Cet article est tiré de la rubrique "Le jour où" du magazine Omalius de septembre 2024.

C’est un rêve que l’UNamur a concrétisé en 2019 : faire revivre l’observatoire historique qui avait été établi par les Jésuites au sein des facultés au 19e siècle et qui avait disparu au milieu du 20e siècle. Un pari réussi grâce à la formidable mobilisation de la communauté UNamur, des partenaires, des sponsors et du public dans le cadre de la campagne de levée de fonds lancée en 2018 afin de financer le matériel de pointe (télescopes, jumelles géantes…) qui équipe désormais la coupole. En dressant le bilan 5 ans plus tard, on est impressionné par le nombre et la diversité des activités désormais proposées par la petite équipe dynamique pilotée par le professeur André Füzfa, initiateur et porteur de ce projet à l’UNamur : travaux pratiques avec les étudiantes et les étudiants de bachelier en mathématique, en physique et en philosophie, visites scolaires, ateliers de découverte « Voyage vers l’Univers » pour les 9-12 ans, stages pour enfants durant les congés, accueil de rhétoriciens stagiaires, journées portes ouvertes, formation continuée en philosophie de l’univers…  « La vie de l’observatoire, c’est une activité ou animation au moins par semaine en cours d’année académique, et quotidiennement lors de semaines très chargées comme le Printemps des Sciences par exemple », explique André Füzfa qui peut compter sur l’aide précieuse de Jean-Pol Vandijck (technicien membre de la Cellule didactique du Département de physique), de Julien Creuels et de l’équipe du Confluent des savoirs (cellule de médiation scientifique de l’UNamur) et des assistants-doctorants du Département de mathématique (Eve-Aline Dubois, Nicolas Herman, Charles Modera et Justine Bodart).  

Une opportunité unique de concrétiser les apprentissages

En interrogeant ses utilisateurs, on comprend vite que l’observatoire représente une véritable aubaine pour aborder autrement les apprentissages avec les différents publics. « C’est la magnifique opportunité de découvrir, apprendre, mais surtout faire par soi-même », explique Emilien Perreaux, étudiant de master en mathématique. « En effet, avec ce projet tourné vers la pédagogie, on apprend, quel que soit notre niveau, à manipuler tous les outils et à découvrir ce qu’il y a au-dessus de nos têtes ». Léa Gohy, étudiante de bachelier en physique, ajoute : « Ce qui me marque le plus, c’est le cadre unique dans lequel on se trouve. Que ce soit pendant les soirées d’observation ou pendant la journée quand on observe le Soleil, on est dans un cadre d’apprentissage qui est très décontracté et on s’amuse beaucoup. Cela représente une opportunité unique d’observer le ciel avec des passionnés d’astronomie et avec une expertise particulière ». L’observatoire accueille aussi régulièrement des élèves du secondaire. Romain Grange, aujourd’hui étudiant de bachelier en physique, a été convaincu par le stage effectué lorsqu’il terminait sa rhéto : « Ce qui m’a vraiment marqué, c’est le caractère concret de l’expérience. On a l’occasion de manipuler un télescope […]. On a observé la Lune, le Soleil et d’autres objets du ciel plus profond, comme des galaxies ou des amas d’étoiles. On a aussi pris des photos de ces astres, on les a développées, améliorées et corrigées ensemble. […] Cela m’a personnellement aidé à choisir la physique par après », poursuit Romain. Un constat partagé par les enseignants, qui voient dans l’observatoire un terrain d’application concret de matières abordées théoriquement en classe. « Nous venons à l’observatoire dans le cadre de l’option STEM qui mêle sciences, technologies, ingénierie et mathématiques […] », explique Baptiste Lemarque, professeur de Sciences à l’Institut de la Providence de Champion. « En tant que prof de sciences, venir à l’observatoire permet de concrétiser des thématiques comme l’optique géométrique et les lentilles. L’observatoire est une sorte de grosse lentille un peu plus complexe, mais cela permet de faire le lien avec le réel ». Manon Bataille, professeure de mathématique dans la même école, renchérit : « Cela permet de montrer aux élèves une application concrète des mathématiques dans le milieu professionnel, dans le cadre de l’astronomie. Et on peut compter sur André Füzfa pour en mettre plein la vue aux élèves, ils sont vraiment ravis et nous aussi ».  

Un moteur pour la médiation scientifique

Depuis 2019, les activités organisées autour de l’astronomie à l’UNamur ont été le terreau de nombreuses collaborations avec plusieurs partenaires, comme l’Euro Space Center à Libin. L’observatoire participe également aux activités (conférences, rencontre avec les astronautes belges…) de la Belgian Space Week, organisée chaque automne par le Confluent des savoirs grâce au soutien de la Région wallonne. Autre exemple : les résidences d’artistes organisées sous la coupole depuis 2023 par le KIKK, asbl namuroise de promotion des cultures numériques et créatives. « Nous organisons des rencontres entre artistes et chercheurs, entre art et science et, de manière générale, autour de la vulgarisation scientifique », explique Charlotte Benedetti, directrice du Pavillon de la Citadelle, géré par le KIKK. « Ensemble, on essaie vraiment de créer un dialogue et d’ouvrir les frontières entre des secteurs qui n’ont pas toujours l’habitude de se croiser ». Ces collaborations aboutissent notamment à des expositions, comme Stellar Scape, visible actuellement au Pavillon et accessible jusqu’en janvier 2025. « Tous les visiteurs vous le diront : notre coupole astronomique est un lieu magique muni d’un impressionnant pouvoir de convivialité, sous l’azur ou les étoiles, et qui a permis de nouer bien des liens terrestres ! », conclut André Füzfa. 

La visite des élèves de Buvrinnes (Binche)

« C’est grâce à notre participation et à notre victoire au concours de la Rentrée des Sciences que nous avons eu l’opportunité de passer une journée à l’Observatoire de Namur », racontent les petits élèves de la classe de Lisa Bejarano Medina, enseignante en 4e primaire à l’école communale de Buvrinnes.  « La visite de la coupole a été l’un des moments marquants de notre journée, car nous avons pu voir le Soleil ! ». 

Enfant et chercheur de l'UNamur à l'Observatoire

Madame Lisa poursuit : « La visite de l’observatoire astronomique peut être un bon point de départ à de chouettes activités réalisées en classe comme la découverte du système solaire, l’étude de la Terre sur un plan plus large ou bien encore la réalisation de différentes expériences ». 

Pour aller plus loin

Image d'une fusée

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Cet article est tiré de la rubrique "Le jour où" du magazine Omalius #34 (Septembre 2024).

Une Omalius septembre 2024