Les Professeurs Jean-Marie Baland, Guilhem Cassan et Benoît Decerf de l’Institut « Development Finance & Public Policies » (DeFIPP) de l’UNamur se sont intéressés à cette question.
Comme souligné dans beaucoup d'expressions populaires telles que "L'argent ne fait pas le bonheur" ou "Mieux vaut être pauvre et bien portant que riche et malade", le bien-être est, par essence, complexe et multi-dimensionnel. On peut être en situation de privation dans une dimension (par exemple, pauvre en revenu) mais pas dans une autre (par exemple, être en bonne santé).
Comment dès lors mesurer cet état de manière simple et fiable ? De nombreux travaux ont porté sur cette question. Les chercheurs proposent de mesurer le bien-être humain à l'aide de l'espérance de vie ajustée sur la pauvreté (PALE - Poverty-Adjusted Life-Expectancy), un indice synthétique qui agrège les pertes de bien-être résultant de la pauvreté et de la mortalité observées sur une période donnée. La pauvreté et la mortalité sont sans doute les deux principales sources de perte de bien-être : la pauvreté réduit la qualité de vie tandis que la mortalité réduit la quantité de vie.
Cet indicateur a plusieurs avantages : il résout certains problèmes théoriques des autres mesures proposées antérieurement, il est facile à mettre en œuvre et il est très facilement interprétable. Ces derniers points sont importants car ils impliquent que cette mesure peut à la fois être largement utilisée et également largement commentée dans les médias grand public.