La Faculté Economie Management Communication sciencesPo (EMCP) a accueilli de nombreux événements au cours de son histoire. Retour en images sur quelques moments marquants de notre Faculté.

Les 60 ans de la Faculté

En octobre 2022, la Faculté fêtait ses 60 ans. Pour marquer cet anniversaire, la Faculté a organisé deux grands événements qui ont donné à tous l’occasion de se retrouver et de partager parcours, expériences, talents et souvenirs ! 

Le 13 octobre, une conférence-débat autour de la thématique « Nouveaux rythmes scolaires : A l’Université aussi ? » en présence de la Ministre de l’enseignement supérieur et de représentants de partis. Le débat a été modéré par Béatrice Delvaux (Editorialiste en chef, Le Soir). La conférence-débat en intégralité est disponible sur Youtube.

Le 15 octobre, une soirée anniversaire autour du thème « La Faculté a des talents ». Anciens, professeurs, chercheurs et étudiants ont confronté leurs talents à l'aune des défis d’aujourd'hui et de demain: entrepreneuriat, développement durable, transition digitale et pédagogies innovantes ont été au menu d'une séance académique haute en couleur. La séance académique a été suivie par une soirée festive et conviviale autour d'un cocktail, d'un repas et d'un after-dinner. Toutes les photos de l'événement sont disponibles sur la photothèque.

Découvrez la vidéo souvenir de l'événement ici : 

60 ans

Cérémonie de diplomation en bachelier

Le 16 février 2024 a eu lieu la cérémonie de remise des diplômes des programmes de bachelier en information et communication, en Ingénieur de gestion, en sciences économiques et de gestion et en sciences politiques. Cette cérémonie a été suivie d’un verre de l’amitié, servi par le Cercle des étudiants, rassemblant les diplômés, leurs proches et les membres du personnel de la Faculté. Cette cérémonie a marqué le couronnement de plusieurs années d’efforts et de partage, tant pour les étudiants et leurs proches que pour les membres du personnel. 

Colloque "Réformer la Belgique"

Le 10 octobre 2023, un colloque autour du thème « Faut-il réformer la Belgique » a été organisé à la Faculté Economie Management Communication sciencesPo (EMCP). Celui-ci proposait différents panels et également un débat politique entre les représentants des six partis de la Fédération Wallonie Bruxelles et animé par Arnaud Ruyssen (RTBF). 

À la une

Actualités

Deux académiques de l'UNamur rejoignent le Collégium de l'Académie Royale de Belgique

Prix
Numérique et société
Transition numérique

Anthony Simonofski et Olivier Sartenaer, ont été élus pour rejoindre le prestigieux Collégium de l'Académie royale de Belgique. Rassemblant des jeunes chercheurs et chercheuses (moins de 40 ans) de Wallonie-Bruxelles qui se sont particulièrement distingués dans leur carrière, le Collégium a notamment pour objectif de promouvoir les arts et la recherche.

Olivier Sartenaer et Anthony Simonofski

 

Anthony Simonofski est professeur en Transformation numérique au sein de l’UNamur School of Management (Faculté EMCP) et membre du Namur Digital Institute (Université de Namur). Il est reconnu pour ses recherches innovantes en matière de gouvernance et de transformation numérique. 

Anthony Simonofski

« Pendant 5 ans, je ferai partie du Collegium de l'Académie royale de Belgique, et également de la classe « Technologie et Société ». Ma participation me permettra d’apporter ma vision et mon expertise interdisciplinaire sur la transformation numérique. Je pourrai, durant ce mandat, participer aux travaux divers de l’Académie concernant ses événements de diffusion du savoir comme ses colloques ou de valorisation scientifique (prix, concours, subventions) », explique Anthony Simonofski.  

L’une des missions qu’il souhaite accomplir dans le cadre de son mandat est d’échanger sur les enjeux numériques à travers une approche interdisciplinaire. « Les défis actuels liés au numérique nécessitent une approche interdisciplinaire, combinant les perspectives informatiques, managériales, légales, sociologiques et bien plus encore. La classe « Technologie et Société » permettra ces échanges pour élaborer des réflexions constructives pour une intégration harmonieuse du numérique dans notre société », souligne-t-il. Il mettra aussi à disposition son expertise en matière de transformation numérique. « Elle présente toute une série de nouveaux enjeux comme l’inclusion, l’adoption ou la nécessaire participation des citoyens. J’aimerais donc mettre à disposition mes recherche en la matière, et peut-être même inciter l’Académie elle-même à entrer dans une approche plus participative envers les citoyens via les canaux numériques », précise Anthony Simonofski. 

uteur du podcast « Pop-Code » portant sur l’éducation au numérique, qu’il réalise avec son collègue Benoit Vanderose (Faculté informatique- UNamur), Anthony SIMONOFSKI défend aussi le concept de l’art comme vecteur de vulgarisation scientifique.  « Au sein du Collegium, je souhaite travailler à rendre la recherche sur le numérique accessible et engageante, en initiant des projets collaboratifs qui combinent la rigueur scientifique et l'innovation artistique pour toucher un public plus large et diversifié ».  Enfin, en devenant membre du Collégium, Anthony Simonofski y assurera une représentation de l’expertise de l’UNamur sur le numérique, notamment en relayant la vision interdisciplinaire du Namur Digital Institute et de la Faculté EMCP .  

