Quelles solutions apporter à la crise du système démocratique ? Pour la réduire, les assemblées citoyennes sont-elles efficaces ? La participation citoyenne est-elle réellement prise en compte dans les décisions politiques ? C’est à toutes ces questions que s’intéresse Vincent Jacquet, Docteur en Sciences Politiques et Sociales et membre de l'Institut TRANSITIONS. Il vient d’obtenir un prestigieux mandat de chercheur qualifié du FNRS pour lui permettre de poursuivre sa recherche « Citizen impact ». Objectif ? Analyser l’impact de panels citoyens sur l’action publique des États européens avec un focus particulier sur les politiques environnementales et de santé.
« Aujourd’hui, on constate une crise de la démocratie, avec une rupture importante de la confiance entre les citoyens et les représentants politiques, voire les institutions. Pour faire face à cette crise, diverses solutions se développent. L’une d’elles est la participation citoyenne, à savoir l’engagement des citoyens dans le gouvernement de la cité, au-delà des processus électoraux. Depuis quelques années déjà, ces mécanismes de démocratie participative et délibérative se développent dans de nombreux pays, et plus particulièrement en Europe », détaille Vincent Jacquet. « Mais quel est leur impact sur les décisions politiques ? Transforment-ils les rapports de pouvoirs ? Participent-ils à une solution face à la crise de la démocratie ? », s’interroge le chercheur.
Pour répondre à ces questions, Vincent Jacquet scrute d’abord le fonctionnement de diverses assemblées citoyennes présentes en Europe. « Dernièrement, nous avons par exemple observé l’ensemble des rencontres du panel citoyen Air-Climat mis en place par la Région Wallonne, dans lequel participent des citoyens tirés au sort pour réfléchir à des actions à entreprendre en matière de lutte contre le réchauffement climatique ». Ensuite, le chercheur va s’intéresser à l’impact politique de ce type de structure. « Maintenant que cette expérience est terminée, nous allons examiner si ce panel citoyen a réellement un impact sur la prise de décision politique et si ce type de démarche peut être une solution face à la crise démocratique ».