Que propose votre service en matière d’aide à la réussite ?
Je dirais que tout ce qu’on fait est de l’ordre de l’aide à la réussite. Il y a d’abord les consultations qui concernent la réorientation : on y incite beaucoup les étudiants à penser métier plutôt que formation. Ensuite il y a les consultations psychologiques : que l’étudiant rencontre des problèmes familiaux, qu’il ait des troubles du comportement alimentaire ou subisse de la violence, du harcèlement, c’est forcément un obstacle à la réussite. Nous avons aussi des consultations spécifiques de gestion du stress et enfin des consultations médicales. Des actions de promotion de la santé sont par ailleurs organisées en collaboration avec les étudiants dans une optique de réduction des risques (consommation d’alcool, consentement...). L’ensemble de ces services est entièrement gratuit.
La demande a-t-elle augmenté depuis la crise sanitaire ?
Elle est beaucoup plus importante. Nous avons eu jusqu’à 30 personnes sur la liste d’attente pendant la crise covid. Et les demandes restent très nombreuses : chaque jour, alors que nous suivons environ 300 étudiants par an, nous recevons deux à trois nouvelles demandes. On voit davantage de demandes venant de garçons, mais aussi plus de demandes d’étudiants étrangers. Probablement parce qu’on a beaucoup parlé de santé mentale pendant la crise sanitaire et qu’il est peut-être aujourd’hui considéré comme plus « normal » de consulter un psy.
Votre service accompagne aussi les étudiants à besoins spécifiques.
Oui, nous accompagnons les élèves qui présentent un handicap, un trouble de l’apprentissage, une maladie invalidante grâce à la mise en place d’un PAI (programme d’accompagnement individualisé). En 2015, quand on a démarré, on avait 30 demandes : on est aujourd’hui à 200,car cet accompagnement est mieux connu. Comme il est mis en place dès le primaire et le secondaire, il y a aussi une volonté de continuité dans l’aménagement.
Pensez-vous que les études universitaires génèrent une pression particulière ?
Ce qui est caractéristique de l’université, c’est le volume de matière : la tâche est énorme... et elle l’est de plus en plus.
Qu’est-ce qui peut faciliter la réussite par rapport à cette contrainte spécifique ?
Deux choses. Premièrement, trouver un équilibre travail-loisir : il faut que l’étudiant prenne conscience que s’arrêter, se détendre, ce n’est pas perdre du temps, mais au contraire recharger ses batteries. Deuxièmement, l’aspect relationnel, les réseaux. Avoir des contacts et mettre en place des collaborations avec les autres étudiants est un facteur essentiel de réussite, qui a d’ailleurs été mis à mal pendant le covid.