La méthode actuellement dominante est la théorie de la fonctionnelle de la densité (DFT). Il s'agit d'un outil théorique largement utilisé en mécanique quantique, qui permet de décrire les propriétés électroniques de systèmes complexes en utilisant la densité électronique du système, sans devoir recourir aux fonctions d'onde individuelles de chaque électron.
"La méthode alternative que nous avons utilisée est INDO-S [Intermediate Neglect Differential Overlap with Spectroscopic Parameterisation]. Elle est basée sur la fonction d'onde du système moléculaire, mais la résout approximativement. Certaines parties des calculs complexes et coûteux sont remplacées par des valeurs tabulées obtenues en ajustant les données spectroscopiques expérimentales. Cette méthode est donc très efficace pour l'étude théorique de composés moléculaires de grande taille", explique Tárcius Ramos.
Pour évaluer l’applicabilité de la méthode, il faut savoir que la molécule étudiée, dérivée du stilbène, comporte plus de 200 atomes de carbone, d'oxygène et d'hydrogène. Outre le nombre de composants, qui rendrait les simulations conventionnelles extrêmement laborieuses et coûteuses, ces grandes molécules présentent une complication supplémentaire. Elles sont flexibles et leurs changements de conformation (comme la torsion) modifient leurs propriétés électroniques.
Titulaire d'un doctorat de l'Institut de physique de l'Université de São Paulo (IF-USP) en 2020, M. Ramos est actuellement chercheur postdoctoral F.R.S.-FNRS à l'Université de Namur.