Muriel Lepère se souvient être passée elle-même par une phase « grège-beige-pantalon » lors de ses débuts de physicienne, loin des ongles vernis et des talons aiguilles qu’elle affectionne désormais.
« Être très féminine n’empêche pas de réparer de grosses machines de physique expérimentale », s’amuse-t-elle. « Même s’il arrive encore qu’un visiteur arrive dans mon labo et me demande où est le patron… »
Si la faible présence de femmes dans les sciences et techniques est problématique d’un point de vue social et économique – ces domaines marqués au sceau de l’innovation sont en général plus lucratifs que les métiers de lien dans lesquels les femmes sont surreprésentées –, on peut aussi le regretter à l’aune de l’épanouissement, du bien-être, de la santé psychique. Combien de femmes, se demande-t-on, à s’être détournées de ce qui les attirait vraiment par manque de confiance en elles ou sous le coup d’injonctions sociales répétées ?
« Je pense que nous avons tous besoin de trois piliers essentiels », commente Muriel Lepère. « La santé, le relationnel et la réalisation personnelle. Et je pense que les femmes ont tendance à trop investir le relationnel au détriment des deux autres piliers. Or, quand un pilier s’écroule, si les deux autres ne sont pas forts, il est beaucoup plus difficile de faire face. » Une loi physique élémentaire, sans distinction de genre.