Fellow NARC 2025-2028 | Arthur Borriello (Faculté EMCP - Institut Transitions) a obtenu un financement FNRS-MIS pour la recherche scientifique. Son mandat a débuté en janvier 2025 pour une période de 3 ans.

Présentation

Arthur Borriello est professeur de sciences politiques à l'Université de Namur depuis février 2023 et membre de l'Institut Transitions. Titulaire d’un doctorat en sciences politiques et sociales obtenu à l’Université libre de Bruxelles en 2016, sa thèse portait sur les mécanismes de dépolitisation à l’œuvre dans le discours justifiant les plans d’austérité en Europe du Sud durant la crise de la zone euro (2010-2013).  Il a ensuite réalisé plusieurs années de recherches post-doctorales, d’abord à l’Université de Cambridge en tant que lauréat de la Fondation Wiener-Anspach, puis en tant que collaborateur scientifique et chargé de recherches du FNRS au sein du Cevipol (ULB). 

Ses recherches se sont alors portées sur l’émergence et l’institutionnalisation progressive de mouvements populistes de gauche en réaction au contexte d’austérité étudié précédemment. Au cours de ces années de recherches, il a séjourné en tant que chercheur visiteur dans de nombreuses autres institutions (College City of New York, University of Essex, Universidad Complutense de Madrid, Università Federico II di Napoli, SciencesPo Paris).

Photo d'Arthur Borriello

La recherche

Les recherches d’Arthur se portent actuellement sur les effets produits par l’irruption et la consolidation de nouveaux acteurs, dans les systèmes partisans européens, suite à la crise de 2010-2013, en analysant aussi bien les discours que les organisations, les répertoires d’action et les stratégies des différents partis.

Plus précisément, ses recherches se développent autour de trois axes interconnectés :

  • L’étude de l’institutionnalisation du populisme et de la gauche radicale : comment les mouvements politiques qui ont émergé dans les années 2010 évoluent-ils au contact des institutions et au gré des alliances ? Comment adaptent-elles leurs discours et leurs modes de fonctionnement ? Quels dilemmes stratégiques se posent à ces organisations sur la voie de l’institutionnalisation, et quelles tensions internes ces dilemmes génèrent-ils ?
  • L’analyse de l’évolution des ancrages sociaux et syndicaux des partis en Belgique. La Belgique semble vivre, au ralenti, les bouleversements socio-politiques qui touchent d’autres pays européens depuis plusieurs décennies, marqués par une fragmentation et une polarisation croissantes de l’offre politique, combinées à un déclin des corps intermédiaires. Cet axe de recherche vise à comprendre comment se reconfigurent les relations entre partis et syndicats dans un tel contexte. Pour cet axe de recherche, Arthur bénéficie d’un financement du FNRS sous la forme d’un PDR en partenariat avec des collègues sociologues du METICES (ULB).
  • L’étude de l’évolution récente de la famille social-démocrate en Europe. L’une des familles politiques historiques les plus affectées par la succession de crises (économique, migratoire, sanitaire, géopolitique, etc.) est sans conteste la famille social-démocrate. Pourtant, celle-ci montre une résilience remarquable dans plusieurs pays (Belgique, Espagne, Italie), parvenant parfois même à renaître là où on la donnait pour morte (Grèce, France). Cet axe de recherche vise à étudier la façon dont cette famille de partis s’adapte sur les plans idéologique, organisationnel et stratégique, à la multiplication des crises qu’elle traverse et à l’exacerbation de la concurrence politique avec des acteurs « anti-système » (populistes, d’extrême droite ou de gauche radicale). Pour réaliser ce travail, il a obtenu un Mandat d’impulsion scientifique (MIS) du FNRS.