Olivier Sartenaer, lui, est professeur de Philosophie à l’UNamur et ses recherches portent sur la métaphysique et la philosophie des sciences. « En rejoignant le Collégium, j’espère enrichir les réflexions de la classe des Lettres et des Sciences Morales et Politiques, de mon expertise en épistémologie et philosophie des sciences. J’espère aussi participer à rapprocher la classe de celles plus orientées sciences naturelles, grâce aux pieds que j’ai un peu dans les deux univers.

Olivier Sartenaer

Incidemment, j’espère aussi y représenter l’UNamur », souligne Olivier Sartenaer. « Intégrer le Collégium est une belle reconnaissance de mes travaux.  Ensuite ça va me permettre de rencontrer beaucoup de personnes intéressantes et, ensemble, de croiser nos expertises pour réfléchir à de grandes questions de société lors de nos séances mensuelles. Je vais pouvoir y présenter mes travaux et les discuter, et découvrir également les travaux de collègues scientifiques belges. Enfin ça me permettra de profiter de certains soutiens de l’Académie (accès aux locaux, aux publications, aux réseaux, etc.) pour organiser des événements, ou encore diffuser mes travaux ».  

Photo de groupe des élus du Collegium de l'Académie royale

Le Collégium de l'Académie royale de Belgique

Le Collégium de l'Académie royale de Belgique est un organe qui rassemble des jeunes chercheurs et chercheuses (moins de 40 ans) de Wallonie-Bruxelles qui se sont particulièrement distingués dans leur carrière. Fondé en 2009, le Collégium a pour mission de soutenir l'Académie dans ses objectifs de promotion des arts et de la recherche. Il organise également des cours-conférences de niveau universitaire, gratuits et accessibles à un large public. 

Un ancien doctorant de l’UNamur mis à l’honneur dans The Economist

Économie
ODD #10 - Inégalités réduites

La recherche du Dr Nitin Bharti, ancien doctorant du Département d’économie de la Faculté EMCP de l’Université de Namur, est couverte dans « The Economist », le prestigieux magazine économique international.  L’article traite d’une de ses thématiques de recherche de prédilection : comprendre le développement des systèmes éducatifs et leur lien avec la croissance économique et l'inégalité à long terme.

India-China locator on the globe with a picture of Nitin Bharti ant the logo of The Economist

Nitin Bharti est actuellement chercheur postdoctoral dans le programme d'économie de la division des sciences sociales de l'Université de New York à Abu Dhabi. Il est également coordinateur du World Inequality Lab pour l'Asie du Sud et du Sud-Est. Il a obtenu son doctorat en économie à la Paris School of Economics (PSE) et à l'Université de Namur en septembre 2022 sous la supervision de ses promoteurs, Thomas Piketty (PSE) et Guilhem Cassan (UNamur).

Sa thèse de doctorat à l'UNamur étudiait différentes dimensions d’inégalités en Inde : 

  • Inégalité d’accès à l’éducation (couvert par l’article dans the Economist),
  • Inégalité de revenu et de patrimoine,
  • Inégalité de traitement face à la justice. 

Pour chacun de ces projets, il a conduit un travail de collecte de données extraordinaire, en cherchant de nouvelles données dans les archives historiques, ou bien en utilisant des nouvelles méthodes d’aspiration de données sur site web pour collecter des données administratives contemporaines à grande échelle. Il a ensuite exploité ces données via des méthodes économétriques de pointe.

En savoir plus sur le Dr Nitin Bharti

Ces sujets sont également au cœur des thématiques développées à l’UNamur, tant pour l’enseignement que pour la recherche. 

En effet, l’Institut DeFiPP possède une expertise reconnue en économie du développement et en économie de l’environnement. Les chercheurs sont très actifs à l’international. Certains des membres de DeFiPP ont par exemple comme co-auteur pour leurs articles Jim Robinson, prix Nobel 2024 pour sa recherche sur le rôle des institutions dans le développement économique.  

Ces questions se retrouvent aussi au cœur de nombreux enseignements du Département d’économie, tant en bachelier qu’en master. Le Département d’économie tient à offrir à ses étudiants un enseignement leur permettant de mieux comprendre les grandes questions sociétales contemporaines. Le Département a également une très longue tradition d’enseignement des questions liées à la gestion des ressources environnementales, des inégalités et du développement durable en général.

The Economist | "Bureaucrats, not bridge-builders"

Dans l’article publié par The Economist, Nitin Bharti et son co-auteur Li Yang répondent à cette question : les choix de politique éducative en Inde et en Chine sont-ils à la source de la divergence économique de ces deux pays ? Les chercheurs ont suivi l'évolution de l'éducation en Inde et en Chine entre 1900 et 2020. Selon leur étude, la politique éducative est un facteur important et sous-estimé pour expliquer les trajectoires de ces pays.

Logo de "the Economist"

Au début du XXe siècle, moins de 10 % des enfants indiens et chinois allaient à l'école ; aujourd'hui, c'est le cas de la quasi-totalité d'entre eux. Mais le chemin vers l'éducation universelle a été remarquablement différent et a eu des effets profonds sur le développement de l’économie des deux pays.

Faculté EMCP | Les études au Département d'économie

Comprendre la dimension fondamentale du fonctionnement des entreprises et de notre société pour conseiller et agir en expert et décideur responsable.  

Magasins D’ici : une offre locale créée par des anciens de l’UNamur

Alumni
Portrait

Une offre alimentaire savoureuse, locale et durable : c’est le pari des magasins D’ici , implantés en région namuroise. À la tête de cette initiative, trois anciens de l’UNamur en quête de proximité. 

étalage-magasin-d-ici

Cet article est tiré de la rubrique "Alumni" du magazine Omalius de septembre 2024.

