Depuis plus de 40 ans, l’UNamur collabore avec l’ISP Bukavu dans le domaine de la biologie. En 2009, ces échanges interuniversitaires se sont étendus au Département d’histoire, avec l’implication de la professeure Isabelle Parmentier.
« C’est suite aux sollicitations du directeur-général de l’ISP de l’époque, Monsieur Boniface Kaningini, que je suis partie pour la première fois à Bukavu pour y effectuer une mission d’enseignement en tant que professeur visiteur. Par la suite, j’ai dirigé la thèse de doctorat d’un collègue, Jacques Usungo, particulièrement brillant, et nous avons poursuivi la collaboration ». Ses missions portaient sur des cours de méthodologie (méthodes quantitatives, méthodes de recherche documentaire) ou des cours généraux comme l’historiographie ou les sciences sociales en lien avec l’histoire. Lors de sa présence en Belgique, Jacques Usungo a notamment présenté des exposés dans le cadre du cours interdisciplinaire « Introduction historique aux principales civilisations extra-européennes », partie Afrique sub-saharienne, piloté par Mme Anne Cornet, ainsi que des midis de la FUCID.
En matière de recherche, c’est la thématique de l’histoire environnementale qui est privilégiée. Isabelle Parmentier a notamment collaboré au sein d’un projet ARES-CCD mêlant histoire, environnement et didactique. Le but était de créer des outils pour l’enseignement de l’histoire de l’environnement et la sensibilisation aux questions écologiques, et de réaliser des thèses de doctorat sur le sujet.
Objectifs de ces échanges ? Former des scientifiques de haut niveau et de les mettre en situation de former, à leur tour, sur place, des étudiants et étudiantes et des chercheurs et des chercheuses en histoire, car il y a pénurie de titulaires d’un doctorat. Il s’agit également de multiplier les échanges scientifiques, profitables à tous, tant au Sud qu’au Nord. « Grâce à cette collaboration, les étudiants et étudiantes en doctorat ont pu côtoyer les chercheurs congolais venus au département. Cela leur a permis d’élargir leurs horizons, de mieux comprendre les spécificités de la recherche de terrain et ses difficultés au Congo dans le domaine de l’histoire, et en particulier de l’histoire de l’environnement très peu connue en Afrique centrale. Au-delà, c’est aussi l'opportunité d'une sensibilisation aux problématiques Nord-Sud », conclut Isabelle Parmentier.