Specularia, c'est un projet d'innovation scientifique mêlant recherche et artisanat. Il s'inscrit dans la thèse de doctorat de Géraldine Frère, intitulée « De sable à fenêtre. Productions et consommation du verre à vitre entre les Ier et IVe s. en Gaule septentrionale ». Au travers de ce travail, la chercheuse cherche à comprendre les éléments qui ont conditionné l'industrie du verre à vitre au temps des Romains, mais également son installation dans l’architecture à cette époque. Concrètement, le projet entend déterminer par qui, pour qui, comment, où et quand les vitres ont été produites. Pour ce faire, une méthodologie pluridisciplinaire a été mise en place : le projet d’archéologie expérimentale Specularia est l’un des nombreux axes développés afin de percer les mystères de cette industrie.
Après avoir connu diverses étapes préparatoires, l'équipe de recherche avait procédé à une phase d'expérimentation au sein de l’archéoparc de Malagne. Pour ce faire, deux fours de verriers avaient été reconstitués sur le site en mai. En juillet dernier, épaulée par des artisans verriers, l'équipe scientifique avait participé à la fabrication des vitres. Une phase d’expérimentation scientifique rigoureuse, qui s’est aussi déroulée sous le regard de nombreux visiteurs.
Aujourd’hui, le travail de Géraldine Frère se poursuit avec l’analyse des données récoltées, qui sont aussi comparées au matériel archéologique, pour aboutir à l'étude scientifique la plus récente et la plus approfondie à ce jour sur la production du verre plat à l'époque romaine dans nos régions.
Un projet qui a été suivi, étape par étape, par le réalisateur Philippe Axell afin de réaliser un documentaire permettant de faire connaître cette aventure scientifique en Belgique et à l’international ainsi que la replacer dans le contexte plus large de l’histoire et de l’archéologie du verre.