Lorsqu’il était enfant, les entrepôts et les allées de grands magasins étaient le terrain de jeu privilégié de Frank Mestdagh, ancien étudiant de l’UNamur. Aujourd’hui intégré au Groupe Intermarché, la SA Mestdagh est depuis plus d’un siècle un acteur historique de la grande distribution en Wallonie et à Bruxelles. Si après ses études en sciences économiques et sociales, Frank Mestdagh a d’ailleurs travaillé dans différents domaines, il a fini par renouer avec l’ADN familial. « J’ai repris une entreprise qui découpait de la charcuterie pour la grande distribution, avec progressivement une prise de conscience autour du fait que le modèle ne me correspondait pas », raconte-t-il. C’est à ce moment qu’il découvre la Ferme du Sart (aujourd’hui Otera du Sart), une enseigne française spécialisée dans les produits locaux. « J’ai trouvé ça vraiment très intelligent : on sentait la proximité avec les producteurs, il y avait moins de produits dénaturés et marketés à outrance. La France était et reste très en avance par rapport à ce type de commerce, probablement en raison d’un sentiment d’appartenance régionale, mais aussi parce qu’il y a un tissu de producteurs et d’artisans beaucoup plus important. » Frank Mestdagh commence alors à élaborer le projet des magasins D’ici et ouvre sa première boutique à Naninne en mai 2013. Trois ans après, un autre magasin – aujourd’hui fermé – voit le jour à Hannut. « Rétrospectivement, c’était une erreur. » En 2021, c’est Wépion qui accueille finalement avec succès un deuxième point de vente. 2025 verra l’ouverture d’un troisième magasin à Champion, toujours dans le Namurois.

Les liens au-delà de l’alimentation

Pour Élisabeth Bois d’Enghien, entreprendre est aussi une affaire de famille. « J’ai un père chef d’entreprise qui était un peu mon exemple en termes de vision et de management. Je crois que j’avais quelque chose à lui prouver en choisissant cette orientation. » Celle qui se considère avant tout comme une généraliste – « lors d’un bilan de compétences, on m’a dit que je pouvais faire à peu près tout, mais que je ne serai jamais une experte » – suivra un bachelier en sciences sociales et de gestion de l’UNamur, avec un intérêt particulier pour les cours de philo, socio, sciences sociales et histoire. « J’aurais aimé avoir la maturité d’aujourd’hui pour appréhender l’intérêt de la matière », analyse-t-elle. Quoi qu’il en soit, Élisabeth Bois d’Enghien est convaincue que c’est moins le diplôme qui fait la différence que « ce qu’on a dans le ventre. » En 2021, après un début de carrière dans les télécommunications et une période à « bourlinguer à travers le monde », elle rejoint l’aventure des magasins D’ici. « Ce qui m’a attiré, c’est toute l’histoire que racontait Frank, tout ce qui va au-delà de l’alimentation, ce que ça génère comme liens entre les personnes. » 

Un positionnement sans extrémisme 

De son côté, Jérôme Bette, diplômé en ingénieur de gestion de l’UNamur, a longtemps travaillé dans le marketing pour une chaîne de vêtements. « Avec tous les problèmes de fast fashion que l’on connaît », commente celui qui cherchait davantage de sens dans son travail. En 2022, il rejoint à son tour les magasins D’ici. « J’ai trouvé que la grande force du projet, c’est que nous ne sommes pas extrémistes dans notre positionnement. Cela nous permet, petit pas par petit pas, d’amener un public moins averti vers quelque chose qui a du sens », commente-t-il. « Là où, quand l’identité est très forte, ça peut être un frein. » L’enseigne a ainsi fait le choix du local plutôt que du bio. « Je dirais qu’au niveau des prix, nous sommes environ 10 à 15 % plus cher que la grande distribution tout en restant 10 à 15% moins cher qu’une enseigne bio », estime Frank Mestdagh. Pour Jérôme Bette, l’important est de travailler avant tout la qualité et la proximité. « Ce n’est pas réaliste de se battre sur les prix », résume-t-il. « Notre souhait, c'est que le client comprenne qu’il paie le juste prix et que c’est le prix qu’il paie ailleurs qui n’est pas juste. Quand le poulet est à 3 euros le kilo, c’est là qu’est le problème... ». « Le pari sera gagné quand tout le monde saura que nous faisons du local et non du bio », ajoute Élisabeth Bois d’Enghien. « Car le local, c’est une proximité géographique – avec 50% des produits qui viennent de moins de 50 km alentour – mais aussi relationnelle. Les producteurs, même s’ils viennent de plus loin, on connaît leur prénom… » Plus qu’hier encore, Frank Mestdagh croit à la pertinence d’un ancrage très local sur la région namuroise. « Aujourd’hui, nous avons des clients très attachés au concept, qui nous donne – tout comme les producteurs – un gros capital confiance », se réjouit le fondateur. 

Frank Mestdagh

1986-1991 : licence et maîtrise en sciences économiques et sociales à l’UNamur

2012 : création de D’ici 

Une anecdote : « Je me souviens d’avoir été par hasard dans l’ascenseur avec feu le professeur Charles Jaumotte, juste après qu’il ait dispensé son formidable cours d’introduction à l’économie. Il était à bout de souffle, épuisé d’avoir ‘tout donné’ aux étudiants. »

franck-mestdagh

Élisabeth Bois d’Enghien

2004-2006 : bachelier en sciences sociales et de gestion à l’UNamur, puis master à l’UCLouvain.

