Après avoir abordé l’enfance et la migration en 2022-2023, puis le harcèlement en 2023-2024, la Faculté consacre cette année son Fil Rouge à un sujet fondamental : l’inclusion. Avec pour slogan "Vivons l’inclusion !", l’édition 2024-2025 vise à sensibiliser chacun à l'importance d'une société où tout le monde trouve sa place, quelles que soient sa race, son genre, sa classe sociale, son âge, ses capacités physiques ou mentales, ou encore son orientation sexuelle.

La soirée de lancement, organisée en septembre 2024, a marqué les esprits grâce à l’intervention de Serge Van Brakel, qui a partagé son expérience de vie en tant que personne porteuse d’un handicap avec une pointe d’humour et beaucoup d’humanité. Depuis, de nombreuses activités ont rythmé ce premier quadrimestre, offrant des moments riches en réflexion et en échange.

Procès simulé

Parmi les temps forts, le procès simulé, organisé le 19 novembre 2024, a abordé une affaire marquante : un meurtre aux motivations homophobes et racistes, basé sur un drame survenu en 2020. « Cette affaire soulève des enjeux majeurs d’inclusion, ce qui correspond parfaitement au thème de notre Fil Rouge. Le droit pénal prévoit des sanctions plus sévères pour les crimes motivés par des formes de discrimination, comme l’homophobie et le racisme », explique Emma Bourcelet, assistante à la Faculté de droit et co-organisatrice de l’événement.

Sept étudiantes et étudiants (Emmanuël Falzone, Justine Voss, Gwen-Gaël Gabrielli, Arsène Banza, Guillaume Warnon, Jean-Marc Seka et Victoria De Gregorio) ont participé à ce projet ambitieux. Chacun a endossé un rôle précis et préparé son intervention avec soin. « Cette année, nous avons bénéficié du soutien d’Amani, un étudiant en dernière année de master, ainsi que d’étudiants d’ELSA Namur (European Law Students’ Association) en troisième année. Leur coaching en prise de parole et leur expérience passée du procès simulé ont été précieux. Une belle équipe se cache derrière cette aventure ! », souligne Emma Bourcelet. Solène, d'ELSA Namur ayant coaché les étudiants partage : « Cela a été extrêmement enrichissant. Accompagner les étudiants dans leur préparation m’a permis de constater leur implication et leur progression. J’ai été impressionnée par leur capacité à assimiler les conseils donnés, que ce soit sur le fond ou sur les aspects plus pratiques, comme l’argumentation orale et la posture. Cela a été une belle occasion d’échanger avec eux et de contribuer à leur développement professionnel futur ».

Au-delà d’un exercice professionnalisant, le procès simulé est une véritable aventure humaine. « Ce qui est magique, c’est de voir l’évolution des participants entre leur sélection et le jour J. Ils se dépassent, tant individuellement que collectivement. C’est un défi qui rassemble et soude », ajoute Emma Bourcelet. Résultat : les étudiants ont brillamment relevé le défi et impressionné le jury par la qualité de leurs prestations. Victoria De Gregorio, étudiante participante, partage d’ailleurs son avis : « Le procès simulé a été une très belle expérience. Nous avons ressenti un peu (beaucoup) de stress, tant au niveau du fond (rédiger un argumentaire de procès, travailler sur un vrai dossier) que de la forme (parler devant un auditoire). J’ai adoré découvrir ce dossier, me plonger dans mon rôle d’avocate de la défense. Au moment d’ouvrir les portes du Pedro, j’ai répété une dernière fois mon texte dans ma tête, j’ai bu au moins un litre d’eau (terrifiée pour je ne sais quelle raison d’avoir une quinte de toux) et je me suis lancée. Cette préparation d’un mois a abouti à une magnifique soirée ! Ce genre d’expérience dans le domaine du droit est l’occasion de rendre concrètes les études que nous avons choisies, cela permet de sortir du monde théorique quelques instants et de redescendre sur terre. Toutes les données dont nous avons besoin ne se trouvent pas toujours dans le syllabus... »

À l’issue du procès simulé, l’audience a eu le privilège d’assister à un exposé d’Aline Fery, avocate pénaliste intervenue dans ce dossier à la défense d’un des deux protagonistes. Son intervention a permis de mettre en lumière les défis pratiques liés à ce type d’affaires et de proposer un éclairage professionnel enrichissant pour les participants comme pour le public.

