La Faculté Economie Management Communication sciencesPo (EMCP) a accueilli de nombreux événements au cours de son histoire. Retour en images sur quelques moments marquants de notre Faculté.
Les 60 ans de la Faculté
En octobre 2022, la Faculté fêtait ses 60 ans. Pour marquer cet anniversaire, la Faculté a organisé deux grands événements qui ont donné à tous l’occasion de se retrouver et de partager parcours, expériences, talents et souvenirs !
Le 13 octobre, une conférence-débat autour de la thématique « Nouveaux rythmes scolaires : A l’Université aussi ? » en présence de la Ministre de l’enseignement supérieur et de représentants de partis. Le débat a été modéré par Béatrice Delvaux (Editorialiste en chef, Le Soir). La conférence-débat en intégralité est disponible sur Youtube.
Le 15 octobre, une soirée anniversaire autour du thème « La Faculté a des talents ». Anciens, professeurs, chercheurs et étudiants ont confronté leurs talents à l'aune des défis d’aujourd'hui et de demain: entrepreneuriat, développement durable, transition digitale et pédagogies innovantes ont été au menu d'une séance académique haute en couleur. La séance académique a été suivie par une soirée festive et conviviale autour d'un cocktail, d'un repas et d'un after-dinner. Toutes les photos de l'événement sont disponibles sur la photothèque.
Découvrez la vidéo souvenir de l'événement ici :
Cérémonie de diplomation en bachelier
Le 16 février 2024 a eu lieu la cérémonie de remise des diplômes des programmes de bachelier en information et communication, en Ingénieur de gestion, en sciences économiques et de gestion et en sciences politiques. Cette cérémonie a été suivie d’un verre de l’amitié, servi par le Cercle des étudiants, rassemblant les diplômés, leurs proches et les membres du personnel de la Faculté. Cette cérémonie a marqué le couronnement de plusieurs années d’efforts et de partage, tant pour les étudiants et leurs proches que pour les membres du personnel.
Colloque "Réformer la Belgique"
Le 10 octobre 2023, un colloque autour du thème « Faut-il réformer la Belgique » a été organisé à la Faculté Economie Management Communication sciencesPo (EMCP). Celui-ci proposait différents panels et également un débat politique entre les représentants des six partis de la Fédération Wallonie Bruxelles et animé par Arnaud Ruyssen (RTBF).
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Y a-t-il un médecin dans le village ? L’analyse d’une sociologue
Y a-t-il un médecin dans le village ? L’analyse d’une sociologue
Le manque de soins de première ligne est un enjeu de santé publique majeur. En 2022, on estimait ainsi que 52 communes de Belgique francophone étaient confrontées à une pénurie sévère de médecins généralistes. Une situation préoccupante à laquelle l’Observatoire universitaire en médecine rurale (OUMRu) s’attaque depuis 2023, dans le but d’identifier des pistes de solutions concrètes. Aux côtés d’un médecin et d’une géographe de la santé, Amélie Pierre, sociologue et chargée de cours à la Faculté Économie Management Communication sciencesPo (EMCP), étudie les ressorts de l’accessibilité aux soins, notamment du point de vue des patients. Elle insiste sur la nécessité d’intégrer les réalités vécues par les publics en situation de vulnérabilité.
Quel est votre rôle au sein de l’Observatoire universitaire en médecine rurale de l’UNamur (OUMRu) ?
Je travaille sur la question de l’accessibilité aux soins. Avec le Docteur Dominique Henrion, nous avons collaboré à une première récolte de données quantitatives via le dispositif « The Social Study » auprès de 5 000 citoyens belges. Cette première étape vise à objectiver les difficultés rencontrées sur le terrain et à en cerner les variations géographiques. Les premiers résultats montrent que nous sommes dans une situation de tension. Dans un second volet qualitatif, nous interrogeons l’évolution du métier et de la relation de soin dans ce contexte. La vision du métier et les pratiques professionnelles ont profondément changé. Je m’intéresse en particulier à des caractéristiques telles que la précarité, l’âge, le genre ou l’état de santé. Elles permettent de montrer des divergences au sein de la population de patients. Si l’on est isolé socialement, en situation de précarité et que l’on souffre de pathologies graves ou chroniques, cette pénurie a un impact fort. Prenons l’exemple des soins palliatifs : actuellement, la situation est grave dans certaines zones, les médecins ne sont plus systématiquement en mesure répondre aux besoins.
Qu’est-ce qui explique cette pénurie ?
Le métier de médecin généraliste a profondément évolué ces dernières années. On observe que la nouvelle génération de médecins s’installe plus volontiers dans les villes, offrant d’autres conditions de travail. Les jeunes médecins qui arrivent sur le marché de l’emploi n’ont pas la même vision du métier que les médecins en fin de carrière. Les questions d’âge et de genre impactent aussi fortement l’évolution du métier. Ces jeunes médecins ne vont plus nécessairement se consacrer corps et âme à leur travail. Ils et elles envisagent un autre équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Un autre aspect tend à disparaitre : la disponibilité du médecin de famille à toute heure ainsi que les déplacements à domicile. Aujourd’hui, le système de mutualisation des gardes est la norme et les médecins ne sont plus rappelables constamment. Il faut donc partir du principe que le métier a changé.
Justement, ce projet rassemble des expertises en médecine, géographie et sociologie. Quelle est pour vous la plus-value de cette collaboration pluridisciplinaire ?