2021 : débuts aux magasins D’ici 

Un conseil : « Un conseil que j’ai reçu durant mes études et que j’ai suivi : être curieux, et s’ouvrir à l’inconnu, en nourrissant sa curiosité à travers tous types de secteurs et d’expériences. »

Élisabeth-Bois-d-Enghien

Jérôme Bette

2002-2006 : licence en ingénieur de gestion à l’UNamur

2022 : débuts aux magasins D’ici

Un conseil : « Après deux premières années réussies dans la douleur, tout est devenu plus facile lorsque j’ai appliqué deux simples principes : assiduité et organisation. Ces études m’ont apporté la curiosité et le sens critique bien utiles pour décoder les enjeux qui me préoccupent et pouvoir y répondre au mieux. »

jerome-bette

Cet article est tiré de la rubrique "Alumni" du magazine Omalius #34 (Septembre 2024).

Une Omalius septembre 2024

Réconcilier économie et nature : une immersion en forêt avec les étudiants de l’UNamur

Durable
Économie
Étudiants

Au cœur de la magnifique réserve forestière de Haugimont, les étudiants de bachelier et master en économie de l’Université de Namur ont participé à un atelier inédit, mêlant réflexion économique et écologie.  

Etudiants EMCP et Simon Hauser en balade à Haugimont

Cette activité, à l’initiative des professeurs Jean-Marie Baland, François Libois et Marine Gueben, était organisée dans le cadre de plusieurs cours traitant des enjeux environnementaux et avait pour but d’initier les étudiants à la gestion multifonctionnelle des forêts ainsi qu’à la mise en pratique des compromis écologiques et économiques. 

Quoi de plus représentatif qu’un espace comme le Domaine d’Haugimont, espace forestier de l'UNamur ? En effet, le domaine est géré selon les principes de Pro Silva, une méthode forestière qui allie respect des écosystèmes et système économique durable. Cette approche favorise une intervention minimale et intelligente dans la forêt, permettant à la biodiversité de se développer tout en générant des revenus à travers une exploitation raisonnée. La gestion Pro Silva met l’accent sur la gestion des forêts en mélangeant les espèces d’arbres, en évitant les coupes rases et en favorisant le renouvellement naturel. Ce modèle permet de maintenir une couverture forestière constante tout en optimisant la production de bois, contribuant ainsi à la durabilité économique, écologique et sociale des forêts. En savoir plus sur la gestion Pro Silva

Le point de départ des réflexions était la déforestation au Népal, due à la demande croissante en bois et en énergie, qui rappelle que les choix économiques ne sont jamais neutres. Ici, en Wallonie, il faut faire face à des défis similaires mais en ayant la chance de pouvoir anticiper. D’ailleurs, Pietro Zidda, professeur d’économie et Doyen de la Faculté EMCP, rappelle : « Dans n’importe quel secteur de l’économie, il est possible d’investir en respectant l’environnement et, en plus, en faisant du bénéfice ». Jean-Marie Baland, professeur à l’UNamur ajoute : « comme le montrait Gauthier Ligo, la gestion Pro Silva du domaine d’Haugimont se montre financièrement bénéficiaire sur le moyen terme du point de vue strict du gestionnaire privé. Et c’est sans compter, d’une part, la résilience accrue de la forêt dans le très long terme et, d’autre part, l’ensemble des services et bénéfices environnementaux (bio-diversité, gestion du cycle de l’eau, régénération des sols…) qu’elle génère ! ». 

Une immersion au cœur de la nature et de l'économie

Le temps d’un après-midi, les étudiants, accompagnés de professeurs et d’experts, ont exploré les enjeux de la déforestation et les solutions économiques respectueuses de l’environnement.  

Répartis en quatre groupes, les étudiants ont abordé des thématiques variées : 

  • Pédagogie sur les forêts avec Charles Debois, expert ayant évalué la rentabilité de la gestion forestière du domaine d’Haugimont. 
  • Valorisation économique des forêts avec Gauthier Ligo, professeur en économie forestière à Gembloux Agro-Bio Tech et Simon Hauser, Gestionnaire forestier et éco-conseiller à l'UNamur 
  • Travaux ciblés et sylviculture avec Maude Vandenabeele, ingénieure forestière à Forêt.Nature 
  • Biodiversité avec Christine Sanchez, responsable des formations en sylviculture mélangée à couvert continu pour l’organisation Forêt.Nature 

Christine Sachez, experte forestière, partage : « Je trouve que c’est très intéressant d’avoir un groupe d’étudiants en économie. D’une part, pour leur montrer ce qu’est la gestion forestière, domaine assez lointain de leurs études. D’autre part, pour ma propre expérience. En effet, les questions posées sont très différentes de celles d’un groupe d’étudiants forestier. J’apprends plein de choses aussi ». Maude Vandenabeele, complète : « Je trouve très intéressant de leur montrer le terrain. Il faut conscientiser les étudiants sur le fait que la forêt, c’est l’écologie et l’humain.Cela permet de se mettre à la place de l’autre et de comprendre les réalités de chacun ». 

Romane, étudiante en troisième bachelier économie et gestion, partage son expérience : « Dans le cadre du cours d’Economie de l’environnement, ce type d’activité nous permet de passer de la théorie à la pratique et de ne pas se limiter aux chiffres mais d’avoir une vision un peu plus globale de la chose ». 

