La vigueur des savoir-faire disciplinaires au sein de PaTHs rend possibles des ouvertures audacieuses vers les sciences exactes, qui ont déjà été initiées par la plupart des 5 centres et groupes affiliés à l’institut : AcanthuM (Patrimoine monumental, archéologique et artistique), aRaiRe (Recherches namuroises en histoire Rurale), Fontes Antiquitatis, HiSI (Histoire, sons et images) et PraME (Pratiques médiévales de l’écrit).

Le Projet de Recherche (PDR) « Le mammisi romain de Dendera » de René Preys

René Preys – Pôles AcanthuM et Fontes Antiquitatis de l’Institut PaTHs - est égyptologue, professeur et membre du Département Archéologie et Sciences de l'art de la Faculté de Philosophie et lettres de l’UNamur et Directeur de l’Association égyptologique Reine Elisabeth.  Il a obtenu un financement PDR pour un projet intitulé « Le mammisi romain de Dendera : la création d'un monument pour les dieux, de la conception théologique à la gravure des parois ».

Le mammisi romain de Dendera et décoration des parois extérieures
Le mammisi romain de Dendera et décoration des parois extérieures

Le mammisi ou maison de naissance est un élément architectural typique des temples égyptiens de la période gréco-romaine. Le mammisi romain de Dendera, datant de la période nerva-antonine (2e siècle de notre ère), est le dernier spécimen de ce type et incarne la synergie de 400 ans de traditions et d'innovations. Le mammisi était dédié à l'enfant-dieu et célébrait sa (re)naissance comme une garantie des cycles naturels et donc de la prospérité de l'Égypte. 

Ce projet vise à reconstituer les processus intellectuels et matériels qui ont dû être mis en place pour réaliser le projet architectural. Des prêtres qui rassemblaient les idées théologiques aux hiérogrammates qui écrivaient les textes et concevaient la décoration sur papyrus, des architectes et ouvriers qui érigeaient les murs aux graveurs qui transféraient le concept de la décoration du papyrus aux murs, ce projet se propose d'étudier ce monument sous différents angles afin d'identifier la chaîne opérationnelle d'un projet architectural. 

Les missions en Égypte produiront une nouvelle publication conforme aux normes modernes de l’épigraphie et une traduction de tous les textes. Ceci permettra d’étudier l’agencement de la décoration du monument constituée de scènes d’offrandes et de textes selon les règles que les égyptologues ont appelé « la grammaire du temple » et de comprendre la relation entre l’image et le texte. 

Le projet fournira ainsi la première étude détaillée de la théologie des deux enfants-dieux de Dendera. Il analysera le système hiéroglyphique, caractéristique des textes de la période romaine, et examinera les murs pour définir les techniques de gravure des anciens artisans. Enfin, il replacera le mammisi dans un contexte plus large afin de mettre en évidence les stratégies architecturales des empereurs de la dynastie nerva-antonine en Égypte.

Lire nos articles précédents sur le sujet

René Preys : l’archéologue qui se penche sur le menu des Égyptiens : https://www.unamur.be/fr/newsroom/rene-preys-larcheologue-qui-se-penche-sur-le-menu-des-egyptiens

Egypte : comprendre la rénovation du kiosque du temple d’Amon-Rê : https://www.unamur.be/fr/newsroom/egypte-comprendre-la-renovation-du-kiosque-du-temple-damon-re

Photo de René Preys examinant des hiéroglyphes

Le Crédit de Recherche (CDR) « (Faire) face au nucléaire » de Danielle Leenaerts

Danielle Leenaerts – Pôle AcanthuM de l’Institut PaTHs – est professeure d’Histoire de l’art contemporain au Département archéologie et sciences de l’art de la Faculté de Philosophie et Lettres de l’UNamur.  Elle a obtenu un financement CDR pour un projet intitulé « Étude des esthétiques et contextes de création de 10 corpus photographiques internationaux représentant les effets avérés ou les risques potentiels de la radioactivité ».

Photo de Danielle Leenaerts

Ces vingt dernières années, plusieurs travaux d’artistes photographes ont donné une visibilité aux effets de la radioactivité - principalement suite aux catastrophes nucléaires de Tchernobyl et de Fukushima -, ou encore aux risques associés à l’enfouissement des déchets radioactifs. 

Les séries du Japonais Takashi Arai, du Suisse Julian Charrière, des Français David Fathi, Guillaume Herbaut, Jacqueline Salmon, Anaïs Tondeur et Lucas Chastel, des Allemands Jürgen Nefzger et Wim Wenders ainsi que de la Belge Cécile Massart ont été sélectionnées.

Cinq objectifs sont poursuivis dans cette recherche: 

  • analyser les contextes de ces productions artistiques ; 
  • définir les intentions de leurs auteurs, au regard de l’ensemble de leur œuvre et de leur contribution à une culture du nucléaire ;
  • étudier les esthétiques de leurs créations, relativement à la matérialité de la photographie, sa nature d’empreinte, de trace, de témoignage ou encore de représentation ;
  • évaluer la réception publique de ces œuvres distinctes ;
  • contribuer, par la mise en relation dialogique de ces œuvres, leur analyse et leur diffusion, à une culture nucléaire nourrie par l’expression artistique.

Une méthode comparative s’appliquera à l’étude des différentes séries du corpus pour en dégager les spécificités, convergences et/ou divergences, évaluées au regard de la littérature scientifique disponible dans le champ des arts visuels et des sciences humaines sur le nucléaire et ses représentations. Un travail de terrain sera entrepris par le biais d’interviews menés avec chaque photographe.

Dans la perspective des études culturelles, cette recherche s’inscrit dans une démarche d’analyse de la construction des représentations et des savoirs, dégagée de partis pris mais investie dans des débats sociétaux auxquels participent également, par leurs activités respectives, le centre d’art et la maison d’éditions partenaires de ce projet de recherche qui en diffuseront les résultats via :

  • une exposition programmée au Centre d’art Le Delta (Namur, mars-juillet 2026)
  • une journée d’études associant une partie des artistes exposés (UNamur, mars 2026)
  • un ouvrage à paraître aux éditions La Lettre Volée (Bruxelles) (printemps 2026)

Le financement du FNRS permettra de mener à bien les interviews des artistes concernés, tant en Belgique qu’en France et en Allemagne, mais aussi de garantir la diffusion de cette recherche, par le financement d’une partie du livre et de la communication de l’exposition dans lesquels elle prendra forme.

FNRS, la liberté de chercher

Chaque année, le F.R.S.-FNRS lance des appels pour financer la recherche fondamentale.  Il a mis en place une gamme d'outils permettant d’offrir à des chercheurs, porteurs d’un projet d’excellence, du personnel scientifique et technique, de l’équipement et des moyens de fonctionnement.

Logo FNRS

Pour en savoir plus