Le CRef exprime sa plus vive inquiétude concernant l’arrestation de Bahruz Samadov, jeune chercheur azerbaïdjanais de 29 ans, survenue à Bakou le 21 aout 2024. Doctorant en science politique à l’Université Charles à Prague, Bahruz Samadov mène ses recherches sur l’autoritarisme azerbaïdjanais, développant une pensée critique et rigoureuse sur le régime actuellement en vigueur dans son pays. Il devait, à la rentrée 2024-2025, rejoindre l’Université de Poznan pour y poursuivre ses recherches.

Intellectuel très actif dans l’espace public, Bahruz Samadov a publié de nombreuses analyses tant dans le cadre académique, que médiatique, qui ont permis d’éclairer la complexité de la société azerbaïdjanaise sur fond d’épisodes de guerre récurrents. S’étant courageusement exprimé dès le premier jour contre la guerre relancée en 2020 par son pays, il s’est exposé à une campagne de dénigrement massif.

Placé en détention provisoire et accusé de trahison d’État pour avoir participé à des rencontres avec des collègues arméniens sous les auspices d’organisations européennes, il risque, en cas de condamnation, une peine allant de douze ans à la réclusion à perpétuité. Lors de son arrestation, Bahruz Samadov a été maltraité psychologiquement et physiquement. Après avoir été frappé, il a entamé une grève de la faim. Ses conditions de détention sont alarmantes. 

Depuis, d’autres collègues et activistes azerbaïdjanais pour la paix, proches de Samadov, ont été appréhendés et interrogés par la police azerbaïdjanaise. Ils sont sous le coup d’une interdiction de quitter le territoire et vivent dans l’angoisse d’une possible arrestation.

En tant qu’universités, nous exprimons notre solidarité vis-à-vis de Bahruz Samadov et marquons notre vive inquiétude par rapport à sa situation. Les cinq universités de la Fédération Wallonie-Bruxelles, réunies au sein du CRef, réaffirment leur attachement viscéral à la liberté académique partout dans le monde.