D’autres étudiants de Master Spécialisé en management et économie du développement durable ajoutent : « La visite de la forêt a été une expérience éducative enrichissante qui m'a permis de mieux comprendre la dynamique complexe de la population, de la durabilité environnementale et de la gouvernance. Elle m'a incité à m'engager plus fermement dans la défense de pratiques et de politiques durables qui protègent notre patrimoine naturel pour les générations futures. En outre, la visite m'a fourni un contexte tangible pour le travail de cours, en comblant le fossé entre la théorie et l'application dans le monde réel. ». Ou encore, « Il était important pour moi de découvrir comment la forêt est gérée dans un pays européen. Cette sortie m'a rappelé plusieurs choses sur l'environnement, et j'ai appris beaucoup de choses nouvelles. Il était également intéressant de voir en pratique comment concilier la durabilité environnementale et l'économie. » 

À travers cette immersion, les étudiants ont compris que l'économie et la nature ne sont pas incompatibles. En suivant l’exemple de Haugimont, ils ont appris qu’investir dans une gestion forestière durable peut, non seulement préserver les écosystèmes, mais aussi générer des bénéfices à long terme. 

En intégrant des approches comme celle de Pro Silva dès maintenant, ces futurs économistes contribueront à tracer un chemin où la rentabilité ne se fait plus aux dépens de la nature, mais en harmonie avec elle. 

Deux académiques de l'UNamur rejoignent le Collégium de l'Académie Royale de Belgique

Prix
Numérique et société
Transition numérique

Anthony Simonofski et Olivier Sartenaer, ont été élus pour rejoindre le prestigieux Collégium de l'Académie royale de Belgique. Rassemblant des jeunes chercheurs et chercheuses (moins de 40 ans) de Wallonie-Bruxelles qui se sont particulièrement distingués dans leur carrière, le Collégium a notamment pour objectif de promouvoir les arts et la recherche.

Olivier Sartenaer et Anthony Simonofski

 

Anthony Simonofski est professeur en Transformation numérique au sein de l’UNamur School of Management (Faculté EMCP) et membre du Namur Digital Institute (Université de Namur). Il est reconnu pour ses recherches innovantes en matière de gouvernance et de transformation numérique. 

Anthony Simonofski

« Pendant 5 ans, je ferai partie du Collegium de l'Académie royale de Belgique, et également de la classe « Technologie et Société ». Ma participation me permettra d’apporter ma vision et mon expertise interdisciplinaire sur la transformation numérique. Je pourrai, durant ce mandat, participer aux travaux divers de l’Académie concernant ses événements de diffusion du savoir comme ses colloques ou de valorisation scientifique (prix, concours, subventions) », explique Anthony Simonofski.  

L’une des missions qu’il souhaite accomplir dans le cadre de son mandat est d’échanger sur les enjeux numériques à travers une approche interdisciplinaire. « Les défis actuels liés au numérique nécessitent une approche interdisciplinaire, combinant les perspectives informatiques, managériales, légales, sociologiques et bien plus encore. La classe « Technologie et Société » permettra ces échanges pour élaborer des réflexions constructives pour une intégration harmonieuse du numérique dans notre société », souligne-t-il. Il mettra aussi à disposition son expertise en matière de transformation numérique. « Elle présente toute une série de nouveaux enjeux comme l’inclusion, l’adoption ou la nécessaire participation des citoyens. J’aimerais donc mettre à disposition mes recherche en la matière, et peut-être même inciter l’Académie elle-même à entrer dans une approche plus participative envers les citoyens via les canaux numériques », précise Anthony Simonofski. 

uteur du podcast « Pop-Code » portant sur l’éducation au numérique, qu’il réalise avec son collègue Benoit Vanderose (Faculté informatique- UNamur), Anthony SIMONOFSKI défend aussi le concept de l’art comme vecteur de vulgarisation scientifique.  « Au sein du Collegium, je souhaite travailler à rendre la recherche sur le numérique accessible et engageante, en initiant des projets collaboratifs qui combinent la rigueur scientifique et l'innovation artistique pour toucher un public plus large et diversifié ».  Enfin, en devenant membre du Collégium, Anthony Simonofski y assurera une représentation de l’expertise de l’UNamur sur le numérique, notamment en relayant la vision interdisciplinaire du Namur Digital Institute et de la Faculté EMCP .  

Olivier Sartenaer, lui, est professeur de Philosophie à l’UNamur et ses recherches portent sur la métaphysique et la philosophie des sciences. « En rejoignant le Collégium, j’espère enrichir les réflexions de la classe des Lettres et des Sciences Morales et Politiques, de mon expertise en épistémologie et philosophie des sciences. J’espère aussi participer à rapprocher la classe de celles plus orientées sciences naturelles, grâce aux pieds que j’ai un peu dans les deux univers.

Olivier Sartenaer

Incidemment, j’espère aussi y représenter l’UNamur », souligne Olivier Sartenaer. « Intégrer le Collégium est une belle reconnaissance de mes travaux.  Ensuite ça va me permettre de rencontrer beaucoup de personnes intéressantes et, ensemble, de croiser nos expertises pour réfléchir à de grandes questions de société lors de nos séances mensuelles. Je vais pouvoir y présenter mes travaux et les discuter, et découvrir également les travaux de collègues scientifiques belges. Enfin ça me permettra de profiter de certains soutiens de l’Académie (accès aux locaux, aux publications, aux réseaux, etc.) pour organiser des événements, ou encore diffuser mes travaux ».  

