Cette année, le procès portait sur un dossier datant de juillet 2025 : une rave party illégale, rassemblant quelque 1 200 personnes s’étant tenue à Ohey, près de Namur, en pleine zone naturelle protégée. « Cette affaire est en lien avec le Fil Rouge de cette année, "Réenchantons la Terre".Il s’agit d’un dossier ayant causé des dommages importants à la nature, mais aussi de faits de violences, avec et sans mobile discriminatoire, entre un participant et un riverain », explique Emma Bourcelet, assistante à la Faculté de droit et co-organisatrice de l’événement. « L’idée était notamment de montrer comment le droit pénal de l’environnement peut être un outil pour la défense de la nature. »

Sept étudiantes et étudiants ont préparé avec soin leurs interventions, chacun dans un rôle différent : Théophile Renier, Aurélie Lemmens, Albiona Sefedini, Louis Jaspard, Dorien Huys, Nateo Carnot et Laly Vadevorst. Le staff entourant le projet rassemblait notamment : Nathalie Colette-Bazecq, doyenne de la Faculté de droit, Amani Pici, doctorant, Amélie Lachapelle, docteure en sciences juridiques de l'UNamur, l’ELSA Namur (European Law Students’ Association) et Emma Bourcelet.

Des invités de marque

Des invités de marque 

La Faculté de droit accueillait deux invités : Julien Moinil, Procureur du Roi à Bruxelles et collaborateur didactique en droit pénal, président de la Cour lors du procès simulé et Sarah Coisne, juge à la Cour d’appel de Liège, qui avait fourni le dossier réel ayant servi de base aux faits soumis aux étudiants.

« L’expérience de Julien Moinil, en tant que praticien et ancien de la Faculté, a été une réelle source d’inspiration », souligne Emma Bourcelet. « Quant à Sarah Coisne, elle a non seulement contribué aux délibérations pour le verdict, mais aussi partagé son expérience et la diversité des dossiers en droit pénal de l’environnement. L’auditoire a ainsi pu prendre la mesure de la beauté et du rôle du droit pour façonner notre monde au service de la protection du vivant. »

Entre dépassement de soi et émotions

Les avantages pédagogiques d’un tel exercice pour les étudiants sont nombreux ! « C’est avant tout un vrai processus d’intelligence collective où les personnalités se conjuguent pour donner une couleur unique au projet. La rigueur imposée pousse les participants à développer une analyse juridique appliquée à des faits réels, ce qui permet de dépasser la théorie pure. Construire un argumentaire cohérent et pertinent est un exercice précieux pour la suite de leurs parcours, quels qu’ils soient. Enfin, l’apprentissage de la prise de parole, du jeu de rôle et le dépassement de certaines craintes représentent un défi majeur. Voir leur évolution en un mois est impressionnant », se réjouit Emma Bourcelet.

Ce 18 novembre, l’émotion était palpable dans l’auditoire Pedro Arrupe de l’UNamur. « Ces étudiantes et étudiants sont en deuxième année, ils n’ont pas encore toute la matière de droit pénal, ils découvrent le dossier un mois avant l’événement… et pourtant, la magie opère ! » confie Emma Bourcelet. 

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Emma Bourcelet

Mention spéciale pour Dorien, étudiante néerlandophone, qui a relevé le défi en français. Voir leur dépassement, l’esprit collectif, et même la présence d’anciens participants dans le public… c’est aussi le signe que cette expérience marque positivement et c’est un des plus beaux cadeaux de nos métiers. 

Emma Bourcelet Assistante à la Faculté de droit