Cette collaboration est extrêmement riche, grâce à la diversité de nos expertises et bagages respectifs. Le regard sociologique permet de saisir les vécus, le sens et les pratiques de la médecine générale en milieu rural. Il s’agit de comprendre la place du médecin de famille dans la santé des patients et la vision du métier en évolution. En géographie, Catherine Linard mène une recherche quantitative avec cet intérêt particulier de la discipline envers le territoire. Ce travail vise à créer un « indice de ruralité » pour identifier où sont implantés les médecins généralistes. L’expertise de la médecine est de travailler, à partir de là, sur l’attractivité des lieux d’implantation notamment. De manière générale, la dimension appliquée du projet me parle beaucoup et c’est l’enjeu de l’observatoire que d’analyser en vue d’agir sur la situation. Il y a une urgence à comprendre ce phénomène, ressenti par l’ensemble de la population et vécu de manière particulièrement aiguë par les personnes en situation de vulnérabilité.
Des solutions sont-elles déjà à l’étude ?
L’interdisciplinarité est très riche sur ce point. En particulier, au travers des liens entre l’Observatoire et le master en médecine générale, Dominique Henrion cherche à cerner les priorités des futurs médecins afin de voir comment agir sur les lieux d’implantations pour corriger les déséquilibres actuels. L’encadrement interdisciplinaire d’une doctorante, financée avec la Mutualité chrétienne dans le cadre d’un FSR, nous permettra également d’avancer dans cette optique (voir encadré).
Vous menez également des recherches en sociologie du travail et en gérontologie, qui est l’étude du vieillissement. Quel est votre angle de travail ?
Je m’inscris dans le courant de la gérontologie critique, qui questionne les structures sociales qui pèsent sur les personnes âgées. Par exemple, le recul de l’âge de la retraite reflète une tendance à devoir et à vouloir rester actif, pour maintenir un certain niveau de vie, mais aussi pour continuer à prendre part à la société. Je travaille avec Nathalie Burnay, professeure ordinaire à la Faculté EMCOP, sur un projet FNRS co-financé avec le FNS Suisse, qui compare la façon dont le travail est vécu et perçu par des personnes vieillissantes, après l’âge de la retraite. Cela soulève des questions liées à la fin de vie et à la manière dont les individus repensent leur identité à l’aune de normes sociales assez âgistes et valorisant l’activité. Cette collaboration de quatre ans s’inscrit dans les projets que je mène au sein de l’Institut Transitions, qui explorent la recomposition des rôles sociaux tout au long de la vie, notamment sous le prisme des inégalités et de la relation d’aide, des enjeux que l’on retrouve dans le travail mené par l’OUMRu.
CV express
Amélie Pierre est détentrice d’un doctorat en sciences politiques et sociales. Elle est chargée de cours à l’UNamur et post-doctorante à l’Institut Transitions, dans le Pôle Transitions et Âges de la Vie. Elle est responsable du Centre de recherche CERIAS du Master en Ingénierie et action sociale de l’Henallux et de la HELHa. Elle s’intéresse aux normativités et aux changements identitaires des individus au cours de leur existence, en particulier chez les publics minorisés en lien avec le handicap, l’âge ou la précarité.
Une collaboration inédite
L’UNamur et la Mutualité chrétienne ont noué une collaboration inédite dans le cadre de l’OUMRu. Ce partenariat porte sur le cofinancement d’un projet de recherche ambitieux et multidisciplinaire mené par l’UNamur durant 4 ans, sous la direction d’Amélie Pierre et de Catherine Linard, en vue de décrypter les mécanismes contribuant à la disparité de l’offre en médecine générale en Wallonie et objectiver les pénuries à l’échelle locale.
Cet article est tiré de la rubrique "Experte" du magazine Omalius #38 (Septembre 2025).
L’importance des langues dans le parcours universitaire
L’importance des langues dans le parcours universitaire
Pourquoi suivre des cours d’anglais quand on se destine à devenir vétérinaire ? Comment enseigner l’espagnol à de futurs ingénieurs de gestion ? Loin des listes de vocabulaire ou des cours en laboratoire avec un casque, elles sont enseignées comme de véritables compétences transversales, essentielles pour exercer les métiers de demain.
Ces dernières années, l’enseignement des langues n’a cessé d’évoluer, en s’adaptant aux nouveaux enjeux de société. Les étudiants ne travaillent plus uniquement la grammaire ou le vocabulaire, mais accomplissent des tâches concrètes, en lien direct avec leur discipline. « Le monde professionnel évolue rapidement et nous devons les préparer à cela », souligne Natassia Schutz, directrice du Centre de langues de l’UNamur. « La mobilité internationale et l’internationalisation des carrières imposent également de s’adapter à des environnements multilingues et multiculturels. » À ces exigences s’ajoutent aussi la diversité culturelle et l’inclusion. « Ludwig Wittgenstein disait "Les limites de sa propre langue signifient celles de son monde". Connaître plusieurs langues permet de voir son environnement autrement », rappelle-t-elle. Enfin, la transition numérique transforme en profondeur les pratiques pédagogiques, avec l’intégration d’outils technologiques qui multiplient les possibilités d’entraînement et d’interaction.
Une approche interdisciplinaire
Pour répondre à ces évolutions, le Centre de langues place l’étudiant au cœur de son approche. « Nous partons de ses besoins, de son contexte et de ses objectifs. Tout doit être porteur de sens et authentique », explique Natassia Schutz. Concrètement, cela se traduit par des cours adaptés aux réalités académiques et professionnelles de chaque discipline. En Faculté des sciences, les étudiants sont initiés dès la première année à la lecture d’articles, à la rédaction et à la présentation scientifique en anglais. En Faculté Économie Management Communication sciencesPo (EMCP), ils apprennent à rédiger un CV en néerlandais et s’entraînent lors de simulations d’entretien d’embauche. « Nous allons bien au-delà des listes de vocabulaire et de la grammaire et nous utilisons la langue étrangère comme un outil pour atteindre un objectif bien précis. »
« Nous nous décrivons souvent comme des couteaux suisses : en fonction du contexte, du cours ou des étudiants, nous sortons le bon outil », explique la directrice. L’équipe réfléchit collectivement à ses axes stratégiques, mais surtout, elle travaille en étroite collaboration avec les professeurs de chaque domaine. Cette co-construction permet d’ancrer les cours de langues dans des situations concrètes et pertinentes. « La collaboration interdisciplinaire est essentielle. Pour concevoir nos cours, nous sommes régulièrement en contact avec les professeurs des Facultés, cela nous permet de donner apprentissages sur mesure, qui allient apprentissage linguistique et application directe dans le domaine étudié », ajoute Natassia Schutz.
