petits groupes, les étudiants ont 45 minutes pour « oser poser les bonnes questions » et résoudre les énigmes. La séance se termine par un débriefing afin de mobiliser les connaissances sur les violences conjugales, de capitaliser les notions clés abordées dans les énigmes et de favoriser un transfert dans la pratique professionnelle. Cette collaboration entre étudiants des deux professions permet également une meilleure compréhension des rôles et des limites de chacun, favorisant ainsi la communication interprofessionnelle et la collaboration.
Le projet « Oseras-tu poser la question » se présente donc comme une initiative pédagogique unique dans l'enseignement supérieur et une collaboration inédite en Wallonie pour aborder une thématique lourde et sensible. « À l’UNamur, nous développons depuis 7 ans cet enseignement innovant sur base des recommandations de la littérature scientifique tout en l’évaluant régulièrement pour l’améliorer. La littérature indique que les médecins ne se sentent pas suffisamment formés pour identifier et aborder les violences familiales avec leurs patients. La loi du silence caractérise ces situations. Pourtant, penser aux violences conjugales dans les hypothèses diagnostiques est une condition indispensable à l’identification des personnes concernées. Cet escape game vient donc répondre à ce besoin de formation. Il fera par la suite l’objet d’une recherche afin d’en évaluer les effets. », explique Hélène Givron.