La Semaine de la santé mentale (du 7 au 13 octobre 2024) a pour objectif de sensibiliser et d'informer sur ce sujet crucial. À cette occasion, nous nous sommes penchés sur le rôle des universités, et plus particulièrement sur les initiatives de l’Université de Namur, qui soutient ses étudiants dans ce domaine.

Les troubles de santé mentale apparaissent souvent dès l'adolescence et peuvent s'aggraver lors de l'entrée à l'université, une période propice à favoriser des comportements comme le tabagisme, la consommation d’alcool ou une mauvaise hygiène de vie. Joëlle Berrewaerts et Martin Desseilles, spécialistes de la question, identifient plusieurs facteurs qui contribuent à cette détérioration : le stress lié aux nouvelles habitudes de vie, la pression des études, et l'abandon des activités extra-scolaires qui étaient souvent des moyens d’évasion.

Les établissements d’enseignement supérieur ont donc un rôle clé à jouer. Selon J. Berrewaerts et M. Desseilles, il est impératif que la sensibilisation et la prévention à la santé mentale soient intégrées dans le parcours des étudiants, car trop peu d’entre eux osent demander de l’aide aux professionnels de santé.

Toujours selon les auteurs, « il semble important pour les universités d’à la fois mettre en place des activités de prévention afin d’éviter l’apparition de troubles liés au stress et offrir une prise en charge aux étudiants en difficulté ou à risque de présenter ces difficultés lors de la réalisation de dépistage permettant l’identification et la sensibilisation à cette problématique » (Berrewaerts & Desseilles, 2016). Par ailleurs, ceux-ci suggèrent des solutions préventives basées sur des interventions variées : art-thérapie, éducation psychologique, interventions comportementales, ou encore des techniques de pleine conscience. Ces approches se sont révélées efficaces pour diminuer l'anxiété et prévenir le burn-out chez les étudiants. A l’Université de Namur, la Cellule Médico-Psychologique (CMP) prend déjà des mesures concrètes pour gérer le stress des étudiants. 

D’autres initiatives sont aussi menées

Travaux pratiques sur le bien-être mental, physique et social pour les étudiants en médecine

En 2021, Hélène Givron, Alice Schittek et Martin Desseilles, enseignants à l’Université de Namur, ont tiré des constats quant à la santé des étudiants en médecine, profession à risques (Givron & Desseilles, 2021).  Ils ont observé un lien étroit entre les compétences émotionnelles et communicationnelles des étudiants en médecine et constaté que les étudiants font face à un mal-être accru qui s’est intensifié avec la pandémie du Covid-19.

Forts de ces constats, les enseignants ont suggéré de mettre en place une activité de travaux pratiques (TP) de 15 heures portant sur le bien-être des étudiants, qui vise une démarche préventive et donne des outils pour entretenir le bien-être mental, social et physique. Ce TP a révélé des résultats encourageants à travers une étude quantitative et qualitative, toutes deux publiées dans la Revue Pédagogie Médicale.

« Une intervention psychoéducative de 15 heures semble avoir des effets positifs, en atténuant l’augmentation des niveaux de stress, dépression et burn-out, améliorant la capacité de prise de perspective (identifier et éventuellement prendre en compte le point de vue d’autrui) des étudiants en médecine. », concluent les chercheurs. L’étude qualitative, quant à elle, a complété les résultats en précisant les facteurs influençant le bien-être des étudiants. Ceux-ci relèvent de trois domaines ; les niveaux intrapersonnel et interpersonnel et l’environnement. Grâce à leur étude, Hélène Givron, Alice Schittek et Martin Desseilles ont pu mettre en évidence l’atout d’intégrer une telle initiative psychoéducative dès le début du cursus universitaire.

Une formation continue en santé mentale

L’Université de Namur poursuit son engagement en proposant des formations continues en santé mentale via son Département de psychologie. Ces formations, délivrées par une équipe d’experts, offrent aux professionnels des outils pour mieux comprendre et traiter les troubles psychologiques.

Des actions de sensibilisation pour les membres de l’UNamur

Du 7 au 13 octobre, Le Service de prévention propose un programme spécifique aux membres de l’UNamur dans le cadre de la semaine de la santé mentale. 

Joëlle Berrewaerts et Martin Desseilles concluent que bien que des efforts existent, ces initiatives restent limitées à des petits groupes et pour des périodes relativement courtes. Il serait bénéfique de proposer ce type de soutien à l’ensemble des étudiants, en adaptant les programmes d’études pour mieux répondre à leurs besoins.

Ensemble, il est possible de rendre le mantra "prendre soin de soi pour prendre soin des autres" accessible à tous, en créant un environnement universitaire propice à l'épanouissement mental et physique.

En savoir plus sur le sujet

N'attendez plus pour lire l'article newsroom !