Un cours de spécialité en anglais
Au Département de médecine vétérinaire, l’anglais n’est plus enseigné comme une matière séparée, mais directement intégré à un cours de spécialité grâce au dispositif EMILE (Enseignement de Matière par l’Intégration d’une Langue Étrangère). Le principe est simple : « Nous utilisons l’anglais pour enseigner une discipline, afin de combiner l’apprentissage de la matière et le développement des compétences linguistiques dans un contexte concret et motivant pour l’apprenant », explique Hélène Bouchat, enseignante en langues. « Ce dispositif repose sur trois principes : motiver les étudiants en donnant du sens à l’apprentissage de la langue, favoriser une exposition intensive à l’anglais et associer un spécialiste disciplinaire et une spécialiste linguiste pour intégrer contenu et langue de manière équilibrée », complète-t-elle.
Ainsi, le cours d’ethnographie animale a été fusionné à celui d’anglais, pour n’en faire qu’un seul. Concrètement, Benoît Muylkens et Marlies Dauwen, professeurs d’ethnographie animale, assurent l’enseignement de la matière, tandis qu’Hélène Bouchat intervient régulièrement pour attirer l’attention sur des points linguistiques précis, comme du vocabulaire technique, des faux amis ou encore des structures grammaticales utiles. « Je veux être sûre que les étudiants comprennent bien, car leur réussite du cours passe aussi par la maîtrise de l’anglais. » Pour ceux qui rencontrent davantage de difficultés, des séances de remédiation sont organisées.
« Le résultat est très positif, les étudiants sont plus motivés et comprennent mieux l’utilité de l’anglais dans leur futur métier, cela donne du sens aux apprentissages », se réjouit Hélène Bouchat. « Nous savons aussi que les vétérinaires seront amenés à lire de la littérature scientifique en anglais. Les préparer dès le premier bloc est donc indispensable. »
Apprendre les langues par les projets
Dans la Faculté EMCP, les langues s’intègrent aussi dans des projets interdisciplinaires appelés « unités d’enseignement intégrées ». « Ces projets permettent de relier plusieurs cours autour d’une réalisation concrète. Dans le projet entrepreneuriat, par exemple, les étudiants conçoivent un business plan et nous les accompagnons dans la réalisation de leur "executive summary" en anglais, une synthèse destinée à convaincre un investisseur potentiel », explique Jérémie Dupal, chargé de la partie « anglais » du projet.
Cette approche nécessite une bonne coordination entre enseignants. « Nous devons savoir ce que nos collègues ont déjà vu avec les étudiants, car l’"executive summary" ne peut se rédiger que si les aspects financiers, marketing et autres sont en place. Cette approche pluridisciplinaire permet aussi de montrer aux étudiants que les disciplines sont complémentaires, comme dans la vie professionnelle. Ces projets rendent l’apprentissage plus concret et développent des compétences transversales comme la créativité, la collaboration ou la capacité à faire du lien entre leurs différents cours. Même les étudiants qui considèrent parfois les langues comme une contrainte comprennent, dans ce contexte, à quel point elles sont essentielles dans leur futur métier », conclut Jérémie Dupal.
Un nouveau nom pour le Centre de Langues
L’École des langues vivantes de l’UNamur devient le Centre de Langues. Créée dans les années 1970, l’École a évolué au fil du temps : d’une approche audio-orale, elle est passée à une démarche actionnelle et communicative, en lien avec les besoins académiques et professionnels des apprenants. « Le terme "école" ainsi que la distinction entre langues vivantes et langues mortes ne correspondaient plus à notre réalité », explique Natassia Schutz. « Avec ce nouveau nom, nous affirmons notre identité en tant qu’entité universitaire et renforçons le sentiment d’appartenance au sein de l’institution. »
Cet article est tiré de la rubrique "Tomorrow Learn" du magazine Omalius #38 (Septembre 2025).
Assemblées citoyennes : gadgets ou leviers de changement ?
Assemblées citoyennes : gadgets ou leviers de changement ?
Depuis une quinzaine d’années, les dispositifs de démocratie participative et délibérative se multiplient : budgets participatifs, consultations populaires, panels citoyens, etc. Vincent Jacquet, politologue et coordinateur du projet de recherche européen Citizen Impact (projet ERC, European Research Council), étudie l’impact de ces dispositifs du point de vue des gouvernants et des citoyens.
Le constat est nuancé : « Sans grande surprise, les élus actuels sont très ancrés dans une logique électorale et représentative. Beaucoup sont méfiants quant à la capacité des citoyens à s’investir au-delà des processus électoraux. Il y a évidemment des différences parmi les élus et les partis politiques. En simplifiant, on peut dire que plus un parti est à gauche et plus les élus sont jeunes, plus ils vont être ouverts aux mécanismes extra électoraux », explique Vincent Jacquet.