Photo de groupe des élus du Collegium de l'Académie royale

Le Collégium de l'Académie royale de Belgique

Le Collégium de l'Académie royale de Belgique est un organe qui rassemble des jeunes chercheurs et chercheuses (moins de 40 ans) de Wallonie-Bruxelles qui se sont particulièrement distingués dans leur carrière. Fondé en 2009, le Collégium a pour mission de soutenir l'Académie dans ses objectifs de promotion des arts et de la recherche. Il organise également des cours-conférences de niveau universitaire, gratuits et accessibles à un large public. 

Un ancien doctorant de l’UNamur mis à l’honneur dans The Economist

Économie
ODD #10 - Inégalités réduites

La recherche du Dr Nitin Bharti, ancien doctorant du Département d’économie de la Faculté EMCP de l’Université de Namur, est couverte dans « The Economist », le prestigieux magazine économique international.  L’article traite d’une de ses thématiques de recherche de prédilection : comprendre le développement des systèmes éducatifs et leur lien avec la croissance économique et l'inégalité à long terme.

India-China locator on the globe with a picture of Nitin Bharti ant the logo of The Economist

Nitin Bharti est actuellement chercheur postdoctoral dans le programme d'économie de la division des sciences sociales de l'Université de New York à Abu Dhabi. Il est également coordinateur du World Inequality Lab pour l'Asie du Sud et du Sud-Est. Il a obtenu son doctorat en économie à la Paris School of Economics (PSE) et à l'Université de Namur en septembre 2022 sous la supervision de ses promoteurs, Thomas Piketty (PSE) et Guilhem Cassan (UNamur).

Sa thèse de doctorat à l'UNamur étudiait différentes dimensions d’inégalités en Inde : 

  • Inégalité d’accès à l’éducation (couvert par l’article dans the Economist),
  • Inégalité de revenu et de patrimoine,
  • Inégalité de traitement face à la justice. 

Pour chacun de ces projets, il a conduit un travail de collecte de données extraordinaire, en cherchant de nouvelles données dans les archives historiques, ou bien en utilisant des nouvelles méthodes d’aspiration de données sur site web pour collecter des données administratives contemporaines à grande échelle. Il a ensuite exploité ces données via des méthodes économétriques de pointe.

En savoir plus sur le Dr Nitin Bharti

Ces sujets sont également au cœur des thématiques développées à l’UNamur, tant pour l’enseignement que pour la recherche. 

En effet, l’Institut DeFiPP possède une expertise reconnue en économie du développement et en économie de l’environnement. Les chercheurs sont très actifs à l’international. Certains des membres de DeFiPP ont par exemple comme co-auteur pour leurs articles Jim Robinson, prix Nobel 2024 pour sa recherche sur le rôle des institutions dans le développement économique.  

Ces questions se retrouvent aussi au cœur de nombreux enseignements du Département d’économie, tant en bachelier qu’en master. Le Département d’économie tient à offrir à ses étudiants un enseignement leur permettant de mieux comprendre les grandes questions sociétales contemporaines. Le Département a également une très longue tradition d’enseignement des questions liées à la gestion des ressources environnementales, des inégalités et du développement durable en général.

The Economist | "Bureaucrats, not bridge-builders"

Dans l’article publié par The Economist, Nitin Bharti et son co-auteur Li Yang répondent à cette question : les choix de politique éducative en Inde et en Chine sont-ils à la source de la divergence économique de ces deux pays ? Les chercheurs ont suivi l'évolution de l'éducation en Inde et en Chine entre 1900 et 2020. Selon leur étude, la politique éducative est un facteur important et sous-estimé pour expliquer les trajectoires de ces pays.

Logo de "the Economist"

Au début du XXe siècle, moins de 10 % des enfants indiens et chinois allaient à l'école ; aujourd'hui, c'est le cas de la quasi-totalité d'entre eux. Mais le chemin vers l'éducation universelle a été remarquablement différent et a eu des effets profonds sur le développement de l’économie des deux pays.

Faculté EMCP | Les études au Département d'économie

Comprendre la dimension fondamentale du fonctionnement des entreprises et de notre société pour conseiller et agir en expert et décideur responsable.  

Magasins D’ici : une offre locale créée par des anciens de l’UNamur

Alumni
Portrait

Une offre alimentaire savoureuse, locale et durable : c’est le pari des magasins D’ici , implantés en région namuroise. À la tête de cette initiative, trois anciens de l’UNamur en quête de proximité. 

étalage-magasin-d-ici

Cet article est tiré de la rubrique "Alumni" du magazine Omalius de septembre 2024.

Lorsqu’il était enfant, les entrepôts et les allées de grands magasins étaient le terrain de jeu privilégié de Frank Mestdagh, ancien étudiant de l’UNamur. Aujourd’hui intégré au Groupe Intermarché, la SA Mestdagh est depuis plus d’un siècle un acteur historique de la grande distribution en Wallonie et à Bruxelles. Si après ses études en sciences économiques et sociales, Frank Mestdagh a d’ailleurs travaillé dans différents domaines, il a fini par renouer avec l’ADN familial. « J’ai repris une entreprise qui découpait de la charcuterie pour la grande distribution, avec progressivement une prise de conscience autour du fait que le modèle ne me correspondait pas », raconte-t-il. C’est à ce moment qu’il découvre la Ferme du Sart (aujourd’hui Otera du Sart), une enseigne française spécialisée dans les produits locaux. « J’ai trouvé ça vraiment très intelligent : on sentait la proximité avec les producteurs, il y avait moins de produits dénaturés et marketés à outrance. La France était et reste très en avance par rapport à ce type de commerce, probablement en raison d’un sentiment d’appartenance régionale, mais aussi parce qu’il y a un tissu de producteurs et d’artisans beaucoup plus important. » Frank Mestdagh commence alors à élaborer le projet des magasins D’ici et ouvre sa première boutique à Naninne en mai 2013. Trois ans après, un autre magasin – aujourd’hui fermé – voit le jour à Hannut. « Rétrospectivement, c’était une erreur. » En 2021, c’est Wépion qui accueille finalement avec succès un deuxième point de vente. 2025 verra l’ouverture d’un troisième magasin à Champion, toujours dans le Namurois.

