Doté de 6 millions d’euros, coordonné par l’UNamur et impliquant également quatre autres universités européennes, mais aussi les agences réglementaires de quatre pays dont la Belgique, et des PME, le consortium ERAMET vise donc à mettre en place une plateforme d’analyse, ainsi que des études pilotes basées sur un certain nombre de maladies pédiatriques et rares, telle que l’ataxie, et plusieurs maladies respiratoires et hématologiques. « La force de ce projet est d'intégrer à la fois les universités et les agences de régulations, afin que tous ensemble nous travaillions à améliorer le système », juge la scientifique. « Notre objectif est d'intégrer les nouveaux types d’analyses in silico de façon routinière dans les processus d‘évaluation. »
À ce titre, le projet ERAMET vise donc à tester la crédibilité des différentes méthodes. « Il n’est pas question d’en forcer l’acceptation à tout prix, mais de mettre en place des critères et standards permettant de les considérer comme des alternatives, et ainsi comprendre leur valeur, leurs avantages et inconvénients », insiste Flora Musuamba Tshinanu.
Un challenge d’autant plus important que ERAMET a la particularité d’intégrer l'intelligence artificielle (IA) dans ces nouveaux outils. « Nous comptons utiliser l'IA à deux niveaux », énumère la chercheuse. « Tout d'abord comme une méthode alternative supplémentaire, au côté des approches plus pharmacologiques de modélisation et de simulation. Mais l'IA sera aussi intégrée dans une plateforme dédiée au traitement de ces questions et au développement des standards, afin de les automatiser et ainsi assurer leur pérennité. »
« Ces approches in silico ont l’avantage de pouvoir intégrer, d’une manière originale et différente des pratiques actuelles, des données in vitro, in vivo et cliniques, mais aussi dites « de vie réelle », ajoute la scientifique. « Ces dernières, provenant des registres médicaux des patients, comportent cependant beaucoup d’incertitudes et leur intégration représente donc un vrai challenge. »