De son côté, Jérôme Bette, diplômé en ingénieur de gestion de l’UNamur, a longtemps travaillé dans le marketing pour une chaîne de vêtements. « Avec tous les problèmes de fast fashion que l’on connaît », commente celui qui cherchait davantage de sens dans son travail. En 2022, il rejoint à son tour les magasins D’ici. « J’ai trouvé que la grande force du projet, c’est que nous ne sommes pas extrémistes dans notre positionnement. Cela nous permet, petit pas par petit pas, d’amener un public moins averti vers quelque chose qui a du sens », commente-t-il. « Là où, quand l’identité est très forte, ça peut être un frein. » L’enseigne a ainsi fait le choix du local plutôt que du bio. « Je dirais qu’au niveau des prix, nous sommes environ 10 à 15 % plus cher que la grande distribution tout en restant 10 à 15% moins cher qu’une enseigne bio », estime Frank Mestdagh. Pour Jérôme Bette, l’important est de travailler avant tout la qualité et la proximité. « Ce n’est pas réaliste de se battre sur les prix », résume-t-il. « Notre souhait, c'est que le client comprenne qu’il paie le juste prix et que c’est le prix qu’il paie ailleurs qui n’est pas juste. Quand le poulet est à 3 euros le kilo, c’est là qu’est le problème... ». « Le pari sera gagné quand tout le monde saura que nous faisons du local et non du bio », ajoute Élisabeth Bois d’Enghien. « Car le local, c’est une proximité géographique – avec 50% des produits qui viennent de moins de 50 km alentour – mais aussi relationnelle. Les producteurs, même s’ils viennent de plus loin, on connaît leur prénom… » Plus qu’hier encore, Frank Mestdagh croit à la pertinence d’un ancrage très local sur la région namuroise. « Aujourd’hui, nous avons des clients très attachés au concept, qui nous donne – tout comme les producteurs – un gros capital confiance », se réjouit le fondateur.