Dès lors, la question est de savoir si les gouvernants intègrent vraiment ces processus citoyens dans leurs décisions politiques. « En politique, les choses changent lentement. Il n’est donc pas étonnant qu’on n’assiste pas à de grandes réformes à court terme. Mais cela ne veut pas dire que les résultats ne sont pas pris en compte », nuance le politologue. Dans certains cas, les recommandations issues des assemblées citoyennes nourrissent les politiques publiques. Dans d’autres, elles restent lettre morte. Il précise cependant que l’absence d’impact tient moins à une volonté de manipulation de la part des élus, qu’au fait que la participation soit pensée à côté des circuits de décision.
Pour renforcer leur impact, trois leviers sont identifiés par le chercheur :
- Inscrire les assemblées dans la durée pour nourrir l’action publique sur le long terme.
- Définir en amont le calendrier et la manière dont les décisions vont être prises par rapport aux recommandations citoyennes.
- Garantir un soutien des recommandations par le politique ou la société civile.
L’exemple irlandais est souvent cité. Des assemblées citoyennes ont préparé le terrain à des référendums sur le mariage pour tous et l’avortement. « C’est l’interaction entre les délibérations d’une assemblée tirée au sort, une mobilisation sociale et l’organisation d’un référendum qui a permis de mener à bien ces réformes. »
De quoi rappeler que ces dispositifs ne remplacent pas la démocratie représentative, mais peuvent l’enrichir, à condition de ne pas rester au stade du symbole.
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Une année académique, placée sous la thématique de la démocratie
Retrouvez le discours prononcé par la Rectrice Annick Castiaux lors de la Cérémonie de rentrée académique 2025-2026.
Cet article est tiré de la rubrique "Experte" du magazine Omalius #38 (Septembre 2025).
Éduquer au numérique par la fiction : l’initiative interdisciplinaire du NaDI
Éduquer au numérique par la fiction : l’initiative interdisciplinaire du NaDI
Le Namur Digital Institute (NaDI) lance un cycle de rendez-vous originaux : « Les Séances du Numérique ». Des films suivis de débats avec des experts et expertes pour comprendre les défis du numérique et stimuler la réflexion collective. Un projet porté par Anthony Simonofski, Anne-Sophie Collard, Benoît Vanderose et Fanny Barnabé.
Les Séances du Numérique sont une initiative lancée par le NaDI, l’institut de recherche sur le numérique à l’UNamur. Ce dernier regroupe des chercheurs et chercheuses issues des Facultés de droit, d’informatique et EMCP.
Pour stimuler la collaboration interdisciplinaire, le NaDI a lancé un appel à projets. Un des projets retenus ? Les Séances du Numérique, format original où la fiction devient le point de départ d’un débat. Chaque rencontre commence par la projection d’un film, suivie d’une conférence interdisciplinaire sur une question de société liée au numérique.
Une première Séance du Numérique marquante
Pour inaugurer le cycle, l’équipe a choisi de projeter The Social Network en mai dernier. Le film retrace la création de Facebook par Mark Zuckerberg et le débat portait sur la modération des réseaux sociaux, un sujet brûlant depuis l’élection de Donald Trump. Deux experts ont animé la discussion : Julien Albert, expert du centre PReCISE, et Jérémy Grossman, expert au CRIDS.
Éduquer par la fiction
L’ambition de ces séances est simple : éduquer au numérique par la fiction et confronter des points de vue variés.
Ce format prolonge l’expérience du podcast Pop-Code déjà animé par Anthony Simonofski et Benoît Vanderose, mais avec une dimension supplémentaire : l’interdisciplinarité et l’échange direct avec le public. Après le film, chacun peut interpeller les experts et expertes et enrichir la réflexion.
Et la suite ?
Le numérique sera au cœur des prochaines projections, en s’inscrivant dans une dynamique à la fois collaborative et ancrée dans l’actualité :
- En favorisant la collaboration entre plusieurs centres du NaDI pour faire dialoguer les disciplines (comme ce fut le cas lors de la première séance avec le CRIDS et PReCISE).
- En rebondissant sur des thématiques liées à l’actualité pour garantir la pertinence des échanges.
Quatre séances seront proposées par an, ouvertes à toutes et tous, avec une priorité : toucher les citoyens et citoyennes. Les films sont là pour donner un rayonnement culturel et scientifique à l’événement.
À terme, l’équipe aimerait diversifier ses formats : projections dans des cinémas comme le Caméo, diffusion de séries, voire des playconférences où l’on joue à un jeu vidéo pendant le débat. L’idée : utiliser la fiction sous toutes ses formes pour lancer la discussion.
L’équipe derrière le projet
- Fanny Barnabé, chargée de cours au CRIDS / NaDI
- Anne-Sophie Collard, professeure à la Faculté EMCP
- Anthony Simonofski, professeur à la Faculté EMCP
- Benoît Vanderose, professeur à la Faculté d’informatique
En collaboration avec le Confluent des savoirs et l'Administration de la communication
Prochaine séance : 4 novembre – “L’IA a-t-elle une conscience ?”
Projection du film Ex Machina suivie d’un débat avec Isabelle Linden et Benoît Frenay.
Penser, réfléchir : l’être humain est-il encore unique ?
Derrière la révolution de l’IA, une question se pose : l'IA a-t-elle une conscience ? Pour cette deuxième projection-débat des Séances du Numérique, nous vous invitons à plonger dans le film Ex_machina, un face-à-face troublant entre création et créateur, entre humain et machine, entre futur et humanité.
Programme :
- 17h : Accueil & présentation du film
- 17h15 : Projection du film Ex machina
- 19h05 : Débat « L’IA a-t-elle une conscience ? » (avec Isabelle Linden & Benoît Frenay)
- 19h45 : fin
Deux experts prendront part au débat :
- Benoît Frenay, qui apportera un éclairage sur les logiques d’apprentissage des intelligences artificielles actuelles et les limites de leur « autonomie ». Peut-on vraiment parler d’intelligence sans conscience ? Jusqu’où peut aller l’imitation ?
