La recherche fondamentale et la recherche appliquée forment un continuum. Quelle que soit l’urgence des enjeux, la recherche fondamentale est le premier maillon sans lequel rien n’est possible. «Il faut un équilibre judicieux entre les deux », poursuit la vice-rectrice à la recherche. «La recherche fondamentale, c’est une recherche de connaissances, mais non une tour d’ivoire. Les chercheurs ont envie de faire quelque chose d’utile, bien sûr, mais acquérir des connaissances pour comprendre le monde qui nous entoure, c’est utile ! Si on ne finance que l’appliqué, on s’épuise.»
Pour autant, l’UNamur abrite de nombreux projets de recherche aux prises avec des enjeux très contemporains. «L’UNamur se distingue par sa grande convivialité et sa grande réactivité», commente Christine Culot, directrice de l’Administration de la recherche. « Il n’y a pas de cloisonnement comme dans de plus grosses structures, mais un continuum "enseignement-recherche-service à la société". On fait de la recherche fondamentale pour le plaisir d’enrichir les connaissances, mais aussi avec l’envie de servir la société. Et cela se fait spontanément, car à l’UNamur, nous avons une longue tradition de "bottom-up", qui consiste à faire remonter les besoins de la base. C’est dans notre ADN.»
Ainsi, des recherches menées par le LSFB Lab (Langue des signes de Belgique francophone) qui ont permis de développer récemment un dictionnaire bilingue contextuel français-langue des signes, issu des recherches les plus récentes en linguistique de la langue des signes et en informatique. « L’UNamur se distingue par son expertise dans certains domaines de niche comme celui-ci », commente Christine Culot. « Notre taille modeste nous permet de mobiliser une équipe de recherche multidisciplinaire autour d’une thématique, car nous savons qui fait quoi. » Alice Heylens, jeune chercheuse au sein du LSFB Lab, travaille par exemple sur l’analyse des erreurs et solutions de traduction de la LSFB vers le français. « L’une des forces de mon projet, c’est de savoir qu’il peut y avoir des retombées directes sur la formation des futurs traducteurs », explique-t-elle. « La recherche fondamentale, c’est important aussi, mais ça m’anime moins : je trouve que c’est plus simple de faire de la recherche quand les retombées sont sensibles. Même si je n’ai pas vocation à être une héroïne qui va tout révolutionner, c’est important pour moi que ce soit ancré dans la réalité. »
Certaines recherches académiques peuvent ainsi aboutir à la création de spin-offs, des sociétés qui valorisent les résultats obtenus et apportent une contribution concrète à la création d’emplois et à l’essor économique de la région.
Aujourd’hui, l'UNamur compte quelque 16 spin-offs, depuis TRAQUA, un bureau d’étude spécialisé dans les techniques d’analyses et de monitoring d’écoulements d’eau, jusqu’à SkalUP, qui propose un module d’intelligence artificielle à destination des entreprises, en passant par Straticell, entreprise spécialisée dans la compréhension de la biologie cutanée.