Dans ce même esprit, certaines facultés de l’UNamur ont mis en place un système de tutorat appariant des étudiants primo-arrivants avec des étudiants de bloc 3. Instauré en Faculté de droit depuis une dizaine d’années, le système rencontre un franc succès puisque près de deux tiers des étudiants de première année sont tutorés par 50 à 60 tuteurs.
« Le tutorat peut porter sur les codes de l’université, la méthodologie, la manière de se présenter à un examen mais aussi sur l’intérêt d’un cours, etc. », détaille Élise Defreyne, coordinatrice pédagogique pour la Faculté de droit. « Parfois, il s’agit juste de donner confiance à des étudiants qui ont parfois l’impression de ‘débarquer’. Dans de grandes facultés comme celle de droit, on peut avoir rapidement cette impression d’anonymat, a fortiori quand on a commencé ses études pendant la crise sanitaire. » Le tutorat facilite ainsi l’intégration des étudiants de première année, dans un cadre académique, en dehors des cercles et de contextes plus festifs. Et quoiqu’il n’existe pas de valorisation sous forme de crédits pour cette formule, les tuteurs ne manquent pas à l’appel. « Beaucoup considèrent que c’est une corde en plus à leur arc, au même titre que les mouvements de jeunesse par exemple. » Car ce compagnonnage est une manière d’apprendre à mieux connaître les autres... mais aussi à mieux se connaître soi-même. « La formation au tutorat permet de s’ouvrir à une certaine posture : une posture d’écoute, de soutien », poursuit Élise Defreyne. Avec à la clef de belles histoires d’amitié et de réussite. « Certains étudiants disent que pendant la crise covid, c’est grâce au tutorat qu’ils ont tenu. »
D’autres formules de tutorat sont instaurées au Département de médecine vétérinaire depuis six ans. Dans le module "clinique en équipe", ce sont les étudiants de 3e année qui coachent ceux de 1ère et 2e. Pour mettre en place cet apprentissage transgénérationnel, les tuteurs reçoivent le dispositif d’apprentissage de la part de leurs professeurs et passent une vérification pour s’assurer qu’ils sont prêts à enseigner à leur tour. En bac 3, c’est un tiers des étudiants qui choisit de s’impliquer dans le tutorat de cours de TP, afin de compléter leur formation.