- Isabelle Linden, qui interrogera les fondements mêmes de ce que nous appelons « penser » dans une logique informatique. Peut-on créer une machine consciente ? Ou ne sommes-nous que face à des miroirs de nos propres désirs ?
Y a-t-il un médecin dans le village ? L’analyse d’une sociologue
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Le manque de soins de première ligne est un enjeu de santé publique majeur. En 2022, on estimait ainsi que 52 communes de Belgique francophone étaient confrontées à une pénurie sévère de médecins généralistes. Une situation préoccupante à laquelle l’Observatoire universitaire en médecine rurale (OUMRu) s’attaque depuis 2023, dans le but d’identifier des pistes de solutions concrètes. Aux côtés d’un médecin et d’une géographe de la santé, Amélie Pierre, sociologue et chargée de cours à la Faculté Économie Management Communication sciencesPo (EMCP), étudie les ressorts de l’accessibilité aux soins, notamment du point de vue des patients. Elle insiste sur la nécessité d’intégrer les réalités vécues par les publics en situation de vulnérabilité.
Quel est votre rôle au sein de l’Observatoire universitaire en médecine rurale de l’UNamur (OUMRu) ?
Je travaille sur la question de l’accessibilité aux soins. Avec le Docteur Dominique Henrion, nous avons collaboré à une première récolte de données quantitatives via le dispositif « The Social Study » auprès de 5 000 citoyens belges. Cette première étape vise à objectiver les difficultés rencontrées sur le terrain et à en cerner les variations géographiques. Les premiers résultats montrent que nous sommes dans une situation de tension. Dans un second volet qualitatif, nous interrogeons l’évolution du métier et de la relation de soin dans ce contexte. La vision du métier et les pratiques professionnelles ont profondément changé. Je m’intéresse en particulier à des caractéristiques telles que la précarité, l’âge, le genre ou l’état de santé. Elles permettent de montrer des divergences au sein de la population de patients. Si l’on est isolé socialement, en situation de précarité et que l’on souffre de pathologies graves ou chroniques, cette pénurie a un impact fort. Prenons l’exemple des soins palliatifs : actuellement, la situation est grave dans certaines zones, les médecins ne sont plus systématiquement en mesure répondre aux besoins.
Qu’est-ce qui explique cette pénurie ?
Le métier de médecin généraliste a profondément évolué ces dernières années. On observe que la nouvelle génération de médecins s’installe plus volontiers dans les villes, offrant d’autres conditions de travail. Les jeunes médecins qui arrivent sur le marché de l’emploi n’ont pas la même vision du métier que les médecins en fin de carrière. Les questions d’âge et de genre impactent aussi fortement l’évolution du métier. Ces jeunes médecins ne vont plus nécessairement se consacrer corps et âme à leur travail. Ils et elles envisagent un autre équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Un autre aspect tend à disparaitre : la disponibilité du médecin de famille à toute heure ainsi que les déplacements à domicile. Aujourd’hui, le système de mutualisation des gardes est la norme et les médecins ne sont plus rappelables constamment. Il faut donc partir du principe que le métier a changé.
Justement, ce projet rassemble des expertises en médecine, géographie et sociologie. Quelle est pour vous la plus-value de cette collaboration pluridisciplinaire ?
Cette collaboration est extrêmement riche, grâce à la diversité de nos expertises et bagages respectifs. Le regard sociologique permet de saisir les vécus, le sens et les pratiques de la médecine générale en milieu rural. Il s’agit de comprendre la place du médecin de famille dans la santé des patients et la vision du métier en évolution. En géographie, Catherine Linard mène une recherche quantitative avec cet intérêt particulier de la discipline envers le territoire. Ce travail vise à créer un « indice de ruralité » pour identifier où sont implantés les médecins généralistes. L’expertise de la médecine est de travailler, à partir de là, sur l’attractivité des lieux d’implantation notamment. De manière générale, la dimension appliquée du projet me parle beaucoup et c’est l’enjeu de l’observatoire que d’analyser en vue d’agir sur la situation. Il y a une urgence à comprendre ce phénomène, ressenti par l’ensemble de la population et vécu de manière particulièrement aiguë par les personnes en situation de vulnérabilité.
Des solutions sont-elles déjà à l’étude ?
L’interdisciplinarité est très riche sur ce point. En particulier, au travers des liens entre l’Observatoire et le master en médecine générale, Dominique Henrion cherche à cerner les priorités des futurs médecins afin de voir comment agir sur les lieux d’implantations pour corriger les déséquilibres actuels. L’encadrement interdisciplinaire d’une doctorante, financée avec la Mutualité chrétienne dans le cadre d’un FSR, nous permettra également d’avancer dans cette optique (voir encadré).
Vous menez également des recherches en sociologie du travail et en gérontologie, qui est l’étude du vieillissement. Quel est votre angle de travail ?
Je m’inscris dans le courant de la gérontologie critique, qui questionne les structures sociales qui pèsent sur les personnes âgées. Par exemple, le recul de l’âge de la retraite reflète une tendance à devoir et à vouloir rester actif, pour maintenir un certain niveau de vie, mais aussi pour continuer à prendre part à la société. Je travaille avec Nathalie Burnay, professeure ordinaire à la Faculté EMCOP, sur un projet FNRS co-financé avec le FNS Suisse, qui compare la façon dont le travail est vécu et perçu par des personnes vieillissantes, après l’âge de la retraite. Cela soulève des questions liées à la fin de vie et à la manière dont les individus repensent leur identité à l’aune de normes sociales assez âgistes et valorisant l’activité. Cette collaboration de quatre ans s’inscrit dans les projets que je mène au sein de l’Institut Transitions, qui explorent la recomposition des rôles sociaux tout au long de la vie, notamment sous le prisme des inégalités et de la relation d’aide, des enjeux que l’on retrouve dans le travail mené par l’OUMRu.