Résumé du projet FNRS MIS grant - « Un phénix social-démocrate ? Les trajectoires de la social-démocratie après la crise de la zone euro »

Comment réagissent les partis dits « traditionnels » à la montée en puissance de nouveaux concurrents politiques, de plus en plus nombreux depuis la crise de 2008 ? En particulier, comment les partis sociaux-démocrates, pierres angulaires des systèmes partisans d’après-guerre et archétypes des partis de masse, ont-ils réagi à l’irruption d’acteurs populistes et/ou de gauche radicale promettant un renouvellement des pratiques politiques et un dépassement des clivages historiques ? 

Logo FNRS

Ce projet s’attache à comprendre pourquoi et comment les partis sociaux-démocrates ont adapté leur idéologie, organisation et répertoires d’action pour réagir à ces transformations socio-politiques. 

Il compare quatre pays (Belgique, Espagne, France, Italie) où les partis de centre-gauche ont été confrontés à des transformations majeures de leur environnement durant la décennie écoulée, mais qui offrent par ailleurs une grande variété de situations en termes de contexte économique, de système institutionnel, ou encore de structure de la compétition politique. En l’étudiant dans une perspective interactive et dynamique, ce projet de recherche vise à mieux comprendre l’évolution récente de la famille social-démocrate et entend ainsi contribuer, plus globalement, aux connaissances sur la recomposition des systèmes partisans dans leur ensemble. 

Mentor | Christopher Bickerton

Christopher Bickerton est professeur en politique européenne contemporaine au département POLIS et Official Fellow au Queens’ College de Cambridge. Il a soutenu sa thèse de doctorat à l’Université d’Oxford (St John’s College) en 2008 et a depuis occupé des postes d’enseignant à Oxford, à l’Université d’Amsterdam (UvA) et à Sciences Po Paris.

Il a publié de nombreux livres et articles couvrant divers domaines des sciences sociales et politiques. Parmi ceux-ci figurent trois monographies de recherche : European Union Foreign Policy: From Effectiveness to Functionality (Palgrave Macmillan, 2011 ; édition en format poche en 2015), European Integration: From Nation-States to Member States (Oxford University Press, 2012) et Technopopulism: The New Logic of Democratic Politics (Oxford University Press, 2021, coécrit avec Carlo Invernizzi Accetti). Son ouvrage de 2012 sur la transformation de l’État a reçu le prix du Meilleur Livre décerné par l’University Association of Contemporary European Studies. Ses articles ont été publiés dans le Journal of Common Market Studies (JCMS), Political StudiesInternational Politics et la Revue Française de Science Politique

En 2016, il a publié le best-seller The European Union: A Citizen’s Guide chez Penguin, proposé pour le prix Baillie-Gifford, principal prix littéraire britannique pour les ouvrages de non-fiction. En dehors des publications académiques, il a écrit des articles pour le Financial Times, le Wall Street JournalThe Guardian, le New York TimesForeign PolicyForeign Affairs et The Big Issue. Il est régulièrement interviewé par des radios nationales et internationales, et a été intervenant dans le podcast Talking Politics.

En tant qu’analyste des évolutions de la compétition partisane et de la montée du techno-populisme en Europe, en lien avec l’intégration européenne et les transformations de l’État qu’elle produit, Christopher Bickerton est une source d’inspiration théorique majeure pour le projet de recherche développé par Arthur Borriello. Les dilemmes qui se posent actuellement aux formations social-démocrates sont en effet largement déterminés par le contexte que décrit et analyse le professeur Bickerton dans ses recherches. Les deux politistes se sont rencontrés en 2016-17, lors d’un séjour de recherche réalisé à l’Université de Cambridge par Arthur et supervisé par Christopher.

Affiliation | Institut Transitions

Les recherches de l’Institut Transitions mettent l’emphase sur les domaines d’importance critique tels que l’environnement, l’économie, la politique, la mobilité, le droit, la justice, la cohésion sociale, le développement, l’éducation, la protection contre la vulnérabilité, etc.  Arthur Borriello y est actif au sein du Pôle Transformations démocratiques.

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