Son objectif ? Comprendre, grâce à une étude historique et une analyse ADN des loups du 19e siècle conservés en Wallonie, les facteurs qui ont mené à leur extinction et fournir aux éthologues qui encadrent le retour du loup aujourd’hui de précieuses informations sur les meutes qui peuplaient nos contrées il y a 200 ans.
Les prémices du projet remontent à 2022, où des analyses paléogénétiques ont été effectuées sur les deux oreilles de loup conservées aux Archives de l’État à Liège, avec l’aide du laboratoire E-BIOM, spin-off de l’UNamur spécialisée dans la détection génétique des espèces. Historiquement, les oreilles de loup constituaient une preuve d’abattage, en vue de l’obtention d’une prime. Les résultats des analyses furent surprenants : ils révélèrent que « les deux loups abattus en 1807, l’un à Tavier (Anthisnes) et l’autre à Aywaille, étaient génétiquement proches de la lignée des loups ibériques et, en particulier, du Portugal. Une lignée aujourd’hui sans contact avec celles italo-alpine et germano-polonaise qui circulent autour de la Belgique depuis 2016 ! » explique Julie Duchêne, doctorante FRESH/FNRS au sein du Pôle d'histoire et de sociologie environnementales de l'Université de Namur (PolleN) et l’Institute of Life-Earth-Environment (ILEE). Partant de ce constat étonnant, cette nouvelle recherche ambitionne de questionner la circulation des lignées de loups qui peuplent à nouveau l’Europe.