CV express
Amélie Pierre est détentrice d’un doctorat en sciences politiques et sociales. Elle est chargée de cours à l’UNamur et post-doctorante à l’Institut Transitions, dans le Pôle Transitions et Âges de la Vie. Elle est responsable du Centre de recherche CERIAS du Master en Ingénierie et action sociale de l’Henallux et de la HELHa. Elle s’intéresse aux normativités et aux changements identitaires des individus au cours de leur existence, en particulier chez les publics minorisés en lien avec le handicap, l’âge ou la précarité.
Une collaboration inédite
L’UNamur et la Mutualité chrétienne ont noué une collaboration inédite dans le cadre de l’OUMRu. Ce partenariat porte sur le cofinancement d’un projet de recherche ambitieux et multidisciplinaire mené par l’UNamur durant 4 ans, sous la direction d’Amélie Pierre et de Catherine Linard, en vue de décrypter les mécanismes contribuant à la disparité de l’offre en médecine générale en Wallonie et objectiver les pénuries à l’échelle locale.
Cet article est tiré de la rubrique "Experte" du magazine Omalius #38 (Septembre 2025).
L’importance des langues dans le parcours universitaire
L’importance des langues dans le parcours universitaire
Pourquoi suivre des cours d’anglais quand on se destine à devenir vétérinaire ? Comment enseigner l’espagnol à de futurs ingénieurs de gestion ? Loin des listes de vocabulaire ou des cours en laboratoire avec un casque, elles sont enseignées comme de véritables compétences transversales, essentielles pour exercer les métiers de demain.
Ces dernières années, l’enseignement des langues n’a cessé d’évoluer, en s’adaptant aux nouveaux enjeux de société. Les étudiants ne travaillent plus uniquement la grammaire ou le vocabulaire, mais accomplissent des tâches concrètes, en lien direct avec leur discipline. « Le monde professionnel évolue rapidement et nous devons les préparer à cela », souligne Natassia Schutz, directrice du Centre de langues de l’UNamur. « La mobilité internationale et l’internationalisation des carrières imposent également de s’adapter à des environnements multilingues et multiculturels. » À ces exigences s’ajoutent aussi la diversité culturelle et l’inclusion. « Ludwig Wittgenstein disait "Les limites de sa propre langue signifient celles de son monde". Connaître plusieurs langues permet de voir son environnement autrement », rappelle-t-elle. Enfin, la transition numérique transforme en profondeur les pratiques pédagogiques, avec l’intégration d’outils technologiques qui multiplient les possibilités d’entraînement et d’interaction.
Une approche interdisciplinaire
Pour répondre à ces évolutions, le Centre de langues place l’étudiant au cœur de son approche. « Nous partons de ses besoins, de son contexte et de ses objectifs. Tout doit être porteur de sens et authentique », explique Natassia Schutz. Concrètement, cela se traduit par des cours adaptés aux réalités académiques et professionnelles de chaque discipline. En Faculté des sciences, les étudiants sont initiés dès la première année à la lecture d’articles, à la rédaction et à la présentation scientifique en anglais. En Faculté Économie Management Communication sciencesPo (EMCP), ils apprennent à rédiger un CV en néerlandais et s’entraînent lors de simulations d’entretien d’embauche. « Nous allons bien au-delà des listes de vocabulaire et de la grammaire et nous utilisons la langue étrangère comme un outil pour atteindre un objectif bien précis. »
« Nous nous décrivons souvent comme des couteaux suisses : en fonction du contexte, du cours ou des étudiants, nous sortons le bon outil », explique la directrice. L’équipe réfléchit collectivement à ses axes stratégiques, mais surtout, elle travaille en étroite collaboration avec les professeurs de chaque domaine. Cette co-construction permet d’ancrer les cours de langues dans des situations concrètes et pertinentes. « La collaboration interdisciplinaire est essentielle. Pour concevoir nos cours, nous sommes régulièrement en contact avec les professeurs des Facultés, cela nous permet de donner apprentissages sur mesure, qui allient apprentissage linguistique et application directe dans le domaine étudié », ajoute Natassia Schutz.
Un cours de spécialité en anglais
Au Département de médecine vétérinaire, l’anglais n’est plus enseigné comme une matière séparée, mais directement intégré à un cours de spécialité grâce au dispositif EMILE (Enseignement de Matière par l’Intégration d’une Langue Étrangère). Le principe est simple : « Nous utilisons l’anglais pour enseigner une discipline, afin de combiner l’apprentissage de la matière et le développement des compétences linguistiques dans un contexte concret et motivant pour l’apprenant », explique Hélène Bouchat, enseignante en langues. « Ce dispositif repose sur trois principes : motiver les étudiants en donnant du sens à l’apprentissage de la langue, favoriser une exposition intensive à l’anglais et associer un spécialiste disciplinaire et une spécialiste linguiste pour intégrer contenu et langue de manière équilibrée », complète-t-elle.
Ainsi, le cours d’ethnographie animale a été fusionné à celui d’anglais, pour n’en faire qu’un seul. Concrètement, Benoît Muylkens et Marlies Dauwen, professeurs d’ethnographie animale, assurent l’enseignement de la matière, tandis qu’Hélène Bouchat intervient régulièrement pour attirer l’attention sur des points linguistiques précis, comme du vocabulaire technique, des faux amis ou encore des structures grammaticales utiles. « Je veux être sûre que les étudiants comprennent bien, car leur réussite du cours passe aussi par la maîtrise de l’anglais. » Pour ceux qui rencontrent davantage de difficultés, des séances de remédiation sont organisées.
