Ces dernières années ont été marquées par un regain d’intérêt pour les vols spatiaux habités, en particulier vers la Lune et, à terme, vers Mars. Ces aventures fascinent, mais constituent un défi pour les astronautes d’aujourd’hui et de demain. En effet, de nombreux défis les attendent : taux élevé de radiation pouvant induire des cancers, microgravité impactant les processus physiologiques, vie dans un espace confiné, défis psychologiques de l’éloignement de la Terre, etc. L’espace n’est pas un milieu propice à l’Homme. Afin de préparer des vols vers des destinations lointaines, il est crucial de mieux comprendre comment les organismes vivants peuvent s’adapter dans cet environnement si particulier. Les rotifères, avec leurs multiples caractéristiques de résistance, ont été précédemment sélectionnés par l’Agence spatiale européenne (ESA) comme organisme d’intérêt pour investiguer ces questions.
En 2019, une première expérience a permis d’étudier l’impact d’un vol à bord de la Station spatiale internationale (ISS) sur l’expression des gènes des rotifères bdelloïdes Adineta vaga. Les résultats, qui démontrent la modification de certains gènes clés dans la réparation de l’ADN et la résistance aux radiations ionisantes, seront bientôt publiés. Une deuxième expérience, lancée en 2020, s’est focalisée sur la capacité des rotifères à se réhydrater et à réparer leur ADN dans l’environnement de l’ISS. Les résultats en cours d’analyse confirment la capacité unique de ces organismes à réparer leur ADN dans cet environnement particulier.