Divertir et éduquer

Pour André Fűzfa, écrire ne résulte pas d’une quête de notoriété, c’est une nécessité de partager des idées qui lui tiennent profondément à cœur. En effet, la fiction lui permet d’aborder des thèmes complexes – ou délicats - par l’action et les choix des personnages. L’imaginaire permet donc de faire réfléchir aux enjeux actuels de notre société comme l’antagonisme entre exploration et exploitation de l’espace. Au-delà du simple divertissement, ses romans visent aussi à éduquer et offrir une réflexion sur notre monde. André Fűzfa a choisi la science-fiction pour son pouvoir d’évasion, mais aussi pour sa capacité à aborder des sujets scientifiques complexes – comme les voyages interstellaires – d’une manière accessible et ludique. 

L’IA comme support de l’histoire

Retrouver Ganymède s’inscrit dans le même univers que le premier roman d’André Fűzfa, « À l’appel des étoiles », tout en se lisant indépendamment.  Compte tenu de la richesse imaginative de ses fictions, l’auteur a choisi d’intégrer des évocations graphiques dans le roman. L’originalité ? Ces images ont été générées à l’aide d’IA, savamment pilotée par Fabrice Rasir. 

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Le Bouclier de Vénus ©Retrouver Ganymède

Fabrice Rasir, ancien de l’Université de Namur (titulaire d’une licence en mathématiques obtenue en 1996), est consultant informatique pour une grande entreprise belge le jour. Mais la nuit, c’est un IA-rtiste qui repousse les limites de ces nouveaux outils dont tout le monde parle. Les productions incroyables de Fabrice aka Bibheist servent d’ailleurs de référence dans ce milieu émergent. 

La volonté de cocréation a permis d’impliquer pleinement Fabrice Rasir dans le processus de création de la fiction. En effet, l’illustration devient ici bien plus qu’un simple supplément : elle fait partie intégrante du récit, avec des images créées en interaction avec l’histoire. Certaines descriptions du texte ont même été ajustées en fonction des images, créant un dialogue enrichissant entre l’écrit et l’illustration. « En procédant de la sorte, nous réalisons que nous avons influencé l’imagination du lectorat mais d’un autre côté nous accentuons l’immersion car certaines images sont vraiment frappantes. » 

André Fűzfa ajoute, « Ce ne sont pas des illustrations, ce sont des évocations. Il ne faut pas prendre les illustrations comme un « canon » iconographique mais comme une vision. Ça donne certains éléments au lectorat et ça lui permet de faire une pause dans la lecture et de s’évader dans la cocréation artistique. » 

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L’Allée des Grandes ©Retrouver Ganymède

En effet, les images de cet ouvrage font partie intégrante de l'expérience de lecture. Ce n’est pas une tentative de biaiser la vision du lecteur, mais au contraire de l’enrichir. L’illustration peut offrir un support qui stimule l’imagination, qui ouvre des possibilités. 

Créer avec l’IA

« Nous avons sélectionné une douzaine de thèmes du roman à explorer visuellement. Puis, chaque illustration est travaillée séparément. Fabrice apporte des explorations graphiques puis il génère plusieurs dizaines d’images. Nous choisissons ensemble. Ensuite, il y a tout un travail complexe de post-traitement durant lequel Fabrice affine l’illustration. » nous explique André Fűzfa

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Kyūshigai Shinnosuke ©Retrouver Ganymèd

Pour les auteurs, le processus de création des images a été à la fois un challenge et une expérience fascinante. En effet, le travail d’illustration n’a pas seulement consisté à créer des images, mais bien à produire une exploration graphique des personnages, des décors et des ambiances. 

L’un des principaux obstacles rencontrés lors de l’utilisation de l’IA réside dans sa difficulté à restituer avec précision des éléments spécifiques, comme certains traits physiques des personnages ou des ornements symboliques. En effet, la technologie ne permet pas le détail qu’offre le trait d’un dessinateur. Les vêtements et apparats produits par IA sont souvent remarquablement originaux, mais à condition de rester dans un même style, que l’IA peut identifier. 

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Aspera Holdfény, l’héroïne du roman ©Retrouver Ganymède

En plaçant l’intelligence artificielle au service de l’imaginaire des lecteurs et lectrices, André Fűzfa et Fabrice Rasir signent une œuvre qui offre au lectorat une expérience narrative moderne et inédite.

Retrouver Ganymède – le pitch

Deux Ganymède s’opposent. La première, c’est une utopie forgée par des exilés fuyant la Terre et sa domination patriarcale, une société égalitaire rêvant d’un monde neuf – avant de disparaître, noyée dans la glace qui a formé le Palimpseste d’Anat. La seconde, la Ganymède de la Louve, a perverti cet héritage pour instaurer un règne de cruauté et d’oppression.

Aspera, orpheline de la débâcle devenue guerrière indomptable, ira au-delà de sa vengeance pour abattre la tyrannie et libérer les siennes. Pendant ce temps, Sarah et sa famille, réfugiés sur une Terre moribonde après un naufrage interstellaire, sont à nouveau forcés de fuir pour leur survie, et celle de l’humanité.

Mais la plus grande menace n’est pas cette guerre interplanétaire qui approche. Elle ne fait que préparer l’avènement de la Gangrène du vide, un cataclysme que l’Univers subit depuis la naissance des Ombres…

Entre rêve et ruine, qu’est-il advenu de l’utopie de Ganymède ?

Et vous, jusqu’où iriez-vous pour la retrouver ?