« Le résultat est très positif, les étudiants sont plus motivés et comprennent mieux l’utilité de l’anglais dans leur futur métier, cela donne du sens aux apprentissages », se réjouit Hélène Bouchat. « Nous savons aussi que les vétérinaires seront amenés à lire de la littérature scientifique en anglais. Les préparer dès le premier bloc est donc indispensable. »
Apprendre les langues par les projets
Dans la Faculté EMCP, les langues s’intègrent aussi dans des projets interdisciplinaires appelés « unités d’enseignement intégrées ». « Ces projets permettent de relier plusieurs cours autour d’une réalisation concrète. Dans le projet entrepreneuriat, par exemple, les étudiants conçoivent un business plan et nous les accompagnons dans la réalisation de leur "executive summary" en anglais, une synthèse destinée à convaincre un investisseur potentiel », explique Jérémie Dupal, chargé de la partie « anglais » du projet.
Cette approche nécessite une bonne coordination entre enseignants. « Nous devons savoir ce que nos collègues ont déjà vu avec les étudiants, car l’"executive summary" ne peut se rédiger que si les aspects financiers, marketing et autres sont en place. Cette approche pluridisciplinaire permet aussi de montrer aux étudiants que les disciplines sont complémentaires, comme dans la vie professionnelle. Ces projets rendent l’apprentissage plus concret et développent des compétences transversales comme la créativité, la collaboration ou la capacité à faire du lien entre leurs différents cours. Même les étudiants qui considèrent parfois les langues comme une contrainte comprennent, dans ce contexte, à quel point elles sont essentielles dans leur futur métier », conclut Jérémie Dupal.
Un nouveau nom pour le Centre de Langues
L’École des langues vivantes de l’UNamur devient le Centre de Langues. Créée dans les années 1970, l’École a évolué au fil du temps : d’une approche audio-orale, elle est passée à une démarche actionnelle et communicative, en lien avec les besoins académiques et professionnels des apprenants. « Le terme "école" ainsi que la distinction entre langues vivantes et langues mortes ne correspondaient plus à notre réalité », explique Natassia Schutz. « Avec ce nouveau nom, nous affirmons notre identité en tant qu’entité universitaire et renforçons le sentiment d’appartenance au sein de l’institution. »
Cet article est tiré de la rubrique "Tomorrow Learn" du magazine Omalius #38 (Septembre 2025).
Assemblées citoyennes : gadgets ou leviers de changement ?
Assemblées citoyennes : gadgets ou leviers de changement ?
Depuis une quinzaine d’années, les dispositifs de démocratie participative et délibérative se multiplient : budgets participatifs, consultations populaires, panels citoyens, etc. Vincent Jacquet, politologue et coordinateur du projet de recherche européen Citizen Impact (projet ERC, European Research Council), étudie l’impact de ces dispositifs du point de vue des gouvernants et des citoyens.
Le constat est nuancé : « Sans grande surprise, les élus actuels sont très ancrés dans une logique électorale et représentative. Beaucoup sont méfiants quant à la capacité des citoyens à s’investir au-delà des processus électoraux. Il y a évidemment des différences parmi les élus et les partis politiques. En simplifiant, on peut dire que plus un parti est à gauche et plus les élus sont jeunes, plus ils vont être ouverts aux mécanismes extra électoraux », explique Vincent Jacquet.
Dès lors, la question est de savoir si les gouvernants intègrent vraiment ces processus citoyens dans leurs décisions politiques. « En politique, les choses changent lentement. Il n’est donc pas étonnant qu’on n’assiste pas à de grandes réformes à court terme. Mais cela ne veut pas dire que les résultats ne sont pas pris en compte », nuance le politologue. Dans certains cas, les recommandations issues des assemblées citoyennes nourrissent les politiques publiques. Dans d’autres, elles restent lettre morte. Il précise cependant que l’absence d’impact tient moins à une volonté de manipulation de la part des élus, qu’au fait que la participation soit pensée à côté des circuits de décision.
Pour renforcer leur impact, trois leviers sont identifiés par le chercheur :
- Inscrire les assemblées dans la durée pour nourrir l’action publique sur le long terme.
- Définir en amont le calendrier et la manière dont les décisions vont être prises par rapport aux recommandations citoyennes.
- Garantir un soutien des recommandations par le politique ou la société civile.
L’exemple irlandais est souvent cité. Des assemblées citoyennes ont préparé le terrain à des référendums sur le mariage pour tous et l’avortement. « C’est l’interaction entre les délibérations d’une assemblée tirée au sort, une mobilisation sociale et l’organisation d’un référendum qui a permis de mener à bien ces réformes. »
De quoi rappeler que ces dispositifs ne remplacent pas la démocratie représentative, mais peuvent l’enrichir, à condition de ne pas rester au stade du symbole.
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Cet article est tiré de la rubrique "Experte" du magazine Omalius #38 (Septembre 2025).
Éduquer au numérique par la fiction : l’initiative interdisciplinaire du NaDI
Éduquer au numérique par la fiction : l’initiative interdisciplinaire du NaDI
Le Namur Digital Institute (NaDI) lance un cycle de rendez-vous originaux : « Les Séances du Numérique ». Des films suivis de débats avec des experts et expertes pour comprendre les défis du numérique et stimuler la réflexion collective. Un projet porté par Anthony Simonofski, Anne-Sophie Collard, Benoît Vanderose et Fanny Barnabé.
Les Séances du Numérique sont une initiative lancée par le NaDI, l’institut de recherche sur le numérique à l’UNamur. Ce dernier regroupe des chercheurs et chercheuses issues des Facultés de droit, d’informatique et EMCP.
