Cet article fait suite à la publication, en juillet 2022, du rapport d'évaluation des valeurs, approuvé par les 139 États membres de l'IPBES. Il synthétise et met en évidence les principaux résultats de l'évaluation, qui reposent sur l'examen de plus de 50 000 publications scientifiques, documents politiques et sources de connaissances autochtones et locales.
Partout dans le monde, les gens apprécient la nature de manière diverse et profonde, bien au-delà de l'usage économique. Mais cette diversité des valeurs n'est pas correctement reflétée dans les grandes décisions politiques et économiques. La nouvelle étude publiée dans Nature montre que la sous-évaluation de la nature est à l'origine de la crise environnementale à laquelle nous sommes confrontés. La "crise des valeurs" décrit la domination continue d'un ensemble étroit de valeurs qui se sont avérées inaptes à résoudre la double urgence de la biodiversité et du climat. L'étude identifie également quatre "approches centrées sur les valeurs" qui peuvent favoriser les conditions nécessaires à un changement transformateur pour parvenir à un avenir plus juste et plus durable : reconnaître la diversité des valeurs relatives à la nature, intégrer ces diverses valeurs dans la prise de décision, réformer les politiques et stimuler le changement institutionnel, et modifier les normes et les objectifs au niveau de la société pour soutenir les valeurs alignées sur la durabilité dans tous les secteurs.
Professeur de géographie à l’UNamur, Nicolas Dendoncker axe ses recherches sur les services écosystémiques, l’agriculture durable, le changement d’affectation des terres et la biodiversité. Il est l’un des deux scientifiques belges participant à l’élaboration de ce rapport de l’IPBES et est co-auteur de l’étude publiée dans Nature.