C’est l’objet de mon livre (1) où je développe une méthode d’enseignement de l’esprit critique pour l’ère numérique. Le cœur de ma proposition consiste en une pédagogie de la métacognition, étendue aux processus de pensée. Il s’agit, dans un premier temps, de faire prendre conscience aux élèves de leurs propres mécanismes de « mépensée », c’est-à-dire de leurs raisonnements spontanés parfois fallacieux. Il faut aussi faire prendre conscience à l’élève des biais qui le conduisent à faire preuve de crédulité excessive. Autrement dit, il faut parvenir à ce que l’élève qui est face à une information s’interroge spontanément, mais raisonnablement : « est-elle juste ? Qu’est ce qui me permet de dire qu’elle juste ou incorrecte ? ». Actuellement, le système éducatif a trop tendance à le faire à la place de l’élève, à lui indiquer ce qui est vrai, et ce qui ne l’est pas. Or, il existe une multitude de techniques et d’activités assez simples à réaliser à l’école qui entraine à douter, lorsque cela s’avère nécessaire.
(1) « À l’école du doute », Marc Romainville, Presse universitaire de France, 2023