De l’Hospice Saint-Gilles au Parlement de Wallonie
En bordure de Meuse et au pied de la Citadelle se trouve un site chargé d’histoire. Depuis la Préhistoire à nos jours, la présence de l’Homme s’y est poursuivie sans discontinuer.
C’est sur le site du Grognon que s’est implanté, dès le XIIe siècle, le « Saint-Gilles ». Tantôt hôpital, tantôt hospice, ce bâtiment chargé d’histoire et symbole de l’hospitalité accueille aujourd’hui le Parlement wallon.
Un peu d’histoire
Les fouilles archéologiques menées sur l’emplacement du bâtiment « Saint-Gilles » ont révélé des fondations datant des XIe et XIIe siècles. À cette époque, il était le premier hôpital namurois et accueillait les malades, les pauvres et les pèlerins. Ses fondateurs, religieux ou laïcs, seigneurs ou bourgeois, mobilisaient des moyens destinés à l’accueil des pauvres pour s’aligner avec l’enseignement des évangiles : celui qui accueille une personne démunie reçoit le Christ lui-même.
Au fil des siècles, l’édifice porta plusieurs patronymes : « Grand Hôpital », « Hostellerie de Namur », « Hôpital Notre-Dame »… avant d’être baptisé « Hôpital Saint-Gilles », en rappel à la chapelle éponyme qui lui était attenante au XVe siècle.
Le bâtiment évolua au cours de l’histoire. Entouré d’hôtels particuliers que leurs propriétaires n’avaient plus les moyens d’entretenir, il fut construit, reconstruit, agrandi et transformé pour absorber ces nouveaux espaces offerts par leurs détenteurs en échange d’un toit et d’un couvert jusqu’au terme de leur vie.
Sa réédification arriva à terme en 1723 pour former un « U ». Au rez-de-chaussée se trouvait une grande salle des malades et un dortoir occupait tout l’étage. L’office, la pharmacie, la boulangerie et la buanderie se trouvaient au sous-sol. Briques pour les murs et pierre calcaire pour le soubassement, encadrement des fenêtres, chaînages d’angle et de cordons : le bâtiment est toujours représentatif des constructions mosanes de l’époque.
En 1796, le bâtiment changea de nom et de fonction. Destiné alors à l’accueil des personnes âgées et des orphelins, il fut renommé « Hospice Saint-Gilles ». Il garda cette fonction jusqu’en 1965 où, faute de pouvoir répondre aux normes sanitaires qu’exige la fonction hospitalière, il fut abandonné.
Vingt ans plus tard, la Région wallonne devint propriétaire du bâtiment. Pour accueillir le Parlement wallon en 1998, le Saint-Gilles a été rénové et consolidé tout en respectant les structures existantes. L’ancienne chapelle est devenue l’entrée du bâtiment, le dortoir des femmes s’est transformé en salle des séances plénières, l’ancien réfectoire est devenu une salle de commission…
Même s’il a conservé son apparence initiale, les missions du Saint-Gilles ont, elles, bien changé !
Sources
https://artesgroup.be/fr/nouvelles/-2
https://connaitrelawallonie.wallonie.be/fr/lieux-de-memoire/le-saint-gilles#.ZEtyh3ZBw94
https://www.parlement-wallonie.be/media/doc/pdf/broch/cdp83.pdf
https://www.parlement-wallonie.be/media/doc/pdf/broch/saint-gilles-20-ans.pdf
https://www.parlement-wallonie.be/media/doc/pdf/jde_pw/parlement.pdf