Le procès simulé illustre parfaitement la volonté de la Faculté de droit de décloisonner les matières et de proposer une pédagogie transversale.  « L’expérience a fait frissonner tout le Pedro Arrupe : entre les plaidoiries extraordinaires des étudiants participants (horaires de jour et décalé), le verdict impressionnant de la Cour et le partage passionné sur la pratique d’avocat de Maître Aline Fery, il y avait de quoi avoir des étoiles dans les yeux et dans les cœurs… Quelle joie et quel bonheur d’être témoin de cette évolution et de cet élan collectif, au service du droit et de son rôle dans la société. Je tiens à réitérer mes félicitations et remerciements à chaque personne ayant contribué à faire de cet évènement un nouveau souvenir, heureux, dans l’histoire de la Faculté de droit. Je reste convaincue que ce type de projets est plus que formateur et nécessaire dans le parcours étudiant. Il bouscule les codes, révèle le meilleur de nos étudiants et inspire un idéal de justice pour lequel nous devons chacune et chacun œuvrer. Vivement le prochain ! », conclut Emma Bourcelet.

On parle du procès simulé dans la presse – Boukè média

Des témoignages marquants

Le 7 novembre, trois membres de la Fondation Ihsane Jarfi étaient invités dans le cadre du cours de Fondements de l’éthique du professeur Jean-Michel Longneaux. Engagée dans la lutte contre les discriminations liées à la religion, au genre et aux préférences amoureuses, la Fondation a permis aux étudiants d’échanger sur ces thématiques sensibles. Hassan Jarfi, son fondateur, a livré un témoignage émouvant sur son expérience de père d’un jeune homme torturé et tué en 2012 pour ses préférences sexuelles, et a invité les étudiants à réfléchir sur la place que l’on donne à chacun et sur le droit d’être soi-même, tandis que Danaé Kakudji, coordinatrice de la Fondation, a présenté une réflexion sur la désobéissance et la quête d’un monde plus inclusif, en écho aux valeurs fondamentales de l’organisme.

Le 27 novembre, c’est Simon Gronowski, rescapé du nazisme pendant la Seconde Guerre mondiale, qui est intervenu dans le cadre du cours d’Approches clinique et criminologique. Cette conférence, animée par Bertrand Renard et Johan Kalonji, tous deux professeurs en criminologie à l’UNamur et à l’UCLouvain, a permis à Simon Gronowski de partager son histoire marquante et de transmettre un message d’optimisme pour l’avenir. Ce témoignage poignant a offert aux étudiants, qui avaient précédemment visionné le film American History X sur la montée du nazisme aux États-Unis, une opportunité unique d’explorer cette idéologie tout en établissant des liens enrichissants avec leur cours de criminologie.

Les premiers rendez-vous du deuxième quadri

  • 19 février - Tournoi d’éloquence de la Faculté de droit
  • Février 2025 - Intervention de Josef Schovanec, philosophe-saltimbanque de l'autisme et de la différence, dans le cadre du cours de sources et principes du droit de la professeure Elise Degrave
  • 27 février 2025 - Spectacle de Benjamin Gisaro intitulé « Évidemment, c’est fâcheux » abordant les discours racistes, dans le cadre du cours de logique et argumentation de Thibault de Meyer en collaboration avec le DELTA
  • Intervention de Sophie Pirson, autrice et parent d’une victime des attentats de Bruxelles de 2016, dans le cadre du cours de droit pénal de la professeure Nathalie Colette-Basecqz
  • Jusqu’au 15 mars 2025 : concours de capsules vidéo ouvert aux étudiants et membres du personnel de l’UNamur sur la thématique « Vivons l’inclusion ! ». En savoir plus
  • 16 avril - Fête de fin du Fil rouge lors d’une rencontre d’improvisations opposant deux équipes de jouteurs au profit de la Fondation Ihsane Jarfi