Les liens au-delà de l’alimentation

Pour Élisabeth Bois d’Enghien, entreprendre est aussi une affaire de famille. « J’ai un père chef d’entreprise qui était un peu mon exemple en termes de vision et de management. Je crois que j’avais quelque chose à lui prouver en choisissant cette orientation. » Celle qui se considère avant tout comme une généraliste – « lors d’un bilan de compétences, on m’a dit que je pouvais faire à peu près tout, mais que je ne serai jamais une experte » – suivra un bachelier en sciences sociales et de gestion de l’UNamur, avec un intérêt particulier pour les cours de philo, socio, sciences sociales et histoire. « J’aurais aimé avoir la maturité d’aujourd’hui pour appréhender l’intérêt de la matière », analyse-t-elle. Quoi qu’il en soit, Élisabeth Bois d’Enghien est convaincue que c’est moins le diplôme qui fait la différence que « ce qu’on a dans le ventre. » En 2021, après un début de carrière dans les télécommunications et une période à « bourlinguer à travers le monde », elle rejoint l’aventure des magasins D’ici. « Ce qui m’a attiré, c’est toute l’histoire que racontait Frank, tout ce qui va au-delà de l’alimentation, ce que ça génère comme liens entre les personnes. » 

Un positionnement sans extrémisme 

De son côté, Jérôme Bette, diplômé en ingénieur de gestion de l’UNamur, a longtemps travaillé dans le marketing pour une chaîne de vêtements. « Avec tous les problèmes de fast fashion que l’on connaît », commente celui qui cherchait davantage de sens dans son travail. En 2022, il rejoint à son tour les magasins D’ici. « J’ai trouvé que la grande force du projet, c’est que nous ne sommes pas extrémistes dans notre positionnement. Cela nous permet, petit pas par petit pas, d’amener un public moins averti vers quelque chose qui a du sens », commente-t-il. « Là où, quand l’identité est très forte, ça peut être un frein. » L’enseigne a ainsi fait le choix du local plutôt que du bio. « Je dirais qu’au niveau des prix, nous sommes environ 10 à 15 % plus cher que la grande distribution tout en restant 10 à 15% moins cher qu’une enseigne bio », estime Frank Mestdagh. Pour Jérôme Bette, l’important est de travailler avant tout la qualité et la proximité. « Ce n’est pas réaliste de se battre sur les prix », résume-t-il. « Notre souhait, c'est que le client comprenne qu’il paie le juste prix et que c’est le prix qu’il paie ailleurs qui n’est pas juste. Quand le poulet est à 3 euros le kilo, c’est là qu’est le problème... ». « Le pari sera gagné quand tout le monde saura que nous faisons du local et non du bio », ajoute Élisabeth Bois d’Enghien. « Car le local, c’est une proximité géographique – avec 50% des produits qui viennent de moins de 50 km alentour – mais aussi relationnelle. Les producteurs, même s’ils viennent de plus loin, on connaît leur prénom… » Plus qu’hier encore, Frank Mestdagh croit à la pertinence d’un ancrage très local sur la région namuroise. « Aujourd’hui, nous avons des clients très attachés au concept, qui nous donne – tout comme les producteurs – un gros capital confiance », se réjouit le fondateur. 

Frank Mestdagh

1986-1991 : licence et maîtrise en sciences économiques et sociales à l’UNamur

2012 : création de D’ici 

Une anecdote : « Je me souviens d’avoir été par hasard dans l’ascenseur avec feu le professeur Charles Jaumotte, juste après qu’il ait dispensé son formidable cours d’introduction à l’économie. Il était à bout de souffle, épuisé d’avoir ‘tout donné’ aux étudiants. »

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Élisabeth Bois d’Enghien

2004-2006 : bachelier en sciences sociales et de gestion à l’UNamur, puis master à l’UCLouvain.

2021 : débuts aux magasins D’ici 

Un conseil : « Un conseil que j’ai reçu durant mes études et que j’ai suivi : être curieux, et s’ouvrir à l’inconnu, en nourrissant sa curiosité à travers tous types de secteurs et d’expériences. »

Élisabeth-Bois-d-Enghien

Jérôme Bette

2002-2006 : licence en ingénieur de gestion à l’UNamur

2022 : débuts aux magasins D’ici

Un conseil : « Après deux premières années réussies dans la douleur, tout est devenu plus facile lorsque j’ai appliqué deux simples principes : assiduité et organisation. Ces études m’ont apporté la curiosité et le sens critique bien utiles pour décoder les enjeux qui me préoccupent et pouvoir y répondre au mieux. »

jerome-bette

Cet article est tiré de la rubrique "Alumni" du magazine Omalius #34 (Septembre 2024).

Une Omalius septembre 2024

Réconcilier économie et nature : une immersion en forêt avec les étudiants de l’UNamur

Durable
Économie
Étudiants

Au cœur de la magnifique réserve forestière de Haugimont, les étudiants de bachelier et master en économie de l’Université de Namur ont participé à un atelier inédit, mêlant réflexion économique et écologie.  

