Développée en accord avec les Objectifs de Développement Durable (ODD) de l'ONU, l'UE « One Health » illustre l'engagement de l'UNamur à promouvoir un enseignement actif et interdisciplinaire. Comme l'a souligné Annick Castiaux, Rectrice de l'université, « la santé doit être considérée comme un enjeu du développement durable. La question cruciale à poser est : Que doit devenir la formation en santé pour répondre à ces enjeux ? » 

Cette nouvelle unité vise par ailleurs à renforcer les trois missions fondamentales de l'université : l'enseignement, la recherche et le service à la société. En effet, l’UE « One Health » s'inscrit dans la volonté de mieux former pour innover, en favorisant l'interdisciplinarité et les partenariats, indispensables pour avoir un impact réel sur les défis de santé publique actuels. La Rectrice appuie aussi l’excellence en recherche en santé à l’UNamur, via l’Institut de recherche Narilis, qui met tout en œuvre pour mener une recherche fondamentale de qualité via des recherches innovantes, collaboratives et pluridisciplinaires en santé. Enfin, la philosophie du « One Health » entend aussi considérer la santé comme bien commun et ainsi, agir au service de la société via des politiques durables et soutenables.  

Lors de l'inauguration, Yves Coppieters, Ministre de la Santé, de l'Environnement, des Solidarités, de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes, a mis en avant l'importance d'une approche globale et connectée. « Il faut considérer la santé comme un orchestre avec différents instruments qui, au final, ne font qu’un. La crise sanitaire du Covid-19 nous a rappelé que tout interagit, tout est connecté. Or, nous manquons aujourd’hui d’une vision globale. Il faut l’opérationnaliser et je remercie l’Université de Namur d’être parvenue à la mise en place d’une telle unité d’enseignement », partage le Ministre.  

Yves Coppieters a également insisté sur la nécessité d'actions concrètes pour repenser la prévention. « Pour mieux prévenir, il ne faut pas croire en un simple changement du comportement des individus. Il faut plutôt transformer les environnements dans lesquels ils évoluent et ainsi, véritablement promouvoir la santé ». Le Ministre a aussi évoqué les grands défis auxquels nous sommes confrontés et pour lesquels il s’engage à mettre en place des initiatives concrètes : « Nous avons été confrontés à bon nombres de cas qui ont engendré des conséquences à grande échelle. Prenons le problème d’antibiorésistance qui cause des risques pour la santé humaine et animale. Ou encore, les PFAS, qui ont aussi des conséquences importantes sur les écosystèmes. D’où à nouveau, l’intérêt de n’agir que pour une seule santé », explique Yves Coppieters. 

De cette inauguration, nous retiendrons que pour faire du « One Health » une réalité, il fallait intégrer trois principes fondamentaux : 

  1. L’interdisciplinarité : réunir des experts de différentes disciplines pour une approche complète. 
  2. L’opérationnalisation : traduire les concepts en actions concrètes. 
  3. Une vision systémique et globale : ne pas limiter la santé à un cadre restreint, mais l'inscrire dans une dynamique mondiale. 

Un enjeu transversal pour la formation des soignants

Grégoire Wiëers, Directeur du Département de médecine, a insisté sur la nécessité d'intégrer le lien entre environnement et santé dès la formation universitaire.

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L’objectif de cette nouvelle unité d’enseignement est de développer une littératie en médecine pour agir en vue de l’amélioration d’un environnement commun. 

Grégoire Wiëers Directeur du Département de médecine

L’unité d’enseignement s’appuiera sur l’expertise de nombreux enseignants-chercheurs issus de différentes disciplines, notamment Frédéric Silvestre, Nathalie Kirschvink ou aussi, Caroline Canon. Elle encouragera également les étudiants à travailler ensemble sur des problématiques liées à la santé environnementale, en produisant des supports concrets (posters, vidéos, articles) pour sensibiliser à ces enjeux. Par ailleurs, l’UE « One Health » tend à répondre aux différents objectifs du développement durable en faisant constamment des liens entre les différents événements climatiques et environnementaux et les thématiques abordées au sein des différents ODD.  

L’instauration d’une telle UE n’est pas sans défi. Amélie Lachapelle, professeure à la Faculté de droit, a mis en lumière les difficultés liées au cadre juridique belge. « Décloisonner les disciplines et relier leurs dimensions n'est pas simple dans un État fédéral comme la Belgique, où les compétences sont réparties entre différents niveaux de pouvoir. Mais il faut trouver des solutions pour progresser vers une évolution significative », explique la professeure.  

Jean-Michel Dogné, Doyen de la Faculté de médecine, a d’ailleurs rappelé l'importance de la collaboration interdisciplinaire post-Covid. « Depuis la crise sanitaire, nous parlons d’un « monde d’après » ». Ce monde doit être celui de la coopération entre disciplines. C’est l’essence même du « One Health » et de cette nouvelle unité d’enseignement », conclut le Doyen. 

Les enjeux liés à la santé globale, l'environnement et le développement durable sont aujourd’hui au cœur des préoccupations sociétales. L’UE « One Health » constitue une réponse concrète à ces défis. Son objectif final est clair : permettre aux étudiants de développer des compétences transversales pour identifier les causes et conséquences des altérations environnementales sur la santé et être en mesure d’agir concrètement pour une meilleure prévention. 

Avec cette initiative, l’UNamur s’inscrit pleinement dans une dynamique d’innovation pédagogique et sociétale, contribuant à façonner les acteurs de la santé de demain, capables d’inscrire leur pratique dans une vision interconnectée et durable du monde.