Pour sa seconde édition, le projet DJESA a été accueilli par l’Université de Namur pour les étudiants en Faculté de médecine. L’occasion de les sensibiliser à la compréhension de la souveraineté alimentaire et ses enjeux. Mais qu'entend-on réellement par souveraineté alimentaire ? Ce concept englobe le droit des peuples à une alimentation saine et adéquate, assurant ainsi leur sécurité alimentaire. Selon Caroline Canon, maître en didactique à la Faculté de médecine de l’UNamur, « il est essentiel d'intégrer les objectifs de développement durable dans les programmes d'enseignement afin que les futurs professionnels soient sensibilisés aux enjeux environnementaux et sociétaux, et qu'ils puissent agir en tant que citoyens universitaires informés. »

Parallèlement, la FUCID (Forum Universitaire pour la Coopération Internationale au Développement), ONG du campus namurois, souhaite déployer DJESA dans différentes facultés. Sensibiliser aux enjeux actuels tels que la souveraineté alimentaire est crucial pour envisager d'autres modèles pour demain, et ce, de manière interdisciplinaire. Maxime Giegas, chargé de projets à la FUCID, souligne : « Avec les étudiants en médecine, nous pouvons établir de nombreux liens entre leur cursus et les sujets abordés lors de DJESA. Cette initiative les confronte à des problématiques qu'ils ne rencontrent pas quotidiennement, ce qui enrichit leur apprentissage. »

DJESA, c'est quoi ?

Demi-journée d’Échange sur la Souveraineté Alimentaire, organisée par le consortium Uni4Coop (Eclosio, FUCID, Louvain Coopération, ULB-Coopération), Humundi et Vétérinaires Sans Frontières. Destiné aux différents campus francophones de Belgique, le projet DJESA propose une conférence sur la souveraineté alimentaire suivie de divers ateliers liés à la thématique.

La conférence inaugurale, animée par Corentin Hecquet, diplômé en sociologie à l’Université catholique de Louvain et docteur en sciences de l’environnement, a mis en lumière l'urgence de promouvoir la souveraineté alimentaire dans un monde en mutation et exploré les liens étroits entre alimentation, santé et environnement. Les étudiants ont eu l'opportunité d'approfondir leur compréhension des politiques agricoles, des pratiques alimentaires durables et de leur impact sur la santé publique. « Lors de ma conférence, j'essaie d'aborder l'ouverture interdisciplinaire à d'autres types de connaissances, telles que celles des patients, ainsi que l'esprit critique », partage Corentin Hecquet. Plus qu'une simple discussion académique, cette rencontre visait à susciter une réflexion active sur le rôle des professionnels de la santé dans la promotion de systèmes alimentaires justes et écologiquement responsables.

Ensuite, des ateliers liés à la thématique ont permis aux étudiants de réfléchir aux problématiques de manière pro-active. L’organisation de DJESA a fait appel à l’interdisciplinarité – diverses disciplines doivent collaborer pour atteindre une justice alimentaire et donc, la pérennité de la vie. En ce sens, cette conférence ouvre aussi, pour les étudiants en médecine, la discussion à la philosophie du « One Health », qui vise à favoriser une interaction entre différentes disciplines pour atteindre la reconnaissance de l’interconnexion du vivant, d’« une seule santé ». Les professeurs souhaitent intégrer cette philosophie au cursus de médecine, favorisant ainsi une harmonie entre interdisciplinarité et développement durable. « Nous voulons faire prendre conscience aux étudiants de l’importance du rôle qu’ils vont devoir jouer. Cette philosophie demande de l’interdisciplinarité, du respect et de l’acceptation sur le fait qu’une seule solution n’existe pas. Il va falloir avancer, avec nos limites certes, mais ne pas reculer devant la problématique et collaborer », appuie Caroline Canon.

Il semblerait que l’objectif ait été atteint, beaucoup d’étudiants ont été sensibilisés, partageant des avis positifs. « Je trouve très intéressant d’aborder ce sujet dans notre cursus car certains étudiants se dirigeront vers ce domaine. Les confronter à ces questions dès maintenant les préparera pour l'avenir », relate Livia Saccon, étudiante en sciences biomédicales. « Cette conférence m'a beaucoup appris sur des sujets que j'ignorais », se réjouit Alexandra Priso, étudiante en pharmacie.

 

En conclusion, DJESA était l’occasion pour les étudiants dans les domaines des sciences de la vie, de la santé et de la maladie, d'élargir leurs horizons et de prendre conscience de l'importance cruciale de la souveraineté alimentaire dans le contexte actuel. Cette initiative interdisciplinaire favorise une réflexion critique et prépare les futurs professionnels de la santé à jouer un rôle clé de manière juste et écologiquement responsable.

L'UNamur durable sur le fond comme sur la forme

L’université se doit d’être exemplaire en matière de développement durable, dans les trois dimensions de celui-ci (économique, sociale et environnementale). Notamment par sa manière de gérer ses infrastructures et son patrimoine pour un « campus durable sur la forme », ainsi que, en tant qu’institution d’enseignement et  de recherche, par son engagement afin de contribuer activement à la transition environnementale « campus durable sur le fond ». C'est d'ailleurs l'un des objectifs du plan stratégique Univers2025.  Le tout en concordance avec les Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies.