C’est confortablement installées dans la salle de réunion du Confluent des Savoirs qu’Aude Hansel (à droite sur la photo) et Natassia Schutz (à gauche sur la photo), professeures d'anglais à l’Ecole des Langues vivantes de l'UNamur, ont répondu à nos questions.
Pourquoi avez-vous décidé de lancer le projet “It’s Not Rocket Science” ?
Afin d’initier nos étudiants à l’anglais scientifique, nous avons eu l’idée de les placer dans une posture de créateurs de contenus vulgarisés. Les étudiants sont amenés à travailler sur des sujets transversaux qui concernent des enjeux d’actualité. Les sujets choisis sont directement en lien avec la discipline dans laquelle ils sont inscrits. Les étudiants appliquent leurs savoirs à travers un cours d’anglais ancré dans leur domaine d’étude, dès le bloc 1.
Un projet ambitieux qui implique de multiples compétences. La gestion d’un tel projet au milieu des autres travaux et des cours, c’est quelque chose que les étudiants de bloc 1 arrivent bien à gérer ?
C'est en effet un projet qui prend du temps, tant pour eux que pour le staff enseignant et encadrant (rires). Mais nous voyons les avantages que nos étudiants peuvent en tirer pour leurs parcours. À un moment de transition secondaire-bachelier, nous les accompagnons dans la gestion de leur méthodologie et de leur temps. Les étudiants apprennent à collaborer, à pratiquer le feedback entre eux et avec les professeurs et au contact d’autres services et collègues de l’UNamur. Ils découvrent ainsi d’autres métiers et compétences, ils apprennent les codes de la vulgarisation, à réaliser un storyboard, à gérer le stress de parler devant une caméra, ... C’est un exercice qui implique de faire appel à des soft skills. Ce projet permet de mobiliser les talents et de développer la créativité, ce qui doit être encouragé. Même si cela demande plus d’investissement, nous sommes convaincues que cette activité valorise le travail de nos étudiants, les invite à se dépasser et à prendre confiance en eux. C’est un projet humain et enrichissant à bien des égards et qui procure beaucoup de satisfaction.
Un projet "made in UNamur" mais qui fait parler de lui ! Vous avez présenté le projet lors de plusieurs rencontres autour de la pédagogie, non ?
En effet ! Le projet a été finaliste de #LUDOVIAEXPRESS2023, un concours organisé par l’Agence wallonne du Numérique, qui vise la promotion du numérique en milieu éducatif. Nous avons également présenté le projet à des congrès et workshop scientifiques à Stockholm et à Londres. Ces évènements ont permis de présenter cette initiative de l’UNamur et d’échanger avec d’autres enseignants de langues en milieu universitaire au sujet d’enjeux éducatifs tels que la transition vers le numérique, ainsi que l’apprentissage de l’anglais scientifique.
Comment voyez-vous les choses pour les années à venir ?
Le projet a pour ambition d’être accessible à un maximum d’étudiants de l’UNamur grâce à la mise en place d’une Unité d'Enseignement Transversale (UET), cours à option ouvert à tous et s’inscrivant dans la promotion de la démarche STEAM et dans les valeurs de l’alliance UNIVERSEH. Les enseignants du secondaire seront aussi amenés à participer davantage au projet. . En effet, ces derniers ont déjà pu bénéficier d’un canevas de cours adapté à leurs élèves afin de pouvoirévaluer les vidéos des étudiants de l’UNamur en classe. Ces classes pilotes sont enthousiasmées par les capsules vidéo réalisées par les étudiants de l’UNamur et en redemandent . Nous croyons fermement en la transversalité pour donner le goût des sciences, l’envie d’apprendre et de pratiquer l’anglais et comptons élargir le public-cible.
Qu’est-ce qui vous inspire le plus dans ce projet ?
À chaque étape du projet, on rêve. On rêve et puis...souvent, ça marche.. On essaie, à chaque étape, d’aller plus loin. On s’implique beaucoup. On se nourrit de la motivation des étudiants. La tâche prend tout son sens pour eux quand on est dans une démarche authentique, dans une mise en situation réelle.