Cette activité, à l’initiative des professeurs Jean-Marie Baland, François Libois et Marine Gueben, était organisée dans le cadre de plusieurs cours traitant des enjeux environnementaux et avait pour but d’initier les étudiants à la gestion multifonctionnelle des forêts ainsi qu’à la mise en pratique des compromis écologiques et économiques. 

Quoi de plus représentatif qu’un espace comme le Domaine d’Haugimont, espace forestier de l'UNamur ? En effet, le domaine est géré selon les principes de Pro Silva, une méthode forestière qui allie respect des écosystèmes et système économique durable. Cette approche favorise une intervention minimale et intelligente dans la forêt, permettant à la biodiversité de se développer tout en générant des revenus à travers une exploitation raisonnée. La gestion Pro Silva met l’accent sur la gestion des forêts en mélangeant les espèces d’arbres, en évitant les coupes rases et en favorisant le renouvellement naturel. Ce modèle permet de maintenir une couverture forestière constante tout en optimisant la production de bois, contribuant ainsi à la durabilité économique, écologique et sociale des forêts. En savoir plus sur la gestion Pro Silva

Le point de départ des réflexions était la déforestation au Népal, due à la demande croissante en bois et en énergie, qui rappelle que les choix économiques ne sont jamais neutres. Ici, en Wallonie, il faut faire face à des défis similaires mais en ayant la chance de pouvoir anticiper. D’ailleurs, Pietro Zidda, professeur d’économie et Doyen de la Faculté EMCP, rappelle : « Dans n’importe quel secteur de l’économie, il est possible d’investir en respectant l’environnement et, en plus, en faisant du bénéfice ». Jean-Marie Baland, professeur à l’UNamur ajoute : « comme le montrait Gauthier Ligo, la gestion Pro Silva du domaine d’Haugimont se montre financièrement bénéficiaire sur le moyen terme du point de vue strict du gestionnaire privé. Et c’est sans compter, d’une part, la résilience accrue de la forêt dans le très long terme et, d’autre part, l’ensemble des services et bénéfices environnementaux (bio-diversité, gestion du cycle de l’eau, régénération des sols…) qu’elle génère ! ». 

Une immersion au cœur de la nature et de l'économie

Le temps d’un après-midi, les étudiants, accompagnés de professeurs et d’experts, ont exploré les enjeux de la déforestation et les solutions économiques respectueuses de l’environnement.  

Répartis en quatre groupes, les étudiants ont abordé des thématiques variées : 

  • Pédagogie sur les forêts avec Charles Debois, expert ayant évalué la rentabilité de la gestion forestière du domaine d’Haugimont. 
  • Valorisation économique des forêts avec Gauthier Ligo, professeur en économie forestière à Gembloux Agro-Bio Tech et Simon Hauser, Gestionnaire forestier et éco-conseiller à l'UNamur 
  • Travaux ciblés et sylviculture avec Maude Vandenabeele, ingénieure forestière à Forêt.Nature 
  • Biodiversité avec Christine Sanchez, responsable des formations en sylviculture mélangée à couvert continu pour l’organisation Forêt.Nature 

Christine Sachez, experte forestière, partage : « Je trouve que c’est très intéressant d’avoir un groupe d’étudiants en économie. D’une part, pour leur montrer ce qu’est la gestion forestière, domaine assez lointain de leurs études. D’autre part, pour ma propre expérience. En effet, les questions posées sont très différentes de celles d’un groupe d’étudiants forestier. J’apprends plein de choses aussi ». Maude Vandenabeele, complète : « Je trouve très intéressant de leur montrer le terrain. Il faut conscientiser les étudiants sur le fait que la forêt, c’est l’écologie et l’humain.Cela permet de se mettre à la place de l’autre et de comprendre les réalités de chacun ». 

Romane, étudiante en troisième bachelier économie et gestion, partage son expérience : « Dans le cadre du cours d’Economie de l’environnement, ce type d’activité nous permet de passer de la théorie à la pratique et de ne pas se limiter aux chiffres mais d’avoir une vision un peu plus globale de la chose ». 

D’autres étudiants de Master Spécialisé en management et économie du développement durable ajoutent : « La visite de la forêt a été une expérience éducative enrichissante qui m'a permis de mieux comprendre la dynamique complexe de la population, de la durabilité environnementale et de la gouvernance. Elle m'a incité à m'engager plus fermement dans la défense de pratiques et de politiques durables qui protègent notre patrimoine naturel pour les générations futures. En outre, la visite m'a fourni un contexte tangible pour le travail de cours, en comblant le fossé entre la théorie et l'application dans le monde réel. ». Ou encore, « Il était important pour moi de découvrir comment la forêt est gérée dans un pays européen. Cette sortie m'a rappelé plusieurs choses sur l'environnement, et j'ai appris beaucoup de choses nouvelles. Il était également intéressant de voir en pratique comment concilier la durabilité environnementale et l'économie. » 

À travers cette immersion, les étudiants ont compris que l'économie et la nature ne sont pas incompatibles. En suivant l’exemple de Haugimont, ils ont appris qu’investir dans une gestion forestière durable peut, non seulement préserver les écosystèmes, mais aussi générer des bénéfices à long terme. 

En intégrant des approches comme celle de Pro Silva dès maintenant, ces futurs économistes contribueront à tracer un chemin où la rentabilité ne se fait plus aux dépens de la nature, mais en harmonie avec elle.