En innovation sociale, la méconnaissance des problèmes traités par les étudiants (handicap, pauvreté, immigration…) peut entraîner des biais importants, des stéréotypes et une distance cognitive pouvant impacter la qualité des solutions proposées. Afin de leur permettre d’appréhender au mieux la thématique, de prendre le point de vue des populations cibles (« perspective taking ») et de développer de l’empathie, l’équipe enseignante a fait appel à des sociétés expertes dans les technologies immersives.
L’année dernière, la société HandiReality, spécialisée dans la sensibilisation aux handicaps dans le monde du travail, était présente pour plonger les étudiants dans une expérience de réalité virtuelle. Équipés d’un casque de réalité virtuelle et au travers de différents scénarios, ils ont pu se glisser dans le quotidien de personnes porteuses d’un handicap et ils ont pu vivre et ressentir plusieurs contextes professionnels en situation de handicap. Une approche ludique et impliquante pour ouvrir son regard sur cette thématique. « Je travaillais sur le handicap auditif et la réalité virtuelle m'a fait prendre conscience de la difficulté que cela représente. J’ai pu me rendre compte que les appareils auditifs n’étaient pas aussi performants que ce que je pensais, ça a été un choc pour moi. » explique Manon.
Cette année, c’est Empathy Museum, une ASBL venue d’Angleterre, qui proposait une expérience d’immersion aux étudiants, intitulée « A mile in my shoes » (Un kilomètre dans mes chaussures). Pour cette activité, les étudiants ont pu enfiler une paire de chaussures qui appartenait à une personne ayant vécu une situation de vulnérabilité. Cette situation, ils ont pu la découvrir grâce à un témoignage audio. « Ce sont des histoires qui semblent venir d’une fiction, je ne m’attendais pas à ce que ce soit réel. Ça m’a fait me rendre compte de la réalité », explique Naomie, étudiante. « Les histoires étaient très poignantes et nous ouvrent l’esprit. Le fait de porter les chaussures rajoute une dimension supplémentaire. On revit son expérience et son vécu », ajoute Claire, étudiante.
Cette approche vise à résoudre les biais, à accroître l'empathie envers les populations cibles, et à développer des projets centrés sur l'humain avec un impact significatif, ce qui a une conséquence majeure sur le niveau d’engagement des étudiants et la qualité des travaux proposés.