Dans le monde naturel, de nombreuses espèces animales présentent de la fluorescence, c’est-à-dire qu’ils émettent de la lumière visible sous un éclairage ultraviolet. De façon générale, les propriétés physiques, chimiques ou biologiques de fluorescence de ces espèces sont très mal comprises. Par exemple, la fluorescence des ailes transparentes des plus de 3000 espèces de cigales n’avait jamais été rapportée dans la littérature scientifique jusqu’à cette année.
Dans une nouvelle étude publiée en février 2023 dans le Journal of Luminescence, une équipe internationale de recherche menée par Sébastien Mouchet, chercheur au Département de physique et membre des Instituts NISM (Institut namurois de la Matière Structurée) et ILEE (Institute of Life, Earth and Environment) de l’UNamur, a mis en évidence les propriétés inconnues de fluorescence d’ailes transparentes de certains insectes, dont les cigales que l’on retrouve dans le sud de la France, et du sphinx gazé, un lépidoptère qui vit, entre autres, en Belgique.
Cette étude indique que l’émission de lumière par fluorescence serait plus commune dans les ailes transparentes d’insectes que ce que l’on admettait auparavant. Tout porte à croire que l’origine de cette fluorescence est la présence de résiline au sein des ailes. Cette protéine est connue pour contribuer à la flexibilité des ailes.
Contrairement à ce que l’on pensait, l’émission par fluorescence observée chez ces insectes pourrait être une conséquence fortuite de la présence de résiline dans les ailes à des fins mécaniques et ne pas jouer de rôle particulier dans la communication visuelle de l’insecte, qu’il s’agisse de parade nuptiale ou de défense territoriale.