Pour stimuler la collaboration interdisciplinaire, le NaDI a lancé un appel à projets. Un des projets retenus ? Les Séances du Numérique, format original où la fiction devient le point de départ d’un débat. Chaque rencontre commence par la projection d’un film, suivie d’une conférence interdisciplinaire sur une question de société liée au numérique.
Une première Séance du Numérique marquante
Pour inaugurer le cycle, l’équipe a choisi de projeter The Social Network en mai dernier. Le film retrace la création de Facebook par Mark Zuckerberg et le débat portait sur la modération des réseaux sociaux, un sujet brûlant depuis l’élection de Donald Trump. Deux experts ont animé la discussion : Julien Albert, expert du centre PReCISE, et Jérémy Grossman, expert au CRIDS.
Éduquer par la fiction
L’ambition de ces séances est simple : éduquer au numérique par la fiction et confronter des points de vue variés.
Ce format prolonge l’expérience du podcast Pop-Code déjà animé par Anthony Simonofski et Benoît Vanderose, mais avec une dimension supplémentaire : l’interdisciplinarité et l’échange direct avec le public. Après le film, chacun peut interpeller les experts et expertes et enrichir la réflexion.
Et la suite ?
Le numérique sera au cœur des prochaines projections, en s’inscrivant dans une dynamique à la fois collaborative et ancrée dans l’actualité :
- En favorisant la collaboration entre plusieurs centres du NaDI pour faire dialoguer les disciplines (comme ce fut le cas lors de la première séance avec le CRIDS et PReCISE).
- En rebondissant sur des thématiques liées à l’actualité pour garantir la pertinence des échanges.
Quatre séances seront proposées par an, ouvertes à toutes et tous, avec une priorité : toucher les citoyens et citoyennes. Les films sont là pour donner un rayonnement culturel et scientifique à l’événement.
À terme, l’équipe aimerait diversifier ses formats : projections dans des cinémas comme le Caméo, diffusion de séries, voire des playconférences où l’on joue à un jeu vidéo pendant le débat. L’idée : utiliser la fiction sous toutes ses formes pour lancer la discussion.
L’équipe derrière le projet
- Fanny Barnabé, chargée de cours au CRIDS / NaDI
- Anne-Sophie Collard, professeure à la Faculté EMCP
- Anthony Simonofski, professeur à la Faculté EMCP
- Benoît Vanderose, professeur à la Faculté d’informatique
En collaboration avec le Confluent des savoirs et l'Administration de la communication
Prochaine séance : 4 novembre – “L’IA a-t-elle une conscience ?”
Projection du film Ex Machina suivie d’un débat avec Isabelle Linden et Benoît Frenay.
Penser, réfléchir : l’être humain est-il encore unique ?
Derrière la révolution de l’IA, une question se pose : l'IA a-t-elle une conscience ? Pour cette deuxième projection-débat des Séances du Numérique, nous vous invitons à plonger dans le film Ex_machina, un face-à-face troublant entre création et créateur, entre humain et machine, entre futur et humanité.
Programme :
- 17h : Accueil & présentation du film
- 17h15 : Projection du film Ex machina
- 19h05 : Débat « L’IA a-t-elle une conscience ? » (avec Isabelle Linden & Benoît Frenay)
- 19h45 : fin
Deux experts prendront part au débat :
- Benoît Frenay, qui apportera un éclairage sur les logiques d’apprentissage des intelligences artificielles actuelles et les limites de leur « autonomie ». Peut-on vraiment parler d’intelligence sans conscience ? Jusqu’où peut aller l’imitation ?
- Isabelle Linden, qui interrogera les fondements mêmes de ce que nous appelons « penser » dans une logique informatique. Peut-on créer une machine consciente ? Ou ne sommes-nous que face à des miroirs de nos propres désirs ?
Événements
Séminaire "Methods" | Philine Widmer
"Methods" est une série de séminaires organisés par l'Institut Transitions de l'Université de Namur dans le but de favoriser la collaboration interdisciplinaire et l'échange de connaissances. Tous les séminaires se déroulent sous forme hybride.
Oratrice : Philine Widmer
Plus d'infos à venir.
Les séminaires "Methods"
Le séminaire sur les méthodes est une série de séminaires organisés à l'Université de Namur dans le but de favoriser la collaboration interdisciplinaire et l'échange de connaissances. Tous les séminaires se déroulent sous forme hybride.
Cette série de séminaires se concentre sur les approches méthodologiques avancées, en particulier dans les domaines du traitement du langage naturel (NLP), de l'intelligence artificielle (IA), de l'analyse vidéo et d'images, et de l'analyse multimodale.
Pour rester informé des détails des prochains séminaires, merci de vous inscrire à notre liste de diffusion ci-dessous.
Cours ouverts
Découvrez la vie universitaire lors des cours ouverts du congé de détente !
5 jours pour plonger dans le quotidien des étudiants
Pendant les congés de l’enseignement secondaire, l’Université de Namur vous invite à vivre l’expérience universitaire de l’intérieur.
Assistez à des cours (plus de 300 heures accessibles), participez à des travaux pratiques, rencontrez des professeurs et explorez le campus et la ville.
Portes ouvertes de printemps
Découvrez l’UNamur lors des portes ouvertes de printemps !
Un après-midi pour explorer, échanger et s’inspirer.
Save the date !
L’Université de Namur vous ouvre grand ses portes le samedi 21 mars 2026, de 13h à 16h30.
Réservez dès maintenant cette date dans votre agenda !
Au programme :
- Rencontres inspirantes — Discutez avec nos professeurs, assistants et étudiants.
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Le programme détaillé de l’après-midi sera publié une dizaine de jours avant l’évènement.
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Pas de souci ! Un second après-midi portes ouvertes aura lieu le samedi 27 juin 2026, de 13h à 16h30.
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