A l’UNamur, ses recherches portent sur deux grandes thématiques d’actualité : la recherche sur le microbiote intestinal et la bioéthique, un terme créé il y a un siècle pour décrire la sagesse avec laquelle tout vivant animal ou végétal et plus largement, la Terre doit être traité.
Ses recherches expérimentales portent sur les influences du microbiote intestinal sur la santé et en particulier de la sélection de bactéries résistantes aux antibiotiques. Ses recherches se concentrent sur la compréhension des raisons pour lesquelles certains patients qui reçoivent des antibiotiques ont un microbiote colonisé par des bactéries résistantes aux antibiotiques. « Une étude clinique comparant la colonisation du microbiote fécal par des bactéries multi résistantes lors d’une antibiothérapie a permis de mettre en évidence que 15% des patients sont colonisés déjà après 10 jours de traitement. Des travaux utilisant l’analyse de l’expression des gènes des bactéries sont menés pour comprendre comment les bactéries probiotiques influencent l’antibiorésistance dans le microbiote », explique Grégoire Wieërs.
Sa deuxième orientation de recherche, portant sur l'éthique des soins de santé, est menée en collaboration avec le Centre de Bioéthique de l’UNamur dirigé par le Prof. Laurent Ravez. Comment définir le développement durable dans le contexte des soins de santé ? Les chercheurs s'appuient sur l'évolution du terme "bioéthique", qui met en avant la place de l'homme dans son environnement. « Comment actualiser cette perspective ? Dans le domaine des soins de santé, l'impact principal sur les émissions de CO2 est attribuable aux achats de médicaments et de dispositifs médicaux, englobant l'achat, la production, l'emballage et la délivrance », pointe Grégoire Wieërs. Des études mettent en évidence que plus de 30% des prescriptions sont réalisées en dehors des indications de mise sur le marché ou sont inutiles. Dans ce cas, le risque lié à l’administration de ce traitement dépasse le bénéfice attendu, voire provoque des effets secondaires ». Le caractère spécifique du développement durable dans les soins de santé pourrait dès lors être compris comme la réduction de cette surutilisation du recours au traitement pharmacologique. Une telle démarche offre un triple bénéfice : réduction des effets indésirables, réduction des émissions de CO2 et de résidus médicamenteux, réduction des dépenses sociales. Cette démarche de déprescription est déjà standardisée en gériatrie sous le vocable « Start and Stop » mais pas encore généralisée aux autres disciplines, ce qui nécessite un important travail d’analyse.
« Un des enjeux de la médecine actuelle est de promouvoir une démarche transversale et humaniste qui intègre la juste prescription, l’influence des interactions environnement - santé, nos liens sociaux et professionnels. En somme c’est mettre en œuvre l’encyclique Laudato Si, et, en accord avec les valeurs de l’UNamur, la Cura Personalis, prendre soin de la personne dans son ensemble », conclut le directeur du Département de médecine.