Le panel du monde judiciaire rassemblait des représentants de la magistrature ainsi que trois avocates dont une également médiatrice. Benoît Cuvelier, auditeur au Conseil d’État a expliqué que cette juridiction rassemblait des passionnés de droit administratif. En tant qu’auditeur, il rend des avis sur des projets de textes législatifs et traite de dossiers contentieux. Sa motivation : savoir que des citoyens attendent que l’on rende justice. Il confie également n’avoir jamais l’impression de travailler ni de s’ennuyer tant les législations et les sujets sont divers et évolutifs.
Najat Arbib est juge au tribunal de 1re instance de Liège. Avec humour et sincérité, elle a retracé son parcours professionnel captivant. Elle ne cache pas avoir eu le sentiment d’impuissance en tant que juge de la jeunesse. Comme juge d’instruction, elle explique combien cette fonction est exigeante. Aujourd’hui, juge correctionnelle, elle s’occupe de dossiers de traite des êtres humains ou encore de viols. Durant son témoignage, elle insiste sur l’importance des valeurs et de la responsabilité des juges qui ont des destins entre leurs mains. « J’ai appris à faire preuve d’humilité. Un juge habitué est un juge mort pour la justice. Tous les jours, je suis en réflexion ». Si elle a choisi la magistrature, c’est pour l’indépendance intellectuelle, la variété des matières, la stabilité, mais aussi la considération sociale. « Comme le dit mon fils, ça le fait ! », s’amuse-t-elle.
Pour Delphine Moreau, substitut du procureur du Roi de Namur, le parquet offre l’avantage de travailler en équipe. Elle peut en effet solliciter l’avis de ses collègues même si elle est responsable de son dossier. Concrètement, le substitut mène des enquêtes pénales au départ de faits commis ou d’une suspicion de faits en collaboration avec la police ou avec des administrations spécialisées. Son rôle consiste ensuite à qualifier les faits pour décider de la suite à réserver à l’affaire : proposer une transaction, poursuivre devant un tribunal, etc. « Cela fait 6 ans que je suis à la section économique et financière et je ne m’ennuie pas parce que nous innovons encore ! ».
Diane Wattiez est avocate au barreau de Namur. Ses journées sont variées et rythmées : les audiences en matinée, les consultations, la gestion des courriers, le travail de fond, la négociation, les réunions d’expertise, l’administration du cabinet, etc. Nous jouons un rôle de conseil et de guide envers nos clients. Nous avons aussi une mission d’accompagnement dans certains cas.
Marie Amélie Delvaux, également avocate au barreau de Namur, a ajouté le défi et l’intérêt intellectuel quotidien que représente le fait que l’avocat apprend tous les jours, d’une part parce que les normes évoluent, tout comme la jurisprudence, et d’autre part parce qu’il accompagne son client dans des matières parfois techniques et très diversifiées (domaine médical, explosion de gaz…) de sorte qu’il doit « sortir du droit ».
Bee Marique, médiatrice, a conclu la séance par son témoignage sur la médiation qui nécessite une approche plus psychologique pour identifier la meilleure manière de se positionner, de s’adresser aux personnes, d’aborder les problèmes pour tenter de résoudre les conflits.
Les échanges informels entre étudiants et professionnels se sont poursuivis autour d’un verre au Cercle droit, partenaire de cette soirée. Zoé, Joséphine, Mahé, Guillaume, Louis… les étudiants et les panélistes que nous avons rencontrés partageaient tous le même avis : les récits étaient concrets et éclairants. Quant au public nombreux, il était captivé et pertinent !
Au terme de la soirée, nous avions un seul regret : ne pas avoir eu le temps d’entendre les témoignages des huissiers Louis Valéry Baptiste et Noélie Croufer, des notaires Hélène Diricq et Géraldine Van Bilsen, ou encore ceux d’Antoine Misonne, diplomate à la Représentation permanente de la Belgique auprès de l’Union européenne, et de Louis Dehaybe, attaché parlementaire.
Qu’à cela ne tienne… La Faculté de droit de Namur nous donne rendez-vous l’année prochaine pour entendre d’autres témoignages sur les multiples débouchés qu’offrent les études en droit !