Etudiants EMCP et Simon Hauser en balade à Haugimont

Cette activité, à l’initiative des professeurs Jean-Marie Baland, François Libois et Marine Gueben, était organisée dans le cadre de plusieurs cours traitant des enjeux environnementaux et avait pour but d’initier les étudiants à la gestion multifonctionnelle des forêts ainsi qu’à la mise en pratique des compromis écologiques et économiques. 

Quoi de plus représentatif qu’un espace comme le Domaine d’Haugimont, espace forestier de l'UNamur ? En effet, le domaine est géré selon les principes de Pro Silva, une méthode forestière qui allie respect des écosystèmes et système économique durable. Cette approche favorise une intervention minimale et intelligente dans la forêt, permettant à la biodiversité de se développer tout en générant des revenus à travers une exploitation raisonnée. La gestion Pro Silva met l’accent sur la gestion des forêts en mélangeant les espèces d’arbres, en évitant les coupes rases et en favorisant le renouvellement naturel. Ce modèle permet de maintenir une couverture forestière constante tout en optimisant la production de bois, contribuant ainsi à la durabilité économique, écologique et sociale des forêts. En savoir plus sur la gestion Pro Silva

Le point de départ des réflexions était la déforestation au Népal, due à la demande croissante en bois et en énergie, qui rappelle que les choix économiques ne sont jamais neutres. Ici, en Wallonie, il faut faire face à des défis similaires mais en ayant la chance de pouvoir anticiper. D’ailleurs, Pietro Zidda, professeur d’économie et Doyen de la Faculté EMCP, rappelle : « Dans n’importe quel secteur de l’économie, il est possible d’investir en respectant l’environnement et, en plus, en faisant du bénéfice ». Jean-Marie Baland, professeur à l’UNamur ajoute : « comme le montrait Gauthier Ligo, la gestion Pro Silva du domaine d’Haugimont se montre financièrement bénéficiaire sur le moyen terme du point de vue strict du gestionnaire privé. Et c’est sans compter, d’une part, la résilience accrue de la forêt dans le très long terme et, d’autre part, l’ensemble des services et bénéfices environnementaux (bio-diversité, gestion du cycle de l’eau, régénération des sols…) qu’elle génère ! ». 

Une immersion au cœur de la nature et de l'économie

Le temps d’un après-midi, les étudiants, accompagnés de professeurs et d’experts, ont exploré les enjeux de la déforestation et les solutions économiques respectueuses de l’environnement.  

Répartis en quatre groupes, les étudiants ont abordé des thématiques variées : 

  • Pédagogie sur les forêts avec Charles Debois, expert ayant évalué la rentabilité de la gestion forestière du domaine d’Haugimont. 
  • Valorisation économique des forêts avec Gauthier Ligo, professeur en économie forestière à Gembloux Agro-Bio Tech et Simon Hauser, Gestionnaire forestier et éco-conseiller à l'UNamur 
  • Travaux ciblés et sylviculture avec Maude Vandenabeele, ingénieure forestière à Forêt.Nature 
  • Biodiversité avec Christine Sanchez, responsable des formations en sylviculture mélangée à couvert continu pour l’organisation Forêt.Nature 

Christine Sachez, experte forestière, partage : « Je trouve que c’est très intéressant d’avoir un groupe d’étudiants en économie. D’une part, pour leur montrer ce qu’est la gestion forestière, domaine assez lointain de leurs études. D’autre part, pour ma propre expérience. En effet, les questions posées sont très différentes de celles d’un groupe d’étudiants forestier. J’apprends plein de choses aussi ». Maude Vandenabeele, complète : « Je trouve très intéressant de leur montrer le terrain. Il faut conscientiser les étudiants sur le fait que la forêt, c’est l’écologie et l’humain.Cela permet de se mettre à la place de l’autre et de comprendre les réalités de chacun ». 

Romane, étudiante en troisième bachelier économie et gestion, partage son expérience : « Dans le cadre du cours d’Economie de l’environnement, ce type d’activité nous permet de passer de la théorie à la pratique et de ne pas se limiter aux chiffres mais d’avoir une vision un peu plus globale de la chose ». 

D’autres étudiants de Master Spécialisé en management et économie du développement durable ajoutent : « La visite de la forêt a été une expérience éducative enrichissante qui m'a permis de mieux comprendre la dynamique complexe de la population, de la durabilité environnementale et de la gouvernance. Elle m'a incité à m'engager plus fermement dans la défense de pratiques et de politiques durables qui protègent notre patrimoine naturel pour les générations futures. En outre, la visite m'a fourni un contexte tangible pour le travail de cours, en comblant le fossé entre la théorie et l'application dans le monde réel. ». Ou encore, « Il était important pour moi de découvrir comment la forêt est gérée dans un pays européen. Cette sortie m'a rappelé plusieurs choses sur l'environnement, et j'ai appris beaucoup de choses nouvelles. Il était également intéressant de voir en pratique comment concilier la durabilité environnementale et l'économie. » 

À travers cette immersion, les étudiants ont compris que l'économie et la nature ne sont pas incompatibles. En suivant l’exemple de Haugimont, ils ont appris qu’investir dans une gestion forestière durable peut, non seulement préserver les écosystèmes, mais aussi générer des bénéfices à long terme. 

En intégrant des approches comme celle de Pro Silva dès maintenant, ces futurs économistes contribueront à tracer un chemin où la rentabilité ne se fait plus aux dépens de la nature, mais en harmonie avec elle. 

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