La soirée, initiée par le kot-à-projet "Les Bras Droit", a débuté par le discours d'un étudiant mettant en avant l'importance de légitimer la liberté de parole de chacun et chacune : “Il est temps que la honte change de camp. », a-t-il proclamé. Des actions telles que "Balance ton bar" ou "Balance ton porc" ont sensibilisé la société au harcèlement, mais quelles sont les normes applicables aujourd’hui ? Comment remédier à cette problématique cruciale ? Ces interrogations ont surgi après la diffusion du documentaire "Femme de la Rue" de Sofie Peeters. En 2012, celle-ci a rendu compte des agressions verbales subies par les femmes dans les rues de Bruxelles et son documentaire a marqué un tournant dans le traitement du harcèlement de rue en Belgique. En effet, le législateur belge a voté une loi condamnant les harceleurs à une amende administrative de 250€.
Pour enrichir la discussion et répondre aux questions des étudiants, divers intervenants étaient présents : Bertrand de Buisseret, ancien étudiant de l’UNamur et fonctionnaire sanctionnateur de la commune d’Ixelles ; Noémie Blaise, également ancienne étudiante et désormais substitute du Procureur du Roi de Namur ; Margot Lamy, criminologue au Parquet de Namur ; Sophie Navez, membre de la police de Namur spécialisée dans le harcèlement ; Coline Leclercq, personne de Contact Genre de l’UNamur ; et Pablo Giesdorf, étudiant délégué en charge de la problématique. Chacun a partagé son expertise sur le traitement des affaires liées au harcèlement de rue en Belgique.
"Prévention, action, répression", tel est le mantra des professionnels du terrain, qui soulignent tous l'importance de l'interdisciplinarité pour aborder cette problématique de manière exhaustive. Selon Bertrand de Buisseret, « combattre le harcèlement nécessite une sensibilisation accrue à l'égalité entre les hommes et les femmes dans tous les domaines de la société (social, éducationnel, politique, juridique) ». Bien que le chemin à parcourir soit long, diverses mesures sont mises en place (ou existent ?), notamment la sensibilisation des témoins et des acteurs de terrain. Les cours de citoyenneté et d’éducation sexuelle ainsi que des initiatives comme le dispositif PHARE à l’UNamur contribuent à cette lutte quotidienne contre le harcèlement. En savoir plus.